Dans la même veine, cette sortie de Nicolas Sarkozy :
La république a une identité. La France est une république, pas seulement une démocratie. Dans une démocratie, chacun fait ce qu'il veut tant que cela ne fait pas de mal aux autres. Dans une république, on est plus exigeant.
Le petit Nicolas ne connaît pas ses classiques. Il ferait bien de retourner à l'école avec sa camarade Valérie et Manuel son adversaire qui pourtant lui ressemble tant !
Pour commencer "chacun fait ce qu'il veut tant que cela ne fait pas de mal aux autres" c'est une définition de l'individualisme au sens philosophique et politique. L'anarchisme, l'humanisme et le libéralisme dans leurs sens respectifs classiques sont des individualismes. La laïcité n'est que l'application de ce principe dans le domaine restreint de la croyance religieuse.
La démocratie c'est la participation de chacun sur un pied d'égalité aux décisions. Dans une conception individualiste, l'intérêt de la démocratie est de faire échanger les individualités dans le but de trouver des solutions qui conviennent à tous. Mais on peut très bien concevoir une démocratie totalitaire, sur le modèle de la foule qui lynche le marginal.
Une république c'est à peu près n'importe quoi du moment qu'il ne s'agit pas d'un système héréditaire de type monarchique. De nombreuses républiques ont un système à parti unique. Les républiques de l'ex-URSS étaient des républiques, de même la république islamique iranienne est une république. On se demander si la République Arabe de Syrie et la République Populaire Démocratique de Corée sont des républiques, leur penchant dynastique rappelant la monarchie. La Belgique, le Royaume Uni, l'Espagne, la Suède et bien d'autres pays européens de l'ouest ne sont pas des républiques. Ce sont des monarchies constitutionnelles. Patrick Buisson, l'ancien ami et conseiller de Nicolas n'est pas républicain, puisqu'il est monarchiste.
La conception de la république de Nicolas n'est pas individualiste et donc ni humaniste ni libérale. Il ne doit en conséquence pas se reconnaître dans la trilogie "Liberté, Égalité, Fraternité". Je ne crois pas que sa conception de la république puisse être qualifiée de totalitariste, même si visiblement il penche un peu de ce côté là. La république de Nicolas est simplement (très) conformiste, conservatrice.