Test micro, 1-2-1-2. Allo daniel ? J'aimerais beauccoup te dire que :
Les conditions de Marshall-Lerner sont tributaires du fait que la balance commerciale est supposée en équilibre initialement c'est-à-dire avant tout ajustement du taux de change. Cela est rarement le cas dans la quasi-totalité des pays du monde. [...]
La courbe en J : il est à noter que lorsque les conditions de Marshall-Lerner sont vérifiées, le retour à l'équilibre de la balance commerciale n'est pas toujours immédiat. Il existe un décalage entre le moment où une dévaluation est effectuée et celui où la balance commerciale s'améliore. En effet, une dévaluation est bénéfique pour la prime d'exportation positive (renchérissement de la monnaie nationale en monnaie étrangère) qu'elle engendre, les gains des parts de marchés attendus et pour les importations qu'elle est supposée amoindrir. Or, certains de ces effets, à cause de certaines rigidités, peuvent mettre un certain temps avant de se modifier dans le sens attendu.
Cela peut par exemple s'expliquer par le fait que les gains de parts de marchés peuvent ne pas être immédiats à cause des habitudes d'achat chez les importateurs qui ont leurs fournisseurs traditionnels, des problèmes de normes chez les pays dévaluateurs qui, n'ayant pas toujours des produits de qualité prisée peuvent engager des réformes y relatives pouvant prendre un certain temps. Parallèlement, les importations en valeur peuvent connaître une augmentation immédiate due à la baisse de la valeur de la monnaie nationale.
Par conséquent, dans un premier temps, une dévaluation peut se caractériser par une relative constance ou une baisse des exportations, celle-ci étant combinée par un accroissement des importations en valeur. La mise en commun de ces deux phénomènes aboutit à une dégradation de la balance commerciale au lendemain d'une dévaluation. Si les conditions de Marshall-Lerner sont vérifiées, cette dégradation est remplacée par une amélioration après que les mécanismes liés au solde commercial aient eu le temps de s'ajuster au changement de parité. La balance commerciale décrit ainsi une courbe qui décroît dans un premier temps avant de s'accroître : d'où le nom de la courbe en J.
Source.
Voilà pour la théorie. Pour la pratique, en France et pour les dévaluations de 1981 et 1982 :
la dévaluation d'une monnaie exerce des effets contradictoires sur l'équilibre extérieur : les gains de compétitivité accentuent le développement des exportations et freinent celui des importations, ce qui contribue au rétablissement de l'équilibre extérieur, tandis que le renchérissement des importations (effet pervers) le dégrade. Cet effet pervers est limité dans le cas d'une dévaluation du Franc par rapport aux monnaies européennes, si bien qu'un excédent apparait au delà d'une année (4 milliards de francs en 1983 pour la dévaluation de 1981 et 1 milliard pour celle de 1982). La croissance économique est en outre stimulée par le développement des exportations et le ralentissement des importations. La dévaluation du Franc par rapport au dollar exerce en revanche principalement un effet pervers : le coût des importations de matières premières (énergie, minerais, etc.) augmente, ce qui détériore le solde extérieur, accélère l'inflation, diminue le revenu réel et la consommation des ménages sans que cette influence dépressive soit compensé par le développement des importations. L'effet total des dévaluations est donc défavorable à court terme sur l'équilibre extérieur : il faut en effet attendre le milieu de l'année 1983 pour que les gains de compétitivité résultat de la dévaluation d'octobre 1981 compensent l'effet pervers global. Et surtout, la succession de dévaluation à échéances rapprochées tend à rejeter continuellement dans le temps l'apparition des effets favorables En outre, les dévaluations relancent assez fortement l'inflation, du fait du renchérissement des matières première et du surcroît d'activité résultant des gains de compétitivité. Cette hausse des pris tend à annuler à long terme les gains de compétitivité, aussi est il important de mettre en place une politique d'accompagnement destiné à réduire l'inflation induite.
Page 70 de
cet ouvrage numérisé. Comme je n'ai pas pu faire de c/c j'ai tout copié à la main : les passages déjà en italique dans le texte original sont donc soulignés ici. Je me permet de mettre en rouge les points qui tendent à valider mon raisonnement.
Maintenant, compte tenu du fait que : la balance commerciale de la Grèce est
déjà en déséquilibre ET déficitaire. Que le contexte international est tendu, ce qui favorise pas l'export. Que le contexte national est explosif et la capacité de demande interne (en Grèce, forcément) très faible. Que la demande en énergie fossile, elle, apparait en partie incompressible à moins de vouloir tuer l'économie (portuaire principalement). Et que tu clames partout que l'inflation, ca sera bien fait dans la gueule des créanciers et tant pis pour les épargnants (et les ménages donc). Tu m'expliques par quel tour de passe-passe magique une Grèce hors-euro, avec une monnaie qui va se déprécier toute seule, devrait en sus dévaluer ?
Parce que le but premier d'une dévaluation, c'est quand même d'éviter l'explosion d'une bulle monétaire quand un gouvernement s'aperçoit que sa monnaie s'apprécie trop par rapport à d'autres (et dans ce
seul cas là, oui en effet, c'est bien fait pour leur gueule aux spéculateurs).
Question bonus : tu "ne vois donc toujours aucun cas de dévaluation" conforme à mes prédictions ? (et à n'importe quelle analyse économique, soit-dit en passant. Je sais que je suis pas original, mais c'est pas mon but je me contente de citer les auteurs. Qui semblent tous d'accord)