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pourquoi la Grèce doit sortir de l'euro

diplomatie, Europe, défense
daniel
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Re: pourquoi la Grèce doit sortir de l'euro

Messagepar daniel » ven. 08 juin 2012, 09:04

Maelgar a écrit :
daniel a écrit :Oui, j'ai raison. Ils ont pris cette décision [119 mesures protectionnistes en 2012, note de Maelgar] 7-10 ans après la dévaluation.

daniel a écrit :2008 = 7-10 ans après la dévaluation.


2008 - 2012 = 4 ans.
10 - 7 = 3. hum, j'ai un souci de logique brute là...

Hier à 22h45 tu m'explique que les mesures protectionnistes ont commencé "7 à 10 ans" après la dévaluation, en me citant alors que je parle d'un rapport indiquant que l'Argentine a pris 119 mesures protectionnistes en 2012. Donc la dévaluation a eu lieu entre 2002 et 2005. Et ensuite tu me balance "2008 = 7-10 ans après la dévaluation" ce qui nous donne une dévaluation entre 2001 et 1998. Allo docteur Brown ? Marty ? On a un problème de continuum espace-temps !

La dévaluation a eu lieu le 11 février 2002 en Argentine et en 1998 en Russie. Ces mesures n'ont rien à voir avec le protectionnisme engagé à partir de 2008. En plus c'est une autre crise mondiale venant des États-Unis qui a commencé en 2008. Tu es hors sujet si tu parles de ce protectionnisme. Je n'en parle pas, j'explique juste que c'est hors sujet.

ouryromain
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Re: pourquoi la Grèce doit sortir de l'euro

Messagepar ouryromain » ven. 08 juin 2012, 09:46

daniel a écrit :
Maelgar a écrit :
daniel a écrit :Oui, j'ai raison. Ils ont pris cette décision [119 mesures protectionnistes en 2012, note de Maelgar] 7-10 ans après la dévaluation.

daniel a écrit :2008 = 7-10 ans après la dévaluation.


2008 - 2012 = 4 ans.
10 - 7 = 3. hum, j'ai un souci de logique brute là...

Hier à 22h45 tu m'explique que les mesures protectionnistes ont commencé "7 à 10 ans" après la dévaluation, en me citant alors que je parle d'un rapport indiquant que l'Argentine a pris 119 mesures protectionnistes en 2012. Donc la dévaluation a eu lieu entre 2002 et 2005. Et ensuite tu me balance "2008 = 7-10 ans après la dévaluation" ce qui nous donne une dévaluation entre 2001 et 1998. Allo docteur Brown ? Marty ? On a un problème de continuum espace-temps !

La dévaluation a eu lieu le 11 février 2002 en Argentine et en 1998 en Russie. Ces mesures n'ont rien à voir avec le protectionnisme engagé à partir de 2008. En plus c'est une autre crise mondiale venant des États-Unis qui a commencé en 2008. Tu es hors sujet si tu parles de ce protectionnisme. Je n'en parle pas, j'explique juste que c'est hors sujet.


Je suis parfaitement d'accord.

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Maelgar
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Re: pourquoi la Grèce doit sortir de l'euro

Messagepar Maelgar » ven. 08 juin 2012, 10:09

Que ce mouvement de protectionnisme ait commencé avant ou après la crise de 2008 n'a en fait que peu d'importance. Ce qui est important c'est que de 1) une dévaluation entraine mécaniquement un aggravation de la balance commerciale. A court terme, c'est une évidence, je l'ai déjà démontré, je ne reviens pas là dessus. De 2) le pouvoir argentin a ouvertement protégé des secteurs (même pas stratégiques) de son industrie dans le but de préserver sa balance commerciale. C'est populaire : la présidente sortante a été réélue dès le premier tour avec 53% des voix. La popularité du protectionnisme ne se dément pas non plus en Russie où Poutine a été réélu avec 105% des voix. Non, là je plaisante.

Ma question principale demeure donc ouverte, malgré tout les efforts de daniel pour noyer le poisson (et j'avoue avoir pris l'hameçon, la ligne et la canne) : la Grèce, si elle sort de l'Union Monétaire, pourra t'elle contrer la baisse de sa nouvelle monnaie (et donc la dégradation de sa balance commerciale) par des mesures similaires ? en a t'elle les moyens, tant au niveau de la production que de l'absence de détournements de fonds, corruption etc ? J'en doute fortement, mais je suis ouvert à toute source qui pourrait me prouver que j'ai tort. Parce que dans le cas contraire la Grèce devra retourner se financer sur les marchés, et on sait ce que ça donne !
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daniel
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Re: pourquoi la Grèce doit sortir de l'euro

Messagepar daniel » ven. 08 juin 2012, 10:19

Maelgar a écrit :Que ce mouvement de protectionnisme ait commencé avant ou après la crise de 2008 n'a en fait que peu d'importance. Ce qui est important c'est que de 1) une dévaluation entraine mécaniquement un aggravation de la balance commerciale. A court terme, c'est une évidence, je l'ai déjà démontré, je ne reviens pas là dessus.

C'est exactement le contraire qui se passe.

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Zali L. Falcam
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Re: pourquoi la Grèce doit sortir de l'euro

Messagepar Zali L. Falcam » ven. 08 juin 2012, 12:07

daniel a écrit :
Maelgar a écrit :Que ce mouvement de protectionnisme ait commencé avant ou après la crise de 2008 n'a en fait que peu d'importance. Ce qui est important c'est que de 1) une dévaluation entraine mécaniquement un aggravation de la balance commerciale. A court terme, c'est une évidence, je l'ai déjà démontré, je ne reviens pas là dessus.

C'est exactement le contraire qui se passe.


Par quel miracle, dans la mesure ou les marchandises importées sont plus chères ?
Je rappelle que la Grèce est un pays exportateur d'olives et de jeunes diplômés au chômage, pas de gaz et d'or pur. Donc même en vendant plein d'olives vraiment pas chères, la balance commerciale est quand même massacrée par les importations de matières premières. (merci de répondre, si possible, avec des arguments, et pas un lien de l'Institut Turgot ou je ne sais pas quoi).
De retour de vacances, donc pleinement joignable, avec un million de dossiers en retard sur le bureau.
Je suis votre aimable et dévoué modérateur chéri, à votre disposition par MP pour toute question.

Si vous êtes gentil, n'hésitez pas à me faire coucou sur mon blog.

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Re: pourquoi la Grèce doit sortir de l'euro

Messagepar daniel » ven. 08 juin 2012, 14:02

Zali L. Falcam a écrit :
daniel a écrit :
Maelgar a écrit :Que ce mouvement de protectionnisme ait commencé avant ou après la crise de 2008 n'a en fait que peu d'importance. Ce qui est important c'est que de 1) une dévaluation entraine mécaniquement un aggravation de la balance commerciale. A court terme, c'est une évidence, je l'ai déjà démontré, je ne reviens pas là dessus.

C'est exactement le contraire qui se passe.


Par quel miracle, dans la mesure ou les marchandises importées sont plus chères ?

Mes écrits sont basés sur les observations. On observe que le pays qui a dévalué sa monnaie améliore sa balance commerciale. C'est pourquoi les États-Unis demandent à la Chine qu'elle réévalue le yuan par rapport au dollar. Si les Américains partageaient ton opinion ils auraient demandé que la Chine dévalue sa monnaie. :mrgreen:

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Zali L. Falcam
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Re: pourquoi la Grèce doit sortir de l'euro

Messagepar Zali L. Falcam » ven. 08 juin 2012, 14:33

Ton argument, si je le résume un chouilla, c'est "ma soeur avait la grippe, le vaccin à marché, mon frère à une gastro, il faut le faire vacciner contre la grippe, ça a marché pour ma soeur quand elle avait la grippe".

Tes "observations" ne répondent pas à ma question : comment tu équilibres ta balance commerciale avec des importations de MP plus coûteuses et pas ou peu d'exportations (en 2008 il y avait un différentiel de 60 MILLIARDS D'EUROS entre les importations et exportations en Grèce. En changeant la monnaie, tu creuses automatiquement le différentiel).
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Re: pourquoi la Grèce doit sortir de l'euro

Messagepar daniel » ven. 08 juin 2012, 14:38

Zali L. Falcam a écrit :Ton argument, si je le résume un chouilla, c'est "ma soeur avait la grippe, le vaccin à marché, mon frère à une gastro, il faut le faire vacciner contre la grippe, ça a marché pour ma soeur quand elle avait la grippe".

Mon raisonnement est le suivant : j'ai observé qu'un remède marchait toujours, je le conseille donc de nouveau si je n'ai aucune raison particulière de penser qu'il ne marchera pas cette fois.

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Zali L. Falcam
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Re: pourquoi la Grèce doit sortir de l'euro

Messagepar Zali L. Falcam » ven. 08 juin 2012, 17:02

Je t'ai donné une raison de penser qu'il ne marchera pas. Le pays à un déficit commercial immense, est ultra dépendant de l'extrerieur pour les matières premières, et la dévaluation fait monter le prix des importations.

POUR FAIRE AVANCER ECONOMIE PETIT PAYS SANS RESSOURCE BESOIN ESSENCE, DEVALUATION ESSENCE PLUS CHER DONC ECONOMIE AVANCER MOINS VITE.
Je remarque que jusque là, le caps lock n'avait pas encore été utilisé, c'est peut-être ce qu'il faut pour que tu sortes du loop "j'ai raison parce que j'ai raison donc je vous écoute pas" ? :D
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Si vous êtes gentil, n'hésitez pas à me faire coucou sur mon blog.

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Re: pourquoi la Grèce doit sortir de l'euro

Messagepar daniel » ven. 08 juin 2012, 18:02

Zali L. Falcam a écrit :Je t'ai donné une raison de penser qu'il ne marchera pas. Le pays à un déficit commercial immense, est ultra dépendant de l'extrerieur pour les matières premières, et la dévaluation fait monter le prix des importations.

POUR FAIRE AVANCER ECONOMIE PETIT PAYS SANS RESSOURCE BESOIN ESSENCE, DEVALUATION ESSENCE PLUS CHER DONC ECONOMIE AVANCER MOINS VITE.
Je remarque que jusque là, le caps lock n'avait pas encore été utilisé, c'est peut-être ce qu'il faut pour que tu sortes du loop "j'ai raison parce que j'ai raison donc je vous écoute pas" ? :D

Toutes les dévaluations que je connais ont toujours conduit à des résultats contraires à tes prévisions. Un raisonnement n'est valable que si ses prévisions correspondent à la réalité. Montre-moi un cas concret où ce que tu prétends est arrivé effectivement.

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Maelgar
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Re: pourquoi la Grèce doit sortir de l'euro

Messagepar Maelgar » dim. 10 juin 2012, 20:58

daniel a écrit :Toutes les dévaluations que je connais ont toujours conduit à des résultats contraires à tes prévisions. Un raisonnement n'est valable que si ses prévisions correspondent à la réalité. Montre-moi un cas concret où ce que tu prétends est arrivé effectivement.


OK ! Prenons l'histoire des dévaluations en France, certaines réussies et d'autres pas : tout dépend du contexte international. Extraits choisis :

1936-1940 : dévaluations en cascade, le franc à la dérive

La dévaluation de 1936 présente trois différences marquantes avec celle de 1928. Elle fait suite à des événements monétaires internationaux – dévaluation de la livre en 1931, puis du dollar en 1933 – plutôt qu’à des déséquilibres internes. [...]
Enfin, la troisième raison majeure de l’échec réside dans le contexte inflationniste où intervient la dévaluation. Même une dévaluation plus énergique n’aurait procuré qu’un court répit face à la hausse des prix et des salaires en plein élan depuis l’été 1936. Avant même le creusement du déficit commercial, la reprise des sorties de capitaux signale l’échec de la dévaluation : le maintien de la nouvelle parité (ou plus exactement le maintien du taux de change dans l’intervalle fixé par la loi monétaire) a été presque aussitôt jugé peu crédible. Et à partir de là, la dépréciation s’accentue d’elle-même jusqu’à la fin de 1938, selon des mécanismes semblables à la crise du franc des années 1920. [...]
Si cette sombre période peut être créditée d’un rôle positif, c’est à titre d’« anti-modèle » – de repoussoir –, à travers les réflexions qu’elle inspire à de futurs responsables de l’après-guerre, comme Pierre Mendès France ou Jacques Rueff.


Je te présente aussi le résumé d'une étude intitulée "Effet de la dévaluation sur la balance commerciale du Burkina Faso" : Les résultats obtenus confirment les hypothèses émises au départ, en particulier que la condition de Marshall-Lerner-Robinson n'était pas remplie en 1994 pour le Burkina Faso et au-delà que les demandes d'importation et d'exportation demeurent insensibles aux variations des prix relatifs même à la date plus ressente (sic) de 2003. [...] Cette étude montre aussi (grâce à une vérification de la condition de Marshall-Lerner- Robinson en 2003) qu'en cas d'une nouvelle dévaluation, le déficit de la balance commerciale pourrait s'aggraver compte tenu de la rigidité des demandes d'importation et d'exportation face à une modification des prix relatifs.

Sur la condition de Marshall-Lerner-Robinson : Dans un premier temps, une dévaluation ou une dépréciation du taux de change engendre dans l'immédiat un effet-prix négatif l'emporte sur l'effet volume positif ce qui se traduit par un accroissement du coût des importations et donc une dégradation de la balance commerciale. Ce phénomène s'explique par l'absence d'ajustement immédiat des demandes de biens (étrangers) entre les économies concernées.

Ca te va, ou je dois m'amuser à faire "la somme des élasticités des importations et exportations par rapport au taux de change" (cf dernier lien) pour vérifier que, en cas de dévaluation/dépréciation de sa monnaie, la Grèce va se trouver dans une merde noire ?
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Re: pourquoi la Grèce doit sortir de l'euro

Messagepar daniel » dim. 10 juin 2012, 21:22

Maelgar a écrit :
daniel a écrit :Toutes les dévaluations que je connais ont toujours conduit à des résultats contraires à tes prévisions. Un raisonnement n'est valable que si ses prévisions correspondent à la réalité. Montre-moi un cas concret où ce que tu prétends est arrivé effectivement.


OK ! Prenons l'histoire des dévaluations en France, certaines réussies et d'autres pas : tout dépend du contexte international. Extraits choisis :

1936-1940 : dévaluations en cascade, le franc à la dérive

La dévaluation de 1936 présente trois différences marquantes avec celle de 1928. Elle fait suite à des événements monétaires internationaux – dévaluation de la livre en 1931, puis du dollar en 1933 – plutôt qu’à des déséquilibres internes. [...]
Enfin, la troisième raison majeure de l’échec réside dans le contexte inflationniste où intervient la dévaluation. Même une dévaluation plus énergique n’aurait procuré qu’un court répit face à la hausse des prix et des salaires en plein élan depuis l’été 1936.

Si la dévaluation est moins importante que la hausse des prix et des salaires ces effets positifs seront limités. La dévaluation n'a pas pu corriger des effets négatifs de la politique économique de la gauche en 1936 en France.

Maelgar a écrit :Avant même le creusement du déficit commercial, la reprise des sorties de capitaux signale l’échec de la dévaluation : le maintien de la nouvelle parité (ou plus exactement le maintien du taux de change dans l’intervalle fixé par la loi monétaire) a été presque aussitôt jugé peu crédible. Et à partir de là, la dépréciation s’accentue d’elle-même jusqu’à la fin de 1938, selon des mécanismes semblables à la crise du franc des années 1920. [...]
Si cette sombre période peut être créditée d’un rôle positif, c’est à titre d’« anti-modèle » – de repoussoir –, à travers les réflexions qu’elle inspire à de futurs responsables de l’après-guerre, comme Pierre Mendès France ou Jacques Rueff.

Je te présente aussi le résumé d'une étude intitulée "Effet de la dévaluation sur la balance commerciale du Burkina Faso" : Les résultats obtenus confirment les hypothèses émises au départ, en particulier que la condition de Marshall-Lerner-Robinson n'était pas remplie en 1994 pour le Burkina Faso et au-delà que les demandes d'importation et d'exportation demeurent insensibles aux variations des prix relatifs même à la date plus ressente (sic) de 2003. [...] Cette étude montre aussi (grâce à une vérification de la condition de Marshall-Lerner- Robinson en 2003) qu'en cas d'une nouvelle dévaluation, le déficit de la balance commerciale pourrait s'aggraver compte tenu de la rigidité des demandes d'importation et d'exportation face à une modification des prix relatifs.

Sur la condition de Marshall-Lerner-Robinson : Dans un premier temps, une dévaluation ou une dépréciation du taux de change engendre dans l'immédiat un effet-prix négatif l'emporte sur l'effet volume positif ce qui se traduit par un accroissement du coût des importations et donc une dégradation de la balance commerciale. Ce phénomène s'explique par l'absence d'ajustement immédiat des demandes de biens (étrangers) entre les économies concernées.

Si les demandes d'importation et d'exportation demeurent insensibles aux variations des prix intérieurs il n'y aucune raison que les prix extérieurs changent. Dans ce cas-là la balance commerciale devrait rester stable, les vendeurs du pays ne vont pas baisser leurs prix extérieurs si cette baisse ne leur permet pas d'augmenter le volume des ventes.

Le problème de Burkina Faso est dans le fait qu'ils n'ont pas pu dévaluer aussi leurs dettes qui n'étaient pas libellées en monnaie locale. Si la Grèce dévalue sa monnaie mais elle garde ses dettes en euro cette dévaluation n'aura pas beaucoup d'effets positifs. Pour qu'une dévaluation marche bien il faut qu'elle conduise à une spoliation des épargnants et des créanciers sinon ces effets seront insuffisants.

En plus Burkina Faso fait partie de la zone monétaire CFA qui souffre des problèmes similaires à ceux de la zone euro. La dévaluation du CFA ne résout pas forcément les problèmes d'un pays de cette zone. Le cas de Burkina Faso n'est pas pertinent car il faut regarder l'effet d'une dévaluation au niveau de l'ensemble de la zone monétaire et pas seulement au niveau d'une partie de cette zone. La dévaluation de l'euro ne résoudra pas les problèmes de la Grèce non plus ...:mrgreen:

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Re: pourquoi la Grèce doit sortir de l'euro

Messagepar Maelgar » lun. 11 juin 2012, 15:32

Le fait est qu'à présent tu connais des cas de dévaluations conformes aux prédictions que nous faisons. Maintenant, ça serait bien que tu reconnaisse deux points :

1) la Grèce est largement dépendante d'importations en matière première, dont les prix relatifs vont atteindre des sommets si elle quitte la zone euro, avec ou sans dévaluation. Comme la nouvelle monnaie sera peu digne de confiance (vu la situation actuelle de la Grèce, un pays qui a menti à ses partenaires à propos de son budget national, je rappelle) son cours se dépreciera mécaniquement tout seul, comme un grand. Si en plus tu rajoute une dévaluation nationale, il est évident qu'un armateur grec qui veut acheter du pétrole plus ou moins bien raffiné pour le mettre dans ses bateaux va voir le cout de ses exports grimper, même si le prix international du bien exporté aura baissé. Ce qui nous amène au point 2.

2) la structure de l'économie grecque (et surtout de ses exportations) ne lui permettra pas, en cas de dépréciation de sa monnaie, de remonter la "courbe en J" assez vite pour éviter que le pays ne sombre dans le chaos ou la guerre civile dans les supermarchés. De fait, ce type de solution peut marcher à (très) long terme, mais dans ce cas là il faut aussi envisager un ou plusieurs changements de régime successifs. edit : et un programme d'aide alimentaire du CICR.

Si tu n'es pas d'accord avec ce raisonnement, je te demanderai d'expliquer pourquoi autrement que par un lapidaire "On observe que le pays qui a dévalué sa monnaie améliore sa balance commerciale". Car ce que tu dis est vrai mais seulement à long terme, et je te parle des problèmes prévisibles à court (et éventuellement moyen) terme.
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Re: pourquoi la Grèce doit sortir de l'euro

Messagepar daniel » lun. 11 juin 2012, 19:04

Maelgar a écrit :Le fait est qu'à présent tu connais des cas de dévaluations conformes aux prédictions que nous faisons.

Burkina Faso n'a pas dévalué car elle a une monnaie unique avec les autres pays. Et les problèmes de la France en 1936 n'ont pas été causés par la dévaluation. Je ne vois donc toujours aucun cas de dévaluation conforme à tes prédictions.

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Re: pourquoi la Grèce doit sortir de l'euro

Messagepar Maelgar » lun. 11 juin 2012, 21:43

Test micro, 1-2-1-2. Allo daniel ? J'aimerais beauccoup te dire que :
Les conditions de Marshall-Lerner sont tributaires du fait que la balance commerciale est supposée en équilibre initialement c'est-à-dire avant tout ajustement du taux de change. Cela est rarement le cas dans la quasi-totalité des pays du monde. [...]
La courbe en J : il est à noter que lorsque les conditions de Marshall-Lerner sont vérifiées, le retour à l'équilibre de la balance commerciale n'est pas toujours immédiat. Il existe un décalage entre le moment où une dévaluation est effectuée et celui où la balance commerciale s'améliore. En effet, une dévaluation est bénéfique pour la prime d'exportation positive (renchérissement de la monnaie nationale en monnaie étrangère) qu'elle engendre, les gains des parts de marchés attendus et pour les importations qu'elle est supposée amoindrir. Or, certains de ces effets, à cause de certaines rigidités, peuvent mettre un certain temps avant de se modifier dans le sens attendu.
Cela peut par exemple s'expliquer par le fait que les gains de parts de marchés peuvent ne pas être immédiats à cause des habitudes d'achat chez les importateurs qui ont leurs fournisseurs traditionnels, des problèmes de normes chez les pays dévaluateurs qui, n'ayant pas toujours des produits de qualité prisée peuvent engager des réformes y relatives pouvant prendre un certain temps. Parallèlement, les importations en valeur peuvent connaître une augmentation immédiate due à la baisse de la valeur de la monnaie nationale.
Par conséquent, dans un premier temps, une dévaluation peut se caractériser par une relative constance ou une baisse des exportations, celle-ci étant combinée par un accroissement des importations en valeur. La mise en commun de ces deux phénomènes aboutit à une dégradation de la balance commerciale au lendemain d'une dévaluation. Si les conditions de Marshall-Lerner sont vérifiées, cette dégradation est remplacée par une amélioration après que les mécanismes liés au solde commercial aient eu le temps de s'ajuster au changement de parité. La balance commerciale décrit ainsi une courbe qui décroît dans un premier temps avant de s'accroître : d'où le nom de la courbe en J.
Source.

Voilà pour la théorie. Pour la pratique, en France et pour les dévaluations de 1981 et 1982 :
la dévaluation d'une monnaie exerce des effets contradictoires sur l'équilibre extérieur : les gains de compétitivité accentuent le développement des exportations et freinent celui des importations, ce qui contribue au rétablissement de l'équilibre extérieur, tandis que le renchérissement des importations (effet pervers) le dégrade. Cet effet pervers est limité dans le cas d'une dévaluation du Franc par rapport aux monnaies européennes, si bien qu'un excédent apparait au delà d'une année (4 milliards de francs en 1983 pour la dévaluation de 1981 et 1 milliard pour celle de 1982). La croissance économique est en outre stimulée par le développement des exportations et le ralentissement des importations. La dévaluation du Franc par rapport au dollar exerce en revanche principalement un effet pervers : le coût des importations de matières premières (énergie, minerais, etc.) augmente, ce qui détériore le solde extérieur, accélère l'inflation, diminue le revenu réel et la consommation des ménages sans que cette influence dépressive soit compensé par le développement des importations. L'effet total des dévaluations est donc défavorable à court terme sur l'équilibre extérieur : il faut en effet attendre le milieu de l'année 1983 pour que les gains de compétitivité résultat de la dévaluation d'octobre 1981 compensent l'effet pervers global. Et surtout, la succession de dévaluation à échéances rapprochées tend à rejeter continuellement dans le temps l'apparition des effets favorables En outre, les dévaluations relancent assez fortement l'inflation, du fait du renchérissement des matières première et du surcroît d'activité résultant des gains de compétitivité. Cette hausse des pris tend à annuler à long terme les gains de compétitivité, aussi est il important de mettre en place une politique d'accompagnement destiné à réduire l'inflation induite.


Page 70 de cet ouvrage numérisé. Comme je n'ai pas pu faire de c/c j'ai tout copié à la main : les passages déjà en italique dans le texte original sont donc soulignés ici. Je me permet de mettre en rouge les points qui tendent à valider mon raisonnement.

Maintenant, compte tenu du fait que : la balance commerciale de la Grèce est déjà en déséquilibre ET déficitaire. Que le contexte international est tendu, ce qui favorise pas l'export. Que le contexte national est explosif et la capacité de demande interne (en Grèce, forcément) très faible. Que la demande en énergie fossile, elle, apparait en partie incompressible à moins de vouloir tuer l'économie (portuaire principalement). Et que tu clames partout que l'inflation, ca sera bien fait dans la gueule des créanciers et tant pis pour les épargnants (et les ménages donc). Tu m'expliques par quel tour de passe-passe magique une Grèce hors-euro, avec une monnaie qui va se déprécier toute seule, devrait en sus dévaluer ?
Parce que le but premier d'une dévaluation, c'est quand même d'éviter l'explosion d'une bulle monétaire quand un gouvernement s'aperçoit que sa monnaie s'apprécie trop par rapport à d'autres (et dans ce seul cas là, oui en effet, c'est bien fait pour leur gueule aux spéculateurs).

Question bonus : tu "ne vois donc toujours aucun cas de dévaluation" conforme à mes prédictions ? (et à n'importe quelle analyse économique, soit-dit en passant. Je sais que je suis pas original, mais c'est pas mon but je me contente de citer les auteurs. Qui semblent tous d'accord)
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