djtarek a écrit :Merci Domil pour cette analyse intéressante que je rejoins
Je retiens :
+ on tombe, encore une fois, dans l'appropriation du vivant, sauf que ce ne sont pas les mêmes qui se l'approprie.
+ ça change quoi que des bushmens touchent des royalties ?
Les chercheurs utilisent les témoignages des "autochtones" pour identifier les molécules actives aux propriétés curatives.
Ils les utilisent pour trouver la plante. Ensuite, c'est leur travail uniquement qui permet de trouver la molécule active (une plante en a beaucoup) puis ensuite de la synthétiser.
La découverte n'est pas brevetable, l'invention l'est.
Je pense que l'héritage qui en résulte devrait appartenir à toute l'humanité.
si on se place à l'échelle de l'humanité, le brevet qui n'a qu'une durée très limitée, voire négligeable, sur cette échelle, ne pose aucun problème. Cet héritage appartient déjà, de fait, à l'humanité. C'est au contraire quand on se place en dehors de la globalité de l'humanité, sur le local, qu'il pose problème (le produit résultant est soit pas disponible pour tous, soit au contraire, il l'est et "écrase" le produit d'origine le faisant disparaitre limitant alors la biodiversité : le produit naturel disparait au profit du produit de synthèse)
Je trouve regrettable que le dépôt d'un brevet empêche/limite ces "autochtones" et d'autres de travailler sur le sujet
Le problème c'est que majoritairement, ils n'en ont pas le niveau technique ni les ressources financières. Alors on fait quoi ? On attend 50 ans qu'ils sachent le faire, privant le monde entier d'un médicament sauvant des vies, y compris les leurs, ou d'autres peuples qui savent le faire, le font, limitent l'usage ou le monnayent pendant quelques années et ensuite, tout le monde fait ce qu'il veut avec ?
Pire : si on interdit la synthétisation d'une molécule active, c'est la plante qui va disparaitre car elle va être massivement cueillie pour servir à la place du produit synthétique productible en masse. Mais si on l'autorise, le produit synthétique risque de faire disparaitre le produit naturel dont il est issu. On est bien avancé dans les deux cas. Que faire ?
et que l'exploitation industrielle/pharmaceutique de la dite molécule ne profite pas à tout le monde équitablement.
Mais là, c'est le sujet du financement de l'exploitation qui est aussi en jeu...
Mais ce n'est QUE le sujet du financement qui est en jeu !
si on veut que les recettes de l'exploitation profitent à tous équitablement, il faut que tous contribuent équitablement aux dépenses de recherches et d'exploitation.
Une solution possible c'est que le système du brevet contraigne à accorder des licences à un tarif équitable (et là, on rigole car c'est justement ce qui est utilisé pour les oeuvres de type musique, films)