Fanouch a écrit :- mettre l'accent sur les langues : BIEN SUR, et notre système évolue en ce sens... cependant, actuellement, par manque de moyen, on fait enseigner les langues par des personnes non qualifiées. On demande à tout instit (quelque soit son niveau) d'enseigner les langues dans sa classe. Sur le principe, c'est bien, mais dans les fait, lorsque la personne ne parle pas DU TOUT l'anglais, parce qu'elle à fait que quelques heures lorsqu'elle était elle même à l'école (il y a 20 ou 30ans), cela pose de gros problème. Et c'est, hélas, souvent le cas !!! Avant, on faisait faire cela par des vacataires anglophones, mais cela coûtait bien trop chère .... alors on les a viré !!
Oui, oui, et 100 fois oui... Et quand je vois que l'assistante d'allemand qui exerçait à l'école cette année nous a tout simplement dit en mars "je rentre à Berlin car ici je n'ai pas été payée", il y a quand même quelque chose que je ne comprends pas dans le système actuel.
Fanouch a écrit :- ne pas faire de par coeur ... oui et non. La encore, sur le principe, je suis entièrement d'accord. Tu prêches un convaincu qui n'a jamais connu ses tables de multiplication ce qui ne m'a pas empêcher d'avoir un DEUG de math appliqué. Sauf que dans les fait ce n'est pas aussi simple. Deux barrières à cela :
* de nombreuses familles DEMANDENT ce par coeur. Et quand on ne le fait pas on passe pour un mauvais enseignant et on s'attire de nombreux ennuis.
Faudrait-il un programme d'éducation nationale pour les familles ?
Fanouch a écrit : * de nombreux enfants (classiquement, ceux qui sont en difficultés) ne comprennent pas le calcul réfléchi (manière de retrouver ses tables sans les connaitre sur le bout des doigts) et donc, pour ces enfants, à force de travail, ils arrivent à les retenir et peuvent faire, plus tard poser leur multiplications sans trop galérer.
J'ai pris l'exemple des tables, mais ce raisonnement est valable pour tout ce qui s'apprend traditionnellement par coeur (tableau de conjugaison, règles grammaticales, leçon d'histoire, ...).
OK, n'étant pas enseignant moi-même, je n'ai pas forcément un regard objectif sur la chose, mais comment expliquer dans ce cas qu'en 1st grade, l'équivalent du cp,
tous les mômes de la classe de mon bambin ont appris l'anglais, à lire, à écrire et les additions et soustractions à 1 et 2 chiffres sans qu'aucun ne reste sur la touche, et sans que jamais je n'ai vu un seul truc à apprendre par coeur ?
Alors je l'ai dit, il s'agissait d'enfants de milieux favorisés d'accord, mais quand ils sont arrivés dans la classe, ils n'avaient pas les mêmes niveaux et de grandes disparités existaient. (Ce sont véritablement des questions que je me pose, et encore une fois, n'étant pas enseignant, je n'en ai pas les réponses!).
Fanouch a écrit :- travailler l'été avec de petits groupes ... cela se fait depuis 3 ans (1 semaines à pâques, 1 semaine début juillet, 1 semaine fin août) sur la base du volontariat et ca marche plutôt bien. Il y a des enseignants volontaires (et donc payés en heure sup) et des enfants qui en tire du bénéfice. Hélas, il est à craindre que cela disparaisse rapidement car cela coûte pas mal à l'état et c'est une "idée de droite" .. Même si le système est perfectible, je pense qu'il y a une base de travail intéressante (tout comme l'aide personnalisée qui est sur le même principe : accorder plus de temps, en petits groupe, aux enfants en difficultés)
Ah! Je ne savais pas que ça existait déjà... puisque tu dis que ce système pourrait être perfectible, peux-tu développer ? Qu'est-ce qui ne fonctionne pas ou mal ?
Fanouch a écrit :- sortir de classe tout les 5 ans un enseignant ... pourquoi ? Je n'ai pas trop compris pourquoi tu pensais cela intéressant ?
Qu'il faille en sortir de classe définitivement par ce qu'ils sont à bout de souffle ou parce qu'ils sont de mauvais enseignants ou parce que ce sont de grosses feignasses, oui .. mais cela ne se fait JAMAIS (car on ne sait pas quoi en faire). Mais sortir de classe ceux qui s'y plaisent, qui bossent bien et qui se contente de leur sort... je ne vois pas pourquoi !!!
Parce que je suivais le vieil adage "il vaut mieux prévenir que guérir".... Et d'ailleurs, je ne suis pas sûr que l'on puisse "guérir" un enseignant qui est en plein craquage et qui ne supporte plus les enfants.
Parce que, à ma connaissance, il n'existe pas vraiment de structures pour accompagner les profs qui souffrent à cause de quelques enfants/ados particulièrement difficiles,
Parce qu'un enseignant est seul dans sa classe à devoir gérer, les caractères, les cultures, les écarts, les problèmes familiaux, les difficultés d'apprentissage,
Parce que certains s'en sortent visiblement admirablement bien et aiment ce qu'ils font, et d'autres en ont déjà un ras-le-bol profond dès 35 ans.
C'est pour toutes ces raisons que j'ai tendance à penser qu'une "pause" peut être bénéfique, après, je me trompe peut être sur le caractère obligatoire, ou sur le nombre d'années à effectuer avant...
Fanouch a écrit :- les programmes : je ne te suis pas trop dans tes propositions. Qu'il faille "alléger" pour mieux étaler les programmes actuels, oui. Qu'on repense les matières secondaires, pourquoi pas... mais la aussi, je les trouve plutôt pas mal faites dans les derniers programmes. En revanche, la ou je ne suis pas, c'est accentuer les matières autres que math et français. Certes, la place qu'à tout ce qui est découverte du monde n'est pas assez grande, mais l'enseignement de notre langue et des bases mathématiques est primordiale (tout le monde en convient) mais aussi bigrement compliqué. Nous avons une langue très complexe, qui nécessite beaucoup beaucoup de temps pour qu'elle soit suffisemment maitrisée. Et la je parle pour tout le monde, pas seulement les élèves en difficulté.
Et elle ne l'est pas, en tout cas pour beaucoup.
On peut s'amuser à compter juste les fautes d'orthographe ou de syntaxe sur cette page (les miennes y compris) pour s'apercevoir que la langue française souffre (et je ne parle pas des maths car je ne saurais compter les fautes de maths sur cette page, mais le raisonnement est le même
).
C'est bien pour ça que je dis que le programme ne va pas, trop théorique, trop complexe sur certains points, pas assez sur d'autres.
Fanouch a écrit :Mes propositions sur les programmes seraient différente : on retire de l'enseignement classique à l'école certaines matières qui devraient pouvoir être faites (obligatoirement) sur le temps péri-scolaire (sport, musique, arts plastiques) par des associations sportives et culturelles. Ce qui aurait 2 avantages : libérer du temps pour les enfants et donc alléger le rythme et laisser plus de temps aux enseignants pour mieux faire les autres matières. Ceci impliquerait que le monde associatif se dote de moyens nouveaux (embaucher des animateurs/éducateurs). Reste à voir le coût ... à qui le faire supporter ? Etat, collectivités locales, associations, parents ?
J'approuve... Les associations si elles ont plus d'adhérents doivent certainement aussi être en mesure d'augmenter leurs coûts.... à moins qu'elles ne les diminuent en utilisant les infrastructures déjà présentes dans les écoles ? (cf. ta phrase quotée juste en dessous)
Fanouch a écrit :Personnellement, je serais pour une refonte plus globale du système :
L'école ne serait pas seulement le lieu de l'apprentissage comme c'est actuellement, ce serait aussi un lieu d'accueil pour le monde associatif qui dispenserait un apprentissage (culturel et sportif) sous le regard bienveillant du chef d'établissement (garant d'une qualité) mais où les enseignants n'interviendraient que pour les matières plus "classique" (matières où la didactique et la pédagogie sont importants). C'est ce même établissement qui devrait gérer TOUT le périscolaire (cantine/garderie) la encore sous la responsabilité du chef d'établissement (actuellement, on marche sur la tête, l'école n'a pas à mettre son nez la dedans... contrairement à ce que croient de nombreux parents) et pourquoi pas, un établissement qui seraient aussi en charge de la gestion de l'extra scolaire (centre aéré, de l'école d'été :les fameux cours d'été dont il est question plus haut).
Cela permettrait un fonctionnement bien plus souple pour les parents, pour les enseignants (avec possibilité de travailler plus si envie) d'alléger les charges et les responsabilités des mairies (qui sont, elles toujours responsables du péri-scolaire et centres aérés) et donnerait une plus grande autonomie de gestion des établissements aux différents acteurs de l'éducation.