gna a écrit :au grand mot les grands remèdes et attention la purge fait partie des plus simples ......
Aaaaaahhh... c'est donc ainsi que tu te conserves en bonne santé : en sirotant sans modération des contributions aux propriétés laxatives évidentes, puis en les rendant de bonne grâce à Mère Nature en faisant popo !
C'est déjà une belle réussite si le PP parvient, ne serait-ce qu'ainsi, à placer un de ses cadres de manière permanente sur le trône.
[Edit YannDutch] Hors SujetOSB a écrit :Aussi, plutôt que de défendre le bien commun, qui nous ramène à la question morale de la définition du bien et du mal, et d'établir des normes qui posées comme bonnes par principe sont imposées à tous, je préfère pour ma part défendre le bonheur de chacun.
Tu confonds : le bien commun n'est pas le bien de la morale. Le mot est le même, mais les notions sont différentes. C'est un problème fréquent que pose l'incroyable flexibilité du langage à tous ses utilisateurs. Reprenons l'exemple du "trône", dire de quelqu'un qu'il est sur le trône peut signifier deux choses : soit que cette personne est en train de -osons les grands mots- faire "caca", soit que cette personne est à la tête d'un royaume.
Il en va de même pour le bien au sens de la morale, qui est un postulat logique, une référence absolue, et le bien commun qui est une somme de constats plus ou moins objectifs de faits plus ou moins concrets.
Le bien commun est une condition, un état, et le défendre c'est, au minimum, chercher à préserver la qualité de vie de la collectivité, voire à œuvrer à son amélioration significative.
Le bien au sens moral quant à lui n'est pas une condition mais un critère esthétique d'appréciation des actes de chacun. Une sorte de nombre d'or comportemental, sensiblement différent d'une culture à l'autre (voire d'un individu à l'autre).
OSB a écrit :Dans l'antiquité, la multiplicité des dieux amenait assez naturellement à considérer la recherche du bonheur comme légitime sous différentes formes. Selon que l'on se plaçait sous les auspices de Dionysos, d'Apollon ou de Mars, on se plaisait à boire du vin à jouer de la lyre ou à faire la guerre. Mais notre société s'est construite autour de l'idée du dieu unique et de la morale qui s'y rattache, et, pour notre bien peut-être... mais pour notre malheur sûrement, l'idée de la recherche du bonheur a cédé la place à celle de la recherche du bien.
Ce n'est pas la multiplicité des dieux qui amène à considérer la recherche du bonheur comme légitime, c'est la soudaine et notable amélioration de la qualité de vie dont profitaient les élites des civilisations antiques. Quand ton assiette est pleine, que tu commences à pouvoir te faire soigner, voire à te faire dorloter par un système ronronnant pour toi du soir au matin, bref... que tu commences à avoir le temps et la tête à t'imaginer autrement que comme une pauvre poupée de chair soumise aux intempéries, aux maladies, et aux agressions aussi diverse que variées, tu peux avoir le loisir de considérer "la recherche du bonheur" sous tous les angles que tu veux. Et pendant ces temps là, ceux qui te servent inventent leur propre stratégie d'atteinte du bonheur, créent les partis uniques, et tout un tas de monopoles dont personne n'avaient jusqu'alors envisagé la possibilité. Dans le seul but de te piquer ta place, ton bonheur. Dans la foulée de la lutte, un art de la propagande est créé : la morale.
Plus qu'une philosophie au sens classique du terme, la morale monothéiste est une mystique martiale conçue dans le but de renverser des oppresseurs. Il est donc curieux de voir tant de conservateurs bourgeois s'accrocher à cet oripeau d'esclaves. C'est tout simplement qu'elle a, comme toute philosophie martiale, ses vertus sur le plan logistique.
Il n'en reste pas moins que son objet originel est de mener une guerre, et qu'en ce sens elle a toutes ses chances de poser son lot de problèmes épineux. Mais soyons francs : il y a morale et morale, comme il y a casque bleu et à casque à pointe. Tout dépend du nombre d'or retenu, ce truc indicible qui justifie la discipline exigée, le mobile du coup de fil à Dieu. Les catholiques ont choisi l'efficacité et sont devenus de très studieux maniaques. Les cathares quant à eux avaient préféré retenir la fragilité, au risque de devenir des proies faciles.
L'ambition catholique était de mobiliser l'humanité et ses ressources pour restaurer un ordre social, perdu mais su propice au bien commun -l'ordre antique-, tandis que l'ambition cathare était de prodiguer à cette même humanité des soins existentiels quasiment palliatifs en attendant la fin -au sens le plus létal du terme- espérée de ses souffrances.
Quoiqu'on en pense, les catholiques avaient vu juste finalement. Ils ont réussi à restaurer l'ordre social antique, et toutes les normes et hiérarchies qui vont avec, à démocratiser le confort, voire la recherche du bonheur -à leurs corps défendant, mais tout de même...- Mais leur outil, leur morale, bien que sans objet dorénavant -puisque l'ordre est là, et tellement là depuis longtemps que nous sommes en mesure de vomir des mots dans des proportions encore jamais atteintes-, continue sa petite vie autonome, son petit bonhomme de combat programmé. Non pas contre la souffrance, comme l'aurait fait l'outil cathare, mais contre la Nature et les fauteurs de troubles.
OSB a écrit :Défendre
le droit de chacun au bonheur, c'est se placer du côté de l'être multiple, de la différence, de la diversité. C'est considérer l'être humain de façon singulière, dans ses particularités. Et fonder un projet politique sur cette base c'est renouer avec le projet des fondateurs de la république qui en laissant de côté les références religieuses sur lesquelles la norme morale s'était construite, avaient cherché à définir les conditions pour rendre possible la recherche du bonheur de chacun, en considérant que les libertés ne pouvaient être bornées que par la nuisance qu'elles pourraient occasionner au droit égal pour tous à cette même jouissance.
Declaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789 a écrit :afin que les réclamations des citoyens, fondées désormais sur des principes simples et incontestables tournent toujours au maintien de la constitution et du bonheur de tous.
La déclaration des droits de l'homme ne laisse absolument pas de côté les références religieuses, bien au contraire. Il y est fait mention de droits "sacrés". Les fondateurs de la république ne pouvaient se passer eux aussi d'un nombre d'or, d'un sacré qui ne se discuterait pas, d'un motif à la justice. Et je crois qu'ils ont peu ou prou choisi le même que les cathares : la fragilité de l'homme, en tant qu'individu, sa grande capacité à souffrir, à en chier et à se faire accessoirement exploiter et taper dessus.
Le droit n'est donc pas là pour garantir le bonheur, mais parce que "
ça doit être bon quand ça s'arrête". D'un point de vue politique, faire du droit un outil de recherche du bonheur, et non un outil de lutte contre la souffrance, c'est se redonner comme l'avait fait les catholiques des exigences d'efficacité bien supérieures à ce qui est raisonnable. C'est redevenir, doucement mais sûrement, raides, maniaques et sourds aux souffrances de ceux qu'on piétine.