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Premières rencontres internationales contre la biopiraterie

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pers
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Messagepar pers » lun. 08 juin 2009, 10:44

Je suis pas fan de leur terminologie...
La liberté, c'est l’esclavage.
La guerre, c'est la paix.
L'ignorance, c'est la force.
La démocratie, c'est l'Amendement 13.

Capitaine Kraken
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Messagepar Capitaine Kraken » lun. 08 juin 2009, 15:46

Yep, ça fait un peu tache biopiraterie pour nous.
"Il faut encore porter en soi un chaos, pour pouvoir mettre au monde une étoile dansante." Friedrich Nietzsche
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Capitaine Kraken
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Messagepar Capitaine Kraken » lun. 08 juin 2009, 23:52

Non, je veux parler de l'utilisation du mot pirate de façon péjorative.
Sinon oui, ça m'a l'air d'être une entreprise fort honorable.
"Il faut encore porter en soi un chaos, pour pouvoir mettre au monde une étoile dansante." Friedrich Nietzsche
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djtarek
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Messagepar djtarek » mar. 14 juil. 2009, 18:03

Extrait intéressant :

M. Yves Cochet. Je voudrais soutenir l’amendement présenté par Mme Taubira, en évoquant ici la première journée mondiale contre la biopiraterie, qui s’est tenue aujourd’hui même dans cette assemblée. On y a montré comment les ressources génétiques de certaines plantes, en Amazonie mais aussi en Inde ou ailleurs, dont les propriétés sont connues de manière ancestrale par les peuples autochtones, sont volées par des entreprises de biotechnologie occidentales, y compris françaises – des exemples ont été donnés cet après-midi.

Mme Vandana Shiva et Mme Danielle Mitterrand, entre autres, ont montré que la biopiraterie était, hélas ! une pratique courante et qui tendait à se développer, notamment dans le domaine de la cosmétologie, où elle sert à promouvoir des produits « bio ». Ce détournement publicitaire est ce que j’appelle du greenwashing, car il s’agit surtout d’une spoliation des peuples qui vivent dans ces régions, et notamment en Guyane.

M. le président. La parole est à Mme Christiane Taubira.

Mme Christiane Taubira. Le rapporteur me renvoie à l’article 20 ; j’attire donc l’attention du Gouvernement sur la stratégie nationale.

Mon amendement demande un rapport relatif à l’inventaire des ressources, à l’enregistrement des brevets, à la gestion et à l’exploitation des ressources. J’ai déjà interrogé à plusieurs reprises le Gouvernement pour connaître l’état de ces brevets et de l’exploitation. Comme vient de le dire en effet Yves Cochet, l’exploitation des ressources se fait parfois de façon dissimulée, sous le couvert de thèses universitaires ou d’interventions d’ONG qui, loin d’être mobilisées pour la préservation de la planète, sont liées à des multinationales de l’industrie pharmaceutique, biotechnologique ou cosmétique.

Lien: http://www.assemblee-nationale.fr/13/cr ... 090270.asp
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domil
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Messagepar domil » mar. 14 juil. 2009, 21:41

"Le Collectif Biopiraterie s’est créé afin de relayer le droit des peuples autochtones à préserver leurs ressources naturelles et valoriser leurs savoirs traditionnels."

Donc les peuples non autochtones n'ont pas le droit de préserver leurs ressources naturelles et préserver leurs savoirs ?
Les noirs de Guyane n'auraient pas ce droit (et plus généralement, tous les descendants d'esclaves sur le continent américain) ?
La notion d'autochtonie n'a aucun sens pour les peuple. Pensez que c'est ce principe qui est à la base des idéologies xénophobes, que c'est pour remayer le droit des peuples autochtones à préserver leurs ressources naturelles, qu'on entent et lit en France "les noirs, les arabes, dehors". Il faut toujours faire attention à ce qu'une bonne cause ne se retourne pas dans le mauvais sens.

Pour aller plus loin : le peuple d'un pays où est originaire/découvert, une plante n'en est pas plus propriétaire que les autres sinon, on tombe, encore une fois, dans l'appropriation du vivant, sauf que ce ne sont pas les mêmes qui se l'approprie. Je ne suis pas bien sure que ça change, à long terme, de savoir qui s'est approprié le vivant

Ce type de combat revient à défendre la brevetabilité du vivant en changeant le titulaire du brevet.
Prenez le cas de la Hoodia gordonii et du P57 qui s'en suit : ça change quoi que des bushmens touchent des royalties ? Rien, le P57 est breveté, personne partant de la Hoodia gordonii ne pourra plus chercher à synthétiser le principe actif. Si demain, on découvre que la plante existe aussi naturellement dans un autre pays, qu'un peuple l'utilise depuis des millénaires, ils sont spoliés au nom de la lutte contre la biopiraterie (il y a eu négociation, les découvreurs ont eu leur part, etc, on ne peut plus vraiment parler de bio-piraterie)
Dernière édition par domil le mar. 14 juil. 2009, 21:49, édité 1 fois.

djtarek
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Messagepar djtarek » mar. 14 juil. 2009, 22:37

Merci Domil pour cette analyse intéressante que je rejoins

Je retiens :
+ on tombe, encore une fois, dans l'appropriation du vivant, sauf que ce ne sont pas les mêmes qui se l'approprie.
+ ça change quoi que des bushmens touchent des royalties ?

Les chercheurs utilisent les témoignages des "autochtones" pour identifier les molécules actives aux propriétés curatives.
Je pense que l'héritage qui en résulte devrait appartenir à toute l'humanité.
Je trouve regrettable que le dépôt d'un brevet empêche/limite ces "autochtones" et d'autres de travailler sur le sujet, et que l'exploitation industrielle/pharmaceutique de la dite molécule ne profite pas à tout le monde équitablement.

Mais là, c'est le sujet du financement de l'exploitation qui est aussi en jeu...
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domil
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Messagepar domil » mar. 14 juil. 2009, 23:06

djtarek a écrit :Merci Domil pour cette analyse intéressante que je rejoins

Je retiens :
+ on tombe, encore une fois, dans l'appropriation du vivant, sauf que ce ne sont pas les mêmes qui se l'approprie.
+ ça change quoi que des bushmens touchent des royalties ?

Les chercheurs utilisent les témoignages des "autochtones" pour identifier les molécules actives aux propriétés curatives.

Ils les utilisent pour trouver la plante. Ensuite, c'est leur travail uniquement qui permet de trouver la molécule active (une plante en a beaucoup) puis ensuite de la synthétiser.

La découverte n'est pas brevetable, l'invention l'est.

Je pense que l'héritage qui en résulte devrait appartenir à toute l'humanité.

si on se place à l'échelle de l'humanité, le brevet qui n'a qu'une durée très limitée, voire négligeable, sur cette échelle, ne pose aucun problème. Cet héritage appartient déjà, de fait, à l'humanité. C'est au contraire quand on se place en dehors de la globalité de l'humanité, sur le local, qu'il pose problème (le produit résultant est soit pas disponible pour tous, soit au contraire, il l'est et "écrase" le produit d'origine le faisant disparaitre limitant alors la biodiversité : le produit naturel disparait au profit du produit de synthèse)

Je trouve regrettable que le dépôt d'un brevet empêche/limite ces "autochtones" et d'autres de travailler sur le sujet

Le problème c'est que majoritairement, ils n'en ont pas le niveau technique ni les ressources financières. Alors on fait quoi ? On attend 50 ans qu'ils sachent le faire, privant le monde entier d'un médicament sauvant des vies, y compris les leurs, ou d'autres peuples qui savent le faire, le font, limitent l'usage ou le monnayent pendant quelques années et ensuite, tout le monde fait ce qu'il veut avec ?

Pire : si on interdit la synthétisation d'une molécule active, c'est la plante qui va disparaitre car elle va être massivement cueillie pour servir à la place du produit synthétique productible en masse. Mais si on l'autorise, le produit synthétique risque de faire disparaitre le produit naturel dont il est issu. On est bien avancé dans les deux cas. Que faire ?

et que l'exploitation industrielle/pharmaceutique de la dite molécule ne profite pas à tout le monde équitablement.
Mais là, c'est le sujet du financement de l'exploitation qui est aussi en jeu...

Mais ce n'est QUE le sujet du financement qui est en jeu !
si on veut que les recettes de l'exploitation profitent à tous équitablement, il faut que tous contribuent équitablement aux dépenses de recherches et d'exploitation.

Une solution possible c'est que le système du brevet contraigne à accorder des licences à un tarif équitable (et là, on rigole car c'est justement ce qui est utilisé pour les oeuvres de type musique, films)

djtarek
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Messagepar djtarek » mer. 15 juil. 2009, 07:30

Merci Domil pour ces éclaircissements.

Je retiens :

+ si on interdit la synthétisation d'une molécule active, c'est la plante qui va disparaitre
+ Mais ce n'est QUE le sujet du financement qui est en jeu

Solution (piste) > Il reste à travailler sur un autre modèle de financement en lieu et place du brevet actuel
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Yannanaï
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Messagepar Yannanaï » mar. 15 déc. 2009, 19:15

djtarek a écrit :Merci Domil pour ces éclaircissements.

Je retiens :

+ si on interdit la synthétisation d'une molécule active, c'est la plante qui va disparaitre

Pas forcement restons positif, pensons au paracétamol et aux saules dont les feuilles ont longtemps était utilisées

djtarek a écrit :+ Mais ce n'est QUE le sujet du financement qui est en jeu

Solution (piste) > Il reste à travailler sur un autre modèle de financement en lieu et place du brevet actuel

Après tout il y a 2 grandes voies pour découvrir des principes actifs issus d’organisme vivant.
On peut isoler chaque composé chimique d’un organisme et les tester afin de discriminer ceux qui ont un intérêt (type de recherche mené sur les éponges dans la recherche d’anticancéreux notamment).
La seconde voie est celle qui peut être appelée biopiraterie. A savoir, on apprend que tel plante est utilisée dans tel cas dans une médecine traditionnelle. Le laboratoire isole le ou les, composés actifs de la plante et les synthétisent in vitro afin de les commercialisés sous brevet.
Pour le coup, sans le savoir traditionnel le laboratoire aurait du passer par la première méthode (longue et couteuse).
Il n’y aucun retour sur ce transfert de données acquis par les médecines traditionnelles. On peut voir ça sous l’aspect Financier ou sous l’aspect partage du savoir…

PS :C'est ma première participation donc petite présentation : Je suis en reconversion professionnelle après avoir travaillé un an et demi comme commercial dans les biotechnologies (j'ai une formation de biologiste et pas de commercial à la base).

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Rackham
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Messagepar Rackham » mar. 15 déc. 2009, 19:34

Yananai, hop, présentation dans "accueil" ;)
Retiré sur son île pour cultiver ses orchidées, draguer les mecs, et manger du popcorn en profitant du spectacle. N'a pas de temps à perdre avec la novlangue, la démagogie, et l'oligarchie expérimentale, même amendée.
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