Oui ça me semble pas mal.
Grosso modo, c'est retour à la case "recherche publique".
Je suis sûr que pleins de chercheurs seront d'accord avec ce concept (et moi aussi d'ailleurs

)
On peut ajouter qu'aucun d'entre eux ne fait fortune avec le système actuel : ils sont tous spoliés par les milliardaires qui contrôlent la fabrication et la distribution. Au mieux ils ont un voyage aux Antilles et une bonne tape sur l'épaule.
Ce qui n'empêche qu'il faut blinder la proposition pour qu'elle soit prise au sérieux (un objectif déjà très ambitieux !)
1) Le financement :
Ben c'est la première de toutes les questions.
On va facilement te répondre qu'il n'y a plus de sous dans les caisses, et que donc financer quoi que ce soit de plus, c'est juste irresponsable.
A cela beaucoup de réponses, toutes très compliquées à détailler et justifier.
Percevoir davantage (comment ? à qui ?), dépenser moins (crispations garanties, et pourtant, prioriser c'est savoir dé-prioriser), accepter le méga-déficit donc l'inflation, passer les dettes actuelles à zéro par déclaration de non solvabilité, etc. Dans tous les cas, ça fait mal, et ça va très loin.
Rappelons la justification d'origine de la recherche privée : l'état n'a pas les moyens d'être présent dans tous les domaines. Le secteur privé permet non seulement de faire appel à des ressources financières supplémentaires, mais est également nettement plus souple, plus adaptatif, et va donc s'intéresser (à ses propres risques !) à des pistes que l'état centralisé peut ne pas voir. Comment retrouver une telle richesse de perspectives ?
Les concours, c'est bien, mais de là à faire vivre tout un éco-système....
2) L'efficacité :
Ça c'est la justification première du monde néo-libéral actuel : le recherche publique est inefficace, parce que l'ensemble de la chaîne n'est pas "intéressée" au bénéfice.
En fait, on a bien compris, il n'y a que le milliardaire en bout de chaîne qui touche tout. Il laisse quelques miettes à ses lieutenants qui ne sont que millionnaires et qui en échange le défendent à la vie à la mort. Les autres sont priés de donner tout ce qu'ils ont et de fermer leur gueule, sinon c'est chômage.
Ça revient à attaquer de front toute l'armada laveuse de cerveau à l'oeuvre depuis plusieurs décennies dans les organismes de prescriptions les plus puissants du monde (FMI, WTO, OCDE, journalistes, etc.)
Ça promet d'être une bataille de communication particulièrement difficile.
3) Partager ? pourquoi faire ?
Nous parlons du Monde ? ou de la France ?
Parce que je ne vois pas pourquoi le contribuable français devrait payer pour la recherche des autres.
Surtout si les autres en question ne se gênent pas pour ne pas rendre la pareille (et ça, on peut compter sur les américains, les chinois, etc. pour bien tricher).
On peut dire : soyons généreux, peuple bienfaiteur !
Ben honnêtement, ça ressemble carrément à de la posture : prétendre être plus gentil, plus saint que les autres, ces salauds de méchants.
Il n'y a aucun avenir (ni aucune envie d'aboutir) dans ce genre de posture très narcissique.
Autre idée : on brevette au nom de l'état ? comme ça les autres pays doivent payer des royalties ?
Je suis certain qu'il y aura des contestations, mais bon, ça me semble le moins pire.
Le brevet d'état, c'est sensiblement moins grave que le milliardaire qui optimise à mort les rentrées d'argent dans sa poche.
Dernière idée : un labo ONU, mondial, pour mettre en commun la recherche sur la santé ?
Ça c'est carrément de l'utopie. Dans 50 ans peut-être, si l'idée fait bien son chemin.
Ceci dit, commencer au niveau national, c'est plutôt un bon début....