Gautier a écrit :Quand je parle de contrôle démocratique des banques centrales, ce n'est pas quelque chose qui a déjà été fait donc on ne peut pas prétendre que cela mènera à telle ou telle chose. Un directeur désigné par l’État cela n'a rien à voir avec un contrôle démocratique pour moi. Quand je parle de ce type de contrôle je pense à une direction élue au suffrage universel, sur un programme et en ayant expliqué à l'avance quelles seraient ses grandes postures, du genre " surtout pas d'inflation " ou " faites péter la planche à billets ".
Qu'on ne me rétorque pas que les gens ne sont pas capables de savoir ce qui est bon pour eux, parce que les règles qu'on applique ne le sont pas plus de toutes manières en l'état actuel des choses.
Tiens, c'est con à dire mais je n'avais pas pensé à cet aspect donc je sèche sur ce coup-là. Faudrait que je cogite une peu.
Si on part du postulat de base que les grandes entreprises sont trop puissantes pour être soumises à de nouvelles règles qu'elles ne désirent pas, alors autant signer tout de suite pour un monde Cyberpunk... il faudra bien clasher un peu un jour si on veut changer les choses. Et à mon avis on doit les changer. Et je m'en fait pas trop pour ce genre d'entreprises, si les banquiers Lombards et les usuriers Juifs ont réussis à survivre à Saint-Louis et Philippe le Bel, je doute que nos mégacorporations en gestation soient détruites par une simple législation

Pour moi cela fait même partie de l'essence du Parti Pirate : normalement une entreprise doit s'adapter à un milieu social et légal pour faire des affaires. Pas être tellement puissante qu'elle puisse définir ledit milieu... comme nous le voyons avec les systèmes de droits aujourd'hui. Il s'agit juste de remettre les pendules à l'heure et de laisser aux gens le pouvoir de définir le monde dans lequel ils veulent vivre.
Que l'on se comprenne bien, je suis d'accord avec ça et je n'ai jamais porté les paradis fiscaux dans mon cœur. J'ai voulu souligner la difficulté de la réalisation de cette proposition. Elle est vraiment herculéenne, ça n'a jamais été fait, il faut bien s'en rendre compte. En fait, j'ai vraiment beaucoup de mal à imaginer un système capitaliste sans paradis fiscaux, c'est un peu comme essayer d'imaginer des poissons vivant hors de l'eau. Il y a consubstantialité comme dirait l'autre.
Pour l'usage de la législation antiterroriste sur les paradis fiscaux, je ne parle pas de créer un nouveau statut mais bien d'utiliser l'arsenal existant à l'heure actuelle, permettant le gel de fonds et autres joyeusetés. Vous avez placé vos ressources à un endroit opaque sur lequel nous n'avons pas le moindre contrôle, dans un pays-pavillon de complaisance ? Ok on soupçonne ce fric d'être lié au crime organisé et au terrorisme international. On vous les bloque le temps de mener une enquête approfondie dessus. On en a pour 5 ou 6 ans. Sinon, vous pouvez aussi rapatrier vos actifs là où on peut les avoir à l’œil...
Tu ne peux pas bloquer un compte à l'étranger à moins d'envahir ou de coloniser le coin. Si veux bloquer les comptes locaux, le contribuable en question ira suivre son fric en déménageant ailleurs (comme l'a fait le patron d'Ikea ou un chanteur un peu jauni). Et si tu veux bloquer les flux de transactions, ça ne sera bientôt plus possible en raison de systèmes comme
Bitcoin. En gros, tu peux un peu jouer sur les rouages mais ça restera marginal.
Pour la taxe sur les transactions, il faudrait bien évidemment l'appliquer à toute activité sur le sol européen ET sur une entreprise européenne... pas uniquement par elle.
Il y a un paquet de pays qui seront radicalement contre parce qu'ils tirent avantage du système actuel (au hasard le R-U mais pas que) donc là on touche à une des limites de l'UE. Si tu arrives à mettre en place cette taxe tu handicapes légèrement tes places financières par rapport aux autres mais si ta taille et ton importance sont suffisamment importantes, ce handicap pourra être géré.
Enfin, pour l'aspect " toute entreprise et tout bien immobilier sur notre sol doit appartenir à une entreprise détenue au moins à 51% chez nous " je ne crois pas que cela décourage à ce point l'investissement, le marché européen représente un demi milliard de clients, plus de 20% de l'activité économique de la planète... personne ne s'en détournerait. Et j'aurai tendance à dire que tout investissement n'est pas bon à prendre. A quoi bon accueillir des investissements si l'intégralité des bénéfices générés partent ailleurs, par exemple ? Si on se retrouve locataire de nos propres toits ?
Parce que ça crée du boulot dans le coin, ça favorise un tissu économique autour avec des fournisseurs, des sous-traitants, voire à terme des concurrents etc. C'est un peu la carte que l'Irlande a joué en adoptant des conditions fiscales favorables aux boîtes pour les attirer car il y a bien une concurrence là-dessus. Et si tu parles de la taille du marché, ça ne posera aucun problème aux mecs de produire ailleurs de les exporter vers chez toi, ce qui se fait d'ailleurs de plus en plus comme en témoigne le déficit de la balance commerciale française qui ne cesse de se creuser. Comme ça il ne seront pas soumis au seuil de 51% ou le seront là où la main d’œuvre est bien moins cher.
Les grosses boîtes ont la possibilité de mettre en concurrence les législations entre elles avec tous les effets que ça comporte.
ouryromain a écrit :La plus grave erreurs est d'avoir fait entrer la Grèce dans l'Union Européenne. Excusez moi mais nous savions très bien que ce pays avec un système économique fragile. Nous saviosn très bien que le pays avait des recettes qui ne couvraient pas les dépenses. Nous savions donc que la situation n'allaient pas s'améliorer mais bien s'empirer.
Mais que dalle nom d'une pipe ! Quand tout allait bien en 2004, 2005, quand la Grèce avait gagné l'eurovision et la coupe de football, ouvert à la circulation un pont assez balaise côté Péloponnèse, tout le monde chantait les louanges de la Grèce et expliquait que vue la croissance tout ne pouvait aller que pour le mieux. Nouveau miracle grec qu'ils disaient. Et maintenant, les mêmes commentateurs sont en train de nous bassiner sur les problèmes de collecte d'impôts et tout le reste.
Le problème n'est pas un problème grec, c'est avant tout une crise de gouvernance européenne doublée d'une et exacerbée par une crise économique majeure.
Nous avons voulus l'ignorer et aujourd'hui nous en payons les conséquences. Alors vous allez me dire, oui mais ils font partis de l'UE et donc ils nous faut les aider. Voyez vous, depuis l'apparition de la crise de la dette, la Grèce entraine avec elle l'espagne, l'italie et le portugal. Bientot se sera nous. Alors arrêtons de les aider, arrêtons de leur donner de l'argent que nous n'avons et encourageons les à quitter la zone euro.
Ce n'est pas la Grèce qui entraîne les autres, elle n'est que la victime la plus affaiblie des problèmes que j'ai essayé de décrire plus haut. Sortir la Grèce ne résoudra pas grand chose pour l'Europe, ça pourrait même être le contraire (les marchés parieront sur la sortie des autres ensuite). Sans parler de la mort de l'idéal européen tout court parce que si tu une telle union n'arrive pas à aider un de ses membres de taille moyenne et si toute la solution qu'elle réussit à trouver est de dire que si le patient est mort suite à la saignée c'est de la faute au patient, voilà quoi.