Alors, pour en revenir à la phrase "tout le monde ferait pareil", on parlait de la recherche publique, et, à l'heure actuelle, ce qui est trouvé par la recherche publique n'est pas breveté (enfin, c'est pas la loi, c'est la "tradition", mais la plupart du temps ça se passe comme ça)
Pour la brevetabilité des algorithmes c'est illégal en France : On ne reconnait pas le droit à breveter un algorithme, on peut breveter son implémentation, mais pas l'algorithme en lui même.
Sinon
Je soutiens une recherche publique qui fonctionne sur le principe du chercheur ou du laboratoire qui choisi lui-même ses sujets de recherche
C'est quelque chose qui disparait de plus en plus. (est ce bien ou mal, c'est une autre question)
A l'heure actuelle, théoriquement, n chercheur peut bosser sur ce qu'il veut. Sauf que, pour bosser, dans la plupart des domaines, il faut des fonds (financer les expériences, les conférences ect...). Hors l'état ne donne pas des fonds de manière automatique. Donc il a un certain contrôle sur la recherche. Pour avoir des fonds, il faut :
- Soit participer à un projet financé par l'état.
- Soit faire des partenariats avec des entreprises.
ce qui fait que la recherche publique travaille de plus en plus :
- Soit des projets qui sont considérés comme intéressant par l'état. (et souvent des entreprises entre dans le projet)
- Soit des projets qui sont considérés comme intéressant par des entreprises.
De plus, les entreprises faisant de la recherche, grâce au "crédit impôt recherche", sont aidés par l'état pour les recherches non rentables à court terme.
Bon, maintenant, pourquoi l'état doit faire bosser des chercheurs du publique plutôt que le secteur privé :
Reprenons ton exemple :
Simulation :
1. Identification du problème : pétrole (balance commerciale catastrophique, pollution)[/*]
2. Définition de l'appel d'offre : les plans, clé en main, d'un véhicule qui élimine le problème (roule 800 km sans recharge) et qui soit commercialisable (coûte moins de 10 000€ en sortie d'usine)
3. On brandit la carotte : 8 milliards au premier qui trouve
3. Réaction du secteur privé : les labos qui pensent pouvoir apporter leurs compétences dans un domaine particulier (aérodynamisme, batteries nouvelles générations, nouveaux matériaux) s'associent dans un projet commun, et évaluent de combien ils ont besoin, et de combien de temps ils pourraient mettre. Parce qu'ils sont nombreux, plusieurs projets concurrents voient le jour (s'il sont trois et qu'il n'y a qu'un gagnant, ils ont 66% de chance de perdre)
4. Les labos sont incapables de prendre un risque financier si important (ça leur coûtera 2 milliards et 6 ans de recherche) pour aussi peu de chance de réussir
5. Ils vont voir les capitaux-risqueurs, qui sont spécialistes de ce genre de genre de situation (on place de l'argent sur un labo qui a peu de chance de réussir, mais qui s'il réussi rapporte beaucoup)
6. Sur tous les compétiteurs, un finit par répondre à tous les critères, et remporte la mise.
7. L'Etat permet à qui veut d'exploiter cette innovation.
8. L'économie l'en remercie, lui fait engranger des impôts et des taxes
1 et 2, jusque la ça va.
A partir du 3, il y a un risque, déjà, celles qu'il y ai plus de 3 projets concurrents qui se lancent, ce qui accentue les chances de "perdre".
Ensuite, même avec juste trois projets, ça fait 2 projets sur trois ou toutes les entreprises coulent à la fin (ben oui, presque aucune entreprise en france peut se permettre de perdre 2 milliards d'euros, même une banque le vivrait super mal...)
Enfin, il y a un gros risque de répartition des compétences.
Le projet A peut avoir trouvé rapidement une super batterie révolutionnaire, il va la garder secrète pour éviter que l'équipe B, qui elle a trouvé un super moteur puisse finir le projet avant. Du coup les même recherches sont effectués plusieurs fois, et c’est c'est super contre productif...
Dans ton exemple même, tu parles d'un projet qui coute 2 milliards à développer, et de l'état qui paye 8 milliards le résultat, il faut bien avouer que ce n'est pas du tout efficace. (Même si on ose considérer la recherche publique comme deux fois moins efficace que le privé, (par exemple si ils ne bossent dessus qu'à mi temps et font des travaux plus personnels à coté) ça ferait toujours la voiture à 4 milliards à la place de 8...)
(l’efficacité, comme ils disent dans le monde du libre, c'est "release often release early", et ça, seul la recherche publique peut le faire)
Passons maintenant au problème de l'international.
Contrairement à ce que tu dis, la recherche publique international fait avancer les choses.
Si on prend juste l'exemple de la voiture électrique, on voit que plein d'articles dans le monde venant de plein de labos différents vont permettre aux entreprises de pouvoir avancer plus vite dans la construction de voitures électriques... (Liste des articles scientifiques sur le sujet :
http://scholar.google.fr/scholar?hl=fr& ... &btnG=&lr= )
(et non, ce n'est pas parce qu'on est au pays des bisounours, c'est parce que c'est pratique d'avoir des chercheurs dans son pays, même si ils produisent du bien commun, entre autre parce que quand ils travaillent avec des entreprises, elles prennent rapidement de l'avance au niveau international, puis ces chercheurs permettent de faire de la formation dans leur pays, ce qui fait que les nouveaux "cerveaux" s'y forment...)
Bref, je pense que le système que tu proposes est inférieur à ce qu'il se fait actuellement au niveau de la recherche en France (qui pourtant, aurait surement besoin de renouveau, mais probablement pas dans une optique de rentabilité selon la définition utilisé ici)