Olivier Soares Barbosa a écrit :Je crois qu'il faut distinguer l'enrichissement consistant à produire quelque chose, créer une richesse concrète, de celui consistant à gagner de l'argent qui permet d'acheter ces richesses. L'argent est très utile pour faciliter les échanges économiques, mais il perturbe aussi considérablement la compréhension de ces échanges. De mon point de vue, autant la limite à l'enrichissement basé sur la création de richesses est en effet inacceptable, autant la question de l'enrichissement basé sur l'accumulation d'argent est problématique dans la mesure où cette masse d'argent plus importante à travail égal pour les uns que pour les autres donne à certains le pouvoir de jouir de tous les biens matériels au détriment des autres. La plupart des richesses dans notre société ne sont pas réparties de sorte que ceux qui les produisent en jouissent, mais de sorte que ceux qui possèdent les moyens de production en jouissent.
C'est effectivement le fond du problème. Une meilleure répartition implique mécaniquement une baisse, ou au moins une limitation, des plus gros revenus. Dans notre système, imposer cette répartition est un problème idéologique où les partisans (minoritaires) s'opposeront de fait aux autres (majoritaire). Il convient donc d'étudier les solutions dans ce système (= hacker le système

Olivier Soares Barbosa a écrit :Je vous ferai remarquer que la question posée n'a pas prévu que le revenu de tous pourrait être rigoureusement identique. Bong a admis d'emblée que le chirurgien (pour reprendre l'exemple du travail utile par excellence qui a été pris) ne serait pas forcément payé comme le laveur de voiture. Il s'est seulement posé la question du rapport de revenu qui devrait exister entre eux... Cette question me parait tout à fait intelligente et mérite à mon avis une réflexion approfondie de notre part.
Supposez qu'on vive en coloc. On a un appart sympa et on le partage c'est cool... oui mais... rapidement la vaisselle s'accumule, la poubelle déborde et tout est dégueulasse. Qu'est-ce qu'on fait ? On peut se réunir tous ensemble et décider de partager les corvées pour que chacun fasse une partie de ces tâches pas très marrantes à faire mais un peu inévitables. Il y en a un qui s'occupe de la poubelle et un autre de nettoyer les chiottes, ou encore on le fait à tour de rôle. Mais je peux aussi dire : bah non, moi je préfère jouer à la console, et comme mes parents ont du fric je vais vous filer 10 cts pour descendre la poubelle et 15cts pour la vaisselle ( car c'est une plus noble tâche) et 5cts pour nettoyer le plat du chat...
Nous avons donc deux écoles qui s'affrontent pour obtenir le même but:
- l'égalitarisme à tout prix (tout le monde bosse)
- la liberté à toux prix (tout le monde bosse éventuellement sauf ceux ayant les moyens de ne pas le faire)
Je suis partisan de la troisième
- tout le monde bosse dans le secteur d'activité qu'il maitrise ou suivant sa compétence, son temps disponible, sans présumer de la prédominance d'une activité par rapport à une autre, valeur accordée très subjective d'ailleurs.
Le chirurgien, si bon soit-il, aura toujours besoin du balayeur car l'un et l'autre participe à un but commun (soigner) en fonction de leur compétence propre.