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Spinoza : parti pris, engagement, jugement et Raison

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Fabbad
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Spinoza : parti pris, engagement, jugement et Raison

Messagepar Fabbad » ven. 24 oct. 2014, 05:03

Spinoza, Ethique

Partie 3, De l’origine et la nature des Affects
Préface :
“Pour la plupart, ceux qui ont écrit des Affects et de la façon de vivre des humains semblent traiter non de choses naturelles qui suivent les lois communes de la nature mais de choses qui sont hors de la nature. On dirait même qu’ils conçoivent l’humain dans la nature comme un empire dans un empire. Car ils croient que l’humain perturbe l’ordre de la nature plutôt qu’il ne le suit, qu’il a sur ses actions une absolue puissance et n’est déterminé par ailleurs que par lui-même. (...) les Affects de haine, de colère, d’envie, etc., considérés en soi, suivent les uns des autres par la même nécessité et vertu de la nature que les autres choses singulières ; et partant, ils reconnaissent des causes précises par lesquelles ils se comprennent et ont des propriétés précises (...) Je traiterai donc de la nature des Affects et de leur forces, et de la puissance de l’Esprit sur eux, suivant la même Méthode que j’ai utilisé dans ce qui précède (...) et je considèrerai les actions et appétits humains comme s’il était question de lignes, de plans ou de corps.”

Du jugement et des affects, proposition 39, scolie :

“... ce n’est pas parce que nous jugeons que quelque chose est un bien que nous le désirons mais au contraire c’est ce que nous désirons que nous nommons un bien ; et par conséquent nous appelons un mal ce pour quoi nous avons de l’aversions ; et c’est donc selon son affect que chacun juge ou estime ce qui est bien, ce qui est mal, ce qui est meilleur, ce qui est pire, et enfin ce qui est le meilleur et ce qui est le pire.
Ainsi l’Avare juge-t-il que le meilleur c’est l’abondance d’argent, et le pire le manque d’argent. Et l’Ambitieux ne désire rien tant que la Gloire, et au contraire ne redoute rien tant que la Honte. Ensuite, à l’Envieux rien de plus agréable que le malheur d’autrui et rien de plus pénible que le bonheur d’autrui ; et c’est ainsi que chacun selon son affect juge qu’une chose est bonne ou mauvaise, utile ou inutile.
Par ailleurs, cet affect qui dispose l’homme de telle sorte qu’il ne veuille pas ce qu’il veut ou qu’il veuille ce qu’il ne veut pas, s’appelle l’Appréhension (latin “timor” comme dans timoré) qui partant n’est que la crainte (“metus”) en tant qu’elle dispose l’homme à éviter un mal qu’il juge à venir par un mal moindre. Mais, si le mal qu’il craint est la Honte, alors l’Appréhension s’appelle Timidité (“verecundia”, vergogne, réserve, pudeur).”

Définition des Affects
I. Le Désir est l’essence même de l’humain en tant qu’on la conçoit déterminée par suite d’une auto-affection à faire quelque chose.
(...) J’entends donc ici sous le nom de Désir tous les efforts, impulsions, appétits et volitions de l’humain, lesquels varient en fonction des variations de l’état d’un même humain, et il n’est pas rare de les voir tellement opposés entre eux que l’homme tiraillé dans des sens divers, ne sache où se tourner.

Partie 5, De la puissance de l’Intellect c’est-à-dire de la Liberté Humaine

Prop. 3 Coroll. : Un affect est d’autant plus en notre pouvoir, et l’Esprit (“mens”, mental) en pâtit d’autant moins qu’il est plus connu de nous.

Prop. 4 coroll. scolie : (...) Telle est donc la chose à quoi il faut avant tout s’appliquer : à connaître clairement et distinctement, autant que faire se peut, chacun de nos affects, afin ainsi que l’Esprit se trouve déterminé déterminé par l’affect à penser à ce qu’il perçoit clairement et distinctement et en quoi il trouve pleine satisfaction ; et qu’ainsi l’affect lui-même se trouve séparé de la pensée d’une cause extérieure et joint à des pensées vraies, par où il se fera que non seulement l’Amour, la Haine etc. seront détruits mais qu’également les appétits ou Désirs qui naissent habituellement d’un tel affect ne pourront être excessifs.

P.S. : traduction Pautrat légèrement modifiée par moi-même.

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