Bouteille à la mer
Publié : mar. 09 août 2016, 08:38
Salut à tous,
Les échéances électorales de 2017 approchent et le Parti Pirate français a des allures de vaisseau fantôme. Je parle en qualité de simple observateur, mais aussi de premier fautif. Membre depuis presque un an et demi, je n'ai plus véritablement cherché à m'impliquer passé les premiers mois tant la structure m'a semblé lourde et les dissensions internes explosives. Membres de longue date comme nouveaux arrivants, je crois que nous avons chacun notre part de responsabilité dans ce qui, à mes yeux, s'apparente à un naufrage. Mais je vais peut-être arrêter les métaphores maritimes ici.
Pourtant, le Parti Pirate a tout pour réussir : il suffit de constater ses succès --- d'abord idéologiques, puis électoraux --- à travers toute l'Europe. Quand je vois comment ça se passe ici, à Berlin, avec le PP allemand, c'est la folie : il y a des affiches plein les rues, de l'humour, de la motivation. Il y a un programme. Il y a un élan. Il y a une vision. Mieux, il y a un média --- internet --- pour soutenir ces propositions, et si nous sommes au Parti Pirate, c'est que nous savons à quel point c'est capital. Mais de notre côté, ça ne prend pas. Ou plutôt ça ne prend plus. Le soufflé est retombé et même les plus motivés s'y sont cassés les dents. Faisant parti de la section expat, on a essayé avec Alix de relancer un peu la machine, mais aucun retour. Je considère la section morte. Je ne sais pas comment ça se passe de votre côté, j'espère que c'est plus réjouissant. D'accord. Prenons ça comme point de départ. C'est l'énoncé de notre problème.
Parce que j'ai besoin de me dire qu'on peut faire quelque chose. Un peu partout et sous nos yeux, les droites dures gagnent du terrain. Nos libertés les plus élémentaires sont rognées par l'État d'urgence permanent, devenu urgence d'État, voté par un gouvernement socialiste qui n'en a plus que le nom. À la diffraction du travail, on nous propose seulement de travailler plus, de travailler pour moins. Ce qui nous semblait impensable hier nous apparaît inévitable désormais. Au mieux on proteste mollement, on poste un tweet ironique, au pire on se tait, on détourne le regard. De toute façon, ce sera pire demain. Wake up ! disait RATM, et aujourd'hui plus que jamais on a besoin de se réveiller, ça urge même. Entre la Loi Travail et Nuit Debout, le Parti Pirate pouvait frapper le poing sur la table et profiter de cet élan. Mais silence radio. Des voix s'élèvent, mais nous ne sommes pas audibles.
Alors voilà, j'ai décidé tout seul dans mon coin que je n'avais plus envie d'assister au naufrage sans rien faire. Je me suis dit que le Parti Pirate avait de belles propositions à faire, qu'il avait besoin de les porter, de les rendre visibles, et que d'autres propositions encore viendraient faire souffler un vent neuf sur le débat. Je n'ai pas envie que 2017 se résume à débattre immigration, religion et terrorisme. Nous avons le devoir de hacker la discussion, de la ramener sur le terrain démocratique pour que nous ne nous retrouvions pas, en mai, à devoir choisir entre le pire et le moins pire. Je ne me fais pas d'illusions : l'élection présidentielle n'est pas à la portée d'un parti aussi marginal et affaibli. Mais les législatives, elles, sont un objectif atteignable. Nous avons un peu moins d'un an. C'est juste, mais c'est faisable avec les motivations nécessaires, au moins dans certaines circonscriptions. Nos candidats ne seraient peut-être pas élus, mais nous aurions l'ambition que nos idées pèsent dans le débat.
Et on en revient toujours à la même chose : la motivation. Et c'est un peu le but de ce long message. Compter les troupes. Connaître les motivé·es, celles et ceux prêt·e·s à se battre. Perso, j'en suis. Qu'est-ce qu'on a à perdre, sinon un peu de temps et quelques illusions ? Mais il va falloir cravacher. Donner nos tripes. Est-ce qu'on a le courage de le faire ? C'est peut-être un pari osé, mais je dirais que oui. Jamais la période n'a été plus propice à l'émergence d'idées nouvelles comme celles des Pirates. À nous de les pousser sur le devant de la scène, sous les projecteurs.
Si vous en êtes, faites-vous connaître, propagez. Je crois que la politique, chez les pirates, se fait en peer-to-peer.
Désolé de l'emphase, c'est juste que tout ça me tient à cœur.
Neil
Les échéances électorales de 2017 approchent et le Parti Pirate français a des allures de vaisseau fantôme. Je parle en qualité de simple observateur, mais aussi de premier fautif. Membre depuis presque un an et demi, je n'ai plus véritablement cherché à m'impliquer passé les premiers mois tant la structure m'a semblé lourde et les dissensions internes explosives. Membres de longue date comme nouveaux arrivants, je crois que nous avons chacun notre part de responsabilité dans ce qui, à mes yeux, s'apparente à un naufrage. Mais je vais peut-être arrêter les métaphores maritimes ici.
Pourtant, le Parti Pirate a tout pour réussir : il suffit de constater ses succès --- d'abord idéologiques, puis électoraux --- à travers toute l'Europe. Quand je vois comment ça se passe ici, à Berlin, avec le PP allemand, c'est la folie : il y a des affiches plein les rues, de l'humour, de la motivation. Il y a un programme. Il y a un élan. Il y a une vision. Mieux, il y a un média --- internet --- pour soutenir ces propositions, et si nous sommes au Parti Pirate, c'est que nous savons à quel point c'est capital. Mais de notre côté, ça ne prend pas. Ou plutôt ça ne prend plus. Le soufflé est retombé et même les plus motivés s'y sont cassés les dents. Faisant parti de la section expat, on a essayé avec Alix de relancer un peu la machine, mais aucun retour. Je considère la section morte. Je ne sais pas comment ça se passe de votre côté, j'espère que c'est plus réjouissant. D'accord. Prenons ça comme point de départ. C'est l'énoncé de notre problème.
Parce que j'ai besoin de me dire qu'on peut faire quelque chose. Un peu partout et sous nos yeux, les droites dures gagnent du terrain. Nos libertés les plus élémentaires sont rognées par l'État d'urgence permanent, devenu urgence d'État, voté par un gouvernement socialiste qui n'en a plus que le nom. À la diffraction du travail, on nous propose seulement de travailler plus, de travailler pour moins. Ce qui nous semblait impensable hier nous apparaît inévitable désormais. Au mieux on proteste mollement, on poste un tweet ironique, au pire on se tait, on détourne le regard. De toute façon, ce sera pire demain. Wake up ! disait RATM, et aujourd'hui plus que jamais on a besoin de se réveiller, ça urge même. Entre la Loi Travail et Nuit Debout, le Parti Pirate pouvait frapper le poing sur la table et profiter de cet élan. Mais silence radio. Des voix s'élèvent, mais nous ne sommes pas audibles.
Alors voilà, j'ai décidé tout seul dans mon coin que je n'avais plus envie d'assister au naufrage sans rien faire. Je me suis dit que le Parti Pirate avait de belles propositions à faire, qu'il avait besoin de les porter, de les rendre visibles, et que d'autres propositions encore viendraient faire souffler un vent neuf sur le débat. Je n'ai pas envie que 2017 se résume à débattre immigration, religion et terrorisme. Nous avons le devoir de hacker la discussion, de la ramener sur le terrain démocratique pour que nous ne nous retrouvions pas, en mai, à devoir choisir entre le pire et le moins pire. Je ne me fais pas d'illusions : l'élection présidentielle n'est pas à la portée d'un parti aussi marginal et affaibli. Mais les législatives, elles, sont un objectif atteignable. Nous avons un peu moins d'un an. C'est juste, mais c'est faisable avec les motivations nécessaires, au moins dans certaines circonscriptions. Nos candidats ne seraient peut-être pas élus, mais nous aurions l'ambition que nos idées pèsent dans le débat.
Et on en revient toujours à la même chose : la motivation. Et c'est un peu le but de ce long message. Compter les troupes. Connaître les motivé·es, celles et ceux prêt·e·s à se battre. Perso, j'en suis. Qu'est-ce qu'on a à perdre, sinon un peu de temps et quelques illusions ? Mais il va falloir cravacher. Donner nos tripes. Est-ce qu'on a le courage de le faire ? C'est peut-être un pari osé, mais je dirais que oui. Jamais la période n'a été plus propice à l'émergence d'idées nouvelles comme celles des Pirates. À nous de les pousser sur le devant de la scène, sous les projecteurs.
Si vous en êtes, faites-vous connaître, propagez. Je crois que la politique, chez les pirates, se fait en peer-to-peer.
Désolé de l'emphase, c'est juste que tout ça me tient à cœur.
Neil