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La dérive sécuritaire en 2015

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flct
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La dérive sécuritaire en 2015

Messagepar flct » mer. 21 janv. 2015, 10:28

Gna a écrit :débattre de ce que nous devons défendre


La question se pose en observant la récente complaisance naïve et très émotionnelle dont ont fait preuve les instances dirigeantes. Nous sommes charli mais aucun recul sur les raisons qui poussent à de telles actions, aucune analyse de notre passé en tant que nation. Juste afficher bêtement un dessin "d'une bite" pour dire "oui nous sommes à fond pour la liberté d'expression !!" Que je sache la liberté d'expression ne dispense pas de la critique de ce qui est exprimé car il est aussi dangereux de ne pas pouvoir s'exprimer que de croire sans réserve ce qui s'exprime. Par contre, le Parti Pirate a été moins prompt à dénoncer l'avalanche sécuritaire et islamophobe, les arrestations arbitraires sur "signalement " (=dénonciation) et condamnations lourdes.

La dérive sécuritaire, les restrictions des libertés et la défense des intérêts vitaux (aka pillage des richesses des nations pauvres) sont-elles les nouvelles valeurs du Parti Pirate ?
Dernière édition par flct le mer. 21 janv. 2015, 14:04, édité 1 fois.
N'avions-nous pas trop pris l'habitude de nous contenter de connaissances incomplètes et d'idées insuffisamment lucides ? Notre système de gouvernement se fondait sur la participation des masses. Or, ce peuple auquel on remettait ainsi ses propres destinées et qui n'était pas incapable de choisir les voies droites, qu'avons-nous fait pour lui fournir ce minimum de renseignements nets et sûrs, sans lesquels aucune conduite rationnelle n'est possible ? Rien en vérité. Telle fut la grande faiblesse de notre système, prétendument démocratique, tel fut le pire crime de nos prétendus démocrates.

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Leguman
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la poussée sécuritaire du début 2015

Messagepar Leguman » mer. 21 janv. 2015, 10:45

Juste après les événements terribles de ce janvier 2015, nous avons publié un communiqué de presse indiquant que nous demandions du temps pour avoir une position réfléchie et moins émotionnelle. Il est temps de construire ensemble cette réponse, en s'appuyant sur les informations que nous donne cette, imho, judicieuse prise de recule. Je vous invite à participer à cette discussion. J'en ferai une synthèse pour publier un article à horizon 15 jours, et cette article fera l'objet d'une communication à la presse.
Il ne s'agit pas de perdre la tête en voulant à tout prix s'exprimer, mais au contraire des autres partis prendre le temps d'une réelle réflexion, posée, approfondie et collective. N'ayons pas peur d'explorer tout ce qui nous parait pertinent à penser en tant que formation politique. des origines de la violence, de l'attitude des politique nationaux et internationaux, des craintes que nous avons. Parlons de tout quitte à accepter parfois nos désaccords. Maintenant ou jamais nous devons démontrer la richesse et l'humanité dans nos modèles contributifs. Aussi, loin de l'auto-censure et loin des trollages faciles, je vous demande d'être ici responsables, par votre participation autant que par votre pondération.

Je m'exprime ici en tant que porte parole. Mes interventions dans ce file seront ensuite celle du simple adhérant.

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Mistral
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Re: la poussée sécuritaire du début 2015

Messagepar Mistral » mer. 21 janv. 2015, 11:37

Voici dans les grandes lignes le fond de ma pensée sur ces événements (et le contexte actuel) et ce que j'aimerai que le Parti Pirate avance comme éléments dans son discours.

1/ Il est important d'exprimer notre sentiment sur les rassemblements républicain, rappeler notre engagement humaniste et rappeler que les citoyens sont majoritairement honnêtes/bons/bienveillants (sans tomber dans le pathos : il faut doser).

2/ Il faut clarifier notre soutient à la lutte contre le terrorisme mais préciser les danger qu'il y a à nommer cela une guerre (rapport au discours de Valls). Rappeler que les libertés et la sécurité que nous défendons en France sont loin d'être partagées à travers le monde (évoquer Boko Haram, le blogueur en Arabie Saoudite, ... ). LeS terrorismeS doivent être nommés : sectes ? régimes totalitaires ? Et il faut entamer la lutte avec les bonnes armes selon chaque entité. Faire tomber un régime totalitaire pour y placer un régime colonial n'est pas une solution : il faut donc apporter de l'aide au développement pour permettre à tous les peuples de pouvoir décider de leur avenir. De même, pour les actes illégaux de sectes/groupes armées, il faut appliquer le droit commun et aider les pays concernés à contrôler leurs territoires et y faire appliquer la loi (lutte anticorruption, moyens financiers et humains).
=> Surtout ne pas précipiter une 3ième guerre mondiale et laisser l'ONU (ou de préférence les unions continentales) prendre l’initiative des éventuelles sanctions contre certains gouvernements.

3/ Ne pas faire trop de conceptualisation (expliquer les actes terroristes) car on pourrait être mal compris et croire qu'on compte les points. Par contre rappeler le niveau de misère à travers le globe (et en France), rappeler les enjeux environnementaux et rappeler la nécessité de développer au maximum l'éducation. Dire que ces actions n'auront aucune répercutions moyen-terme mais on a jamais voulu mettre les moyens pour le faire et on en paye les fruits aujourd'hui. C'est une passe qui pourra durer 20 ou 30 ans (une génération) mais si on l'avait fait y a 30 ans nous en serrions pas là : il ne faut surtout pas laisser la situation empirer d'avantage.
NB: concernant les enjeu environnementaux je pense en particulier aux ressources limités (le pétrole par exemple) mais aussi aux radicalisations des conflits en France comme pour le barrage de Sievens ou à NDDL. => plus de démocratie.

4/ Enfin, on pourrait conclure en évoquant (brièvement : car c'est à la marge) l'accent qui est mis sur internet : balayer ces accusations en pointant les problèmes ci-dessus (et d'autres ?). La société n'est pas ce qu'on voit à la TV, la société c'est ce qu'on voit sur internet. Mais il faut faire attention quand même car internet fait un focus sur ceux qui sont les plus véhéments. Il faut d'une part comprendre qu'en fermant internet, on va simplement se masquer le problème encore quelques années (avant qu'il n'éclate encore plus fort) et d'autre part qu'il ne faut pas considérer une publication sur twitter comme pire qu'une déclaration dans les médias ou à l'Assemblée Nationale. L'audience est importante sur internet mais elle est noyée dans la masse (des citoyens honnêtes). Lorsqu'un juge condamne aveuglément l'auteur d'un tweet haineux, il doit faire attention à ne pas se laisser emporter par le contexte et proportionner sa peine. Là où il y a eu trop souvent des acquittements pour des propos haineux contre les Roms (et beaucoup d'autres citoyens / populations), on pourrait souhaiter une justice plus constante : ferme mais sans accès.


NB: Je mets les libertés sur internet à la fin car ce n'est pas l'enjeu des débats (et nous ne voulons pas que ça le devienne). L'enjeu est de proposer des solutions pour garantir la sécurité et les libertés en France (et je pense qu'on ne peut pas faire l'économie d'avoir cette intention au niveau mondial). A noter que d'autres, plus audibles que nous, ont défendu avec force la liberté d'expression : notre silence n'est donc pas en soit un problème (pour répondre à Larose). On doit apporter des solutions ou se taire.
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yadlajoie
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Re: la poussée sécuritaire du début 2015

Messagepar yadlajoie » mer. 21 janv. 2015, 12:11

Dans la situation présente, plus de lois équivaut à plus de répression des libertés individuelles.
Pour faire opposition aux lois qui font régresser nos droits et anéantissent nos libertés, je préconise davantage d'investissement associatif.
L'activité politique est un jeu rigolo et j'ai grand plaisir avec / Political activism is a kiddy game and i have a lot of fun with :)

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flct
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Re: la poussée sécuritaire du début 2015

Messagepar flct » mer. 21 janv. 2015, 15:00

Leguman a écrit :du temps pour avoir une position réfléchie et moins émotionnelle

Bon, les mauvaises langues diront que je suis un troll mais ca me fait un peu mal au Gnu qu'on se donne des grands airs pensifs en 2015 alors que, pour ma part on va dire, j'ai tenté à plusieurs reprises de lancer cette réflexion.
http://wiki.partipirate.org/wiki/Utilis ... _nationale

Le gros problème étant qu'au PP, les réflexions se perdent et c'est le dernier debout après le tir au pigeon qu'il l'emporte <-- /!\ Ceci n'est pas un troll, c'est une vrai proposition http://wiki.partipirate.org/wiki/Utilis ... politiques

Très franchement, je pense que le PP aurait du s'abstenir du cirque moutonnier si nous ne sommes pas capables de proposer des réflexions abouties sur des sujets prévisibles immédiatement. Je prends pour exemple reflets qui dans la semaine a su proposer des points de vues construits sur ce qui est en train de nous pendre au nez. En plus de réfléchir à ce que nous pourrions dire, il serait plus que temps de réfléchir à ce que nous avons loupé dans la conduite de la réflexion collective, et plus objectivement dans la conduite du parti lui même.

------------

mistral a écrit :1/ Il est important d'exprimer notre sentiment sur les rassemblements républicain

Oui c'est génial de prendre le frais mais il faut quand même mettre l'accent sur la mise sous tutelle républicaine. On a demandé à plein de citoyens de venir brandir des pancartes pour mieux sortir des mesures exceptionnelles sans justement consulter l'avis de ces même citoyens.

mistral a écrit :2/ Il faut clarifier notre soutient à la lutte contre le terrorisme

Il est question de quelle lutte au fait ? Parce qu'en Algérie aussi, il s'agissait de lutter contre des terroristes qui souhaitaient l'indépendance de leur région. Non pas que je cautionne l'action en 2015 mais en 2001, il était quand même question d'éradiquer les mouvements extrémistes, apporter la démocratie partout dans le monde et plein de petits poneys. On est très loin de dire que "le travail est accompli" comme le faisait Bush. C'est pire en fait. Dire que tuer des gens c'est pas cool, ok, on est à priori tous d'accord. Se demander mais pourquoi diable des personnes souhaitent mourir le fusil à la main serait quand même un gros début de solution. Quand on dit lutte contre le terrorisme, c'est avant tout lutter contre ses effets dans NOTRE pays. N'y a-t-il pas autres choses aussi à faire ? D'ailleurs, c'est quoi terroriste ? Anonymous en fait-il parti aussi ?
Un bref rappel historique sur les années de plomb en Europe pourrait nuancer le climat actuel. Un bref rappel géographique sur les narco-guerres pourraient aussi fortement nuancer le climat actuel. Qui se souviens encore que l'Europe a couvert des atteintes graves aux droits de l'Homme et a même coopéré ?

mistral a écrit :Par contre rappeler le niveau de misère à travers le globe (et en France), rappeler les enjeux environnementaux et rappeler la nécessité de développer au maximum l'éducation

Ah enfin. Je pense aussi qu'on pourrait faire un parallèle rapide entre misère et manipulation. A priori, les raisons de l’ascension d'Hitler en Allemagne ont vite été oubliées (ceci n'est pas un godwin). Comme la crise financière de 2008 a de vieux relent de celle de 1929 ou comme notre actualité a de belles similitudes avec l'avant guerre de 1914.
ici amendements-programme/accueillir-immigration-t11672.html
Quelque part, je suis assez consterné de lire ces idées. Comme le xénophobe qui veut à tout prix fermer ses frontières, l'humaniste qui veut les ouvrir à oublier de comprendre quelque chose : Pourquoi une personne saine de corps et d'esprit risque sa vie pour venir survivre un peu mieux chez nous que chez elle ? Quelque part le problème et les solutions sont là. C'est très noble de vouloir accueillir la misère du monde, cela serait quand même moins hypocrite d'arrêter de produire cette même misère ailleurs pour satisfaire nos petits appétits consuméristes. Le problème ce n'est pas eux, c'est nous ; la solution ce n'est pas avec eux, c'est avec nous


mistral a écrit :Enfin, on pourrait conclure en évoquant (brièvement : car c'est à la marge) l'accent qui est mis sur internet

Je pense qu'en fait cela doit être notre principal point de détails. On doit lutter contre un "terrorisme" en se focalisant sur l'usage d'internet comme premier de tous les vecteurs. Aller en discuter avec Manach pour voire qu'il en pense http://www.rts.ch/audio/la-1ere/program ... -2015.html
Quand je disais (en 2002) que le but est de contrôler le flux d'informations sur Internet et que la lutte contre le piratage des œuvres numériques n'est qui prétexte. On m'a traité de paranoïaque. Quand je disais que si ce prétexte ne fonctionne pas, on agira sur la menace islamiste car le communisme ne fait plus peur, on m'a traiter de complotiste. Bon, finalement, j'ai raison. Je pourrais en faire des pages pour l'expliquer.

Bref, Depuis l'éradication du communisme, le monde est en guerre parce qu'il y a les dangereux islamistes mais il y a les bons (Quatar, AS) et les méchants (les autres). alors, nous on pars faire la guerre là où il y a du pétrole pour apporter la démocratie et si des méchants viennent terroriser nos électeurs, on mets sous surveillance internet parce que c'est là que la haine prends racine. Chouette comme scénario catastrophe, non ?
N'avions-nous pas trop pris l'habitude de nous contenter de connaissances incomplètes et d'idées insuffisamment lucides ? Notre système de gouvernement se fondait sur la participation des masses. Or, ce peuple auquel on remettait ainsi ses propres destinées et qui n'était pas incapable de choisir les voies droites, qu'avons-nous fait pour lui fournir ce minimum de renseignements nets et sûrs, sans lesquels aucune conduite rationnelle n'est possible ? Rien en vérité. Telle fut la grande faiblesse de notre système, prétendument démocratique, tel fut le pire crime de nos prétendus démocrates.

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Re: la poussée sécuritaire du début 2015

Messagepar Mistral » mer. 21 janv. 2015, 15:43

flct a écrit :
mistral a écrit :2/ Il faut clarifier notre soutient à la lutte contre le terrorisme

Il est question de quelle lutte au fait ? Parce qu'en Algérie aussi, il s'agissait de lutter contre des terroristes qui souhaitaient l'indépendance de leur région. Non pas que je cautionne l'action en 2015 mais en 2001, il était quand même question d'éradiquer les mouvements extrémistes, apporter la démocratie partout dans le monde et plein de petits poneys. On est très loin de dire que "le travail est accompli" comme le faisait Bush. C'est pire en fait. Dire que tuer des gens c'est pas cool, ok, on est à priori tous d'accord. Se demander mais pourquoi diable des personnes souhaitent mourir le fusil à la main serait quand même un gros début de solution. Quand on dit lutte contre le terrorisme, c'est avant tout lutter contre ses effets dans NOTRE pays. N'y a-t-il pas autres choses aussi à faire ? D'ailleurs, c'est quoi terroriste ? Anonymous en fait-il parti aussi ?

1/ Lutter contre le terrorisme, que ce soit celui du jiadisme ou des anons, c'est de la responsabilité de l'Etat et c'est légitime. Le Parti Pirate ne souhaite pas (sauf si vous me dites le contraire ?) remplacer la 5ième République (aussi imparfaite qu'elle est sur le plan démocratique) par la terreur (face aux actions isolées d'un très petit nombre). Donc la lutte contre le terrorisme, oui on est favorable.
2/ La *guerre* contre le terrorisme, c'est aller beaucoup plus loin. Et comme je le dis dans mon amorce sur le sujet, une telle guerre serait de l'ordre d'une guerre mondiale, avec des dégâts considérables (comme dans toutes guerre). La situation n'est pas propice à cette guerre, il y a trop peu de responsables à abattre face aux nombre de civils qui en seront les victimes. D'où l'importance de nommer le terrorisme avec des mots explicites : parler de Boko Haram, c'est concret. Parler de la corruption, du non respect de la loi de 1905 c'est concret. Etc. Il ne faut pas déclarer une guerre contre des ennemis non nommés, et pour chaque ennemi, la guerre doit rester la dernière des extrémités, et elle doit se faire, il faut limiter au maximum l'ingérence et l'interventionnisme colonial.
flct a écrit :Un bref rappel historique sur les années de plomb en Europe pourrait nuancer le climat actuel. Un bref rappel géographique sur les narco-guerres pourraient aussi fortement nuancer le climat actuel. Qui se souviens encore que l'Europe a couvert des atteintes graves aux droits de l'Homme et a même coopéré ?
C'est absurde comme réaction car la question n'est pas de nuancer ce qu'il se passe à l'aune de telle ou telle circonstances passés. Il faut agir avec pondération, et si ça avait été fait il y a 30 ans, nous en serions pas à de telles positions extrêmes (que Valls ait prononcé le mot "guerre" est très neuf, jusque là c'était uniquement quelques politiques, plutôt de droite : c'est une escalade dangereuse).

Par contre il ne faut pas verser dans le ni-ni. Il faut apporter des solutions au débat. On a plutôt rien à faire que le Parti Pirate soit contre telle ou telle solution. Y en a plein qui sont contre le tout sécuritaire, et généralement ils sont plus audibles que nous. En tant que Parti Politique, on doit apporter nos solutions. Profitons que personne ne sache quoi proposer pour apporter des réflexions pertinentes.
Si on ne fait que réagir à une sélection de propositions en l'air (débiles et volontairement caricaturales) faites par quelques politiques, on perd notre temps. Pour le moment, la question est de savoir ce que propose chacun, on aura tout le temps si un projet de loi tombe à l'assemblée de jouer notre rôle d'opposant minoritaire (mais d'ici à ce qu'on y a soit obligé, il faut être dans l'action).
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Fabbad
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Re: la poussée sécuritaire du début 2015

Messagepar Fabbad » jeu. 22 janv. 2015, 03:21

Leguman a écrit :(...) Parlons de tout quitte à accepter parfois nos désaccords. (...)

Et si on essayait d'organiser la discussion sur des objectifs à peu près calés, que ça ne parte pas dans tous les sens ?

Déjà, sur quel plan une communication du Parti Pirate peut-elle être pertinente, qu'est-ce qu'on peut réfléchir de spécifiquement "pirate" ?

- sur les thèmes informatique et liberté : a priori, c'est le discours attendu, la surveillance de masse est un leurre et on ne doit pas abandonner la liberté pour la sécurité, ce que prévoit le gouvernement est mauvais, vigipirate suffit etc.

- sur la thématique militaire, comme le fait remarquer flct, il n'y a aucune position définie dans le programme, on ne sait même pas si le Parti Pirate est du genre adepte de la non-violence ou prêt aux ripostes musclées, anti-militariste ou "aux armes citoyens !", isolationniste ou interventionniste etc.

- sur l'analyse géopolitique, ça risque d'être compliqué si on veut être pertinent. De mon côté, j'ai tout un dossier sur les mouvements dits "islamistes" et il y a des éléments pour le moins préoccupant envers nos "alliés" du Golfe, grand fabricants de jihadistes, mais est-ce qu'on veut se positionner sur une mise en cause de la politique étrangère ? Dénonciation de guerre ? Du fait qu'on se laisse entrainer dans des politiques de tension avec l'Iran par exemple, d'où la Syrie et le reste ? Se placer du côté de la bonne conscience occidentale luttant contre de méchants terroristes ou du côté de sa mauvaise conscience sachant qu'elle en produit ?

- sur la thématique sociale : des émeutes de 2005 aux jihadistes de 2014 en passant par Merah, on est dans la même ambiance de révolte en attente d'un quelconque justificatif idéologique ou événementiel pour s'exprimer. On pourrait se dire que le facteur discrimination/(dés)intégration est en jeu mais vu le nombre de convertis (qui peut-être en d'autres temps auraient rejoint Action Directe ou autre), on peut sans doute orienter l'analyse vers la perte de perspectives pour toute une jeunesse (fin des idéologies etc.) et même le mettre ça en relation avec le "Jeunes de France, votre salut est ailleurs, barrez-vous !" de 2012.
Une vraie politique anti-radicalisation commencerait par être une politique qui donne des perspectives, une vision pour l'avenir, d'autres voies que l'abrutissement consumériste ou l'idéalisme apocalyptique.

- sur le thème islam, religion : là aussi, ça me semble compliqué. La plupart des gens ne connaissent rien à l'islam et parfois même ceux qui écrivent dessus : samedi chez Ruquier, Onfray et les journalistes en parlaient mais j'ai été surpris de voir combien ils semblaient mal maitriser le sujet même sur le vocabulaire de base (ils m'ont eu l'air d'utiliser "sourate" comme "verset"). Je ne sais pas trop : d'un côté, il y a des choses à savoir notamment sur deux manières très différentes de politiser l'Islam entre ce que j'appellerais le théologico-politique traditionnel dont le wahhabite, et le politico-religieux des courants anti-coloniaux comme les Frères Musulmans, de l'autre, je me dis que ces choses là sont longues à expliquer et à intégrer, plus adaptée à de la connaissance encyclopédique qu'à un discours politique direct. Bon, je développerais si ça intéresse quelqu'un parce que ça permet de comprendre pourquoi Assad est menacé et les palestiniens finalement peu soutenus par les monarchies du Golfe qui préfèrent préserver leur alliance circonstancielle avec USA, Israël et nous, contre la République d'Iran (même si ça commence à bouger et que le rapprochement USA-Iran inquiète les voisins).

- montée de l'extrême-droite, islamophobie, identité "nationale", zemmour-est-un-con et autre : qu'est-ce qu'on fait de ça ? Perso, je me suis demandé si Valls et compagnie n'allaient pas se la jouer République Bleu-Blanc-Rouge, comité de salut public et guerres révolutionnaires, pour offrir une version de gauche de l'autoritarisme d'Etat et contrer, un peu, les accusations de faiblesse. Entre le mouvement Pegida en Allemagne, Poutine qui soutient Marine Le Pen et nos chantres du "grand remplacement", ça commence à sentir le bon aryen.
En fait, ne devrait-on pas proposer l'idée que ce sont moins les guérillas jihadistes qui menacent l'Europe qu'une nouvelle régression barbare de celle-ci, le choix assumé par la population d'une politique de puissance prête à écraser tout ceux qui mettraient en cause sa "way of life" quoi qu'il en coûte en morts (chez l'autre bien sûr...).

Bon, j'arrête là, j'ai sans doute oublié des axes possibles.

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Re: La dérive sécuritaire en 2015

Messagepar provo » jeu. 22 janv. 2015, 19:42

Quelle réponse au terrorisme ?

Comment l’ont montré les millions de manifestants le 11 janvier descendus pour défendre les libertés, c’est l’action citoyenne la réponse la plus efficace et la plus nécessaire au terrorisme. Ce n’est pas nier la nécessité des forces de sécurité, qui ont pendant les jours tragiques qui ont suivi l’assassinat de Charlie Hebdo, montré leur importance. Mais une démocratie repose sur les citoyens avant tout. Comme le dit Amartya Sen les défauts de la démocratie exigent plus de démocratie et non pas moins. Cela doit être à mon sens l’axe fort d’une expression sur ce sujet.

La question de la lutte contre le terrorisme n’est pas résolue pour autant. Il y a inévitablement une réflexion à avoir sur les formes et les moyens des politiques de sécurité quand la démocratie est menacée. Pour autant, la lutte contre le terrorisme ne peut être nommée « guerre » dans la forme actuelle qu’a prise la terreur, ni fouler aux pieds les principes de la démocratie et de l’État de droit au nom de la défense de la démocratie, ni se réduire à une politique sécuritaire. La dernière loi de programmation militaire et la loi Cazeneuve adoptée en octobre 2014 avaient déjà franchi certaines limites démocratiques. On peut craindre que la prochaine loi sur le renseignement en préparation n’accentue certaines dérives largement amorcées dans la législation actuellement en vigueur.

Pour honorer vraiment la mémoire de Charlie Hebdo, il faut continuer à défendre une conception exigeante la liberté, mise à mal par la loi Cazeneuve comme l’avaient dénoncé à l’automne dernier de nombreuses associations dont le Syndicat de la Magistrature, la LDH, Reporters sans frontières, La Quadrature du Net, association de défense des droits et libertés des citoyens sur Internet. Le parti pirate doit continuer à refuser que l’on instaure un état d'exception permanent d'Internet. Je pense que sur cette dimension, on a suffisamment de billes, je ne développe pas, si ce n’est pour dire que nous aurions tort de n’être pas à la point du combat sur ce terrain-là..

Le parti pirate doit dénoncer le recours privilégié aux solutions policières et administratives, la multiplication de procédures non contradictoires par rapport aux démarches judiciaires. Et cela pour deux raisons, d’abord pour défendre sans concession les principes de l’État de droit, et deuxièmement parce que la plupart de ces types de mesures sont inefficaces quant au fond du problème : la lutte contre le terrorisme.

Le parti pirate doit pointer l’incohérence de la communication gouvernementale et de sa traduction programmatique. D’une part, le premier ministre dénonce « un apartheid territorial, social, ethnique », d’autre part, ses mesures politiques se limitent pour l’essentiel au renforcement des moyens de luttes sécuritaires contre le terrorisme, sans aucune politique en direction des territoires discriminés dont le délitement social forme un terreau favorable à l’obscurantisme religieux et politique.

Le parti pirate doit revendiquer en particulier une politique d’éducation qui s’attaque au fait que la France est un des pays dans lequel les inégalités sociales à l’école sont les plus prononcées. Il est important de réaffirmer le rôle de l’école en matière de laïcité mais cela ne sera vraiment efficace et crédible que si l’on réduit l’importance des inégalités sociales à l’école.
Il faut également exiger une politique de la ville devenant une réelle priorité en termes de moyens et de désenclavement et qui, conformément à ce qui était suggéré par le rapport Bacqué-Mechmache adopte une réelle démarche d’empowerment (c’est-à-dire une intensification des politiques publiques co-élaborées et qui s'appuient sur les initiatives citoyennes). Mais une telle démarche suppose la mise en place de droits de décision accordés aux habitants, c.a.d. la mise en place de droits d’initiative populaire aux niveaux local, régional et national sans exigences démesurées à remplir pour déclencher les votations citoyennes.

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Re: La dérive sécuritaire en 2015

Messagepar Fabbad » jeu. 22 janv. 2015, 20:12

Pour faire un peu d'analyse comparative, un texte qui me semble exprimer un courant de gauche qui ne soutenait pas Charlie : http://blogs.mediapart.fr/blog/emmanuel ... ui-fachent

Quelques éléments de son point de vue :
1. l'islamophobie monte, les opprimés d'aujourd'hui sont musulmans, on n'a pas digéré notre histoire coloniale
2. les tueurs naissent en France, grandissent dans NOS quartiers, se radicalisent dans NOS prisons, pas à Kaboul ou Bagdad, c'est notre responsabilité
3. notre politique étrangère est critiquable dans ses interventions néocoloniales et son soutien à celle d'Israël
4. citation directe : "la « lutte contre le terrorisme », des policiers ici, des interventions militaires là-bas. Celle-là, on la connaît bien. Cela fait vingt ans que l'Occident nous la sert"

Critique rapide :
1. je suis d'accord
2. il faut en effet traiter ces questions comme un problème français, ne pas s'en dédouaner en en faisant un truc venu de l'étranger
3. et 4. : là, faut voir. Critiquer la politique étrangère, oui, mais en parler comme il le fait, c'est dénier aux pays dits "non-occidentaux" leurs propres agendas politiques et responsabilités dans un monde où les rapports de force ont changé.
Qu'est-ce que l'"Occident" à l'heure d'une métallurgie rachetée par Mittal et d'un PSG arborant "Fly emirates" ?

Extraits :
"Je ne suis pas Charlie et, comme d'autres (...), j'éprouve aujourd'hui le besoin de dire pourquoi.
(...)
La montée et l'installation de l'islamophobie en France est une réalité bien tangible
(...)
beaucoup ont intérêt à ce que la tragédie (...) se résume à ce simple énoncé:
la liberté d'expression (et donc le « monde libre » (...)) attaquée par le terrorisme islamiste (porté par des « ennemis intérieurs » (...)).[/b]

Parce que cet énoncé simple, on le voit déjà, ouvre la voie à des réponses simplistes (...) Des réponses uniquement pénale, répressive, militaire, pas vraiment la promesse d'un avenir serein.

Et qui surtout, permettent, encore une fois, de ne pas répondre sur le fond à des questions identifiées de longue date mais qui continuent de fâcher.

Il en est une, profonde, qui appelle à un aggiornamento national autour de l'héritage colonial de ce pays.

Les deux frères Kouachi, comme Amedy Coulibaly, comme Mohamed Merah (...) sont des enfants de France. Tous issus de l'immigration postcoloniale, venant des quartiers populaires pour certains, pupilles de la nation pour d'autres. (...)

On sait aussi que les assassins de ces derniers jours se sont radicalisés dans les prisons françaises (...). Cette réalité va-t-elle être mise sur la table et couplée au débat sur la politique pénale et l'état des geôles françaises ?
(...)

Enfin, Amedy Coulibaly ce vendredi et Mohamed Merah (...) ont tué des civils pour la seule raison qu'ils étaient juifs.
Structurellement, la communauté juive ne souffre plus en France d'un antisémitisme largement diffus dans la société comme cela a longtemps été le cas. C'est désormais, on l'a dit, les musulmans (et plus récemment les roms) qui sont dans cette position.
(...)
Mais il est clair qu'au plan intime, aujourd'hui, être juif en France est en passe de devenir aussi angoissant qu'être musulman (...). Chacun doit bien prendre conscience de cette réalité. A commencer par les faibles d'esprit qui accordent encore du crédit politique à Soral (...) et Dieudonné (...) Le mouvement historique de solidarité avec la Palestine a toujours (...) fait la chasse aux antisémites dans ses rangs et signé des communiqués extrêmement clairs à ce sujet. Pourtant, cet été, les manifestations pacifiques de soutien au peuple palestinien ont été interdites par un gouvernement français dont bien des membres se pressent chaque année au dîner du CRIF qui appelle régulièrement les « Juifs de France » à « faire bloc derrière Israël ». Vous avez dit confusion ?

Si l'on ajoute à cela l'engagement et le maintien de troupes françaises dans plusieurs pays d'Afrique (Mali, Centrafrique), anciennes colonies, on dispose là de quelques éléments (quartiers rélégués, prisons agissant comme des fabriques du crime, persistance d'une politique néocoloniale en Afrique et soutien constant à une occupation illégale au Proche-Orient) qui (...) donnent (...) quelques clefs pour comprendre (...).

(...) Pour qu'il soit fécond, il faut désormais quitter les rives de l'émotion, exiger une réponse politique et sociale forte et refuser fermement celle que l'on a déjà commencé à nous proposer : la « lutte contre le terrorisme », des policiers ici, des interventions militaires là-bas. Celle-là, on la connaît bien. Cela fait vingt ans que l'Occident nous la sert. (...)

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Re: La dérive sécuritaire en 2015

Messagepar Fabbad » jeu. 22 janv. 2015, 20:42

provo a écrit :(...)
Le parti pirate doit dénoncer le recours privilégié aux solutions policières et administratives, la multiplication de procédures non contradictoires par rapport aux démarches judiciaires. Et cela pour deux raisons, d’abord pour défendre sans concession les principes de l’État de droit, et deuxièmement parce que la plupart de ces types de mesures sont inefficaces quant au fond du problème : la lutte contre le terrorisme.(...)


Je vais me faire l'avocat du diable pour mettre à l'épreuve les argumentaires.

La théorie et les principes, c'est bien mais concrètement :
- le blocage administratif d'un site relais de l'Etat Islamique est-il condamnable ?
- si quelqu'un nous demande un soutien public parce qu'il est poursuivi pour avoir twitté "Vive Ben Laden !", on fait quoi ?
- et si il s'appelle Dieudonné, écrit "ce soir, je me sens Charlie Coulibaly", et se retrouve en garde à vue, on dit quelque chose ?
- notre position sur l'intervention au Mali ?
- et vis-à-vis du Qatar ?
- et l'islamophobie, on entérine la notion ?
etc.

P.S. : comme je fais l'inventaire des diverses présentations sur Parti Pirate, je suis tombé sur celle-ci de juillet 2012 qui dit : "Si les préoccupations du Parti Pirate sont nombreuses et ambitieuses, elles sont aussi clairement délimitées. Au contraire de formations plus traditionnelles, il n’appartient pas au Parti Pirate de se prétendre compétent sur tous les sujets de la vie publique. Il n’a notamment pas vocation à prendre une position figée sur le référentiel traditionnel droite/gauche ; pour autant, le Parti Pirate n’en entend pas moins présenter à tous les citoyens les clés d’un nouveau projet de société, cohérent et raisonné."

Où en est-on sur le sujet : parti de "niche" ou parti généraliste ?

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Re: La dérive sécuritaire en 2015

Messagepar Fabbad » ven. 23 janv. 2015, 01:09

Pour ceux qui n'auraient pas vu sur twitter, la communication du gouvernement
- sur la "liberté" d'expression ou plutôt sur les limitations à la liberté d'expression : http://www.gouvernement.fr/partage/3193 ... expression
- sur la laïcité ou plutôt la religion républicaine : "élèves et parents signeront, à chaque rentrée scolaire, une charte de la laïcité" "Le rétablissement de l’autorité des maîtres passe par la valorisation des rites et symboles républicains"

Et là, je m'auto-cite (cf + haut) : montée de l'extrême-droite, islamophobie, identité "nationale"... je me suis demandé si Valls et compagnie n'allaient pas se la jouer République Bleu-Blanc-Rouge, comité de salut public et guerres révolutionnaires, pour offrir une version de gauche de l'autoritarisme d'Etat et contrer, un peu, les accusations de faiblesse.

Personne n'a envie d'une communication de provocation ? Un bon truc de libertaires du genre : "Nous sommes tous des cochons". Vous connaissez cette histoire ?
En 2001, Placid avait réalisé la couverture d'un petit guide intitulé «Vos papiers! Que faire face à la police ?», avec un portrait imagé de policier au visage de cochon. Attaqués en diffamation, le dessinateur, l'éditeur (Michel Sitbon, L'esprit frappeur) et l'auteur, Clément Schouler, membre du syndicat de la magistrature, ont été condamnés en appel, en novembre 2006 (source) Placid a écopé d'une amende de 500 euros d'amende pour «injure envers la police nationale» (en fait, "pour injure envers une administration, en l'occurrence la police nationale").
Si, si, en France on condamne des dessinateurs pour injure à une entité abstraite, une administration, comme d'autres sont condamnés pour injure à l'Islam.

Pas sûr que nos secrétaires nationaux aient signé pour faire de la représentation en justice et que le parti soit prêt à défendre des libertés comme d'autres fauchent des champs OGM ou démontent des McDo, mais si le Parti Pirate se veut un mouvement de résistance à la criminalisation, l'époque pourrait être favorable à son expression sur ce plan...

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Re: La dérive sécuritaire en 2015

Messagepar Fabbad » sam. 24 janv. 2015, 15:36


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Leguman
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Re: La dérive sécuritaire en 2015

Messagepar Leguman » lun. 26 janv. 2015, 11:37

Il y a déjà pas mal de contenu mine de rien. Je vais rajouter un élément qui me semble important. Je ne sais plus d'où je tire cette idée là, je sais qu'elle n'est pas de moi.

Le mot terroriste est essentiellement un piège. Tentez de le définir et on en aura pour des heures sans trouver de résultat valable. En fait dans cette notion, ce qui est beaucoup plus pertinent est de savoir qui a le pouvoir de qualifier un groupe ou un acte (ou un individu désormais grâce à Cazeneuve) de terroriste. Puisque ce mot justifie tous les écarts du pouvoir, celui qui le domine peut à sa guise modeler la loi.

Dans les diverses postes, notament de Fltc Mistral et provo, j'ai vu cette idée, mais sans aller jusqu'à refuser le terme de terrorisme. Ne faudrait-il pas allez jusque là? Pourquoi ces crimes sont atroces? Parce qu'il y a eu mort d'homme. ce n'est pas plus atroce commis par des fanatiques, des paumés qui si c'était la maffia. Je me demande si un axe fort du Parti Pirate ne pourrait pas être celui du droit commun.
défendre sans concession les principes de l’État de droit
nous dit provo.

- Le Parti Pirate s'engage contre la violence faite aux personnes. Mais la loi doit être équilibrée, et respecter les grands principes de l'état de droit.
- Mais les situations changent!
- La loi aussi peut changer, mais cela doit rester du droit commun. Et c'est là la limite: si votre loi n'est pas acceptable en tant que droit commun, c'est qu'elle est mauvaise dans l'absolue.

Pour les "solution", je crois que les deux pistes amorcées par Mistral pour l'international et provo pour le nationale sont les bonnes.

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Re: La dérive sécuritaire en 2015

Messagepar Fabbad » mer. 28 janv. 2015, 17:06

Leguman a écrit :(...) Je ne sais plus d'où je tire cette idée là, je sais qu'elle n'est pas de moi.
Le mot terroriste est essentiellement un piège. (...)


Sur l'usage des mots par la presse, extraits d'un article d'Arrêt sur Images (faut être abonné sans doute, tant pis, je vais citer très largement...) :

Un mot "tendancieux" et "non neutre". Le chef du service arabophone de la BBC a expliqué, dimanche 25 janvier, pourquoi la chaîne avait choisi de ne pas utiliser le mot "terroriste" pour qualifier les auteurs de l'attentat contre Charlie Hebdo. L'agence de presse Reuters a fait le même choix. Les médias français, quant à eux, sont plus partagés : si l'Agence France-Presse essaie également d'éviter d'employer ce terme, de nombreuses publications n'ont pas hésité à l'utiliser.

(...) Dans ses différents reportages sur l'attentat au siège de Charlie Hebdo, l'assassinat d'une policière à Montrouge et les prises d'otage de Dammartin-en-Goële et de la Porte de Vincennes, la BBC a en effet choisi de ne pas parler de "terroristes", mais d'"assaillants" ou d'"hommes armés", notamment.

Un choix qui (...) reflète une position plus générale de la BBC (...), qui n'interdit pas à ses journalistes de parler de terrorisme, mais les incite à "bien réfléchir avant de l'utiliser". Cette position est partagée par l'agence de presse Reuters qui, ainsi que le rappelle Slate.fr, n'a qualifié de "terroristes" ni les auteurs des attentats du 11-Septembre, ni les frères Kouachi et Amedy Coulibaly.

Un terme qui "embrouille" et "polémise"

La réflexion sur l'utilisation du champ lexical du "terrorisme" n'est pas propre au monde journalistique. Certains chercheurs en science politique arguent que le mot et ses dérivés sont trop chargés politiquement, peu précis, et ne devraient pas être employés en sciences sociales. C'est par exemple le cas de Didier Bigo, qui a notamment travaillé sur l'arsenal de mesures "anti-terroristes" prises après le 11-Septembre, et écrivait, en 2005 : "Le terrorisme n'existe pas: ou plus exactement, ce n'est pas un concept utilisable par les sciences sociales et la stratégie." Recouvrant des situations de violence très diverses, souvent instrumentalisé à des fins politique intérieure ou de politique étrangère : "loin d'expliquer, le terme de terrorisme embrouille les situations, les «polémise»", selon Bigo.

Quelle est la ligne des journalistes francophones sur le sujet ? (...) Le Parisien, l'Express.fr, La Dépêche, RFI, BFM TV, ou encore le site de France Télévisions : tous ont qualifié les frères Kouachi de "terroristes".

L'Agence France-Presse évite d'utiliser le terme

(...) "Dans la masse des dépêches rédigées à la suite des attentats, le mot est effectivement apparu, mais nous avons rapidement rappelé à nos journalistes les principes directeurs de l'agence, qui sont de ne pas utiliser «terrorisme» ou «terroriste»".
(...) "Ce qui est une réalité dans une démocratie occidentale comme la nôtre ne l'est pas forcément ailleurs. C'est un vocabulaire difficile à utiliser, parce qu'un attentat peut-être considéré par certains, selon le contexte géopolitique, comme un acte de libération, de rébellion, etc."

Selon le contexte et selon les époques, l'étiquette a effectivement été accolée à l'action d'organisations et individus aussi divers que les résistants français durant la Seconde Guerre mondiale (comme en témoigne Raymond Aubrac), les combattants de l'Armée républicaine irlandaise (comme ici, par Le Figaro), les indépendantistes tchétchènes (par Vladimir Poutine), ouïghours (par Pékin) ou kurdes (par l'UE, les Etats-Unis et la Turquie), les membres d'Al-Qaeda ou de l'Etat islamique, ou encore les opposants syriens au régime de Bachar-el-Assad.

"Terroriste" vs. "terrorisme"

L'AFP fait toutefois la différence entre "terroriste"– qui qualifie une personne– et "terrorisme", "que l'on utilise parfois dans une acception générale", indique Herbé Rouach, comme dans le cas de politiques publiques dites de "lutte contre le terrorisme" ou pour désigner les marches et rassemblements "contre le terrorisme" organisés en France à la suite des attentats.

Quid d'actions menées hors de France, comme les exactions commises par l'organisation Etat islamique (EI), par exemple ? De la même manière que pour les frères Kouachi, l'AFP se refuse à qualifier les membres de ce groupe de "terroristes". La directrice de l'information de l'agence, Michèle Leridon, l'expliquait, en septembre 2014, dans un post de blog portant sur l'EI : "Une agence de presse internationale ne peut céder au « politiquement correct », ni aux pressions des uns et des autres pour que nous employions des termes tendancieux comme « terroristes » ou « égorgeurs »", estimait alors Leridon.

Alors, "terrorisme", "terroriste", ou rien de tout cela ? Comme l'AFP, le service international du Monde fait montre de prudence dans le maniement de ce lexique, mais applique une règle différente de celle de l'AFP : "Nous considérons que le terrorisme n'est pas une idéologie en soi, mais une pratique. On essaie donc de ne pas utiliser ce terme comme substantif, mais comme adjectif : de parler plutôt d'«action terroriste», d'«attentat terroriste», de «groupe terroriste»", (...) "Nous le faisons lorsqu'il s'agit de pratiques qui consistent à terroriser des civils pour obtenir gain de cause", précise Ayad.

Bannir le mot "tout aussi pernicieux" que de l'utiliser systématiquement

Ne pas parler de "terrorisme" tout court mais d'"actes terroristes" : la règle semble simple. Mais une autre difficulté se pose aux journalistes amenés à couvrir les opérations de groupes tels qu'Al-Qaeda ou l'Etat islamique, relève Ayad : "En Irak, pendant dix ans, ces groupes se sont livrés à des actes terroristes – des attaques à la voiture piégée, etc. Mais ces mêmes groupes ont aussi mené des actions armées contre l'armée irakienne. Même si on peut les considérer comme illégitimes, ça n'est pas du terrorisme, mais bien un groupe insurgé qui affronte un armée."

Parler de "groupe terroriste" peut donc s'avérer imprécis, puisque certains groupes attaquent tantôt des civils, tantôt des militaires. Que faire pour éviter cet autre écueil ? "Dans la mesure du possible, nous préférons simplement... appeler les groupes par leur nom", indique le chef du service International du quotidien.

Pas question pour autant, pour Ayad, de bannir purement et simplement ce vocable. "C'est grave de dire, par exemple, que l'armée française est en Afghanistan pour «combattre le terrorisme», car cela revient à mettre dans le même sac des gens qui refusent la présence internationale chez eux, et des gens qui sont là pour commettre des attentats internationaux." Mais bannir tout simplement le mot serait également un erreur, selon Ayad : "Dire qu'on ne peut pas parler d'actions terroristes me paraît tout aussi pernicieux que d'appeler tous les ennemis des terroristes. Dans le premier cas on réduit toute une population au statut de bourreau, dans le second cas, au statut de victime."

Justine Brabant

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Re: La dérive sécuritaire en 2015

Messagepar Fabbad » jeu. 29 janv. 2015, 17:28

Intervention de Jérémie Zimmermann (LQDN) à la Commission d'enquête sur l'organisation et les moyens de la lutte contre les réseaux djihadistes en France et en Europe :
Partie 1
Partie 2

A priori, son argumentaire et son ton, conviendraient bien à ce que pourrait dire le PP.


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