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L'école soumise à l'économie ou les élucubrations de peillon

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J/B
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L'école soumise à l'économie ou les élucubrations de peillon

Messagepar J/B » mer. 03 oct. 2012, 03:23

Voilà le Rubicon a été franchi.
peillon a écrit :"L'éducation nationale doit assumer pleinement son rôle qui n'est pas seulement de former des citoyens mais aussi de préparer les jeunes à un emploi. Les deux sont liés"

peillon a écrit :"L'éducation nationale est capable de changer le contenu de ses diplômes et de ses formations pour répondre rapidement aux besoins de l'économie et des entreprises. Elle est mobile. La coéducation, c'est cela aussi"

Même un sinistre de droite n'aurait pas osé un tel aveu : l'école est assujetie à l'économie et aux désirs des entreprises.
En liant "citoyens" (encore un terme galvaudé) et "emploi", le ministre de l'éducation a non seulement clairement dévoilé la primauté du capital sur l'éducation mais aussi et surtout, balayer tout espoir de voir dans le système scolaire autre chose qu'un lieu de fabrication du consentement et d'apprentissage à la soumission.
Ca va sans doute passer inaperçu (à cause de ces salopards de joueurs de hand qui ont mis à mal les efforts de "moralisation du capitalisme") mais il me semble que c'est un élément d'une importance majeure et c'est désastreux.

Le plus beau pour la fin, le charabia magique à l'accent ridicule et au ton péremptoire.
peillon a écrit :"L'investissement éducatif est l'un des moyens de redressement productif et de la lutte contre le chômage"
La fierté et la bêtise sont faites du même bois.

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MindHack
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Re: L'école soumise à l'économie ou les élucubrations de peillon

Messagepar MindHack » mer. 03 oct. 2012, 03:46

J/B a écrit :Voilà le Rubicon a été franchi.
peillon a écrit :"L'éducation nationale doit assumer pleinement son rôle qui n'est pas seulement de former des citoyens mais aussi de préparer les jeunes à un emploi. Les deux sont liés"

peillon a écrit :"L'éducation nationale est capable de changer le contenu de ses diplômes et de ses formations pour répondre rapidement aux besoins de l'économie et des entreprises. Elle est mobile. La coéducation, c'est cela aussi"

Même un sinistre de droite n'aurait pas osé un tel aveu : l'école est assujetie à l'économie et aux désirs des entreprises.
En liant "citoyens" (encore un terme galvaudé) et "emploi", le ministre de l'éducation a non seulement clairement dévoilé la primauté du capital sur l'éducation mais aussi et surtout, balayer tout espoir de voir dans le système scolaire autre chose qu'un lieu de fabrication du consentement et d'apprentissage à la soumission.
Ca va sans doute passer inaperçu (à cause de ces salopards de joueurs de hand qui ont mis à mal les efforts de "moralisation du capitalisme") mais il me semble que c'est un élément d'une importance majeure et c'est désastreux.

Le plus beau pour la fin, le charabia magique à l'accent ridicule et au ton péremptoire.
peillon a écrit :"L'investissement éducatif est l'un des moyens de redressement productif et de la lutte contre le chômage"



Salut J / B !
Salut tlm :p

Merci de ton post ! Je pense que nous sommes d'accord que c'est un pilier de notre démocratie qui est attaqué, mettant en péril par ce fait, nos "qualités" de citoyens (présents et à venir) et donc la Démocratie elle-même !
Mon avis - je le répète - nous ne sommes pas en Démocratie (c'est juste le terme qu'on répète mécaniquement, le déguisement), nous sommes dans les faits en Polycratie (je viens de voir que c'est aussi l'avis de Noam Chomsky tiens...)

Dans ce dernier système, effectivement, la qualité de citoyen est accessoire.
Aussi je plussoie parfaitement ton analyse et ton indignation ! J'espère que nous aurons en tant que Parti Pirate l'occasion de prendre une position publique sur cette question !

Nous Piratons et Piraterons tous les faux (dans le sens trompeurs) systèmes de pensée qui nous serons objectés !

Je ne résiste pas J/ B à te lier cette inspirante vidéo et j'invite chaleureusement tous ceux intéressés par la question éducative à la visionner :
https://www.youtube.com/watch?v=e1LRrVYb8IE

Mais peut-être la connaissais-tu déjà ?

Amitiés Pirates,
MindHack
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Re: L'école soumise à l'économie ou les élucubrations de peillon

Messagepar QIVf1RDa » mer. 03 oct. 2012, 12:07

Sympa de vous lire ! Moi j'ai une définition rigolote de ce dans quoi nous vivons: Une mise en scène (ou théatrâlisation) de la Démocratie.

Le système nous est *présenté* comme étant une Démocratie, et on nous redonne sans cesse des éléments pour nous le laissé croire, tout comme les décors et les le jeu des acteurs au théâtre sert à maintenir l'illusion de la scène. Mais il suffit de passer derrière le décor et de parler aux acteurs pour se rendre compte de la supercherie. Et comme au théâtre, que ce passe t-il si une personne du publique monte sur scène tout à coup pour que la pièce s'arrête ? Le publique lui-même hue cette personne et demande à ce qu'elle sorte !

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piotrr
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Re: L'école soumise à l'économie ou les élucubrations de peillon

Messagepar piotrr » mer. 03 oct. 2012, 12:57

Bonjour,

pour ma part, je n'ai pas été indigné par cette déclaration. Au contraire, je me suis dit que c'était bien le premier ministre depuis longtemps qui s'intéressait à cette question (et c'est d'autant plus remarquable connaissant son parcours). J'ai été prof pendant de nombreuses années en collège (qui est un niveau d'orientation important) et en lycée (idem) et j'ai toujours pensé que l'éducation nationale était d'une nullité confondante en matière d'orientation professionnelle. Ce serait trop long d'en faire le diagnostic ici. Je peux simplement dire que de mon côté, je suis revenu du discours républicain de l'école-pour-former-les-citoyens (elle est très nulle pour ça, d'ailleurs, aussi) et je pense que l'exercice de la citoyenneté ne s'arrête pas à l'isoloir où on met son petit papier dans l'enveloppe. L'intégration économique et sociale fait partie intégrante de la citoyenneté. Je pense aussi que si l'école se préoccupe de la formation professionnelle des élèves, ce n'est pas pour autant qu'elle se met "au service des entreprises". C'est bien plus compliqué que ça.

Voilà voilà, j'espère ne pas trop vous choquer mais je pense surtout que ça vaudrait vraiment le coup qu'on ait un bon débat sur ce sujet, ce qui nous permettrait de commencer à déterminer ce que pourrait être une ligne politique "pirate" en matière d'éducation.
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Re: L'école soumise à l'économie ou les élucubrations de peillon

Messagepar J/B » mer. 03 oct. 2012, 16:58

piotrr a écrit :L'intégration économique et sociale fait partie intégrante de la citoyenneté.


C'est là le point de désaccord. En quoi la citoyenneté qui est une question politique devrait elle être liée à de vagues considérations économiques ?
Lier les deux, c'est à mon sens une ligne à ne pas franchir.

Je pense aussi que si l'école se préoccupe de la formation professionnelle des élèves, ce n'est pas pour autant qu'elle se met "au service des entreprises".

Sauf que Peillon est allé au delà d'une simple préoccupation d'orientation et de formation professionnelle lorsqu'il dit que "L'éducation nationale est capable de changer le contenu de ses diplômes et de ses formations pour répondre rapidement aux besoins de l'économie et des entreprises. Elle est mobile. La coéducation, c'est cela aussi"
Il soumet indubitablement l'éducation nationale à une catégorie bien ciblé d'individus et à la volonté des tenants du capital.
C'est une orientation idéologique qui ne va pas selon moi dans le sens de l'amélioration de la société.

Voilà voilà, j'espère ne pas trop vous choquer mais je pense surtout que ça vaudrait vraiment le coup qu'on ait un bon débat sur ce sujet, ce qui nous permettrait de commencer à déterminer ce que pourrait être une ligne politique "pirate" en matière d'éducation.


Je pense que la finalité de l'éducation devrait être l'amélioration du système social, c'est à dire donner aux individus les outils politiques et les moyens de discuter de la société. L'éducation nationale est tout sauf un lieu de discussion, de confrontement et de débat et la placer maintenant sous la domination du monde du travail interdit définitivement toute évolution.
L'intégration d'un citoyen dans une société passe nécessairement par une forme de subversion et par la capacité à contester l'organisation.
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Re: L'école soumise à l'économie ou les élucubrations de peillon

Messagepar Konwhald » jeu. 04 oct. 2012, 20:35

J/B a écrit :C'est là le point de désaccord. En quoi la citoyenneté qui est une question politique devrait elle être liée à de vagues considérations économiques ?


Le terme de citoyenneté, a la base, désigne le rôle que les individus possèdent dans la vie politique. En effet, il me parait ici mal utilisé.
D'autant plus le fait qu'il evoque de plus en plus (a mes yeux d'etudiant, du moins) a du formatage. Un "Bon citoyen" vote "utile" et "connait ses droits et ses devoirs" (et ne pas tirer les cheveux, cracher ou rapporter a maman)

Il faudrait trouver un autre terme tout fait pour parler des individus que devrait former l'ecole: Un individu évéillé, conscient de ses droits, de ses devoirs, de ses libertés, capable de reflechir par lui-même et progressivement preparé a la société d'aujourd'hui, changeante, dans laquelle on le lâche (ou il sera capable d'acquerir et d'apprendre par-lui même ce qu'il lui manque).
Pas forcément quelqu'un qui n'abstentionne jamais, qui a 20 en Maths et en Physique et qui repond jamais a la prof, mais quelqu'un qui saura s'adapter, entreprendre et apprendre par lui-même.

L'integration economique et sociale en ferait partie. Un individu citoyen sans preparation au monde economique (qui est plutot sauvage), c'est cool il sait qu'il peut voter... Mais cela suffira-il ?

J/B a écrit :Sauf que Peillon est allé au delà d'une simple préoccupation d'orientation et de formation professionnelle lorsqu'il dit que "L'éducation nationale est capable de changer le contenu de ses diplômes et de ses formations pour répondre rapidement aux besoins de l'économie et des entreprises. Elle est mobile. La coéducation, c'est cela aussi"
Il soumet indubitablement l'éducation nationale à une catégorie bien ciblé d'individus et à la volonté des tenants du capital.
C'est une orientation idéologique qui ne va pas selon moi dans le sens de l'amélioration de la société.


Je plussoie. Cela dit, cela ne signifie pas qu'il faille rejeter en bloc la question de l'economie, mais plutot discuter de sa place.
Là c'est plutot malsain, en effet, d'adapter l'education nationale aux caprices des plus grosses entreprise, et l'idée de donner aux eleves des outils specialisés correspondant aux besoins d'une periode donnée, sans reflexion, aussi -_-


J/B a écrit :L'intégration d'un citoyen dans une société passe nécessairement par une forme de subversion et par la capacité à contester l'organisation.


Je te plussoie.
Mais cela, est, a mes yeux, un autre débat, qui serait egalement trrrrès interessant =)
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De toute façon, vous n'êtes tous que des libellules.
Voilà.

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Re: L'école soumise à l'économie ou les élucubrations de peillon

Messagepar piotrr » ven. 05 oct. 2012, 00:03

Je ne suis pas d'accord avec l'idée qu'un système éducatif d'Etat en particulier, soit capable d'apprendre aux enfant l'autonomie intellectuelle et politique. Pour la bonne raison que l'Ecole est une institution, alors que l'autonomie passe très souvent par une remise en cause de l'Institution. L'éducation nationale avec ses cours d'éducation civique, c'est un peu le contraire de la jolie affiche pirate qui dit : ne croyez pas ce que vous disent les affiches. Dans ce cas, l'Ecole dit aux enfants : apprends par coeur et répète après moi : il faut avoir un esprit critique. Il y a comme une contradiction dans les termes.

Par ailleurs, c'est intéressant que vous interprétiez la formation professionnelle systématiquement comme un assujettissement aux besoins des (grosses) entreprises dans le cadre d'une relation de salariat. Mais il n'y a pas que des salariés dans le monde du travail. Il y a des commerçants, des artisans, des auto-entrepreneurs, des TPE, des professions libérales, etc. Dans ce cas, il ne s'agit pas nécessairement d'une adaptation aux besoins des "patrons", mais à l'évolution de l'environnement économique, technologique, social. Et dans ce cas, je suppose que cela paraît nettement moins repoussant. Tout cela pour dire que la question de la préparation des individus à s'intégrer dans la société (et l'intégration passe beaucoup par le travail) est une chose, et la relation de domination qui résulte du salariat en est une autre. Il ne faut pas condamner la première au nom de la seconde.
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Re: L'école soumise à l'économie ou les élucubrations de peillon

Messagepar J/B » ven. 05 oct. 2012, 02:56

piotrr a écrit :Je ne suis pas d'accord avec l'idée qu'un système éducatif d'Etat en particulier, soit capable d'apprendre aux enfant l'autonomie intellectuelle et politique. Pour la bonne raison que l'Ecole est une institution, alors que l'autonomie passe très souvent par une remise en cause de l'Institution.


Oui, tout système éducatif tend à faire la promotion de celui ou ceux qui le tien(en)t ou le finance(nt), que le "patron" soit l'Etat ou un intérêt privé. Partir de ce constat et refuser la fatalité, c'est peut être là que le PP doit réfléchir et proposer une alternative.
J'avoue avoir quelques bases de réflexion mais pas de propostion concrête. J'y reviendrai.

piotrr a écrit :Par ailleurs, c'est intéressant que vous interprétiez la formation professionnelle systématiquement comme un assujettissement aux besoins des (grosses) entreprises dans le cadre d'une relation de salariat.


Au risque de me répèter, je ne remets pas en cause la formation professionnelle, mais bien la tentation de Peillon (il a bien dit "(...) pour répondre rapidement aux besoins de l'économie et des entreprises").
Qu'est ce que "répondre rapidement aux besoins de l'économie", si ce n'est accepter que le système éducatif subissent les orientations ou les erreurs de ceux qui détiennent les capitaux. L'Ecole serait donc vouée à une adaptation quasi-permanente aux fluctations du monde économique. En pratique, je ne vois pas ce qui sortirait de bénéfique et d'émancipateur pour les individus dans un tel système instable où planerait une incertitude constante sur la valeur des formations (et accesoirement des diplômes) et leur contenu.

Donner crédit au monde économique et aux entreprises en les laissant influencer le programme scolaire, c'est favoriser la privatisation du système scolaire, et je doute qu'à ce jeu les artisants, les patrons de PME/TPE ou les auto-entrepreneurs fassent le poids face à d'autres intérêts privés ou lobbys autrement plus puissants.

Bref, je ne veux ni du discours moralisateur de l'Etat, ni de la propagande insidieuse des intérets privés qui n'ont pas leur place dans l'Education. Et je pense que le pire de tout serait un mélange des deux.
Ca rejoint la problématique abordée au dessus.

NB : En ce qui concerne le salariat, étant un rapport de domination (et non une "collaboration" comme le laisse entendre le dialecte langue de bois" des RH), j'y suis philosophiquement opposé bien que le "subissant" au quotidien.

piotrr a écrit :Tout cela pour dire que la question de la préparation des individus à s'intégrer dans la société (et l'intégration passe beaucoup par le travail) est une chose, et la relation de domination qui résulte du salariat en est une autre. Il ne faut pas condamner la première au nom de la seconde.


Il n'est pas souhaitable que l'emploi (salarié ou non) conditionne l'intégration de l'individu dans la société.
Du moins, je milite pour que ce ne soit plus le cas (et il me semble qu'à certains égards le PP aussi) et que la société ne soit plus hiérarchisée en fonction de l'activité professionnelle.

Konwhald a écrit :L'integration economique et sociale en ferait partie. Un individu citoyen sans preparation au monde economique (qui est plutot sauvage), c'est cool il sait qu'il peut voter... Mais cela suffira-il ?


Préparer l'individu à s'intégrer au monde économique sous prétexte que celui ci est impitoyable, c'est déjà admettre que l'économie ne puisse pas fonctionner autrement (ce qui met à mal certains points du programme du PP).
Si s'intégrer au sein de la société c'est être en capacité de la discuter de façon critique, le système économique ne doit pas faire exception.
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Re: L'école soumise à l'économie ou les élucubrations de peillon

Messagepar piotrr » ven. 05 oct. 2012, 09:27

J/B a écrit :
Au risque de me répèter, je ne remets pas en cause la formation professionnelle, mais bien la tentation de Peillon (il a bien dit "(...) pour répondre rapidement aux besoins de l'économie et des entreprises").
Qu'est ce que "répondre rapidement aux besoins de l'économie", si ce n'est accepter que le système éducatif subissent les orientations ou les erreurs de ceux qui détiennent les capitaux. L'Ecole serait donc vouée à une adaptation quasi-permanente aux fluctations du monde économique. En pratique, je ne vois pas ce qui sortirait de bénéfique et d'émancipateur pour les individus dans un tel système instable où planerait une incertitude constante sur la valeur des formations (et accesoirement des diplômes) et leur contenu.


Hum. Tu as raison. Je suis allé un peu vite et je n'ai pas regardé le détail de sa déclaration. J'ai surtout réagi sur la question générale de l'orientation et de la formation professionnelle à partir de mon expérience douloureuse de prof en établissement difficile avec des tonnes de gamins que je voyais partir dans des culs-de-sac du fait d'un système qui, en gros, se contre-fiche de leur avenir professionnel. Bref, mea culpa. La déclaration du Ministre est en effet très maladroite au minimum. En tout cas, s'il veut faire avancer ce dossier, ce n'est pas comme ça qu'il faut le prendre, c'est sûr.
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Re: L'école soumise à l'économie ou les élucubrations de peillon

Messagepar Konwhald » sam. 06 oct. 2012, 13:41

J/B a écrit :
Konwhald a écrit :L'integration economique et sociale en ferait partie. Un individu citoyen sans preparation au monde economique (qui est plutot sauvage), c'est cool il sait qu'il peut voter... Mais cela suffira-il ?


Préparer l'individu à s'intégrer au monde économique sous prétexte que celui ci est impitoyable, c'est déjà admettre que l'économie ne puisse pas fonctionner autrement (ce qui met à mal certains points du programme du PP).
Si s'intégrer au sein de la société c'est être en capacité de la discuter de façon critique, le système économique ne doit pas faire exception.


Passage eclair, je participerai davantage au sujet ulterieurement, je souhaite juste reagir a cette remarque :
Je n'admet nullement que l'economie ne puisse fonctionner differement, je remarque juste qu'a l'heure actuelle, elle est plutot sauvage, et que ca se fera pas en un claquement de doigt.
Et donc que la reponse adaptée n'est sans doute pas de fonctionner en fonction d'une economie qui pourrait exister (et ainsi introduire un complet decalage), mais fonctionner en fonction d'une economie actuelle (donner les outils, pas formater, nuance) et chercher a changer cette economie actuelle.

piottr a écrit :Je ne suis pas d'accord avec l'idée qu'un système éducatif d'Etat en particulier, soit capable d'apprendre aux enfant l'autonomie intellectuelle et politique. Pour la bonne raison que l'Ecole est une institution, alors que l'autonomie passe très souvent par une remise en cause de l'Institution.


Faut-il pour autant abandonner tout espoir de donner l'autonomie intellectuelle et politique ? (autonomie critique serait plus approprié AMHA, mais bon, je suis pas prof je suis etudiant :p )
Je doute très fortement, quel que soit l'organisme qui enseigne, qu'elle ait tellement la volonté qu'on la remette en cause. Pourtant, comme tu dis (et je suis d'accord) l'autonomie passe par là.

L'Ecole peut tendre vers cette autonomie, en diversifiant, en faisant gouter a tous les points de vue, y compris ceux opposés. Aux eleves de construire a partir de ce qu'ils ont vus, et de chercher plus loin.
Actuellement, je dirais, c'est pas la panacée, mais c'est pas non plus du formatage pur et dur.
Et j'ai un très grand respect pour les profs que j'ai eus qui m'ont donnés l'envie de chercher, d'apprendre et de voir plus loin. L'education repose surtour sur eux.
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De toute façon, vous n'êtes tous que des libellules.
Voilà.

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Re: L'école soumise à l'économie ou les élucubrations de peillon

Messagepar piotrr » sam. 06 oct. 2012, 15:18

Konwhald a écrit :

Faut-il pour autant abandonner tout espoir de donner l'autonomie intellectuelle et politique ? (autonomie critique serait plus approprié AMHA, mais bon, je suis pas prof je suis etudiant :p )
Je doute très fortement, quel que soit l'organisme qui enseigne, qu'elle ait tellement la volonté qu'on la remette en cause. Pourtant, comme tu dis (et je suis d'accord) l'autonomie passe par là.

L'Ecole peut tendre vers cette autonomie, en diversifiant, en faisant gouter a tous les points de vue, y compris ceux opposés. Aux eleves de construire a partir de ce qu'ils ont vus, et de chercher plus loin.
Actuellement, je dirais, c'est pas la panacée, mais c'est pas non plus du formatage pur et dur.
Et j'ai un très grand respect pour les profs que j'ai eus qui m'ont donnés l'envie de chercher, d'apprendre et de voir plus loin. L'education repose surtour sur eux.


D'accord avec ça : il ne faut pas assigner à l'institution des objectifs irréalistes. L'école-qui-libère est une contradiction dans les termes parce que l'institution ne peut pas libérer. C'est une mystification, particulièrement en France, dont on peut trouver facilement les racines historiques : l'Ecole-de-la-République s'est façonnée et a construit son mythe libérateur dans son combat contre l'Ecole-des-curés dans un contexte historique où la République était sous la menace de la réaction monarchiste fortement ancrée dans les milieux catholiques. L'école-qui-émancipe peut aussi être analysée en terme de lutte des classes avec la volonté bourgeoise d'imposer ses valeurs aux classes populaires par cet intermédiaire. Du coup, l'Ecole publique s'est historiquement construite, en France, contre le milieu familial, par une disqualification systématique du rôle des parents (elle est obligée de faire machine arrière maintenant car on sait qu'aucune éducation n'arrive à rien qui ne passe pas par les parents à un moment ou un autre, c'est très facile à comprendre). L'Ecole de la République a donc construit son propre mythe libérateur "contre" : contre la religion, contre la culture familiale, contre les classes populaires, contre la culture d'origine d'ailleurs aussi dans le cas des enfants issus de l'immigration. Mais c'est pour mieux s'attacher des populations bien formatées qui soutiennent les objectifs politiques du moment : pour la République, pour l'Empire colonial, pour "la revanche" (contre les Allemands avant le 1ere guerre mondiale), pour la laïcité républicaine, pour la culture française (de souche), et j'en passe.

Est-ce que pour autant, il faut laisser l'institution aller à son penchant aliénant ? Non bien sûr. Mais plutôt que penser à l'Ecole qui libère qui se renverse en l'école qui remplace une domination par une autre, on devrait plutôt chercher à définir négativement une école qui n'aliène pas (trop). Il est très différent de se demander comment libérer des enfants que tu considères comme a priori aliénés et de se demander comment tu peux essayer de respecter leur autonomie et leur libre-arbitre dans l'acte éducatif qui est quand même par nature directif. Et, évidemment, c'est beaucoup plus compliqué.
Est-ce qu'il est pour autant impossible d'espérer faire gagner un enfant en autonomie, libre arbitre, esprit critique ? Non bien sûr. Mais à ma connaissance, cela ne passe jamais par du collectif et de l'institution, mais toujours par des rencontres individuelles. Comme beaucoup de gens, lorsque tu te retournes sur ton parcours et que tu cherches ce qui t'as donné envie de réfléchir, de chercher, ou de contester, à l'origine, ce sont des personnes que tu trouves, des profs en l'occurrence, et pas des institutions. Et j'ai exactement la même expérience. J'ai passé toute mon enfance dans une institution épouvantablement répressive, une école de curés justement. Mais j'y ai fait des rencontres extraordinaires avec des profs qui m'ont secoué, destabilisé, qui, par les questions qu'ils m'ont posé, les conversations que j'ai eues avec eux sur tous les sujets possibles, m'ont fait entré dans un cycle de réflexivité qui, je crois, ne s'est pas refermé depuis. Et je me souviens de chacun d'eux, comme si c'était hier. Dans ce cas, c'était des profs, mais ça peut très bien être des parents, des voisins, tout adulte qui, à l'occasion d'une rencontre, va déclencher une réflexion, une interrogation, quelque chose.

Donc, j'attends pour ma part de l'Ecole qu'elle fasse ce qu'elle peut faire en tant qu'institution : armer l'individu pour qu'il s'en sorte le mieux possible dans la société où il sera projeté arrivé à l'âge adulte, c'est-à-dire transmettre des techniques, des connaissances, des savoirs-faire. Et pour le reste, c'est une affaire individuelle.
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Re: L'école soumise à l'économie ou les élucubrations de peillon

Messagepar J/B » sam. 06 oct. 2012, 23:55

Du coup, l'Ecole publique s'est historiquement construite, en France, contre le milieu familial, par une disqualification systématique du rôle des parents (elle est obligée de faire machine arrière maintenant car on sait qu'aucune éducation n'arrive à rien qui ne passe pas par les parents à un moment ou un autre, c'est très facile à comprendre).


C'est à fortement nuancer il me semble.
L'institution a largement joué son rôle jusque dans les années 70 dans la promotion d'une certaine forme de paternalisme et d'un modèle familial patriarcal (notamment dans l'instruction des petites filles).
Il n'a jamais été question, durant le XIXeme siècle notamment, de remettre en question la famille comme élément de base de la société. Les cours de morale étaient loin de disqualifier les parents.
Le tryptique "travail, famille, patrie" bien que connoté "vichiste" correspond gloablement à l'esprit qu'à voulu insuffler Ferry antérieurement.
L'autorité de l'"instituteur" ne s'est pas développée contre celle du "père de famille" mais à côté, et d'ailleurs, elles ont été remises en cause au même moment.
Que le clash de 68 soit venu bouleverser l'institution est indéniable, mais c'est une parenthèse (on ne peut pas dire que l'Ecole sous Pompidou et Giscard ait été le théatre de la subversion et un lieu de disqualification de la famille)

Le rôle ou l'influence croissante des parents est aussi à prendre avec prudence. Déjà, l'institution est devenu le terrain de jeu, dans les années 80, des associations de parents d'élèves, avec un enjeu politique (la FCPE et la PEEP sont fortement "marquées" idéologiquement). Ce sont elles qui ont gagné de l'influence et elles sont aussi peu représentatives de ce que sont les parents, que les syndicats le sont des travailleurs.
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Messagepar piotrr » dim. 07 oct. 2012, 09:31

Je pense que tu confonds culture et autorité. Disqualifier le milieu familial ce n'est pas remettre en question l'autorité paternelle. C'est détruire les langues régionales, affaiblir les solidarités de proxiité, combattre les cultures locales, au nom de l'intégration dans la République "une et indivisible". Rien à voir avec le patriarcat, en effet. Quant à situer Ferry dans la continuité du tryptique Vychiste, c'est un rapprochement pour le moins audacieux dont je te laisse l'entière responsabilité ! ;-)
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Re: L'école soumise à l'économie ou les élucubrations de peillon

Messagepar J/B » dim. 07 oct. 2012, 12:44

piotrr a écrit :Je pense que tu confonds culture et autorité. Disqualifier le milieu familial ce n'est pas remettre en question l'autorité paternelle. C'est détruire les langues régionales, affaiblir les solidarités de proxiité, combattre les cultures locales, au nom de l'intégration dans la République "une et indivisible". Rien à voir avec le patriarcat, en effet. Quant à situer Ferry dans la continuité du tryptique Vychiste, c'est un rapprochement pour le moins audacieux dont je te laisse l'entière responsabilité ! ;-)


Hé Jules Ferry pas luc, hein.... j'ai parlé d'antériorité pas de continuité. Donc Jules, Ferry Famine, le bourreau de la Commune : "Je répète qu’il y a pour les races supérieures un droit, parce qu’il y a un devoir pour elles. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures. "
"Il faut faire passer avant toute chose l'honneur du drapeau."

Pour le reste, tes propos ne m'avaient pas semblés se rapporter à la culture mais à la cellule familiale (tu avais dis disqualifier le rôle des parents). Je comprends maintenant ce que tu avais voulu exprimer.
La fierté et la bêtise sont faites du même bois.

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Re: L'école soumise à l'économie ou les élucubrations de peillon

Messagepar EijiSnicket » mer. 28 nov. 2012, 11:00

Bonjour à tous !

L'éducation est un sujet fortement intéressant puisqu'il constitue la base des générations futures. Un des rôles du Parti Pirate serait de pousser l'utilisation des nouvelles technologies et d'ouvrir des portes aux élèves. Cela reste un point de vue personnel, mais l'utilisation de tablettes éléctroniques, qui restent des outils de consultation de documents doivent être minorés dans leur utilisation face à d'autres périphériques, notamment, le bon vieux PC qui reste un outil de création. L'évolution sociologique à laquelle nous assistions nous pousse à apporter aux élèves ce qu'ils n'ont pas, la capacité de synthèse, de réflexion et l'envie d'apprendre, de se cultiver. Les informations sont déjà accessibles sur la toile et par différents médias.

Le rôle primaire de l'éducation est, à mon sens, de donner des outils aux élèves, de leur donner confiance en eux et de leur faire découvrir ce qu'ils n'auraient pu découvrir hors d'un cadre scolaire.

Le rôle ou l'influence croissante des parents est aussi à prendre avec prudence. Déjà, l'institution est devenu le terrain de jeu, dans les années 80, des associations de parents d'élèves, avec un enjeu politique (la FCPE et la PEEP sont fortement "marquées" idéologiquement). Ce sont elles qui ont gagné de l'influence et elles sont aussi peu représentatives de ce que sont les parents, que les syndicats le sont des travailleurs.


Pour reprendre les propos de J/B, je pense que le rôle des parents est à prendre avec prudence. les associations de parents d'élèves se sont politisés et trop de parents d'élèves ne veulent que le succès de leur enfant, avec toutes les dérives que cela entraîne.

Quant au rôle de l'enseignement, je n'ai pas de solutions, mais je pose une question. Que faire quand les parents d'un élève qui ne réussit pas se plaignent de la qualité du cours ? Les conditions de travail des professeurs, et ce dans tous les niveaux mais plus particulièrement au collège, se sont dégradées. Est-ce un problème d'image ? Est-ce un problème de société ? Est-ce que le ministère de l'éducation peut vraiment y remédier ?

Merci de m'avoir lu
" Klarmachen ändern !"


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