Ce que les gens pensent est lié en bonne partie à leurs conditions matérielles d'existence. Les tensions, les poussées de violence résultent le plus souvent de la montée des inégalités socio-économiques (par exemple les situations de crises économiques: famine précédant 1789, crise de 29, etc), la résolution de ces inégalités via notamment l'assurance absolue des moyens de subsistance de tout un chacun pourrait permettre un peuple "éclairé" tourné vers les valeurs idéelles (cf. pyramide de Maslow) et donc l'instauration d'une vraie démocratie insusceptible de tomber dans les mains de démagogues (ou d'être accaparée par une ou plusieurs catégories sociales comme c'est le cas actuellement)
Zèbre a écrit :Les enfants dans les cours d'écoles ont assez fréquement des comportements "sauvages", je ne veux pas dire violent. Ils sont expéditifs sur les valeurs sociales, les clans, les attitudes, les valeurs (je me trompe ?). Avec l'âge et l'éducation ils apprennent d'autres valeurs et se "civilisent" Aïe ! Ils pratiquent de plus en plus le respect de l'autre, et la concertation, plutôt que la "baffe".
Ils se "socialisent". La violence s'euphémise: La violence physique fait place à une violence symbolique s'inscrivant dans les rapports sociaux de domination symbolique (ce n'est pas sans lien avec la notion de monopolisation de la violence physique légitime, cf. N. Elias). On peut relever notamment les effets de genre (y'a des études sympa sur la répartition spatiale des genres dans la cour de récréation) ou la réfraction dans l'école des inégalités entre catégories sociales (on se moque de celui qui a des fringues pourries, un accent bizarre etc).
Zèbre a écrit :On peut aussi supposer que les prémices de leur raisonnement s'appuient sur d'autres constats, histoires ou influences.
Je pense aux rapatriés d'Algérie, aux enfants qui reçoivent les valeurs de leurs parents, de ceux qui se sont retrouvés dans des situations traumatisantes, etc.
Donc, la "méconnaissance de cause" est elle-même inférée par le passage des valeurs au travers d'un vécu, qui est tout sauf objectif et rationnel.
En effet, les "valeurs" fonctionnent parce qu'elles font écho à un vécu. En fait, c'est ce vécu (la socialisation primaire et la socialisation secondaire), en tant qu'habitus (dispositions durablement incorporées) qui co-produit les "valeurs" dans des situations d'interactions avec ''l'Autre" (qu'il soit individu ou institution) ou paradoxalement cet habitus se retrouve constamment validé et contesté donc augmenté (dans le sens de mis à jour).[panachage barbare de ma part des travaux de Goffman, Becker, Bourdieu et Corcuff]
Zèbre a écrit :Donc, pour rapprocher nos points de vue, et éviter aussi une dictature intellectuelle par l'éducation, il faut leur enseigner des valeurs de manière non coercitives, puis leur donner les raisonnements leur permettant de faire des choix vis a vis de celles-ci.
L'enseignement de valeur me paraît illusoire étant donné la quantité d'acteur entrant en jeu, mieux vaut s'attaquer aux conditions de productions de ces valeurs ce qui fait écho à mes développements précédents.
Edit: Et je me demande si on atteint pas là définitivement le hors sujet.