Préscriptum : Tout d'abord, j'aimerais remettre en question la dénomination "droit au suicide digne", pour moi il s'agit d'une prise de position très marquée que d'utiliser ce terme, on adouci la réalité pour la rendre acceptable, on est en plein dans le contrôle par le langage (Orwell toussa ...).
Euthanasie, me semble bien plus neutre, la racine grec évitant les présupposés inconscients, d'ailleurs "bonne mort", c'est plutôt adapté, même pour ses fervents défenseurs non ?
Je remonte le sujet un petit coup. Un article de libération (
http://www.liberation.fr/societe/010123 ... de-la-mort) m'a un peu interpellé, pas pour son contenu plutôt racoleur, mais plutôt car il m'a rappelé un fait simple : on change d'avis, facilement.
Je pense qu'il y a deux deux cas de figures et de nombreux types d'euthanasie :
1/ La personne est en état de décider.
2/Elle ne l'est pas
La première question qui est loin d'être anodine : comment détermine on que quelqu'un est en état de décider ?
(question A) Il parait évident qu'elle doit être consciente, mais que dire si elle a Alzheimer, voire une simple sénilité, voir quelqu'un qui souffre suffisamment pour altérer le jugement ?
Dans le cas où la personne n'est pas en état de décider (à fortiori inconsciente), deux questions : "accepte on l'euthanasie avec volontés anticipés de la personne ?
(question B)" et "l'accepte on avec le seul avis de la famille ?"
(question C)Dans le cas où la personne peut décider, va on la tuer sur demande ?
(question D) (j'utilise tuer car quoi qu'on en dise, celui ou celle qui "l'aide au suicide" la tue, c'est un fait).
On peut enfin ajouter l'aide a un suicide d'une personne en général, aide on la personne à se suicider
(question E), peut on la tuer sur demande ?
(question F)Réponse aux questions (mon avis perso)Question A : si elle est inconsciente c'est évident qu'on rentre dans ce cadre, après il y a tout un entre-deux avec la sénilité/Alzheimer, voir même de grandes douleurs altérant fortement le jugement. En fait j'ajouterais une troisième catégorie : on ne peut pas décider pour toi mais tu peux pas demander le suicide car ton jugement est altéré. C'est la question qui me gène le plus avec l'euthanasie pour être honnête, la responsabilité.
Question B : La je dirais plutôt oui, mais seulement si la perte de conscience est sûre, irréversible, et je suis surtout pour la demande anticipée d'arrêt du traitement, pas pour un empoisonnement par exemple.
Question C : Je ne pense pas que la famille n'ait à décider de la vie et la mort de l'un de ses membres, ce n'est pas son rôle. Par contre elle peut éventuellement se prononcer contre un niveau d'acharnement thérapeutique excessif, une limite devant être placée (plutôt haute je pense).
Question D : Je suis persuadé que le suicide est l'expression ultime du libre arbitre. C'est une décision personnelle, et je pense pas que l'on puisse la déléguer à autruis, ce n'est pas le rôle du personnel soignant. Par contre on peut toujours refuser tout ou partie du traitement.
Question E : Je suis contre se serait légaliser l'incitation au suicide de facto. Difficile voire impossible de retracer le primo décidant.
Question F : Comme la question D, et de façon encore plus avérée vu qu'il n'y a aucune raison de l'aider, la personne n'est pas condamné (enfin si on l'est tous
).
Pour résumer, je ne pense pas que c'est le rôle d'une quelconque organisation de suicider les gens.