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Obsolète la réduction du temps de travail ?

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fredkzb
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Obsolète la réduction du temps de travail ?

Messagepar fredkzb » mer. 31 oct. 2012, 21:47

Depuis plus de dix ans, la réduction du temps de travail a mauvaise presse (dans certains milieux).
Pourtant, un rapide survol des évolutions des soixante dernières années nous montre son utilité sociale, sinon sa nécessité impérieuse.

Entre 1950 et 2007, la durée annuelle moyenne du travail en Allemagne est passée de 2370 heures par salarié à 1432 heures.
Sur la même période, aux Etats-Unis, elle est passée de 2010 h. à 1785 h. ; au Royaume-Uni : de 2110 h. à 1607 h. ; au Japon : de 2080 à 1784 h.
En France, elle est quant à elle passée de 2230 h. à 1559 h., soit une baisse de 30,1 %.
"En près de 60 ans, la durée du travail a baissé d’environ 25 % sur un panel de dix pays ayant un PIB par habitant parmi les plus élevés." (http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=ip1273#inter1)
Ceci s'est réalisé dans le même temps d'une croissance de la production de ces pays difficilement imaginable tellement elle a été importante(1), et ce malgré le ralentissement économique depuis les années 1970.

Cette réduction généralisée et non concertée a été permise en raison des incessants gains de productivité réalisés dans nos économies. En effet, produire plus efficacement autorise (au niveau micro-économique comme au niveau macro-économique) une diminution du volume de travail requis lorsque la hausse de la productivité est supérieure à celle de la production réalisée.
(La relation est toute mathématique : cm du Volume de travail annuel = cm de la Production annuelle / cm de la Productivité horaire, avec "cm" = coefficient multiplicateur. Si le numérateur croît moins vite que le dénominateur alors leur résultat diminue...
La variation du volume annuel de travail pouvant être décomposée en : cm du Nombre de travailleurs employés x cm du Nombre d'heures travaillées annuellement par chaque travailleur en moyenne, cela donne alors la relation suivante plus détaillée : cm du Nombre d'heures travaillées annuellement par travailleur = cm de la Production / (cm de la Productivité horaire x cm Nombre de travailleurs). Ou en inversant simplement les termes de la relation : cm du Nombre de travailleurs = cm de la Production / (cm de la Productivité horaire x cm Nombre d'heures travaillées par travailleur).
Où l'on voit donc qu'à variations de la productivité et de la production données, le nombre de travailleurs requis par l'économie dépend aussi du nombre d'heures effectuées par chacun, dans un sens inverse. Ce qui signifie qu'une baisse, par exemple, du temps annuel de travail de chacun conduit dans ces conditions à une hausse du volume d'emploi.
En résumé, l'augmentation du volume d'emploi dépend d'une variation négative de la durée annuelle du travail et/ou d'un écart positif entre production et productivité. Or, cet écart est loin d'être positif dans de nombreux secteurs économiques, notamment ceux soumis à la concurrence étrangère, telle l'industrie par exemple. La pression sur les prix couplée à une volonté de ne point (trop) rogner les marges bénéficiaires conduit nombre de dirigeants d'entreprises à mettre prioritairement l'accent sur les gains de productivité pour maintenir leur compétitivité-prix, d'où une productivité forte et pénalisante pour l'emploi.)
Ainsi, en France entre 1950 et 2007, la valeur ajoutée (hors immobilier) a crû de 3,5 % en moyenne par an, tandis que la productivité horaire augmentait de 3,7 %, soit 0,2 point de plus par an en moyenne. D'où une baisse logique du volume de travail nécessité par l'économie. Or l'on a pu constater sur la même période une augmentation annuelle de l'emploi de 0,5 % en moyenne. La cause cachée ? Une baisse de la durée annuelle du travail de 0,7 % par an en moyenne... (http://www.insee.fr/fr/themes/document. ... _id=ip1201)

Mais la réduction du temps de travail que l'on constate dans les économies les plus développées ne s'est pas effectuée nécessairement sous l'action (le "joug" ?) du pouvoir politique.
En réalité, elle a été essentiellement mise en oeuvre par les entreprises elles-mêmes. Donc d'une manière très inégalitaire entre les travailleurs (à la fois en termes de temps et de revenus).
Depuis les années 1970, emplois à temps partiel, chômage partiel, CDD (chômage récurrent), etc. sont en effet les formes multiples qu'a prise une part importante de la RTT pour les salariés dans la plupart de nos économies. Formes autrement désignées sous un (plus) joli nom : flexibilité du travail.
En conséquence, en 2011, les travailleurs à temps partiel (et à revenu partiel) représentaient 25,7 % de l'emploi total en Allemagne (nous ne rentrons pas ici dans la considération de savoir si ce temps partiel est voulu ou subi, et dans quelle mesure le voulu est influencé par certaines idées dominantes). Au Royaume-Uni : 25,5 %. Et en France : 17,6 %. (http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?ref_id=CMPTEF03204&reg_id=98)
En France en 2011 toujours, la durée hebdomadaire moyenne du travail des salariés à temps complet était de 39,5 heures par semaine (http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?ref_id=CMPTEF03204&reg_id=98). Et 2 612 000 personnes étaient comptabilisées-considérées comme chômeurs (selon les critères du BIT). (http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=0&ref_id=NATnon03169)

Comment ne pas voir dans ce constat l'effet d'une répartition pour le moins très déséquilibrée du volume global de travail ? Avec des salariés de plus en plus nombreux en sous-emploi et des personnes désirant travailler et privées complètement d'emploi, évaluées entre deux et trois millions d'invidus (selon les méthodes de comptabilisation), co-existant avec des salariés à temps plein dépassant allègrement (et légalement) les 35 heures ?
Qui dirait alors que nos économies fonctionnent au mieux pour le mieux ?
Peut-on s'en satisfaire ?
Oui, si l'on estime que l'économie doit fonctionner pour elle-même, de manière désencastrée.
Non, si l'on pense, comme on l'a fait majoritairement pendant des siècles sinon des millénaires, que l'économie n'a pas à s'autonomiser de la direction de la société... Que le but de l'économie est avant tout d'améliorer les conditions de vie de chaque membre de la société (avec une répartition en fonction de tels ou tels critères : "mérite", effort, capacités, existence même : cf. le revenu d'existence). Mais qu'en est-il de ce but dans des sociétés où le nombre de places productives est structurellement inférieur au nombre de personnes voulant les occuper ? Doit-on le passer par pertes et profits ?

En ces temps de hausse du chômage et de relance de la critique contre les 35 h., la question se pose de nouveau avec force.
La RTT ne doit-elle pas se poursuivre, au lieu d'être contrecarrée ? Et d'une manière plus équilibrée (au sens d'égalitaire) ?
Je (re)lance le débat.


(1) A titre d'exemple, le PIB en valeur (base 2005) en France est ainsi passé de … 15,3 Mds d'euros en 1950 à ... 1996,6 Mds d'euros en 2011. Soit une augmentation de la création annuelle de valeur ajoutée de 12 949,7 % entre 1950 et 2011 ! (http://www.insee.fr/fr/themes/comptes-n ... xml=t_1101)
"Si le bonheur égoïste est le seul but de votre existence, votre existence sera bientôt sans but." (Romain Rolland)
"La politique se ressourcera non pas en créant de grands systèmes inapplicables, mais en fabriquant de petits dispositifs redoutables comme un grain de sable dans le rouage d'une machine perfectionnée. Fin de l'histoire immodeste, avènement de l'histoire modeste, mais efficace." (Michel Onfray)

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pers
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Re: Obsolète la réduction du temps de travail ?

Messagepar pers » mer. 31 oct. 2012, 23:24

Je pense que vous avez magistralement exposé les données du (non-)problème. La réduction du temps de travail est un acquis social majeur : elle correspond à un rééquilibrage du rapport de force entre travailleur et patron, et ce rééquilibrage est très exactement la seule chose qui nous sépare de l'esclavage.

De ce point de vue, l'avènement de notre société hyper-productive et hyper-tertiarisée montre que le rapport d'assujettisement/infantilisation inhérent au capitalisme est appelé à se transformer (ou du moins à exister sous une forme différente : les personnes qui produisent le plus ne sont _pas_ celles qui sont payées le mieux, des projets comme Wikipédia montrent même qu'il peut exister une véritable création de richesse en dehors de toute obligation/domination par le salaire, et les sacro-saints "modèles économiques" fondés sur la pub montrent que l'activité humaine (notamment de communication, d'expression et d'information) constitue une véritable main d'œuvre volontaire, monnayable et rentable. En d'autres termes, le rapport travail-salaire se déconnecte et le fonctionnement de base du capitalisme ("pas de bras, pas de chocolat") est en passe d'être caduque, soit au profit d'un attrape-couillon encore plus gros, soit au profit d'une _vraie_ libération. (Et c'est dans la détermination de ce choix que j'espère bien que le Parti Pirate peut jouer un rôle.)

Le "temps de travail", dès lors, perd de son sens. Ce qu'ont très bien compris les "néo-entrepreneurs" avec des concepts tels que open-space, le management fondé sur "l'initiative", l'esprit corporate qui est censé contaminer même votre vie familiale, etc. La notion même de "travail" devient has-been : on parle d'activité, d'occupation, d'engagement, etc. Parler de "travailleurs", d'"exploitation", ou -- god forbid -- de prolétariat, c'est tellement ringard.

En ce sens, la remise en question des acquis sociaux et du droit de travail me paraît très préoccupante, en ce qu'elle se fait passer pour une évolution sociale, un truc sympa-cool et à la mode, voire un "progrès" -- là où il ne s'agit, évidemment, que d'un gigantesque retour en arrière guidé par une idéologie digne de la Restauration. (C'est avec beaucoup d'intérêt et de préoccupation que je note que les récents gouvernants -- de droite mais le PS n'aurait pas dit mieux -- réactivent des slogans tels que "enrichissez-vous" ou même "le travail rend libre".)

Par son renoncement aux valeurs qui la fondaient, la gauche "de gouvernement" a choisi, depuis 1983, d'être indistincte de la droite quant aux questions de protection des travailleurs. Elle s'est elle-même laissée enfermer dans une image passéiste, où être "moderne" c'est être de droite. Notre premier ministre n'a pas dit autre chose hier matin, lorsque, sommé de remettre en question les 35 heures il a eu le réflexe de dire "ce n'est pas un tabou, je ne suis pas dogmatique" ; il trahit ainsi sa totale conversion (comme la totalité de l'appareil "socialiste") à la pensée de droite selon laquelle "code du travail" = "dogme" = "vieux/bouh/caca". Le fait que vous employiez dans l'intitulé de ce topic le mot "obsolète", parangon du parler-moche branchouille manageurial, n'est à ce titre pas anodin.

Et c'est précisément la marque de toute pensée réactionnaire : nous convaincre qu'elle n'est _pas_ une pensée politisée. Nous convaincre que "la politique" ou "l'idéologie", c'est un truc marginal, un peu barbare, réservé à une poignée d'illuminés/infréquentables/anachroniques/dangereux, et que nous autres les "braves" gens (comme disait Poujade), nous n'avons pas à nous mêler de ces questions. Ce qui est évidemment un piège à cons : la dépolitisation est déjà une manœuvre politique, la plus pernicieuse de toutes. Je pense que la durée légale du travail EST une question politique, une question dont nous DEVONS nous saisir dans toute sa dimension purement politique. Et je pense que nous devons nous situer clairement, non pas entre la gauche et la droite (la ligne s'étant, je l'ai dit, beaucoup estompée), mais sur l'axe réactionnaire/progressiste : sommes-nous satisfaits du statu quo ? Souhaitons-nous un retour à une durée plus large (qui risquerait de se traduire, dans les faits, par une réaffirmation du rapport de domination opprimant les travailleurs) ? Ou, au contraire, une durée moins large (augmentant le temps non-travaillé des employés mais peut-être au détriment de ce que vous appelez justement «l'économie désencastrée») ?

Je crois que la proposition du revenu universel, de ce point de vue, explose absolument tous ces référentiels : avec elle, le travail CESSE d'être une question de survie. Ce n'est même plus progressiste, c'est révolutionnaire. Et je crois que c'est, à ce titre, ce que nous avons de plus intéressant à proposer. (Mais cela n'empêche pas la discussion que vous avez souhaité amorcer, et sur laquelle je crois m'être positionné assez clairement.)
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Re: Obsolète la réduction du temps de travail ?

Messagepar eloïc » jeu. 01 nov. 2012, 17:07

La baisse du temps de travail moyen est démontrée dans tous les pays industrialisés. Cependant légiférer 35 heures par personnes, c'est très rigide.

Je préfère la solution du revenu de base, qui permet à ceux qui le souhaitent de travailler plus et à ceux qui le souhaitent de travailler moins. Au final, le temps de travail moyen va diminuer aussi, mais c'est plus flexible.

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Re: Obsolète la réduction du temps de travail ?

Messagepar dworkin » ven. 02 nov. 2012, 17:10

mais la loi sur les 35 heures a créé de la flexibilité. Elle permettait au patronat de mieu repartir le temps horaire des employés en fonction de leurs besoins.
http://fr.wikipedia.org/wiki/35_heures
Dernière édition par dworkin le sam. 03 nov. 2012, 11:17, édité 2 fois.
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Re: Obsolète la réduction du temps de travail ?

Messagepar flu-flu » sam. 03 nov. 2012, 10:18

Même si le revenu de base inconditionnel pour tous était en place, la durée maximum du travail aurait a être définie pour la protection des travailleurs et le statuts des heures supplémentaires volontaires.

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fredkzb
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Re: Obsolète la réduction du temps de travail ?

Messagepar fredkzb » sam. 10 nov. 2012, 19:48

En effet, le revenu inconditionnel du base n'apporte qu'une solution partielle, incomplète dans ce domaine de la diminution du temps de travail.

Certes, il favorise la réduction du temps de travail du côté des actifs occupés, puisque plus de travailleurs pourraient se permettre, financièrement, d'opter pour un temps partiel (quelle qu'en soit sa quotité), le revenu du travail (et le travail) devenant pour ces travailleurs un complément, choisi, au revenu de base.
Cependant, il ne règle guère(*) le problème du temps partiel subi, c'est-à-dire du temps réduit imposé aux salariés par leurs employeurs.

(*) Il le règle toutefois un peu, si l'on veut considérer que le revenu conditionnel est conçu (c'est le point de vue de certains !) pour se substituer pour partie aux revenus du travail actuels, en autorisant la diminution de la rémunération horaire des travailleurs.
Auquel cas, nous serions alors en phase avec une pleine logique libérale d'abaissement du "coût" du travail, compensé par une socialisation publique du coût de cet abaissement. La conséquence, ici, serait qu'un tel revenu de base substitutif conduirait alors les employeurs à réduire leurs exigences de temps partiels à l'égard de leurs salariés, du moins celles qu'ils lient au "coût" du travail, puisque le "coût" de l'heure travaillée aurait diminuée...
Mais à quel "prix" pour les salariés ?!
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Re: Obsolète la réduction du temps de travail ?

Messagepar Elzea » dim. 11 nov. 2012, 00:14

pers a écrit :Je crois que la proposition du revenu universel, de ce point de vue, explose absolument tous ces référentiels : avec elle, le travail CESSE d'être une question de survie. Ce n'est même plus progressiste, c'est révolutionnaire. Et je crois que c'est, à ce titre, ce que nous avons de plus intéressant à proposer.


Sans tenir à faire une apologie exclusive du revenu universel/inconditionnel de base je rejoins absolument pers, ce sont de ce types de grands projets phares, dont nous avons besoin de faire la promotion... (àmha)

fredkzb a écrit :le revenu inconditionnel de base ne règle guère(*) le problème du temps partiel subi, c'est-à-dire du temps réduit imposé aux salariés par leurs employeurs.

(*) Il le règle toutefois un peu, si l'on veut considérer que le revenu conditionnel est conçu (c'est le point de vue de certains !) pour se substituer pour partie aux revenus du travail actuels, en autorisant la diminution de la rémunération horaire des travailleurs.
Auquel cas, nous serions alors en phase avec une pleine logique libérale d'abaissement du "coût" du travail, compensé par une socialisation publique du coût de cet abaissement. La conséquence, ici, serait qu'un tel revenu de base substitutif conduirait alors les employeurs à réduire leurs exigences de temps partiels à l'égard de leurs salariés, du moins celles qu'ils lient au "coût" du travail, puisque le "coût" de l'heure travaillée aurait diminuée...



Quels seraient les risques ? Travailler plus pour gagner moins ? Une main d’œuvre exploitée à faible coût ? hum ça ressemble à un truc que je connais déjà...

De prime abord, pour qu'une mesure soit votée et appliquée il faut qu'elle apparaisse rentable* si ce n'est éthique (si elle peut allier les deux on réalise un gros coup).

* ce qui peut être jugé un temps comme vrai/juste/bon peut s’avérer faux/injuste/nuisible dans un autre contexte... la rentabilité présumée, dans un contexte donné, ne ferait pas exception à cela.

En gros (toujours de mon points de vue subjectif d'expert de comptoir en tout et surtout en rien), si la réduction du temps de travail venait à être appliquée il y a peu à parier qu'employeurs et syndicats ne cherchent à en tirer un bénéfice ou tout du moins à préserver leurs acquis.
fredkzb a écrit : Mais à quel "prix" pour les salariés ?!
Excellente question à laquelle il nous faudra sans doute avoir le courage de répondre (même par hypothèses) si on veut avancer sur nos positionnements et parvenir à les défendre avec assez d'aisance pour qu'ils en restent riches de sens comme de pertinence et porteurs de perspectives.
« Si tu es seul à rêver, ce n'est qu'un rêve,
si vous rêvez à plusieurs, c'est la réalité qui commence. »

Inso
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Re: Obsolète la réduction du temps de travail ?

Messagepar Inso » mar. 13 nov. 2012, 10:07

La réduction du temps de travail fut un progrès au XXième siècle.

Aujourd'hui, dans l'économie mondialisée, je pense que l'appliquer par la loi n'est pas le plus adapté.

Un revenu universel associé à une syndicalisation des salariés seraient plus souple et efficace. Chaque secteur a sa propre manière de gérer son temps de travail... Convention collectives etc.
- Les commerces ouvrent parfois le dimanche et peuvent employer étudiants/célibataires/etc..
- Les cadres peuvent bosser jusqu'à 56h/semaine, ont des horaires souples, bosser un samedi matin et ne pas venir le lundi matin
- Certains jobs exténuants font qu'on ne peut guère bosser plus de 30h à la semaine

Au fond, laissons les gens s'organiser et décider comment ils veulent gérer leur temps de travail. Ce choix nécessite d'avoir la possibilité de poser son refus (RdB + syndicats libres), sinon il est biaisié (d'où l'approche du 20ième siècle de l'apposer par la loi : personne n'estimait qu'on puisse refuser à son patron..)

My 2 cents

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Re: Obsolète la réduction du temps de travail ?

Messagepar andaman64 » dim. 14 juil. 2013, 09:25

Bonjour,

Inso a écrit :La réduction du temps de travail fut un progrès au XXième siècle.

Aujourd'hui, dans l'économie mondialisée, je pense que l'appliquer par la loi n'est pas le plus adapté.

Un revenu universel associé à une syndicalisation des salariés seraient plus souple et efficace. Chaque secteur a sa propre manière de gérer son temps de travail... Convention collectives etc.
- Les commerces ouvrent parfois le dimanche et peuvent employer étudiants/célibataires/etc..
- Les cadres peuvent bosser jusqu'à 56h/semaine, ont des horaires souples, bosser un samedi matin et ne pas venir le lundi matin
- Certains jobs exténuants font qu'on ne peut guère bosser plus de 30h à la semaine

Au fond, laissons les gens s'organiser et décider comment ils veulent gérer leur temps de travail. Ce choix nécessite d'avoir la possibilité de poser son refus (RdB + syndicats libres), sinon il est biaisié (d'où l'approche du 20ième siècle de l'apposer par la loi : personne n'estimait qu'on puisse refuser à son patron..)

My 2 cents



Pour ma part, je pense le contraire, surtout dans le domaine sociale. Je pense que c'est aux politiques , de mettre des lois pour encadrer tout ca. Je travaille dans une SSII et je peux te dire que le choix, on te le laisse pas trop. Pour les astreintes, pour les interventions en HNO (Heure non ouvrable),......... on te fait vite comprendre que si t'en as fait pas, t's "placardisé"...
C'est aux politiques ( aux peuples) de mettre les règles, les lois. Quand on voit les dégâts de l’économie de marché, ca me conforte dans mes idées. A force de tout déréguler, on voit ou les marchés en sont arrivés : les crises financières des années 2000.......a la fin c'est le "peuple" qui a du renflouer avec nos impôts.

Pour revenir sur la réduction du temps de travail , pour ma part, j'irai encore plus loin.....j'irai aux 32 heures, a la semaine de 4 jours..... vu le nombre de chômeur en ce moment, ça serait source de création d'emplois.....

Apres on peut statuer, pour les jeunes entreprises, exemple : lors d'une création d'entreprise, pendant une période de 2,3 ans, les règles peuvent être différentes et être assouplie......pour faciliter la création d'entreprise......

il faut légiférer....sinon c'est la jungle et la loi du plus fort.....
Emmanuel Murat

proffial
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Re: Obsolète la réduction du temps de travail ?

Messagepar proffial » jeu. 01 août 2013, 15:27

Bonjour

Je ne suis pas en phase avec vous et ce pour plusieurs raisons :
- vous voyez le travail comme si il y'en avait une quantité limité, alors qu'il y'a tant de choses à faire, je vous donne des exemples :
-- jusqu'ou peut on aller dans le tri des dechets ? combien de décharges pourrait être triées aujourd'hui ?
-- jusqu'ou peut on aller dans la création d'emploi de loisir tel que des entraineurs sportifs, enseignement, création artistique, rénovation et entretien de tous nos batiments, armée ...
-- jusqu'ou peut on aller dans la médecine, l'accompagnement de nos personnes agées ?
-- qui ne rève pas d'embaucher une personne pour l'aider a faire son ménage ? (si tout le monde pouvait recruter une aide à domicile, combien d'emploi serait créés ? )

Non, le raisonnement est faux, car la quantité de travail n'est pas un ensemble figé, mais est aujourd'hui issu de l'offre et de la demande.
Plus vous mettez de contrainte a l'embauche, moins embaucher quelqu'un devient intéressant.
Pire, quand vous voyez aujourd'hui comment il est compliqué de faire travailler quelqu'un a titre particulier (même indépendament du cout que cela représente), vous n'allez plus proposer un travail à quelqu'un mais soit le faire vous même, voir laisser tomber.

On peut trouver une quantité illimité de choses a faire et donc de travail...

Il est vrai qu'aujourd'hui nous sommes dans une société, ou les besoins vitaux sont couvert par une très faible proportion de nos actifs.
Nous disposons d'un fort vivier de force vive inexploité, qui reste au chomage, voir que l'on gaspille dans la mise en place de procédures et de contraintes totalement inutile à la société (le meilleur exemple: la complexité des feuilles de paie françaises: combien embauchons nous de personne pour calculer une taxe ? c'est du DELIRE ! )
Sous un régime monarchique, ces personnes auraient créé des châteaux, des cathédrales, des œuvres d'art, voir moins glorieux : partir en guerre.
Nous dans notre régime nous restons au placard, à nous la couler douce.
Pire, les personnes qui se la coulent douce, disent ne pas être heureuses, et aimeraient travailler ! Ca remet en cause tout l'idéologie de notre société ça.
Si l'homme n'est pas heureux quand il ne travaille pas, alors même que le but de la société actuelle est de ne pas faire travailler son peuple,il y'a beaucoup de choses à revoir.

Nous sommes issus de système, ou l'on devait optimiser les ressources pour partir en guerre, ou assouvir les fantasmes d'un roi.
Depuis nous sommes toujours dans un système qui optimise les ressources en augmentant la productivité,
sans assouvir le moindre fantasme.
Mais quel est le fantasme du peuple ? Comment le rendre heureux ?

Une société telle que la notre, est parfaitement en mesure de nourrir l'intégralité de son peuple, le loger, l'éduquer.


L'état peut assurer la nourriture, le logement, l'enseignement à tous, et sans contre partie.
(vous constatez qu'aujourd'hui des personnes finissent dans la rue ....)
Pourquoi ne le fait il pas ? Est ce que cela le rendrait heureux ?

Pourquoi le ferrait il ? est ce que le peuple serait plus heureux ?
Car finalement la vraie question c'est ça, qu'est ce qui rend heureux le citoyen ?
Et il est certain que notre terre, notre énergie est limité, et l'état ne sera jamais en mesure de fournir un chateau avec piscine personnel entre mer et montagne à chacun de ses concitoyens.

Et dans le même temps la quasi totalité du peuple a accès à l'eau courante, l'electricité, un lieu chauffé, internet et téléphone, l'automobile
Toutes ces choses n'existaient pas il y'a moins d'un siècle !

D'une même manière, pourquoi interdire le travail alors que de nombreuses personnes s’épanouissent et sont heureuses grâce à leur travail ? Et cela sous le seul prétexte qu'il faut le partager avec d'autres ?
Donnez l'assurance à chaque concitoyen d'avoir un toit, de la nourriture, du linge, de la dignité, et vous êtes certains que le travail sera un lieu d'épanouissement pour toutes les personnes qui travaillent. (gratuitement ou contre salaire ... )

Alphonse

Manu
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Re: Obsolète la réduction du temps de travail ?

Messagepar Manu » mer. 21 août 2013, 12:44

Bonjour,
la New Economic Foundation a récemment préconisé une semaine à 21h!: http://www.neweconomics.org/publications/entry/about-time-conference-note
Leur site est en anglais, et mon anglais balbutie un peu mais ça a l'air intéressant...Pour les amateurs.

Je note toutefois que certains auteurs estiment que ce sont les acquis sociaux (durée du travail, congés payés...), acquis tout au long du XIXe/XXe, qui ont permis au capitalisme de perdurer et que sans ces derniers, le capitalisme se serait déjà effondré.

TheWatcher92
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Re: Obsolète la réduction du temps de travail ?

Messagepar TheWatcher92 » ven. 13 sept. 2013, 00:04

Bonjour à tous,

Et pourquoi ne pas imaginer un système flexible, du type heures de travail annuelles et non pas hebdomadaires ? En mettant en place des plafonds et des planchers, bien entendu.
Par exemple, on peut imaginer une moyenne de 35h par semaine imposée sur l'année, mais avec la possibilité de monter jusque 40h (par exemple) pendant les périodes de forte activité, à condition d'abaisser le même nombre de semaines à 30h pendant les périodes de faible activité.
Reste le problème de la rémunération, qui découle du nombre d'heures travaillées: on peut alors couper la poire en deux, afin qu'un employé ne perde pas 5h de salaire sur une semaine, et lui payer 32.5 heures alors qu'il en travaille 30, et 37.5 alors qu'il en travaille 40.
Ceci aurait pour effet une plus grande flexibilité pour les entreprises, tout en lissant l'effet sur le salaire perçu par le salarié.

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cry-stof
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Re: Obsolète la réduction du temps de travail ?

Messagepar cry-stof » ven. 13 sept. 2013, 03:54

TheWatcher92 ce que tu proposes existe déjà dans certaines entreprises
je l'ai vécu
en été je pouvais faire plus de 45 heures de travail
et en hiver je restais à la maison
l'avantage c'est d'être chez soi plusieurs mois sans travailler et être payé quand même
c'est bien surtout quand tu as des enfants scolarisé plus besoins de payer de garde

inconvénients
la nounou n'aime pas ne pas être payé plusieurs mois
l'année suivante c'est super dur de la convaincre de résigné alors que ces revenus risque d'être irrégulier
mon salaire était identique toute l'année vu que les heures supplémentaires étaient comptabilisé à la fin de l'année ce que je faisais en plus l'été j'avais l'impression de le faire pour rien
de plus il t'est impossible de refuser les heures supplémentaires en été vu que ce n'est pas considéré comme des heures supplémentaires étant donné qu'en hiver tu ne bosse pas et que c'est annualise

bref je suis contre cette idée vu qu'avant les 35 pour le même travail j'étais mieux payé et moins stressé
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Re: Obsolète la réduction du temps de travail ?

Messagepar TheWatcher92 » ven. 13 sept. 2013, 12:22

Ah mince, je pensais avoir eu une bonne idée ! Ça existe, alors je ne vois pas pourquoi les employeurs demandent de la flexibilité... D'après ce que tu décris, ils ont quasiment les pleins pouvoirs pour répartir les heures de travail sur l'année.

cry-stof, dans ton expérience, il y avait un nombre d'heure plancher et un nombre d'heure plafond ? Ou tu faisais un nombre d'heure nul en hiver et donc un double d'heures en été ? Et tu dis que tu percevais le même salaire toute l'année?

Ces questions peuvent paraître secondaires, mais je pense que la situation est radicalement différente si tu "empiles" toutes tes heures de travail sur une moitié d'année ou si tu ne peux diminuer ou augmenter tes heures de 20% au maximum sur une semaine (et que tu es payé en fonction des heures que tu travailles, avec néanmoins un "lissage" possible).

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Re: Obsolète la réduction du temps de travail ?

Messagepar cry-stof » ven. 13 sept. 2013, 12:42

TheWatcher92 a écrit :cry-stof, dans ton expérience, il y avait un nombre d'heure plancher et un nombre d'heure plafond ? Ou tu faisais un nombre d'heure nul en hiver et donc un double d'heures en été ? Et tu dis que tu percevais le même salaire toute l'année?

pour les heures annualise c'était valable dans les conventions de l'entreprise après négociations au passage forcé des 35 heures
il me semble qu'il y avait un plafond que bien sûr on ne dépassait pas
en hiver je faisais en effet un nombre d'heures nul
et oui j'avais le même salaire les 12 mois de l'année
et malgré cette flexibilité l'entreprise n'embauchait pas malgré le passage aux 35 heures
personnellement sur le papier ça aurait pu être une bonne idée
mais au final j'y ai vu plus d'inconvénients

mais il est possible que dans d'autres entreprises ce genre de systèmes ai été mieux négocié
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