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Compétitivité ?

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Konwhald
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Re: Compétitivité ?

Messagepar Konwhald » mer. 31 oct. 2012, 13:21

...[HS]
la question du cout du travail me fait, personnellement, très souvent penser au Revenu Universel
En effet, la paie etant en grande partie supportée par l'Etat, les entreprises pourraient se payer des employés pour un coût plutot très, heuu, bas, alors meme qu'on est vachement plus qualifiés que des petits chinois, et ce, sans forcément y sacrifier beaucoup au niveau salaire et pouvoir d'achat pour les travailleurs.
Enfin, cela n'est qu'une remarque en passant... Je ne tiens pas a lancer un grodébah ici de 9-12 pages parce que j'ai prononcé le nom de la mesure-compatible-dont-il-ne-faut-pas-prononcer-le-nom
[/HS]
http://i0.kym-cdn.com/photos/images/original/000/002/763/invalid.jpg
De toute façon, vous n'êtes tous que des libellules.
Voilà.

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Tywin
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Re: Compétitivité ?

Messagepar Tywin » mer. 31 oct. 2012, 13:55

7e couleur a écrit :ça s'appelle du protectionnisme


sans dec?

est c'est terrible comme réaction.


ah bon?

C'est toujours prôné par les idéologies nationalistes ou les hommes politiques qui ont une vision de court terme.


On pourra donc placer Arnaud Montebourg chez les nationalistes et Marine le Pen chez les hommes politiques qui ont une vision de court terme. :?

En fait il y a une infinité d'effets pervers à taxer inégalement les produits sur un critère d'origine nationale, à tel point que l'existence de l'Union Européenne (en tant qu'entité essentiellement économique et non politique, malheureusement) et de l'OMC s'explique précisément par la nécessité absolue d'éviter ce genre de comportement dans le commerce international. Un pays qui subirait le protectionnisme d'un autre a le droit de porter plainte devant l'OMC.


tout est vrai, mais il y aussi des effet positif pour le pays en question. En fait je ne penserai pas que le protectionnisme économique serait pertinent si nous n'avions pas une balance commerciale aussi déséquilibré. Ce déséquilibre me fait penser que nous aurions très peu à perdre sur notre exportation et beaucoup à gagner sur nos importations.

Ces fameux effets pervers sont longs et ardus à expliquer. Néanmoins pour donner un aperçu des dégâts : après le crack boursier de 1929, il y a eu une autre crise : la sur-réaction des pays occidentaux par le protectionnisme qui en quelques années à fait chuter des trois quarts le commerce international, menant à l'effondrement de nombreuses économies, dont celle de l'Allemagne. Ruinée, et accusant la finance cosmopolite de son destin (les banquiers juifs) on sait ce que ça a donné. Alors tout le monde est d'accord aujourd'hui pour dire "plus jamais ça". En fait la crise économique aurait été bien moins grave sans ces réactions.


je suis sceptique alors je vais sur Wikipedia, et j'y trouve un article qui remet en cause ta thèse en parlant de chronologie des faits (http://fr.wikipedia.org/wiki/Crise_de_29) mais bon, ça se discute hein ^^.
On notera en parallèle que nous ne réalisons pas encore l'ampleur de la crise dans laquelle nous sommes. La situation en Espagne, au Portugal et en Grèce sont pourtant désastreuse sans que le "vilain protectionnisme" n'y soit pour que ce soit. Mais surtout, dans cette question sur la compétitivité d'un travailleur (français ou non), il va falloir finir par se demander, est ce que j'ai vraiment envie d'être compétitif avec des travailleur qui n'ont ni sécu, ni chomage, ni RSA, qui travaille dans des conditions insalubres et qui autant de droit qu'un poisson rouge.
Parce que le cout du travail, vous pouvez le twister autant que vous voulez, il seras toujours infiniment supérieur aux cout chinois ou sensiblement supérieur à un pays de l'ex-bloc soviétique.


En France, il n'y a guère que le FN qui prône le protectionnisme.


et alors?

on peut forqué sur le sujet que j'avais ouvert il y a quelque temps
economie-emploi/protectionnisme-economique-t8405.html
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Re: Compétitivité ?

Messagepar dworkin » mer. 31 oct. 2012, 18:44

@ Konwhald :
tout dépend
si se sont les entreprises qui financent le revenu de base le problème reste strictement le même.
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pers
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Re: Compétitivité ?

Messagepar pers » mer. 31 oct. 2012, 19:06

J'aimerais bien dire "compétitivité, piège à cons" mais ça rime pas :-/
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Re: Compétitivité ?

Messagepar gna » mer. 31 oct. 2012, 19:19

J/B a écrit :C'est quoi la compétitivité ?


la compétitivité c’est un « machin » pour gagner du pognon sans forcer, mais c’est réservé aux possédants et au gouvernement qui lorsqu’ ils s’aperçoivent qu’il risque de perdre du pognon hurlent qu’il faut mettre des taxes, alléger les charges augmenter les cadences...
et pour que la masse de ceux qui produisent baisse l’échine en se disant ça pourrait être pire,on leurs montre la Grèce.....
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Re: Compétitivité ?

Messagepar eloïc » jeu. 01 nov. 2012, 08:50

dworkin a écrit :
pourquoi ne pas mettre à disposition de manière libre aux entreprises produisant sur le sol français les découvertes financées totalement par les financements publiques, tout en déposant les brevets à l'étranger ?

Quand à la recherche publique qui devient privé quand ça arrive à l'exterieur c'est une mauvaise idée :
Tout les pays se mettraient à faire pareil, et au final, tout le monde serait perdant.


J'appuie la proposition de 7ecouleur, il y a tout intérêt à exonérer de redevance les entreprises qui produisent en France, pour gagner en compétitivité et attractivité. De plus, l'état aura des ressources supplémentaires venant de l'étranger avec des redevances. Je trouve que c'est une idée lumineuse.

Je ne comprends pas la remarque de dworkin qui dit que tout le monde sera perdant. Et l'argument de dire que tout le monde va faire pareil, je n'y croit pas du tout. Quand les pays anglo-saxons baissent les impôts, tout le monde ne fait pas pareil. Quand le Danemark et l'Allemagne augmente la TVA (protectionnisme) tout le monde ne fait pas pareil.

De plus, partager les recherches au niveau national, cela correspond vraiment à la philosophie du parti pirate.

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Re: Compétitivité ?

Messagepar dworkin » jeu. 01 nov. 2012, 11:35

Non, la philosophie du Parti Pirate n'est pas nationaliste.
On n'encourage pas les productions artistiques à être libre en France, et sous protection à l'étranger, on les encourage à être libre, et c'est tout.
Et même si tout le monde ne fait pas pareil, ça reste une idée super égoïste.
Lorsque la recherche publique trouve quelque chose aux Etats Unis, elle le partage avec nous, et c'est réciproque, pourquoi devrait on faire autrement?
Au nom de la compétitivité, on devrait détruire la seule ressource libre fabriqué par l'état Français?
(et on va en plus essayer de dire que ça correspond à la philosophie pirate?)
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Re: Compétitivité ?

Messagepar flu-flu » jeu. 01 nov. 2012, 12:08

Tout ceci n'a plus de sens dans une crise du capitalisme à savoir son suicide structurel et sa mise sous perfusion grâce à l'argent des impôts des nations.
C'est un vrai changement de société dont nous avons besoin.

Le protectionnisme est pratiqué par les états quand ça les arrange...Les traités ne sont pas respectés...
Le travail est un marché comme un autre.

Oui une des façons de casser le discours mortifère c'est de parler du revenu de base qui donne une peu d'espoir et surtout qui casse le lien travail=salaire=revenu. Parce que le problème c'est pas le salaire c'est le niveau de revenu! Exit le salariat en opposition au patronat comme condition de vie! ça c'est un vrai progrès dans le bon sens du mot progrès ! Les rentiers n'ont pas de salaire mais des revenus. Parlons de revenus , le reste on s'en fout! Euh pas la santé !

Ceci dit pendant qu'on continue les soins palliatifs du système, on ne permet pas l'émergence d'un autre, ou alors si lentement...

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pers
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Re: Compétitivité ?

Messagepar pers » jeu. 01 nov. 2012, 12:43

flu-flu a écrit :revenu de base qui donne une peu d'espoir et surtout qui casse le lien travail=salaire=revenu.


Tout à fait ! Cela rejoint le topic récent sur le temps de travail.

(Je plussoie les deux interventions précédentes. Parce que le bouton "like" ne suffit pas.)
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Re: Compétitivité ?

Messagepar 7e couleur » jeu. 01 nov. 2012, 18:54

dworkin a écrit :Non, la philosophie du Parti Pirate n'est pas nationaliste.
On n'encourage pas les productions artistiques à être libre en France, et sous protection à l'étranger, on les encourage à être libre, et c'est tout.
Et même si tout le monde ne fait pas pareil, ça reste une idée super égoïste.
Lorsque la recherche publique trouve quelque chose aux Etats Unis, elle le partage avec nous, et c'est réciproque, pourquoi devrait on faire autrement?
Au nom de la compétitivité, on devrait détruire la seule ressource libre fabriqué par l'état Français?
(et on va en plus essayer de dire que ça correspond à la philosophie pirate?)


Ah non, je renonce à défendre mes idées sur ce topic (on écrit un truc, et il y a 50 réponses négatives et 8 pages à lire) mais là ça montre juste que je ne me suis pas fais comprendre (du tout).

Je ne vais répondre que sur la question de la recherche (même s'il y a taannnt à répondre sur le reste) et vous allez voir que, déjà, c'est long.

Ce que je propose : un triple système (et non double comme actuellement) :
  • Je soutiens une recherche publique qui fonctionne sur le principe du chercheur ou du laboratoire qui choisi lui-même ses sujets de recherche
  • Je suis pour que l'on laisse tranquille la recherche privée qui vise, par sa recherche de la rentabilité, à répondre à des besoins exprimés par la société, ou bien que l'on anticipe. Elle fonctionne relativement bien pour la plupart des besoins exprimés dans les pays riches. Mais :
    -> Je m'inquiète des complications liées aux brevets
    -> Je m'inquiète du fait que certains besoins exprimés par la société n'intéressent pas la recherche privée, lorsqu'elle ne peut en attendre de rentabilité (fusion nucléaire : 70 ans de recherche avant d'arriver à un résultat ; infections des pays pauvres : touche des pays incapables de se payer les médicaments).
  • Donc, je propose une solution complémentaire, qui allie l'avantage de la planification par l'Etat et de l'efficacité du privé. L'explication viendra plus tard

Avant d'aller plus loin
Il me faut revenir sur quelques points :

Brevet:
  • protège une invention dans les pays où le brevet est déposé (c'est pour ça que je ne comprends pas dworkin qui dit "Tout les pays se mettraient à faire pareil, et au final, tout le monde serait perdant" parce que tout le monde fait déjà pareil : on empêche les autres d'utiliser une invention, et au final tout le monde est perdant, oui).
  • protège l'invention d'une utilisation commerciale uniquement, mais oblige à sa diffusion publique. Un brevet protège d'une exploitation par les concurrent, tout en obligeant à rendre publique l'invention en question. Les algorithmes de Google ne sont pas brevetés (ils pourraient l'être) car cela impliquerait de les rendre publiques. La technologie nucléaire sensible non plus, pour des raisons évidentes.
    J'ai entendu des pirates dire que les brevets empêchaient d'améliorer des invention techniques. Non, comme le brevet oblige à la rendre publique, n'importe quel labo peut s'en saisir, la reproduire (oui, seul le commerce est interdit) et l'améliorer, breveter à son tour l'innovation...
  • Les brevets empêchent la concurrence : vous avez le monopole sur l'exploitation commerciale pour une période donnée. Quand on est libéral, comme moi, on aime pas les monopoles.

Capital risque :
  • très critiqué par les gauchistes,
  • encensé sans le savoir par toute personne qui bénéficie des innovations qui ont coûté parfois des milliards de dollars en recherche.
  • Est spécialisé dans le financement de projets très porteurs mais très risqués.
  • Exemple des risques pris : financer un laboratoire qui a l'intuition qu'une piste est à explorer dans un domaine, mais n'a aucune certitude sur la faisabilité de ce qui est imaginé. Certains domaines de recherche dépassent les 95% d'échecs par projets. Il me semble avoir lu qu'en matière de micro-processeurs, on était dans les 70% d'échec par projet (une nouvelle architecture, une nouvelle méthode de gravure...).
  • définition de "très porteur" ici : à la fois forte rentabilité et utilité sociale. Ainsi le capital risque oriente naturellement la recherche vers les applications qui paraissent très utiles à la société (tant qu'elle peut payer). Si vous promettez une nouvelle architecture de processeur qui multiplie par 5 la puissance des actuels, on vous finance. Si vous promettez de découvrir 50 000 exoplanètes supplémentaires, on vous finance pas (mais l'Etat lui le peut par la recherche publique, et d'ailleurs il le fait). Si vous promettez de trouver un moyen pour que les moteurs soient 10 fois plus polluants qu'actuellement, on vous finance pas (qui en voudrait ?).
  • Pour le capital risque, qu'un besoin soit identifié dans la société n'est pas suffisant pour le financer malheureusement. Il faut que les investisseurs soient encore en vie quand on pourra en exploiter l'invention, et il faut que ceux à qui cela sera utile puissent payer (problème des médicaments et du Tiers-Monde)
  • Définition de l'utilité sociale en économie : sujet très sensible, mais, a minima, on s'accorde à dire que lorsqu'il y un marché pour un produit c'est qu'il a une utilité sociale (il y a des tas de gens qui vendent et achètent des prises électrique, c'est sans doute parce que cela a une utilité dans la société).
  • Toutefois : le concept d'utilité sociale est soumis à des effets de marge important. Le libéralisme suppose que les agents économiques font toujours des choix égoïstes, mais qui sont bénéfiques pour eux-même. Or : il y a un marché pour les drogues dures, leur utilisé sociale est pourtant négative (en creux). Ici on ne peut pas considérer que l'agent économique (celui qui achète de la drogue) fasse une action qui va dans son intérêt, donc l'Etat doit intervenir. Intervenir, ça veut dire "je suis l'Etat et j'en sais plus que l'agent économique sur ce qui est bien pour lui" -> c'est manifestement une limite du libéralisme)


Je reprends. Donc au delà de ce qui existe déjà dans le public et le privé,
Je propose :
Que pour certaines recherches, qui manifestement
- seraient utiles à la société,
- se désintéresse le couple recherche privée/capital risque, et
- ne suffit pas la recherche publique (qui n'a pas à recevoir d'ordre sur ses sujets de recherche = n'a pas à s'intéresser spécialement aux besoins de la société au-delà de l'intérêt manifesté par le scientifique lui-même en son nom propre)
on fasse un hybride entre Etat et recherche privée/capital risque.

Donc :
  • Puisque le privé ne s'intéresse qu'à la carotte que constitue le brevet et l'exploitation commerciale,
  • que dans certains cas cette carotte n'est pas assez grosse ou trop lointaine
  • que l'Etat est assez grand pour identifier les besoins de la société
  • et qu'il est le seul à pouvoir financer ce qui ne sera utile que dans un siècle
alors :
  • L'Etat peut proposer de se substituer à la carotte du brevet et de l'exploitation commerciale (en promettant une prime en échange, suffisamment élevée),
  • en profiter pour libérer l'exploitation de l'invention (puisque là l'utilité du brevet comme stimulant de la recherche n'est plus indispensable).

Simulation :
1. Identification du problème : pétrole (balance commerciale catastrophique, pollution)[/*]
2. Définition de l'appel d'offre : les plans, clé en main, d'un véhicule qui élimine le problème (roule 800 km sans recharge) et qui soit commercialisable (coûte moins de 10 000€ en sortie d'usine)
3. On brandit la carotte : 8 milliards au premier qui trouve
3. Réaction du secteur privé : les labos qui pensent pouvoir apporter leurs compétences dans un domaine particulier (aérodynamisme, batteries nouvelles générations, nouveaux matériaux) s'associent dans un projet commun, et évaluent de combien ils ont besoin, et de combien de temps ils pourraient mettre. Parce qu'ils sont nombreux, plusieurs projets concurrents voient le jour (s'il sont trois et qu'il n'y a qu'un gagnant, ils ont 66% de chance de perdre)
4. Les labos sont incapables de prendre un risque financier si important (ça leur coûtera 2 milliards et 6 ans de recherche) pour aussi peu de chance de réussir
5. Ils vont voir les capitaux-risqueurs, qui sont spécialistes de ce genre de genre de situation (on place de l'argent sur un labo qui a peu de chance de réussir, mais qui s'il réussi rapporte beaucoup)
6. Sur tous les compétiteurs, un finit par répondre à tous les critères, et remporte la mise.
7. L'Etat permet à qui veut d'exploiter cette innovation.
8. L'économie l'en remercie, lui fait engranger des impôts et des taxes


Mais...
C'est cool vu comme ça, mais il y a juste un hic : si pour ces géniales innovations (la voiture électrique qui tue à moins de 10 000 € en production et qui fait 800 km sans recharge) c'est l'Etat français qui finance (8 milliards pour les plans clés en main), c'est le citoyen français qui se sacrifie (8 milliards, toujours). Rien de mal à ça si toute entreprise française peut en profiter pour se jeter sur ces innovations et créer de la valeur (euh, beaucoup, beaucoup de milliards). Mais le reste du monde est à l'affût, il a payé zéro, et ses entreprises pourront elles aussi bénéficier des innovations, sans payer le surplus de taxe qui finance ce système, en leur donnant ainsi un avantage compétitif au détriment de l'économie française, un comble !

Chez les bisounours :
Comme pour l'OMC où tout le monde se contraint aux mêmes règles contraignantes à court terme en sachant qu'il y est gagnant à long terme (oui Tywin, même si j'ai pas envie de développer, ça me démange), on peut imaginer une organisation internationale qui soit un pot commun à ce financement de la recherche (contrainte à court terme) en échange duquel les entreprises des pays participants peuvent exploiter librement les inventions qu'il génère (avantage à long terme).
Chez les bisounours, tous les pays du monde en font partie.

En attendant :
Tant que la totalité des pays de monde ne sont pas intégrés dans cette organisation, il y a le risque qu'ils bénéficient gratos des sacrifices des autres. Alors cette organisation s'occupe de déposer des brevets dans ces pays quand c'est possible (oui parce que chacun fait ce qu'il veut à l'heure actuelle : les pays asiatiques donnent exprès du fil à retordre aux étrangers qui veulent déposer un brevet chez eux pour qu'il puisse être copié localement). C'est une manière d'encourager ces pays à entrer dans la danse eux aussi.
Bien entendu, dans un tout premier temps, si une telle politique ne serait lancée qu'en France, il n'y aurait pas cette organisation, donc à l'Etat français de déposer les brevets ailleurs.


Comme vous le voyez, je ne me suis intéressé qu'au point très particulier d'une recherche par un système d'appel d'offre tel qu'il est apparu à un moment dans la conversation. Bien d'autres choses ont été dites dans ce topic sur la compétitivité sur lesquelles j'aurai beaucoup à répondre. Mais étrangement, j'ai la flemme ce soir.
quentin / 7e couleur
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dworkin
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Re: Compétitivité ?

Messagepar dworkin » jeu. 01 nov. 2012, 22:40

Alors, pour en revenir à la phrase "tout le monde ferait pareil", on parlait de la recherche publique, et, à l'heure actuelle, ce qui est trouvé par la recherche publique n'est pas breveté (enfin, c'est pas la loi, c'est la "tradition", mais la plupart du temps ça se passe comme ça)
Pour la brevetabilité des algorithmes c'est illégal en France : On ne reconnait pas le droit à breveter un algorithme, on peut breveter son implémentation, mais pas l'algorithme en lui même.
Sinon
Je soutiens une recherche publique qui fonctionne sur le principe du chercheur ou du laboratoire qui choisi lui-même ses sujets de recherche

C'est quelque chose qui disparait de plus en plus. (est ce bien ou mal, c'est une autre question)
A l'heure actuelle, théoriquement, n chercheur peut bosser sur ce qu'il veut. Sauf que, pour bosser, dans la plupart des domaines, il faut des fonds (financer les expériences, les conférences ect...). Hors l'état ne donne pas des fonds de manière automatique. Donc il a un certain contrôle sur la recherche. Pour avoir des fonds, il faut :
- Soit participer à un projet financé par l'état.
- Soit faire des partenariats avec des entreprises.
ce qui fait que la recherche publique travaille de plus en plus :
- Soit des projets qui sont considérés comme intéressant par l'état. (et souvent des entreprises entre dans le projet)
- Soit des projets qui sont considérés comme intéressant par des entreprises.

De plus, les entreprises faisant de la recherche, grâce au "crédit impôt recherche", sont aidés par l'état pour les recherches non rentables à court terme.

Bon, maintenant, pourquoi l'état doit faire bosser des chercheurs du publique plutôt que le secteur privé :
Reprenons ton exemple :

Simulation :
1. Identification du problème : pétrole (balance commerciale catastrophique, pollution)[/*]
2. Définition de l'appel d'offre : les plans, clé en main, d'un véhicule qui élimine le problème (roule 800 km sans recharge) et qui soit commercialisable (coûte moins de 10 000€ en sortie d'usine)
3. On brandit la carotte : 8 milliards au premier qui trouve
3. Réaction du secteur privé : les labos qui pensent pouvoir apporter leurs compétences dans un domaine particulier (aérodynamisme, batteries nouvelles générations, nouveaux matériaux) s'associent dans un projet commun, et évaluent de combien ils ont besoin, et de combien de temps ils pourraient mettre. Parce qu'ils sont nombreux, plusieurs projets concurrents voient le jour (s'il sont trois et qu'il n'y a qu'un gagnant, ils ont 66% de chance de perdre)
4. Les labos sont incapables de prendre un risque financier si important (ça leur coûtera 2 milliards et 6 ans de recherche) pour aussi peu de chance de réussir
5. Ils vont voir les capitaux-risqueurs, qui sont spécialistes de ce genre de genre de situation (on place de l'argent sur un labo qui a peu de chance de réussir, mais qui s'il réussi rapporte beaucoup)
6. Sur tous les compétiteurs, un finit par répondre à tous les critères, et remporte la mise.
7. L'Etat permet à qui veut d'exploiter cette innovation.
8. L'économie l'en remercie, lui fait engranger des impôts et des taxes

1 et 2, jusque la ça va.
A partir du 3, il y a un risque, déjà, celles qu'il y ai plus de 3 projets concurrents qui se lancent, ce qui accentue les chances de "perdre".
Ensuite, même avec juste trois projets, ça fait 2 projets sur trois ou toutes les entreprises coulent à la fin (ben oui, presque aucune entreprise en france peut se permettre de perdre 2 milliards d'euros, même une banque le vivrait super mal...)
Enfin, il y a un gros risque de répartition des compétences.
Le projet A peut avoir trouvé rapidement une super batterie révolutionnaire, il va la garder secrète pour éviter que l'équipe B, qui elle a trouvé un super moteur puisse finir le projet avant. Du coup les même recherches sont effectués plusieurs fois, et c’est c'est super contre productif...
Dans ton exemple même, tu parles d'un projet qui coute 2 milliards à développer, et de l'état qui paye 8 milliards le résultat, il faut bien avouer que ce n'est pas du tout efficace. (Même si on ose considérer la recherche publique comme deux fois moins efficace que le privé, (par exemple si ils ne bossent dessus qu'à mi temps et font des travaux plus personnels à coté) ça ferait toujours la voiture à 4 milliards à la place de 8...)
(l’efficacité, comme ils disent dans le monde du libre, c'est "release often release early", et ça, seul la recherche publique peut le faire)

Passons maintenant au problème de l'international.
Contrairement à ce que tu dis, la recherche publique international fait avancer les choses.
Si on prend juste l'exemple de la voiture électrique, on voit que plein d'articles dans le monde venant de plein de labos différents vont permettre aux entreprises de pouvoir avancer plus vite dans la construction de voitures électriques... (Liste des articles scientifiques sur le sujet : http://scholar.google.fr/scholar?hl=fr& ... &btnG=&lr= )
(et non, ce n'est pas parce qu'on est au pays des bisounours, c'est parce que c'est pratique d'avoir des chercheurs dans son pays, même si ils produisent du bien commun, entre autre parce que quand ils travaillent avec des entreprises, elles prennent rapidement de l'avance au niveau international, puis ces chercheurs permettent de faire de la formation dans leur pays, ce qui fait que les nouveaux "cerveaux" s'y forment...)

Bref, je pense que le système que tu proposes est inférieur à ce qu'il se fait actuellement au niveau de la recherche en France (qui pourtant, aurait surement besoin de renouveau, mais probablement pas dans une optique de rentabilité selon la définition utilisé ici)
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Re: Compétitivité ?

Messagepar pers » ven. 02 nov. 2012, 01:37

7e couleur, votre description me semble partir d'idées généreuses et compréhensibles, mais certains de vos présupposés me semblent contestables (voire, vous le dites vous-même, bisounoursistes).

Ainsi, l'amalgame que vous faites entre "ça rapporte" et "c'est utile à la société" me semble, de même, un peu rapide. Que les capitalistes cherchent à répondre à un besoin, admettons ; mais un besoin, ça se crée, ça ne s'identifie pas toujours très bien, ça ne se pense pas sur le long terme, etc.

De même, prendre l'OMC comme modèle égalitaire, c'est ignorer que son rôle est avant tout d'asseoir un rapport de domination (voire de mise en coupe réglée des pays les plus pauvres).

En dernière analyse, ce que vous proposez me semble procéder du mécanisme capitaliste traditionnel (et, oui, je vous autorise à me traiter de "gauchiste") : quand il y a des profits potentiels à faire, on les offre en pâture aux investisseurs privés, quand il y a du quotidien pas-glamour pas-profitable à gérer, on laisse le secteur public s'enliser dedans (en attendant qu'il périclite à un point où l'offre d'une concurrence privée deviendra profitable, et retour à la case 1).
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Re: Compétitivité ?

Messagepar patricelepissier » lun. 12 nov. 2012, 11:05

J/B a écrit :C'est quoi la compétitivité ?

Une semaine d'absence et je constate que le sujet à suscité pas mal de réactions ...
Pour J/B : la compétitivité est le fait d'être dans une position de force, favorable, par rapport à la concurrence. Pour un pays, c'est donc que son industrie soit préférée, tant sur le plan intérieur que pour l'exportation, aux produits des autres pays.

La compétitivité peut s'appuyer sur différents avantages concurrentiels :
- les coûts : être moins cher que le concurrent. Ce que peut être atteint par une baisse du coût de production (achats poins chers, main-d’œuvre moins chère, coûts administratifs moins élevés, etc.) ou par une meilleure productivité (augmentation des rendements, économies d'échelle, etc.)
- l'innovation : avoir des produits avec un "plus". Cela ne peut être atteint et maintenu que par la recherche, recherche fondamentale, recherche appliquée. Pour être créatif, il faut avoir l'esprit libre ... sans contraintes administratives (et/ou comptables).
- la commercialisation : savoir mieux présenter et mieux adapter ses produits. Là on entre dans le domaine du marketing international. Il faut savoir être à l'écoute des autres cultures et avoir la liberté d'adaptation nécessaire à nos produits.

Le discours actuel ne parle que des coûts, et même que des coûts de production. C'est une ânerie. D’autant plus que nos coûts sont sensiblement identiques à ceux de nos concurrents. Nous avons un coût de main d’œuvre élevé, mais une productivité à faire pâlir de jalousie tous les concurrents, et une qualité de très haut niveau.
En réalité, le coût total d'un produit, depuis sa conception en bureau d'études, jusqu'à sa consommation, et donc son recyclage, n'est pas plus élevé en France qu'en Asie ! Nos industriels ne raisonnent qu'à très court terme (sortie de chaîne), alors que s'ils raisonnaient à moyen terme (comme ils devraient le faire) la donne serait totalement changée. la faute à qui ? à la finance qui veut du rendement immédiat, sans prise de risque, donc sans faire son travail ...

Nous pouvons, en France, baisser nos coûts en allégeant le coût administratif, et par ce biais nous allons également libérer le créativité de nos entreprises qui vont pouvoir se repositionner en innovation et en commercialisation.

Ce que j'ai voulu dire dans ce post : ce n'est ni par la TVA ni par la CSG que nous réglerons notre problème de compétitivité, ce ne sont que quelques ajustements budgétaires, à la marge. Le vrai problème est ailleurs :

Laissons le champ libre à l'inventivité, à la créativité. Notre pays est sclérosé par son administration et son pouvoir politique.

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Re: Compétitivité ?

Messagepar Sims » lun. 12 nov. 2012, 11:52

patricelepissier a écrit :Nous pouvons, en France, baisser nos coûts en allégeant le coût administratif, et par ce biais nous allons également libérer le créativité de nos entreprises qui vont pouvoir se repositionner en innovation et en commercialisation.

[...]

Laissons le champ libre à l'inventivité, à la créativité. Notre pays est sclérosé par son administration et son pouvoir politique.

Patrice


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Re: Compétitivité ?

Messagepar gna » lun. 12 nov. 2012, 12:31

patricelepissier a écrit :
J/B a écrit :C'est quoi la compétitivité ?

Une semaine d'absence et je constate que le sujet à suscité pas mal de réactions ...
Pour J/B : la compétitivité est le fait d'être dans une position de force, favorable, par rapport à la concurrence. Pour un pays, c'est donc que son industrie soit préférée, tant sur le plan intérieur que pour l'exportation, aux produits des autres pays.

La compétitivité peut s'appuyer sur différents avantages concurrentiels :
- les coûts : être moins cher que le concurrent. Ce que peut être atteint par une baisse du coût de production (achats poins chers, main-d’œuvre moins chère, coûts administratifs moins élevés, etc.) ou par une meilleure productivité (augmentation des rendements, économies d'échelle, etc.)
- l'innovation : avoir des produits avec un "plus". Cela ne peut être atteint et maintenu que par la recherche, recherche fondamentale, recherche appliquée. Pour être créatif, il faut avoir l'esprit libre ... sans contraintes administratives (et/ou comptables).
- la commercialisation : savoir mieux présenter et mieux adapter ses produits. Là on entre dans le domaine du marketing international. Il faut savoir être à l'écoute des autres cultures et avoir la liberté d'adaptation nécessaire à nos produits.

Le discours actuel ne parle que des coûts, et même que des coûts de production. C'est une ânerie. D’autant plus que nos coûts sont sensiblement identiques à ceux de nos concurrents. Nous avons un coût de main d’œuvre élevé, mais une productivité à faire pâlir de jalousie tous les concurrents, et une qualité de très haut niveau.
En réalité, le coût total d'un produit, depuis sa conception en bureau d'études, jusqu'à sa consommation, et donc son recyclage, n'est pas plus élevé en France qu'en Asie ! Nos industriels ne raisonnent qu'à très court terme (sortie de chaîne), alors que s'ils raisonnaient à moyen terme (comme ils devraient le faire) la donne serait totalement changée. la faute à qui ? à la finance qui veut du rendement immédiat, sans prise de risque, donc sans faire son travail ...

Nous pouvons, en France, baisser nos coûts en allégeant le coût administratif, et par ce biais nous allons également libérer le créativité de nos entreprises qui vont pouvoir se repositionner en innovation et en commercialisation.

Ce que j'ai voulu dire dans ce post : ce n'est ni par la TVA ni par la CSG que nous réglerons notre problème de compétitivité, ce ne sont que quelques ajustements budgétaires, à la marge. Le vrai problème est ailleurs :

Laissons le champ libre à l'inventivité, à la créativité. Notre pays est sclérosé par son administration et son pouvoir politique.

Patrice


une petite question sur "l'administration" laquelle ?
parce-qu’actuellement celle qui pourri la vie des petites entreprises est une administration "privé" (secu pro)
pour les officielles (impôts etc ...)on peu arriver à négocier et éventuellement faire corriger des erreurs avec la "privé" c'est huissier et tribunal :evil:
gna


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