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Bouilleurs de cru et législation féodale

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Sims
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Bouilleurs de cru et législation féodale

Messagepar Sims » lun. 19 août 2013, 13:00

Salut les gens!

Je parlais il y a quelques temps avec des amis de mon coin sur un sujet qui y est plutôt spécifique: la distillation par des particuliers. (vieille tradition fermière particulièrement populaire dans la région Nord-Est, mais existant aussi ailleurs)

A l'heure actuelle, chaque personne disposant d'un champ avec des arbres fruitiers peut, en faisant partie du syndicat des arboriculteurs local, louer pour une durée donnée (parfois 2 à 4 jours) un alambic qui lui permettra de distiller les fruits qu'il aura cueilli dans son champ (pouvant êtres complétés par d'autres fruits négociés avec un autre propriétaire de champ, mutualisant l'utilisation de l'alambic, ça se fait entre voisins).
http://fr.wikipedia.org/wiki/Bouilleur_de_cru

C'est là que vient l’écueil:
-chaque litre de produit finit (alcool pur) est taxé à 8€30 (ce qui représente à la louche 4€50 par litre d'alcool "consommable" à 55°, le degré de mise en bouteille dépendant du choix du bouilleur)
-il faut systématiquement faire une déclaration de douane avant chaque distillation estimant la quantité d'alcool espérée. (en gros, la loi encourage le pifomètre de précision)
-il est interdit de transporter l'alcool produit au-delà d'une demie-heure. (nécessite une autorisation, et donc vous n'avez qu'une demie-heure pour ramener le produit chez-vous si vous n'avez pas pris l'alambic à domicile, ce qui nécessite un grand logement avec un garage et des voisin plutôt souples sur les odeurs d'alcool)
-Si vous n'avez plus d'arbres viables, vous perdez le droit de distiller.
-Il est interdit d'ajouter des fruits qui seraient achetés sur les marchés ou ailleurs. Les producteurs de fruits doivent êtres les bouilleurs.

Je sais que ici certains préfèrent le rhum, mais les lobbys de l'alcool (soutenus par les conservateurs et autres hygiénistes) font tout pour tuer les producteurs indépendants. L'alcool DIY, c'est un morceau en plus des choix que l'on n'aura peut-être plus dans les années à venir.

Merci.
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nalaf
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Re: Bouilleurs de cru et législation féodale

Messagepar nalaf » lun. 19 août 2013, 13:59

C'est intéressant parce que dans le programme allemand, ils militent pour une meilleure régulation de l'alcool et notamment de son information, sa teneur en alcool. or les bouilleurs de cru justement, ont comme tu le fais très judicieusement remarquer des problèmes avec la précision, ce qui est problématique pour la défense des droits des consommateurs et la lutte contre les addictions.

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cmal
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Re: Bouilleurs de cru et législation féodale

Messagepar cmal » lun. 19 août 2013, 15:23

Sims a écrit :Je sais que ici certains préfèrent le rhum, mais les lobbys de l'alcool (soutenus par les conservateurs et autres hygiénistes) font tout pour tuer les producteurs indépendants.

Tu soulignes effectivement des problèmes intéressants auquel il conviendrait d'apporter des réponses plus adaptées que la législation actuelle. Maintenant, il faut aussi prendre en compte les inquiétudes de nalaf concernant la contenance en alcool de la boisson.

N'étant pas un expert, je ne sais pas bien s'il est possible de mesurer précisément le degré d'alcoolémie d'un liquide. Tu as plus d'infos sur la question ?

L'AG approche approche à grand pas… des propositions concrètes à faire sur le sujet ?
Peut-être totalement autoriser la distillation même avec des fruits qui ne sont pas issus d'arbres de la maison, mais avec une obligation de transparence complète sur la provenance des fruits, leur coût d'achat, etc… ?
.a'u coi. mi'e cmal.

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nalaf
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Re: Bouilleurs de cru et législation féodale

Messagepar nalaf » lun. 19 août 2013, 15:41

A la limite, il n'y a pas de réel problème sur la consommation personnelle (encore qu'on risque peut être l'empoisonnement), c'est surtout pour la vente que c'est un problème.

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OSB
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Re: Bouilleurs de cru et législation féodale

Messagepar OSB » lun. 19 août 2013, 18:17

Je soutiens complètement Sims là-dessus

d'ailleurs c'est tout un ensemble : droit de cultiver ses propres variétés végétales, de soigner les arbres avec des préparations naturelles, de ramasser et de commercialiser des plantes médicinales, de tenir une herboristerie, de distiller et de faire de la quetsche ou du patxarana...etc.

Toutes les législations deviennent de plus en plus flippées pour tout. C'est à nous de nous élever contre ça.

On peut mesurer le degré d'alcool bien sûr, et c'est même ce qu'on fait pour le vin, la bière le cidre...etc. On fait ça par densité. Par contre c'est compliqué de prévoir ce qui va sortir d'un alambic parce qu'il y a pas mal de paramètres qui interviennent ( temps, chaleur, quantité d'alcool dans le produit initial, type de l'alambic, opérations complémentaires...)

Ce que j'aurais envie de défendre comme ça, à première vue c'est que soit le produit est commercialisé et alors il faut le faire contrôler par un service sanitaire ( pas seulement pour le degré d'alcool mais surtout pour être sûr que c'est pas frelaté avec des saloperies) ou bien c'est pour ta conso personnelle, et tu n'es pas obligé de le faire contrôler, mais tu n'as droit à produire qu'une quantité limitée.

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Re: Bouilleurs de cru et législation féodale

Messagepar Sims » lun. 19 août 2013, 18:45

Effectivement, je n'ai pas évoqué la question de la commercialisation, mais vous faites bien d'en parler.

En faite, la plupart de ces productions indépendantes sont destinées à la consommation privée ou dans le "cercle familial" (plus les bouteilles données aux amis, ou pour les occasion spéciales..., parfois vendues de la main à la main pour une connaissance,...)

Mon point était surtout orienté sur la législation actuelle qui n'a plus lieux d'être car inutilement contraignante.

Je reviens sur la commercialisation: je pense que la norme actuelle sur les fruits et légumes est adéquate, j'entends par là l'indication de la provenance des fruits est un minimum. On revient presque sur ce que pratiquaient et pratiquent encore quelques rares coopératives agricoles: on fait une différence entre le producteur indépendant et les produits de coopérative (dans l'industrie vinicole, un producteur de vin qui achète son raisin car il n'en produit pas est appelé un "négociant", par opposition au "récoltant", producteur de vin qui s'appuie sur sa propre production de raisin).

J'ai failli oublier: pour la mesure du taux d'alcool, il existe un instrument peu onéreux: le thermomètre à alcool. En gros, c'est comme un flotteur: on réalise une mesure densimétrique. La plupart des modèles font aussi une mesure du taux de sucre dans le "mou" pour avoir une idée de la quantité d'alcool obtenue après distillation. La mesure du taux de sucre est moins précise sur le résultat final car la qualité de la distillation vas dépendre de la montée en chauffe de l'alambic et du maintient en température. La mesure du taux d'alcool en sortie est en revanche très fiable.
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Re: Bouilleurs de cru et législation féodale

Messagepar nalaf » lun. 19 août 2013, 18:54

J'avais déjà entendu parler du problème des herboristeries, c'est aussi un point à soulever, car c'est une science en fait ! L'interdiction ne m'a jamais paru très claire.

Par contre, s'il y a un problème dans les cas de consommation personnelle / vente sous le manteau, il faut que la législation soit à la hauteur. Si tu fraudes, et que ça se passe mal, faut être puni.


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