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Le Parti Pirate et les Sex workers

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DELETE_USER_1345

Le Parti Pirate et les Sex workers

Messagepar DELETE_USER_1345 » ven. 06 sept. 2013, 08:43

bonjour,

j'ai été étonnée de lire un article du PP défendant les Sex Workers, car je trouve personnellement que le progrès humain de la société ne devrait pas aller dans ce sens.

les relations entre les êtres humains ne devraient pas être soumises au pouvoir de l'argent, et légaliser l'esclavage sexuel n'est pas une bonne chose à mon sens: c'est comme légaliser une forme de criminalité.

je pense que le PP devrait plutôt chercher à trouver des solutions pour éviter que des gens aient recours à ce genre de métier, et qu'ils puissent avoir une alternative où leur humanité est respectée et où leur propre corps n'est pas traité comme un objet sexuel

si des gens ont recours à ce métier, c'est sans doute par besoin d'argent, alors je pense que ce serait mieux de défendre des idées comme le Revenu de Base ou Revenu de vie, car cela dissuaderait peut-être les prostitué(e)s de faire ce genre de métier, si l'Etat donnait un revenu minimum qui permet à chacun d'exister dans des conditions de vie normale et décente

je suis pour le progrès de la société, mais je ne suis pas pour ce genre de "progrès" qui autorise l'esclavage sexuel:
https://www.partipirate.org/spip.php?article376

Gophys
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Re: Le Parti Pirate et les Sex workers

Messagepar Gophys » ven. 06 sept. 2013, 09:42

Le problème des travailleurs (et travailleuses) du sexe est double.

Il y a d'abord les personnes en situation assez "classique" qui effectivement sont des personnes qui ont besoin d'argent et qui n'ont pas trouver un moyen d'en avoir en dehors de ce métier, par manque de compétence, ou par manque d'emplois disponibles. Pour ces personnes il faudrait créer des formation, des emplois, qui coûtent de l'argent et qui prennent énormément de temps à mettre en place. De plus ces personnes ne peuvent d'une part ne pas se protéger elles-mêmes en cas d'incident avec un client, ou en cas de "lutte de territoire" par exemple, et d'autre part elles ne participent pas, de part une activité illégale, aux principes d’impôts sur le revenu, ni à d'autre cotisations qui sont essentielles à l'état.

De plus tu considère que vendre son corps pour une activité sexuelle c'est de l'esclavagisme. Et pourtant ce n'est pas le cas, ça correspond à une offre et une demande. Par exemple, un homme veut une fellation, il va voir une travailleuse du sexe, la paye, obtient le service qu'il a demandé, et puis s'en va. Tu ne fais pas la même chose quand tu demande d'autres service? Comme un taxi, un massage, une manucure? Il faut, je pense, arrêter de penser que le sexe doit être un tabou absolu, que notre corps ne peut pas être loué pour du sexe. Les travailleurs du sexe propose un service donné (dont ils posent eux-même les limites) contre une rémunération donnée (elle aussi imposée par ledit travailleur). Si ces conditions ne sont pas respectées, libre au travailleur de ne pas accepter le "contrat". Une liberté qu'il ne pourra pleinement exercer que si son activité est légale. De plus que fais-tu des personnes qui vont voir ces professionnels?

Et deuxième problème c'est le trafic d’être humain, qui là est effectivement de l'esclavage sexuel. Actuellement on ne peut pas différencier un travailleur du sexe volontaire, d'une personne que l'on force, notamment étrangère. Si la première situation est régularisée, il sera plus facile, il me semble, de pouvoir combattre la seconde. Ces personnes ayant de plus besoin de plus d'aides que les personnes qui se lancent volontairement dans cette activité.

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nalaf
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Re: Le Parti Pirate et les Sex workers

Messagepar nalaf » ven. 06 sept. 2013, 09:45

Pénaliser ne résout rien, c'est pire même. Légaliser signifie apporter une véritable protection aux travailleurs, sortir l'activité de la criminalité, taxer les revenus, et protéger aussi le consommateur.

Et si les gens deviennent salariés, c'est aussi parce qu'ils ont besoin d'argent. Ce n'est qu'une forme de travail freelance, qui s'apparente à la traite justement parce que c'est pénalisé. Le salariat n'est rien autre que de la prostitution. On vend ses muscles, ses capacités cognitives, ses compétences. Et si tu me dis que la prostitution aborde la sphère de l'intime, alors que penser des expérimentations médicales humaines, là pour le coup c'est carrément intime, mais nécessaire.

La seule alternative vraiment efficace, ce serait de faire en sorte que tous les adultes célibataires soient en couple et heureux dans leur couple, avec des fantasmes satisfaits. Tu ne trouves pas ça un peu illusoire ? Et si la sécurité sociale remboursait l'abonnement aux sites de rencontre hein !

Le revenu de base ne résout rien, puisque comme tu le soulignes, il y a une forte partie de traite, donc de femmes qu'on a amené en France pour les dédier à cette pratique. Le problème n'est donc pas financier mais juridique. Quand aux françaises qui s'y livrent, les problèmes financiers n'est pas la cause unique.

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cmal
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Re: Le Parti Pirate et les Sex workers

Messagepar cmal » ven. 06 sept. 2013, 15:13

Klea a écrit :les relations entre les êtres humains ne devraient pas être soumises au pouvoir de l'argent

Je suis bien d'accord, mais notre monde est régi par l'argent et cela n'est pas près de changer. La question est donc de savoir comment nous pouvons défendre les droits de l'Humain en prenant en compte l'existence de circuits commerciaux.

Là, tu fais un peu comme ceux qui ne voulaient pas défendre le mariage pour tous au motif qu'ils étaient opposés au concept même de mariage. C'est une position respectable, mais en attendant l'abolition du mariage, on fait quoi pour garantir l'égalité entre tous ?

Klea a écrit :légaliser l'esclavage sexuel n'est pas une bonne chose à mon sens: c'est comme légaliser une forme de criminalité.

Attention, personne ne parle de légaliser l'esclavage − qu'il soit sexuel ou non. Quand on parle de travail du sexe, de même que lorsqu'on parle de n'importe quel autre travail, on parle d'une activité consentie. Si l'activité n'est pas consentie − i.e. si la personne n'exprime pas explicitement son consentement et/ou qu'elle n'est pas en état de le donner (drogues, pression psychologique/sociale, etc…) − alors nous sommes bien évidemment contre en cela qu'il s'agirait d'une grave atteinte à ses droits.

Klea a écrit :je pense que le PP devrait plutôt chercher à trouver des solutions pour éviter que des gens aient recours à ce genre de métier, et qu'ils puissent avoir une alternative où leur humanité est respectée et où leur propre corps n'est pas traité comme un objet sexuel

Que fais-tu des gens qui veulent pratiquer un métier du sexe ? N'est-ce pas là leur droit ? Tu considères que « l'humanité » des travailleurs du sexe n'est pas respectée, mais qui es-tu pour en juger ? Certains travailleurs du sexe aiment leur métier, et une majeure partie préfère certainement cela à un travail dans une grande chaine de distribution.

De plus, les travailleurs du sexe ne regroupent pas que les prostitué-e-s aussi tous ne sont pas traités comme des objets sexuels. J'ajouterai encore en plus en plus à cela que la prostitution est un art à part entière : c'est à la fois un jeu de comédie et de psychologie. Ramener la prostitution à une simple relation sexuelle entre deux personnes, c'est aller un peu vite en besogne ;)

Klea a écrit :si des gens ont recours à ce métier, c'est sans doute par besoin d'argent, alors je pense que ce serait mieux de défendre des idées comme le Revenu de Base ou Revenu de vie, car cela dissuaderait peut-être les prostitué(e)s de faire ce genre de métier, si l'Etat donnait un revenu minimum qui permet à chacun d'exister dans des conditions de vie normale et décente

Certains travailleurs du sexe arrêteraient peut-être leur activité, mais je doute que cela serait unanime. Et dans le cas où tous les travailleurs du sexe arrêteraient leur activité, d'autres personnes les remplaceraient dans le meilleur des cas par avarice pour une somme d'argent plus élevée. Mais l'hypothèse la plus probable est que les réseaux mafieux de trafic d'humains gagneraient en influence et en importance. Si la prohibition de l'alcool nous a appris quelque chose, c'est bien que criminaliser une pratique sujette à une forte demande n'amène jamais rien de bon.

nalaf a écrit :Le revenu de base ne résout rien, puisque comme tu le soulignes, il y a une forte partie de traite, donc de femmes qu'on a amené en France pour les dédier à cette pratique. Le problème n'est donc pas financier mais juridique. Quand aux françaises qui s'y livrent, les problèmes financiers n'est pas la cause unique.
Je ne suis pas sûr que le nombre d'esclaves sexuels en France soit si important que ça, mais ne disposant pas de statistiques sur la question, je m'abstiendrai de te contredire sur ce point. Par contre, il ne faut pas faire d'amalgame facile entre les origines des travailleurs du sexe et leur consentement à la tâche. Une personne de nationalité française peut tout aussi bien être exploitée qu'une autre, et il y a énormément de travailleurs du sexe d'origine étrangère en France qui exerce leur métier de façon tout à fait consentie.

nalaf a écrit :La seule alternative vraiment efficace, ce serait de faire en sorte que tous les adultes célibataires soient en couple et heureux dans leur couple, avec des fantasmes satisfaits.

Tes adultes célibataires ne le sont plus, pour le coup, s'ils sont en couple… Je dis ça je dis rien :mrgreen:
Je ne pense pas que le fait d'avoir une vie sexuelle épanouie soit nécessairement corrélé avec le fait d'avoir recours aux services de travailleurs du sexe. On peut être tout à fait comblé par un ou plusieurs partenaires et avoir tout de même envie par curiosité d'y recourir. Peut-être même est-ce en soi un fantasme pour certains que de payer pour une prestation sexuelle ?

Et accessoirement, être en couple n'a rien à voir avec le fait d'avoir une vie sexuelle. On peut très bien par principe ne pas vouloir être en couple, ou à l'inverse être dans une relation n'impliquant pas de rapports sexuels. Considérer qu'une alternative au travail du sexe est de mettre les gens en couple est donc d'ores et déjà illusoire.
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Re: Le Parti Pirate et les Sex workers

Messagepar Numero6 » ven. 06 sept. 2013, 18:27

Klea, suite à l'AGE de juin dernier, il a été adopté :
Motion d'ajout au programme du Parti Pirate :
(Annule et remplace l'article 48 – Réforme des lois sur la prostitution)

=================================================================

Statut de travailleur du sexe

Abrogation des lois sur le racolage actif ou passif, et de toutes les formes de répression policière et de surveillance exercées contre les travailleurs du sexe et les personnes prostituées, quelles que soient leurs situations personnelles.

Instauration d'un statut professionnel légal de travailleur du sexe incluant les activités de prostitution, d'escort, d'artiste de spectacle érotique ou pornographique, d'accompagnant sexuel, de dominateur, d'hôtesse de bar, de masseur sexuel, de modèle et de tout autre emploi impliquant une activité à caractère sexuel librement consentie, lorsque cette activité est choisie et pratiquée en toute liberté de conscience par les personnes concernées.

Ouverture des droits afférents à ces activités sous forme de caisses de sécurité sociale, de retraite, de mutuelles, d'assurances et de protection sociale.

Redéfinition des délits de proxénétisme afin d'en exclure les personnes apportant une aide matérielle aux travailleurs du sexe au sens où ils sont définis précédemment, de leur famille, de leur clientèle et des personnes qui facilitent leur vie quotidienne, leur activité et leur organisation.

Les travailleurs du sexe sont libres de s'associer pour tenir et détenir des établissements en commun, mais ils n'y sont pas contraints. Les travailleurs du sexe ont toujours le droit de choisir ou de refuser leurs clients et de définir leurs pratiques.

Tous les travailleurs du sexe ont droit à la même protection juridique quels que soient leur genre, leur orientation sexuelle leur origine ou leur nationalité.

Les mutilations corporelles et les actes de violence non simulés entrainant des séquelles physiques ou psychologiques ne peuvent être consentis contre une rémunération dans le cadre du travail du sexe. L'utilisation de formes de chantage, de harcèlement, d'abus ou de toute autre forme d'autorité ou de contrainte n'entre pas dans le cadre légal du travail du sexe, et demeure prohibée.

sources : age/resultats-age-bis-t10738.html

pour ma part, je pense que la reconversion et la formation professionnelle (qui permet aussi la reconversion) ont été oubliées, ainsi que l'aspect expliquant l'expression de notre volonté de démanteler les trafics et les réseaux de traite d'êtres humains et/ou d'esclavagisme qu'il soit sexuel ou non. C''est une suggestion d'amélioration du texte adopté récemment. Tout comme l'abrogation des lois sur le racolage, je suis pour concernant le "racolage passif" alors que pour le "racolage actif", une réforme me semble nécessaire mais pas son abrogation qui engendrait en Droit commun, un blanc-seing pour les publicitaires, les commerçants, etc. à nous matraquer
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Re: Le Parti Pirate et les Sex workers

Messagepar cmal » ven. 06 sept. 2013, 19:01

Numero6 a écrit :pour ma part, je pense que la reconversion et la formation professionnelle (qui permet aussi la reconversion) ont été oubliées

C'est une question différente que celle de la légalisation du travail du sexe ; elle est beaucoup plus large et s'applique également à tous les autres secteurs d'activités. Le droit à l'éducation ne doit pas s'arrêter à l'obtention d'un premier emploi, je pense qu'on est tous d'accord là-dessus ;)

Numero6 a écrit :ainsi que l'aspect expliquant l'expression de notre volonté de démanteler les trafics et les réseaux de traite d'êtres humains et/ou d'esclavagisme qu'il soit sexuel ou non.

C'est pourtant marqué noir sur blanc dans le dernier paragraphe que tu as cité…

Numero6 a écrit :Tout comme l'abrogation des lois sur le racolage, je suis pour concernant le "racolage passif" alors que pour le "racolage actif", une réforme me semble nécessaire mais pas son abrogation qui engendrait en Droit commun, un blanc-seing pour les publicitaires, les commerçants, etc. à nous matraquer

Personnellement, je ne vois pas où serait le problème. Considérant d'une part que le produit n'est pas malfaisant − contrairement à des cigarettes, par exemple − pourquoi en interdire la publicité ?

Si tu crains, dans un autre registre, que nos enfants (selon la formule consacrée) ne soient victimes de supports publicitaires montrant des gens tous nus, je te rappelle que nous avons déjà des lois encadrant cela, et qu'ils verront de toute façon des gens tous nus par d'autres moyens. Parce que je suis sûr que sous tes habits tu es nu en dessous.

Plus sérieusement, chercher à isoler les enfants de la sexualité n'est pas quelque chose de sain. Mais avant de te prêter de telles intentions, j'attends que tu précises en quoi il serait mauvais que l'on soit matraqués de publicités concernant le travail du sexe.

C'est ma journée humour français, apparemment :D
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Re: Le Parti Pirate et les Sex workers

Messagepar dworkin » ven. 06 sept. 2013, 21:58

alors je pense que ce serait mieux de défendre des idées comme le Revenu de Base

Je crois que tu as trouvé ici le vrai point qui fait consensus au PP : Dans un monde avec le revenu de base, la légalisation de la prostitution ne poserait (presque) plus aucun problèmes.
A l'heure actuelle, c'est un peu différent, mais malgré tout les problèmes que la prostitution peut poser, la légalisation reste peut être le moins mauvais des choix.
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Re: Le Parti Pirate et les Sex workers

Messagepar DELETE_USER_1345 » sam. 07 sept. 2013, 11:12

Et vous ne pensez pas que ce genre de lois peut impliquer des dangers pour des personnes vulnérables psychiquement: imaginons des jeunes de 18/20 ans qui sont influençables et leurs amis les incitent à faire ce genre de métier, au lieu de finir leurs études par exemple.
Si des gens commencent un tel métier, ils peuvent le regretter plusieurs années après. Mais les jeunes sont très influencés par leur entourage et leurs amis, et ils ne choisissent pas toujours de manière réfléchie.

Comment être sûr qu'une personne aura choisi librement ce métier sans avoir été influencée par des proches ou des personnes malhonnêtes? comment savoir s'il n'y a pas d'abus psychique sur la personne?...
(cette dimension échappe peut-être aussi à votre texte...)

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Re: Le Parti Pirate et les Sex workers

Messagepar dworkin » sam. 07 sept. 2013, 12:06

Comment être sûr qu'une personne aura choisi librement ce métier

On ne peut pas...
C'est comme ça.
(Mais si les gens choisissaient leur études puis leur métier sans pression de diverses personnes et de la société en général, ça se saurait)
Mais si le métier devenait légal, il serait plus facile de lutter contre le proxénétisme, les systèmes de réseau ect, et de faire de la prévention.
Si c'est couplé au revenu de base, le fait de mettre la pression sur une personne sera beaucoup moins évidente, que ce soit pour la prostituer, ou pour la maintenir prostitué.

Par contre
Tout comme l'abrogation des lois sur le racolage

Personnellement, je ne vois pas où serait le problème.

Moi ça me semble évident.
Je trouve ça assez désagréable lorsque je traverses certaines rues de me faire arrêter tout les 10 mètres par une travailleuse du sexe.
Aucun autre métier n'a le droit de faire de la pub sauvage comme ça dans la rue, je ne voit pas pourquoi il faudrait faire des exceptions...

Plus sérieusement, chercher à isoler les enfants de la sexualité n'est pas quelque chose de sain.

Oui et non.
Il ne sert à rien d’empêcher les adolescents pendant leur éveil sexuel de s'intéresser à la chose, mais je pense qu'il n'est pas forcement saint que les enfant découvrent trop tôt la sexualité, surtout à travers de la publicité (et qui plus est de la publicité pour de la prostitution). Ca va leur donner un éveil sexuel précoce et biaisé...
Je ne pense pas qu'on puisse lutter contre une société patriarcale et phallocrate en continuant à montrer des femmes nues pour vendre du savon. Si on fait en plus de la publicité pour des femmes qui se vendent (parce qu'actuellement, ça représente une large majorité de ce qui se fait en prostitution), je doute que ça arrange les choses.
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Re: Le Parti Pirate et les Sex workers

Messagepar nalaf » sam. 07 sept. 2013, 12:07

L'encadrement du métier dans le contexte d'une dépénalisation peut se faire via des entretiens individuels avec des professionnels chargés de vérifier ce genre de choses. En Allemagne, les prostitué(e)s ont des rendez vous réguliers avec un médecin, l'occasion de voir ça.

Après, on fait des cursus scolaires à cause des amis, et on ne peut pas l'interdire. Si une personne prend des mauvaises décisions à cause de ses amis, on ne peut rien y faire, pas même les condamner. Au final, c'est l'individu qui décide.

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Re: Le Parti Pirate et les Sex workers

Messagepar Pasmafaute » sam. 07 sept. 2013, 14:49

Klea a écrit :Comment être sûr qu'une personne aura choisi librement ce métier sans avoir été influencée par des proches ou des personnes malhonnêtes? comment savoir s'il n'y a pas d'abus psychique sur la personne?...

Ça me rappelle une discussion sur IRC qui touchait aussi au droit à l'oubli au sujet d'une institutrice qui avait un film X quand elle était tout juste majeure. Elle avait voulu faire interdire la diffusion du film sur Internet (demande acceptée, mais totalement inutile vu que le film est toujours dispo un peu partout avec un bel effet Streisand en prime).

Une solution partielle pourrait être le relèvement de la majorité pour ce type de choses (prostitution, film acrobatiques en petite tenue) à 21 ans. Mais fondamentalement, comme le dit nalaf, «  Si une personne prend des mauvaises décisions à cause de ses amis, on ne peut rien y faire, pas même les condamner. Au final, c'est l'individu qui décide. » On n'aura jamais de garantie à 100 % que la personne n'aura pas déconné ou été influencé et ce, quel que soit le sujet.
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Re: Le Parti Pirate et les Sex workers

Messagepar dworkin » sam. 07 sept. 2013, 15:11

Au final, c'est l'individu qui décide.

Je ne pense pas que ce soit quelque chose d'absolu.
Comme je l'avais dit dans un mail il y a quelque temps, même la liberté individuel peut avoir ses limites.
(presque) personne au PP n'a essayé de défendre le droit de vendre ses organes, ou la suppression du SMIG (parce que l'individu aura toujours le choix de refuser), l'autorisation de jeux type "roulette russe" (qui je pense pourraient en plus être décliné sous forme télé-réalité...)
C'est dur, c'est triste, mais en fait, il faudra toujours restreindre (un peu) la liberté individuelle.
L'état est la aussi pour protéger l'individu contre lui-même (ne serait ce que parce que ses décisions à lui implique toujours un modèle pour les autre).
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Re: Le Parti Pirate et les Sex workers

Messagepar clemage » sam. 07 sept. 2013, 15:53

Il est important de comprendre qu'il ne s'agit pas d'être pour ou contre la prostitution, mais d'être pour une prostitution criminalisée ou une prostitution légale. (Par exemple, je suis contre le port de la burqa, mais contre son interdiction)
Tous les dangers liés à la prostitution qui ont été cités, sont liés à la prostitution en général et non pas uniquement à la prostitution légale. Croire qu'en interdisant la prostitution il n'y en aura plus est tellement débile que même les plus cons des fachos ne nous sortent plus ça...

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Re: Le Parti Pirate et les Sex workers

Messagepar Numero6 » sam. 07 sept. 2013, 15:56

cmal a écrit :
Numero6 a écrit :pour ma part, je pense que la reconversion et la formation professionnelle (qui permet aussi la reconversion) ont été oubliées

C'est une question différente que celle de la légalisation du travail du sexe ; elle est beaucoup plus large et s'applique également à tous les autres secteurs d'activités. Le droit à l'éducation ne doit pas s'arrêter à l'obtention d'un premier emploi, je pense qu'on est tous d'accord là-dessus ;)

pourtant le 4e paragraphe demande l'ouverture de droits sauf celui de se reconvertir afin de sortir aussi librement que l'on peut rentrer dans cette profession, j'ai donc graissé mon ajout concernant cet oubli :
Ouverture des droits afférents à ces activités sous forme de caisses de sécurité sociale, de retraite, de mutuelles, d'assurances et de protection sociale, ainsi que de formation professionnelle pour les aider dans leur reconversion professionnel quand ils/elles le désirent ou le choisissentt (librement).

Certes, c'est une question plus large mais pas dans ce cas précis... La reconversion professionnelle doit être aussi un droit pour permettre l'efficience de la liberté de choisir son avenir.

cmal a écrit :
Numero6 a écrit :ainsi que l'aspect expliquant l'expression de notre volonté de démanteler les trafics et les réseaux de traite d'êtres humains et/ou d'esclavagisme qu'il soit sexuel ou non.

C'est pourtant marqué noir sur blanc dans le dernier paragraphe que tu as cité…

Je cite le dernier paragraphe :
Les mutilations corporelles et les actes de violence non simulés entraînant des séquelles physiques ou psychologiques ne peuvent être consentis contre une rémunération dans le cadre du travail du sexe. L'utilisation de formes de chantage, de harcèlement, d'abus ou de toute autre forme d'autorité ou de contrainte n'entre pas dans le cadre légal du travail du sexe, et demeure prohibée.

J'ai beau le lire et le relire, je trouve ça léger ! ça parle de relations et conditions de prestation à caractère commercial pour finir par une vague description de "La traite des êtres humains" (voir plus bas Code pénal art. 225-4-1). Ce sujet qui a mon sens est intimement lié à celui-ci et qui touche particulièrement aux libertés fondamentales qu'est de démanteler (lutter contre) les trafics et les réseaux de traite d'êtres humains et/ou d'esclavagisme qu'il soit sexuel ou non, ne doit pas être pris à la légère si on ne veut pas tendre le flanc à des critiques assassines. Je te recommande/conseille un peu de lecture sur le sujet pour te sensibiliser à cette problématique :
(sans intention de t’éduquer, je dois l'être un peu trop pour avoir cette impudence)
http://europa.eu/legislation_summaries/ ... dex_fr.htm
http://www.coe.int/t/dghl/monitoring/tr ... ult_fr.asp
http://www.legifrance.gouv.fr/affichCod ... e=20100102
Code pénal article 225-4-1 :La traite des êtres humains est le fait, en échange d'une rémunération ou de tout autre avantage ou d'une promesse de rémunération ou d'avantage, de recruter une personne, de la transporter, de la transférer, de l'héberger ou de l'accueillir, pour la mettre à sa disposition ou à la disposition d'un tiers, même non identifié, afin soit de permettre la commission contre cette personne des infractions de proxénétisme, d'agression ou d'atteintes sexuelles, d'exploitation de la mendicité, de conditions de travail ou d'hébergement contraires à sa dignité, soit de contraindre cette personne à commettre tout crime ou délit.
La traite des êtres humains est punie de sept ans d'emprisonnement et de 150 000 euros d'amende.


cmal a écrit :
Numero6 a écrit :Tout comme l'abrogation des lois sur le racolage, je suis pour concernant le "racolage passif" alors que pour le "racolage actif", une réforme me semble nécessaire mais pas son abrogation qui engendrait en Droit commun, un blanc-seing pour les publicitaires, les commerçants, etc. à nous matraquer

Personnellement, je ne vois pas où serait le problème. Considérant d'une part que le produit n'est pas malfaisant − contrairement à des cigarettes, par exemple − pourquoi en interdire la publicité ?

Si tu crains, dans un autre registre, que nos enfants (selon la formule consacrée) ne soient victimes de supports publicitaires montrant des gens tous nus, je te rappelle que nous avons déjà des lois encadrant cela, et qu'ils verront de toute façon des gens tous nus par d'autres moyens. Parce que je suis sûr que sous tes habits tu es nu en dessous.

Plus sérieusement, chercher à isoler les enfants de la sexualité n'est pas quelque chose de sain. Mais avant de te prêter de telles intentions, j'attends que tu précises en quoi il serait mauvais que l'on soit matraqués de publicités concernant le travail du sexe.

C'est ma journée humour français, apparemment :D

dworkin me semble avoir mieux appréhender le problème, probablement l'expérience de l'âge et de la parentalité.
Personnellement, je vois un problème peu évident, certes mais réel, le délit de racolage a été conçu pour permettre la répression de l'exploitation de la prostitution via la sanction de la victime. Or, la répression du racolage n'est que très indirectement répressif vis-à-vis des auteurs du délit de proxénétisme, alors qu'il l'est directement pour les victimes du système que sont, de l'avis de tous, forces de l'ordre comme associations, les personnes prostituées. Le législateur peut-il se satisfaire d'une telle instrumentalisation de personnes dont on sait par ailleurs qu'elles cumulent d'ores et déjà de nombreux facteurs de vulnérabilité ?
D'un côté, on considère la prostitution comme une activité licite, mais, d'un autre côté, on rend passible de poursuites pénales la plupart des manifestations de celles-ci. La personne prostituée présente sur la voie publique est, dans le même temps, considérée par notre système juridique comme une victime et comme une délinquante potentielle. (ça me fait penser au chat de Schrödinger). Je n'ai pas de réponse prêt-à-penser car le sujet est complexe donc je me contente d'apporter ma pierre au débat/réflexion par un questionnement (plus scientifique que partisan, le temps de me faire une opinion).
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Re: Le Parti Pirate et les Sex workers

Messagepar nalaf » sam. 07 sept. 2013, 16:35

Je crois que le délit de racolage a été supprimé au fait.


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