Proposition de Constitution semi-directe
Publié : mar. 10 juil. 2012, 11:13
Bonjour à tous.
Nouvel adhérent au PP, les institutions et les problématiques constitutionnelles sont un sujet sur lequel je travaille régulièrement, aussi je tenais à vous faire part d'une réflexion ayant abouti à la rédaction de principes constitutionnels alliant équilibre entre démocratie représentative et démocratie directe. Largement inspirée de la Constitution suisse, mais adaptée à l'histoire et aux habitudes françaises, cette proposition conserve une grande partie des institutions actuelles tout en corrigeant en profondeurs ses défauts : calendrier électoral centré sur l'élection présidentielle, bipolarisation, absence des citoyens du débat politique, etc.
Voici cette proposition en détail. Je reste à votre disposition pour en discuter, et notamment pour avoir votre avis sur sa conformité avec les principes du PP.
Voyant les difficultés institutionnelles continuelles de nombreux pays du monde, la question de la constitution idéale m’a toujours trotté dans la tête. J’ai donc pris mon courage à deux mains et tenté de dessiner le contour de ce qui me semble être une constitution équilibrée. Ma Constitution idéale, pour la France, qui garderait ce qui marche dans la Vème République et qui remplacerait ce qui relève de l’aberration.
PROPOSITION DE CONSTITUTION SEMI DIRECTE POUR LA FRANCE
Cette constitution souhaite instituer un régime semi-direct, qui donnerait aux citoyens une forte légitimité démocratique en les faisant participer activement à la vie de la société. Pour apporter un sens de l’initiative politique et de la vision à long terme chère à certains, la constitution garde un fort pouvoir représentatif avec une assemblée élue et un exécutif visible.
Le Président de la République
Notre Cinquième République présente la caractéristique de donner un très fort pouvoir au Président de la République, dû à sa légitimité issue du suffrage universel direct. Mais j’ai souvent eu l’occasion d’expliquer que ce système est très douloureux pour notre pays, l’épuise dans des guerres électorales tous les cinq ans. Pour y remédier, la constitution que je propose supprime le suffrage universel pour le Président et diminue fortement son pouvoir.
S’il reste le garant de la constitution, le Chef de l’État et le représentant de la France de par le monde, il perd la présidence du Gouvernement, ne peut plus signer d’ordonnances et de décrets, et ne nomme plus de hauts fonctionnaires, hors ceux liés à la diplomatie du pays.
Il est élu par le Congrès, que je définirai plus loin, pour une durée de cinq ans, non renouvelable. C’est aussi un principe qui sera répété dans cette constitution : afin de permettre une rotation rapide du personnel politique, on limitera au maximum les réélections et les cumuls de mandats. Autre principe répété dans cette constitution : les citoyens ont le droit de destituer à tout moment leurs représentants. C’est le cas pour le Président.
Le Gouvernement
Ne devant plus être le lieu de toutes les convoitises, le nombre de ministres de la République doit être limité à quinze membres. Chaque ministre est élu par l’Assemblée des Représentants et peut être destitué par celle-ci à tout moment. Nul ne peut être ministre plus de dix ans dans sa vie, afin de permettre une rotation.
Le Gouvernement détermine et conduit la politique du pays, a l’initiative des lois avec l’Assemblée des Représentants, établit le budget, rédige les projets de lois. Il dispose de l’administration et de l’armée, assure l’exécution des lois. Il ne peut légiférer (pas d’ordonnances).
Comme pour le Président, le Gouvernement dans son ensemble ou les ministres individuellement, peuvent être destitués par les citoyens.
Les ministres deviennent à tour de rôle, par rotation, Premier ministre. Son rôle est essentiellement de présider les Conseils des ministres, de signer les actes au nom du Gouvernement.
L’Assemblée des Représentants
Le Parlement est monocaméral, composé de l’Assemblée des Représentants.
Elle est semblable à l’Assemblée nationale actuelle : elle est composée de 577 députés élus pour cinq ans au suffrage universel direct. Les sièges sont répartis à la proportionnelle dans chaque département et collectivité d’Outre-mer. Particularité de ce scrutin : les électeurs voteront pour une liste et, à l’intérieur de celle-ci, choisiront qui ils veulent élire (par approbation). Les sièges seront donc, dans chaque département, répartis proportionnellement aux nombre de voix obtenues par chaque liste, mais les députés élus seront ceux qui, dans la limite du nombre de siège obtenu par chaque liste, auront eu le plus d’approbations.
L’Assemblée des Représentants a l’initiative des lois avec le Gouvernement, les vote, contrôle l’action du gouvernement, évalue les politiques publiques. C’est également l’Assemblée des Représentants qui autorise les déclarations de guerres, l’utilisation par le Gouvernement des forces armées, qui ratifie les traités internationaux.
Elle ne peut pas destituer le Gouvernement, ou un de ses membres, mais peut demander à la majorité absolue au Conseil de Surveillance de le faire.
Elle peut convoquer la réunion du Congrès afin d’étudier toute modification de la Constitution.
Le Conseil de Surveillance
Le Conseil de Surveillance est la principale innovation de cette constitution. Il est le représentant de la démocratie directe. Il est composé de 577 membres tirés au sort pendant un an parmi les citoyens volontaires inscrits sur les listes électorales. Nul ne peut être Conseiller citoyen plus d’une fois dans sa vie.
Le Conseil de Surveillance se prononce sur saisine du Président de la République, d’un ou plusieurs membres du Gouvernement, du Président de l’Assemblée des Représentants, ou de deux cinquièmes des Députés.
Il peut invalider une loi, une nomination, un décret ou une décision de tout organe de la République à la majorité qualifiée (trois cinquièmes) de ses membres. Si la majorité qualifiée n’est pas réunie mais que la majorité absolue l’est, alors un référendum demandant à tous les citoyens de trancher est organisé.
Ainsi, une loi qui soulèverait l’opposition de plus de 40 % des députés aurait des difficultés à passer, ce qui pousserait les élus à trouver des solutions ensemble.
Il peut provoquer la procédure de destitution de Députés, Ministres ou du Président par vote de la majorité qualifiée de ses membres. Si tel est le cas, un référendum de destitution est proposé aux citoyens concernés.
Il se prononce obligatoirement sur budget, qui peut être invalidé par vote à la majorité qualifiée de ses membres.
Il peut convoquer la réunion du Congrès afin d’étudier toute modification de la Constitution à la majorité qualifiée de ses membres.
Le Congrès
Le Congrès réunit les membres de l’Assemblée des Représentants et du Conseil de Surveillance. Il élit tous les cinq ans le Président à la majorité qualifié de ses membres. Le choix de celui-ci doit donc être consensuel.
La Cour constitutionnelle de la République
Celle-ci remplace le Conseil constitutionnel actuel et garde ses attributions. Le principal problème du Conseil constitutionnel actuel est qu’il est composé d’hommes politiques nommés par les élus qu’il est censé contrôler. Ils ne sont donc pas forcément juristes, alors qu’il s’agit d’une institution judiciaire, et ne sont pas nécessairement indépendants.
La constitution que je propose rend donc le fonctionnement de cette institution nécessaire un peu différent. Au lieu de nommer neuf juges pour une durée de neuf ans, ceux-ci sont désignés à chaque saisine, par tirage au sort parmi les Conseillers de la Cour de Cassation.
Les Citoyens
Les citoyens participent activement à la vie politique du pays lors des référendums convoqués par le Conseil de Surveillance.
La démocratie directe s’exprime également par la possibilité de provoquer des référendums d’initiative populaire par la réunion d’un million de signatures dans les cas suivants :
- Dans le mois suivant le vote d’une loi à l’Assemblée des Représentants, pour empêcher l’adoption de cette loi
- À tout moment, pour demander la destitution d’un élu
- À tout moment, pour demander l’adoption d’une loi, d’une disposition
- À tout moment, pour demander l’adoption d’une modification de la Constitution
Les collectivités locales
Le Département est maintenu mais devient une circonscription électorale uniquement. Seule la Région demeure une collectivité locale regroupant les pouvoirs actuellement détenus par la Région et le Département. L’organisation politique de chaque réunion est semblable à l’organisation politique du pays : président de Région, exécutif resserré autour de 7 chefs de commissions, une assemblée de représentants élus et un conseil de surveillance régional.
Conclusion
Pour conclure, cette constitution permet de sortir du cycle quinquennal que connaît actuellement la France en apportant de la stabilité dans les institutions : si les différents partis ne se mettent pas d’accord, au moins a minima, aucune gouvernance n’est possible. C’est la voie qu’a suivi la Suisse où, depuis des décennies, plus de 80 % des citoyens sont satisfaits de leur régime politique. J’ajouterais que cette constitution donne un bon équilibre entre démocratie directe et démocratie représentative : le peuple a son mot à dire, mais ce sont les politiques qui gouvernent et donnent le cap. La participation régulière des citoyens aux décisions, la possibilité pour tous de devenir Conseiller de surveillance une fois dans sa vie réconcilie les citoyens avec la politique : chacun peut participer aux décisions, quels que soient ses revenues, quelle que soit sa capacité à s’exprimer en public.
Nouvel adhérent au PP, les institutions et les problématiques constitutionnelles sont un sujet sur lequel je travaille régulièrement, aussi je tenais à vous faire part d'une réflexion ayant abouti à la rédaction de principes constitutionnels alliant équilibre entre démocratie représentative et démocratie directe. Largement inspirée de la Constitution suisse, mais adaptée à l'histoire et aux habitudes françaises, cette proposition conserve une grande partie des institutions actuelles tout en corrigeant en profondeurs ses défauts : calendrier électoral centré sur l'élection présidentielle, bipolarisation, absence des citoyens du débat politique, etc.
Voici cette proposition en détail. Je reste à votre disposition pour en discuter, et notamment pour avoir votre avis sur sa conformité avec les principes du PP.
Voyant les difficultés institutionnelles continuelles de nombreux pays du monde, la question de la constitution idéale m’a toujours trotté dans la tête. J’ai donc pris mon courage à deux mains et tenté de dessiner le contour de ce qui me semble être une constitution équilibrée. Ma Constitution idéale, pour la France, qui garderait ce qui marche dans la Vème République et qui remplacerait ce qui relève de l’aberration.
PROPOSITION DE CONSTITUTION SEMI DIRECTE POUR LA FRANCE
Cette constitution souhaite instituer un régime semi-direct, qui donnerait aux citoyens une forte légitimité démocratique en les faisant participer activement à la vie de la société. Pour apporter un sens de l’initiative politique et de la vision à long terme chère à certains, la constitution garde un fort pouvoir représentatif avec une assemblée élue et un exécutif visible.
Le Président de la République
Notre Cinquième République présente la caractéristique de donner un très fort pouvoir au Président de la République, dû à sa légitimité issue du suffrage universel direct. Mais j’ai souvent eu l’occasion d’expliquer que ce système est très douloureux pour notre pays, l’épuise dans des guerres électorales tous les cinq ans. Pour y remédier, la constitution que je propose supprime le suffrage universel pour le Président et diminue fortement son pouvoir.
S’il reste le garant de la constitution, le Chef de l’État et le représentant de la France de par le monde, il perd la présidence du Gouvernement, ne peut plus signer d’ordonnances et de décrets, et ne nomme plus de hauts fonctionnaires, hors ceux liés à la diplomatie du pays.
Il est élu par le Congrès, que je définirai plus loin, pour une durée de cinq ans, non renouvelable. C’est aussi un principe qui sera répété dans cette constitution : afin de permettre une rotation rapide du personnel politique, on limitera au maximum les réélections et les cumuls de mandats. Autre principe répété dans cette constitution : les citoyens ont le droit de destituer à tout moment leurs représentants. C’est le cas pour le Président.
Le Gouvernement
Ne devant plus être le lieu de toutes les convoitises, le nombre de ministres de la République doit être limité à quinze membres. Chaque ministre est élu par l’Assemblée des Représentants et peut être destitué par celle-ci à tout moment. Nul ne peut être ministre plus de dix ans dans sa vie, afin de permettre une rotation.
Le Gouvernement détermine et conduit la politique du pays, a l’initiative des lois avec l’Assemblée des Représentants, établit le budget, rédige les projets de lois. Il dispose de l’administration et de l’armée, assure l’exécution des lois. Il ne peut légiférer (pas d’ordonnances).
Comme pour le Président, le Gouvernement dans son ensemble ou les ministres individuellement, peuvent être destitués par les citoyens.
Les ministres deviennent à tour de rôle, par rotation, Premier ministre. Son rôle est essentiellement de présider les Conseils des ministres, de signer les actes au nom du Gouvernement.
L’Assemblée des Représentants
Le Parlement est monocaméral, composé de l’Assemblée des Représentants.
Elle est semblable à l’Assemblée nationale actuelle : elle est composée de 577 députés élus pour cinq ans au suffrage universel direct. Les sièges sont répartis à la proportionnelle dans chaque département et collectivité d’Outre-mer. Particularité de ce scrutin : les électeurs voteront pour une liste et, à l’intérieur de celle-ci, choisiront qui ils veulent élire (par approbation). Les sièges seront donc, dans chaque département, répartis proportionnellement aux nombre de voix obtenues par chaque liste, mais les députés élus seront ceux qui, dans la limite du nombre de siège obtenu par chaque liste, auront eu le plus d’approbations.
L’Assemblée des Représentants a l’initiative des lois avec le Gouvernement, les vote, contrôle l’action du gouvernement, évalue les politiques publiques. C’est également l’Assemblée des Représentants qui autorise les déclarations de guerres, l’utilisation par le Gouvernement des forces armées, qui ratifie les traités internationaux.
Elle ne peut pas destituer le Gouvernement, ou un de ses membres, mais peut demander à la majorité absolue au Conseil de Surveillance de le faire.
Elle peut convoquer la réunion du Congrès afin d’étudier toute modification de la Constitution.
Le Conseil de Surveillance
Le Conseil de Surveillance est la principale innovation de cette constitution. Il est le représentant de la démocratie directe. Il est composé de 577 membres tirés au sort pendant un an parmi les citoyens volontaires inscrits sur les listes électorales. Nul ne peut être Conseiller citoyen plus d’une fois dans sa vie.
Le Conseil de Surveillance se prononce sur saisine du Président de la République, d’un ou plusieurs membres du Gouvernement, du Président de l’Assemblée des Représentants, ou de deux cinquièmes des Députés.
Il peut invalider une loi, une nomination, un décret ou une décision de tout organe de la République à la majorité qualifiée (trois cinquièmes) de ses membres. Si la majorité qualifiée n’est pas réunie mais que la majorité absolue l’est, alors un référendum demandant à tous les citoyens de trancher est organisé.
Ainsi, une loi qui soulèverait l’opposition de plus de 40 % des députés aurait des difficultés à passer, ce qui pousserait les élus à trouver des solutions ensemble.
Il peut provoquer la procédure de destitution de Députés, Ministres ou du Président par vote de la majorité qualifiée de ses membres. Si tel est le cas, un référendum de destitution est proposé aux citoyens concernés.
Il se prononce obligatoirement sur budget, qui peut être invalidé par vote à la majorité qualifiée de ses membres.
Il peut convoquer la réunion du Congrès afin d’étudier toute modification de la Constitution à la majorité qualifiée de ses membres.
Le Congrès
Le Congrès réunit les membres de l’Assemblée des Représentants et du Conseil de Surveillance. Il élit tous les cinq ans le Président à la majorité qualifié de ses membres. Le choix de celui-ci doit donc être consensuel.
La Cour constitutionnelle de la République
Celle-ci remplace le Conseil constitutionnel actuel et garde ses attributions. Le principal problème du Conseil constitutionnel actuel est qu’il est composé d’hommes politiques nommés par les élus qu’il est censé contrôler. Ils ne sont donc pas forcément juristes, alors qu’il s’agit d’une institution judiciaire, et ne sont pas nécessairement indépendants.
La constitution que je propose rend donc le fonctionnement de cette institution nécessaire un peu différent. Au lieu de nommer neuf juges pour une durée de neuf ans, ceux-ci sont désignés à chaque saisine, par tirage au sort parmi les Conseillers de la Cour de Cassation.
Les Citoyens
Les citoyens participent activement à la vie politique du pays lors des référendums convoqués par le Conseil de Surveillance.
La démocratie directe s’exprime également par la possibilité de provoquer des référendums d’initiative populaire par la réunion d’un million de signatures dans les cas suivants :
- Dans le mois suivant le vote d’une loi à l’Assemblée des Représentants, pour empêcher l’adoption de cette loi
- À tout moment, pour demander la destitution d’un élu
- À tout moment, pour demander l’adoption d’une loi, d’une disposition
- À tout moment, pour demander l’adoption d’une modification de la Constitution
Les collectivités locales
Le Département est maintenu mais devient une circonscription électorale uniquement. Seule la Région demeure une collectivité locale regroupant les pouvoirs actuellement détenus par la Région et le Département. L’organisation politique de chaque réunion est semblable à l’organisation politique du pays : président de Région, exécutif resserré autour de 7 chefs de commissions, une assemblée de représentants élus et un conseil de surveillance régional.
Conclusion
Pour conclure, cette constitution permet de sortir du cycle quinquennal que connaît actuellement la France en apportant de la stabilité dans les institutions : si les différents partis ne se mettent pas d’accord, au moins a minima, aucune gouvernance n’est possible. C’est la voie qu’a suivi la Suisse où, depuis des décennies, plus de 80 % des citoyens sont satisfaits de leur régime politique. J’ajouterais que cette constitution donne un bon équilibre entre démocratie directe et démocratie représentative : le peuple a son mot à dire, mais ce sont les politiques qui gouvernent et donnent le cap. La participation régulière des citoyens aux décisions, la possibilité pour tous de devenir Conseiller de surveillance une fois dans sa vie réconcilie les citoyens avec la politique : chacun peut participer aux décisions, quels que soient ses revenues, quelle que soit sa capacité à s’exprimer en public.