Il ne faut pas confondre "droit de l'enfant" et "droit à l'enfant". Le premier concerne l'enfant lui-même, le second concerne les personnes qui veulent avoir une progéniture.
Je ne reviendrai pas sur le "droit de l'enfant", cette expression a pour moi été récupéré par les personnes opposées à l'adoption par les homos. Elle ne concerne plus le droit au sens légal, mais ce que chacun veut y mettre.
Le droit à l'enfant, c'est plus particulier. Je suis à peu près d'accord avec Sims, la Nature ou l’État ou quiconque d'autre n'a aucun devoir à fournir obligatoirement un enfant à chaque adulte. Ça tombe bien, tous les adultes ne le demandent pas. Mais d'un autre coté, tous les adultes n'ont pas les mêmes possibilités pour avoir un enfant. Et pour certains, c'est nettement plus compliqué que pour d'autres.
Je ne peux pas avoir d'enfant par moi-même. Si j'en souhaite un, il me faudra adopter. Pour le moment, je ne me suis pas embarqué là-dedans pour 2 principales raisons. La première est que je souhaite un enfant qui soit reconnu "à" moi ET "à" mon compagnon. En même temps. La seconde raison est que je pense que parmi les personnes chargées de juger si je suis apte à adopter, il s'en trouvera encore bien une pour penser que les homos ne sont pas aptes. Comme je me refuse à le cacher...
Mais j'ai deux amis hétéros qui n'arrivent pas à avoir des enfants par voie naturelle, alors qu'ils font tout ce qu'il faut pour. Ne voulant pas subir d'intervention chirurgicale, ils ont commencé les démarches pour adopter. A ce qu'ils m'ont dit, ils ont du subir des enquêtes, des entretiens psy en couple et des entretiens psy séparément. Le processus semble long et difficile.
Quand j'entends ça et quand je vois la facilité avec laquelle certains font des gamins par voie naturelle, je vois une grande différence. Et une injustice.
Il est impossible d’être derrie (Pouf pouf) de surveiller chaque couple pour voir s'ils sont aptes à élever des gamins. Le "permis d'engendrer" est impossible à mettre en place. (Et d'ailleurs ce n'est pas souhaitable.) Par conséquent, si on veut être un peu plus juste, il faudrait faciliter l'adoption.
Ceci dit, ça risque d’être un peu compliqué. Il faut aussi compter avec ce qui est à l'autre bout de la chaine d'adoption. Pas l'enfant lui-même, mais l'association qui s'occupe des enfants jusqu'à leur adoption et qui accepte (ou pas) de les confier à de parfaits étrangers.
L'intervention de vzmind apparue pendant que j’écrivais ce billet me fait penser à la PMA et aux mers porteuses. Je rajoute les mères porteuses parce que la PMA ne concerne in fine "que" les hétéros stériles, les femmes célibataires et les lesbiennes. Les hommes célibataires ou les homos masculins ne sont pas concernés par la PMA.
Il me semble que les mères porteuses ont été interdites en France par peur d'une marchandisation du corps féminin. Je comprends la crainte. Mais quelque part, ça me semble une solution de facilité. Il me semble (mais je ne suis pas un spécialiste) qu'avec un encadrement aussi strict voire plus que celui autour de l'adoption, il serait possible de gérer des mères porteuses sans que se mette en place un marché de la gestation. Autre concept sur lequel réfléchir : les droits de chaque personne concernée et la réponse à la grande question : qui est vraiment le parent? Le geniteur ou l'educateur? (Transposables au familles recomposées.)
(Au fait, c'est quand qu'on met en place un gouvernement mondial avec des lois globales? #Troll #NePasRepondre)
(Oups, gros pavé.)