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Mesures économiques contre la crise

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Le-Dore
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Re: Mesures économiques contre la crise

Messagepar Le-Dore » jeu. 25 août 2011, 22:13

Mourioche a écrit :Mais ca c'est de moins en moins possible...
Je fabrique une carte à puce, je met des données de paiement dedans == j'ai fabriqué de la monnaie (non ?)
Les monnaies "virtuelles"... je modifie des données == je crée d'argent (non ?)
La "monnaie" peut avoir de plus en plus de formes, donc contrôler sa création c'est encore possible ?


Attention tu fais là une confusion classique, tu confonds la monnaie et son support, par exemple pièces, billets ou immatériel.
Si tu mets des données de payement dans ta carte à puce (légalement), elle correspondra à un actif que tu possède quelque part, tu changeras son support mais tu ne créera pas de monnaie !
Par contre si tu utilise une carte de crédit à proprement parler, et non une carte de payement (donc que tu fais un emprunt) tu vas utiliser de la monnaie que ta banque aura créé à l'instant. C'est pour cela qu'on doit séparer banque de dépôt (tu utilises tes actifs) et banques de crédit (qui te prête de l'argent dont elles disposent en propre ou qu'elles ont emprunté à long terme).

Bon si tu créé ta carte tout seul, et que tu la bidouille, c'est plus rigolo mais là tu es faux monnayeur ^^.
Mourioche a écrit :Pour empêcher ce genre d'opération, taxer les échanges peut être une mesure suffisante ?
Des millions d'opérations à la seconde, si chaque opération est taxée ca va vite faire un trou dans le budget non ?
Mais la proposition d'un taux par jour me semble bien mieux, et corresponds plus à ce pour quoi la bourse a été créée.

En effet ça peut suffire (encore faut il que la taxe soit suffisante). Mais ça ne règle pas le problème global, on aura toujours des mouvements de panique possibles à cause de la différence entre le temps d'évolution des taux et le temps de collecte d'information.

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marou
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Re: Mesures économiques contre la crise

Messagepar marou » ven. 26 août 2011, 03:21

Le-Dore a écrit :
Mourioche a écrit :Pour empêcher ce genre d'opération, taxer les échanges peut être une mesure suffisante ?
Des millions d'opérations à la seconde, si chaque opération est taxée ca va vite faire un trou dans le budget non ?
Mais la proposition d'un taux par jour me semble bien mieux, et corresponds plus à ce pour quoi la bourse a été créée.

En effet ça peut suffire (encore faut il que la taxe soit suffisante). Mais ça ne règle pas le problème global, on aura toujours des mouvements de panique possibles à cause de la différence entre le temps d'évolution des taux et le temps de collecte d'information.

Ça c'est la taxe Tobin, non ? J'aime beaucoup le concept, mais elle pose plusieurs problèmes auxquels il faudra réfléchir.

Il est peu envisageable d'appliquer une telle taxe à l'échelle nationale, il faudrait le faire au niveau mondial et que tous jouent le jeu. Néanmoins, ça a l'air de s'agiter à ce sujet au niveau européen depuis la perte du AAA des USA et le retour en force de la crise économique...
Quelles que soient les barrières que l'on vous oppose,
il est en votre pouvoir de les franchir ;
vous n'avez qu'à le vouloir.
Olympe de Gouges

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Le-Dore
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Re: Mesures économiques contre la crise

Messagepar Le-Dore » mar. 06 sept. 2011, 21:53

Oui il s'agit bien de la taxe Tobin, c'est une initiative intéressante.

Un ptit article intéressant, à lire.
http://economistes-atterres.blogspot.co ... erres.html

Je serai plus actif la semaine prochaine, la en plein rattrapages.

simplementNat
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Re: Mesures économiques contre la crise

Messagepar simplementNat » dim. 11 sept. 2011, 23:14

Bonsoir,

Votre réflexion me fait beaucoup penser à la Théorie Relative de la Monnaie ( http://www.creationmonetaire.info/2010/ ... ie-10.html )

Grosso modo, les banques ne créent plus de monnaie (et son limité au service financier). La monnaie est créé par dividende universel assurant une justice sociale.

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CaptainKiller
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Re: Mesures économiques contre la crise

Messagepar CaptainKiller » mar. 13 sept. 2011, 00:06

En fait si j'en ai bien compris le principe de la TRM est plutôt « le système reste le même, mais les bénéfices liés à la création monétaire des banques revient de droit aux citoyens de la zone géographique où s'échangent la monnaie, car c'est eux qui ont créé cette richesse nouvelle correspondant à la masse monétaire supplémentaire »
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daniel
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Re: Mesures économiques contre la crise

Messagepar daniel » mar. 20 sept. 2011, 14:52

marou a écrit :Quel est votre avis ?

En effet c'est un débat très intéressant. Je ne suis pas du tout d'accord avec ces propositions. Je pense même que c'est ce raisonnement qui est à l'origine de nos problèmes actuels.

Il s'agit d'un sujet très technique et je risque d'être assez indigeste pour la plupart des gens. Je propose une analyse de la crise économique qui concerne les pays occidentaux autres que ceux de la zone euro, la zone euro a des problèmes supplémentaires et son fonctionnement est plus compliqué.

Il faut d'abord comprendre qu'est-ce que la monnaie. Dans nos économies actuelles la monnaie est une créance payable à vue envers une banque centrale qui émet la monnaie. Et parce qu'une banque centrale est une propriété d'un état on peut dire aussi que la monnaie est une créance payable à vue envers un état ( via sa banque centrale). Attention, je suis déjà en désaccord avec le prix Nobel qui conteste ce raisonnement.

Depuis la fin des années 70 l'ensemble des pays occidentaux ont adopté une doctrine de la stabilité monétaire sous forme d'une parité de la monnaie avec la valeur de la corbeille de la ménagère. Notre prix Nobel considère que cette doctrine est la seule bonne et je vais essayer de démontrer qu'il a tort.

Les états sont en déficit depuis les années 70 parce qu'ils vivent au dessus de leurs moyens à cause de leur volonté de garantir le respect de tous leurs engagements pris en valeur réelle et du niveau de vie de leurs populations, indépendamment de leur productivité réelle ( exactement comme notre prix Nobel le conseille ).

Pour assurer le financement de leur déficit les états ne peuvent plus le financer directement auprès de leur banque centrale car ce type de financement provoquerait une augmentation de la masse monétaire sans baisse de la vitesse de sa circulation. Comme la théorie quantitative de la monnaie ( notre prix Nobel l'accepte aussi ) nous enseigne ce type de déficit provoque directement une hausse du PIB nominal donc aussi une hausse des prix. Et cette hausse des prix est devenue incompatible avec la nouvelle doctrine de la stabilité monétaire de notre prix Nobel. L'état est donc obligé de financer son déficit avec une masse monétaire dont il limite la vitesse de circulation : c'est la dette publique qui permet de neutraliser en partie sa masse monétaire en rendant sa circulation plus difficile. Cette stratégie a un coût pour l'état, il doit payer le service de la dette en échange de cette neutralisation.

Depuis la fin des années 70 les pouvoirs publiques mènent une politique monétaire restrictive qui cherche à neutraliser une partie de plus en plus importante de la masse monétaire afin de garantir la parité de la monnaie avec le prix de la corbeille de la ménagère.

Maintenant regardons le fonctionnement du système financier. Il a pour but de créer la masse monétaire ou rendre la masse monétaire plus accessible donc d'augmenter la vitesse de circulation de cette masse monétaire. Les objectifs mêmes du système financier privé sont contraires à la politique monétaire des pouvoirs publics. Le système financier actuel défait donc ce que les pouvoirs publics cherchent à mettre en place en se faisant payer pour ce service ! Le service financier est donc comme une entreprise de défiscalisation qui ne gagne de l'argent qu'en démontant la politique fiscale d'un état. Heureusement le système financier est assez performant et il arrive à contrer la politique monétaire publique de notre prix Nobel d'une manière assez efficace et limiter ainsi des dégâts que cette politique provoque sur l'économie.

Il n'empêche qu'il s'agit d'un vrai gâchis. Les états créent ainsi une dette qui devient de plus en plus importante par rapport à la production de l'économie réelle. Et parce que la seule source de la rémunération du capital provient de cette économie réelle, le rendement moyen du capital baisse. Pourquoi ? Parce que le montant global du capital est de plus en plus important par rapport aux bénéfices de l'économie réelle qui reviennent au capital dans le PIB. On peut dire qu'il y a de plus en plus de capital improductif conformément à la loi des rendements décroissants.

Et ce problème de la baisse de la rentabilité globale du capital a des conséquences négatives sur l'économie réelle. Les entreprises gagnent de moins en moins de l'argent, elles investissent peu et elles délocalisent dans les pays qui proposent un rendement du capital supérieur grâce à une autre politique monétaire. On subit aussi une hausse brutale du prix de l'immobilier, le montant des loyers ne baisse pas et donc l'évolution des prix de l'immobilier est inversement proportionnelle à la baisse du rendement global des capitaux. Plus les taux d'intérêt longs baissent plus le prix de l'immobilier monte.

Si on analyse bien les propositions de notre prix Nobel on remarquera qu'elles sont basées sur un principe : celui du respect inconditionnel des engagements pris. Ce principe est au cœur de la religion protestante qui a permis le développement économique de l'occident et la suprématie de son économie dans le monde. Il n'empêche que la doctrine de Martin Luther ne marche pas au niveau macroéconomique. Les premières crises provoquées par le respect dogmatique de sa doctrine ont commencé au 19ème siècle avec des crises cycliques décrites par Marx qui a essayé de trouver leur explication sans y parvenir. La dernière crise cyclique des années 30 a forcé les pouvoirs publics à abandonner l'engagement de l'état de garantir la convertibilité de sa monnaie en or d'une manière inconditionnelle.

L'abandon de cet engagement a permis de laisser prospérer les économies occidentales jusqu'au choc pétrolier des années 70. En effet un autre engagement implicite s'est installé dans les économies occidentales, celui de la garantie du niveau de vie réel de leurs habitants. Après le choc pétrolier ce nouvel engagement impossible à tenir a provoqué un nouveau cercle infernal des crises que nous subissons jusqu'aujourd'hui.

Les états ont essayé de tenir cet engagement intenable d'abord par l'indexation des salaires aux prix. Mais cette politique a provoqué une inflation importante dans les années 70 et jusqu'aux premiers années sous François Mitterrand. Les économistes ont donc trouvé une autre voie comment essayer de tenir cet engagement sans inflation et ils ont inventé le système actuel de la politique monétaire restrictive provoquant une accumulation catastrophique des dettes publiques.

Je pense que nous sommes allés trop loin et que nous devrions soit faire un reset global de l'économie et continuer comme aujourd'hui, soit reformer l'économie actuelle en abandonnant le principe sacré de Martin Luther au niveau macroéconomique.

Je propose une autre politique, un arrêt de cette spirale infernale que notre prix Nobel nous suggère. Je dis qu'il faut arrêter de vouloir neutraliser la masse monétaire pour garantir la parité de la monnaie avec le prix de la corbeille de la ménagère. Il faut aussi arrêter de garantir des engagements que l'on ne peut pas honorer. On obtiendra ainsi tout de suite une hausse des rendements du capital, un gain de compétitivité immédiat, une meilleure croissance économique et une baisse du chômage.

On raconte que tout a été essayé pour combattre le chômage. C'est faux, personne n'a jamais essayé d'abandonner le principe sacré de Martin Luther.

À propos, on prédit des crises économiques en Chine depuis 20 ans et elles n'arrivent toujours pas. L'explication est simple : l'état chinois ne suit pas les doctrines de Martin Luther, il ne respecte pas ses engagements quand ils ne lui conviennent pas. Les crises que nous connaissons en occident sont donc impossibles dans une société ultra pragmatique où tout engagement peut être remis en cause.

daniel
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Re: Mesures économiques contre la crise

Messagepar daniel » mar. 20 sept. 2011, 15:36

Après mon analyse de la politique monétaire restrictive en général je vais essayer de l'appliquer à la zone euro.

La Banque centrale européenne mène une politique monétaire la plus restrictive de toutes les banques centrales et cette politique est inscrite dans les traités. Les états de la zone euro doivent donc pratiquer la même politique budgétaire que les autres pays occidentaux pratiquant une politique monétaire restrictive dans leur propre monnaie en accumulant la dette publique.

Malheureusement le lien direct entre la dette publique et la banque centrale a été rompue, la dette des états de la zone euro n'est plus libellée en leur propre monnaie mais dans une monnaie commune. Cette dette ne bénéficie donc plus de la garantie implicite ou explicite d'une banque centrale qui garantirait son remboursement en tant que prêteur de dernier ressort. L'absence de cette garantie constitue un risque pour les prêteurs et elle provoque des coûts supplémentaires pour l'ensemble des pays de la zone y compris l'Allemagne.

Mais ce n'est pas le seul problème de la zone euro. Les états membres n'y sont pas entrés avec le même niveau de l'endettement public, ils ne sont pas dans la même place dans le cycle d'accumulation de la dette. Par exemple l'Italie et la Grèce ont été en avance par rapport à la plupart des autres pays et cette avance dans l'endettement a provoqué une récession dans ces deux pays, la zone euro ne permet pas de gérer le mécanisme de l'endettement des états trop disparate. C'est ainsi que l'Italie et la Grèce se voient prélever le coût du financement de leurs dettes au profit de l'Allemagne et de la France et cela depuis 10 ans.

Il y a aussi un autre problème : les dettes publiques sont en concurrence entre elles. C'est la dette allemande qui profite de cette concurrence et qui voit le coût de son maintien subventionné par les pays du Sud, par la Grèce, l'Italie, le Portugal et l'Espagne.

Les dettes publiques de la zone euro souffrent aussi des incertitudes politiques, du risque de l'éclatement de la zone euro et de la conversion forcée de ces dettes en monnaies nationales. L'Allemagne profite de ce risque car on suppose que la nouvelle monnaie allemande sera plus forte que l'euro actuel. Mais ce risque politique a un coût prohibitif de nouveau pour les pays du Sud.

Si on veut sauver la zone euro il y plusieurs mesures à prendre :
1/ il faut maintenir un niveau similaire de l'endettement des pays de la zone et corriger des erreurs commises durant l'entrée des pays dans la zone avec une dette excessive en monétisant une partie de leur dette
2/ il faut introduire une garantie explicite ou implicite de la Banque centrale européenne des dettes publiques.

Ces deux mesures permettront de sauver la zone euro mais ils ne résoudront pas les problèmes généraux liés à la politique restrictive de la Banque centrale européenne, ceux qui sont subis par l'ensemble des pays occidentaux. Il faudrait aussi abandonner cette politique restrictive.

Je dois ajouter que toutes ces mesures sont interdites par les traités européens actuels.


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