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1 million de livres numériques vendus pour Patterson

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Raphaël Florès
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1 million de livres numériques vendus pour Patterson

Messagepar Raphaël Florès » ven. 09 juil. 2010, 13:10

L'auteur américain de romans policiers James Patterson est devenu le premier romancier à vendre plus d'un million de livres numériques, selon sa maison d'édition Hachette Book Group, filiale de Hachette Livres: 1,14 million pour être exacte.

«Avec de plus en plus de gens qui lisent sur l'iPad, le Kindle, et le Nook, créer des éditions numériques qui soient intéressantes, agréables pour le lecteur et avec des caractéristiques supplémentaires devient de plus en plus important», a souligné le créateur du détective Alex Ross dans un communiqué publié aux Etats-Unis.


http://www.20minutes.fr/article/584591/ ... riques.php
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Vouze
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Re: 1 million de livres numériques vendus pour Patterson

Messagepar Vouze » ven. 09 juil. 2010, 18:53

http://www.amazon.com/Dont-Blink-ebook/dp/B003T0G9YE

Don't Blink by James Patterson
Digital List Price: (prix barré) $24.10
Print List Price: (prix barré) $27.99
Kindle Price: $13.79 includes VAT & international wireless delivery via Amazon Whispernet
You Save: $14.20 (51%)

Kindle Edition $13.79
Hardcover $16.79
Hardcover, Large Print $15.89
Audio, CD, Audiobook, Unabridged $18.54

C'est cher tout de même.

En plus en France, il va falloir combattre le prix unique du livre : cette fameuse loi Lang qui empêche de solder les livres qui ne sont pas en stock depuis 2 ans. Du coup, les invendus sont systématiquement renvoyait à l'éditeur qui les recyclent.

Le lobby du livre est fort, car les éditeurs menacent les députés de ne pas publier leur livres (et de ne pas leur fournir de nègres).

Maintenant, ils veulent qu'il y ait un prix unique du livre sur Internet et une TVA à 5,5%, comme pour le livre.

Quel va-être l'avenir des bibliothèques ? Quel est l'avenir du métier d'éditeur, s'il n'a plus de livre physique à éditer ? Car chaque auteur pourra s'autoédité et publié son livre sur des portails comme Amazon...

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harpalos
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Re: 1 million de livres numériques vendus pour Patterson

Messagepar harpalos » ven. 09 juil. 2010, 20:06

Vouze a écrit :Quel va-être l'avenir des bibliothèques ? Quel est l'avenir du métier d'éditeur, s'il n'a plus de livre physique à éditer ? Car chaque auteur pourra s'autoédité et publié son livre sur des portails comme Amazon...


Un jour, un critique littéraire qui est aussi auteur m'a expliqué comment ça marche le prix du livre. Je cite de tête.
En approximation, ça fait:
33% du prix c'est la fabrication (impression, papier...)
33% va dans le réseau de distribution (transport, librairies...)
29% va pour l'éditeur.
5% va à l'auteur

Maintenant avec le livre numérique, mes réflexions :

(quand je dis eBook, c'est pour moi un terme générique, et ça suppose un format interopérable, sinon le marché ne peut pas fonctionner. Et qui dit interopérable, dit crackable).

Lorsqu'on achète un eBook :
* il n'y a plus de fabrication
* il n'y a pas de frais de distribution

Le prix du eBook devrait déjà être un tiers du prix du livre papier.

Autre changement:
Un auteur n'a plus besoin d'un éditeur.
L'éditeur continue à être utile, pour la promo, la visibilité, l'effet marque, la pub, le réseau de distribution de vente en ligne, les têtes de gondole sur amazon...
Mais il n'est plus nécessaire. Le rapport de force est changé, l'auteur peut écrire son livre, et le vendre sur des sites d'auto-édition, vente au téléchargement, avec option tirage papier à la demande, pour un apport de zéro (j'ai testé). L'éditeur va faire la chasse aux auteurs, leur faire la cour, pour SVP SVP viens signer chez moi, j'ai un dessinateur aux Philippines qui fait les illustrations pour pas cher.

Reste le problème de vendre : pour un auteur sans éditeur : à lui de faire son buzz et d'utiliser les réseaux sociaux, ou les éditeurs associatifs, indépendants, peu chers.. C'est jouable, très jouable...

Tendance : ce n'est qu'une question d'année avant que le livre ne devienne majoritairement numérique. Ceux qui disent que le livre papier a des propriétés physiques inégalables et que jamais on ne remplace le contact du livre dans la main : ceux là n'ont en général jamais lu de livre sur une liseuse électronique ergonomique, ou jamais essayé de lire un livre pas de poche dans un bus bondé.

Lorsque le livre sera contaminé par le numérique, le métier d'éditeur va être en danger de disparaître pour de bon.
Conserver des prix élevés sur le eBook précipitera les lecteurs vers l'offre offshore (Suède, Espagne, Suisse...), précipitera la ruine du monde de l'édition, et maintiendra celle des écrivains.

La preuve : cherchez les eBooks de Patterson sur TPB : James Patterson Collection (31 Ebooks), 13.02 MiB, 109 seeds.

Conclusion:
Le prix du livre doit baisser en électronique de 67 à 95%, et pour chaque eBook vendu, la grosse part doit aller à l'auteur, et un petit pourcentage pour l'éditeur. La version papier restera toujours disponible, à un prix bien plus élevé que le eBook, et peut-être comparable au prix actuel, voire plus cher, car en vendant moins de pièce, le coût marginal va augmenter.

Le financement de l'écriture par les auteurs pourra (peut-être) être obtenue par ceux qui achètent le eBook, ou plutôt, qui consentent à le télécharger en échange d'une dime au lieu de le télécharger gratis, et par les méthodes complémentaires de financement des œuvres dans le monde internet-numérique que l'on a déjà évoqué.


Quant aux bibliothèques... Si le patrimoine est numérisé, on n'a plus besoin des bibliothèques IRL. Gallica, Wikisource, Gutemberg, ABU représentent les bibliothèques du futur. Mais si le partage continue d'être criminalisé, alors les bibliothèques seront prises entre la loi et leur mission de mise à disposition, qu'elles ne pourront pas assurer dans un monde numérique. Elles seront condamnées à rester au papier, seront ringardisées car elle n'auront pas les eBooks dans leur offre, et elles ne serviront à rien, car à cette époque, les gens seront tous passés au eBook. Elles seront des gouffres financiers de moins en moins utilisables et utilisées : les gens ne comprendront pas pourquoi il faut se déplacer pour accéder à un livre. Les bibliothèques grand public et de quartier vont disparaître. Seules les bibli institutionnelles perdureront : celles qui ont mission de conserver les œuvres (archives nationales), et non de les prêter comme les bibli de quartier, ou celles qui ont un public captif (écoles, universités).

fin
Voici des évidence que curieusement, on ne trouve pas dans le rapport Albanel sur le livre numérique.
Je devrais demander mes k€ pour cette étude...
Ce sont des notions importantes ; une fois acquises, ils s'en serviront toute leur vie: finir son travail ; respecter le travail des autres ; suivre une consigne ; régler les conflits sans se battre... Ce sont des apprentissages que nous enseignons à nos élèves, et lorsqu'ils les maîtrisent, je leur donne une gommette. -- Édith, directrice d'école maternelle.

"Je ne suis pas d'accord avec votre projet de bruler ce livre ou ce drapeau, mais je me battrai pour votre droit de le faire" - Voltaire

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harpalos
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Re: 1 million de livres numériques vendus pour Patterson

Messagepar harpalos » sam. 10 juil. 2010, 16:11

MPoppins a écrit :Oui la fameuse loi Lang qui a permis aux librairies indépendantes de l'être justement (elles ont pratiquement disparu aux Etats-Unis par exemple) indépendantes, et de publier autre chose que des best-seller...soit d'être libraires !


Un autre point dont je n'ai pas parlé : avec le livre numérique, les libraires aussi sont en grand danger.
A moins d'imaginer qu'ils deviennent point de vente de eBook.
Un point de vente eBook IRL :
Sur support physique : vous pouvez acheter des eBooks sur une carte multimedia qui s'insère dans votre liseuse (ou votre téléphone, n'importe quel téléphone multimedia peut faire liseuse)
Sans support physique : transférer le eBook sur le téléphone par MMS, SMS, infrarouge, e-mail, depuis un boitier chez le libraire après avoir payé quelques euros à la caisse.

A moins de réfléchir à ça et anticiper, le eBook fera disparaître le libraire encore plus vite qu'est survenue la disparition des disquaires.
Ce sont des notions importantes ; une fois acquises, ils s'en serviront toute leur vie: finir son travail ; respecter le travail des autres ; suivre une consigne ; régler les conflits sans se battre... Ce sont des apprentissages que nous enseignons à nos élèves, et lorsqu'ils les maîtrisent, je leur donne une gommette. -- Édith, directrice d'école maternelle.

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Re: 1 million de livres numériques vendus pour Patterson

Messagepar Raphaël Florès » dim. 11 juil. 2010, 12:48

Bien sûr, et la grande majorité des gens aime écrire avec un stylo, c'est pas prêt de changer :lol: .

Ma chère pOP, ta position me fait beaucoup penser à cet article très rétrograde .
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Re: 1 million de livres numériques vendus pour Patterson

Messagepar Raphaël Florès » dim. 11 juil. 2010, 15:32

Ce que j'estime rétrograde c'est de dire que l'ebook ne remplacera pas le livre chez une majorité de personnes: tout comme les librairies indépendantes, bien peu d'amateurs s'y intéressent; pour tous les autres, c'est seulement gênant.

Cet élitisme me gêne au fond, car je trouve le principe inéquitable; et sur la forme c'est encore pire car en pleine mondialisation dont Internet est le meilleur symbole et exemple, c'est contourné sans difficulté.
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Re: 1 million de livres numériques vendus pour Patterson

Messagepar Sims » dim. 11 juil. 2010, 16:44

Perso, je trouve l'Ebook très pratique pour tout ce qui est documentation technique.

Mais je ne suis pas encore prêt à me passer de mes romans SF format poche. :oops:
Les innovations sont presque toujours le fait d'explorateurs individuels ou de petits groupes, et presque jamais celui de bureaucraties importantes et hautement structurées
Harold J. Leavitt

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Re: 1 million de livres numériques vendus pour Patterson

Messagepar Raphaël Florès » dim. 11 juil. 2010, 17:26

Ah la fameuse exception française ! Celle qui nous a mené à Hadopi, ne l'oublions pas :|
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Re: 1 million de livres numériques vendus pour Patterson

Messagepar Vouze » lun. 12 juil. 2010, 11:40

MPoppins a écrit :Oui la fameuse loi Lang qui a permis aux librairies indépendantes de l'être justement (elles ont pratiquement disparu aux Etats-Unis par exemple) indépendantes, et de publier autre chose que des best-seller...soit d'être libraires !


Les Etat-Unis, ne sont pas comparables à la France. Ils ont notamment une loi qui interdit les commerçants locaux de vendre au même prix le même produit.

En France, il n'est pas rare de voir le même prix pour les consoles, les jeux, les disques, les livres (loi Lang oblige) d'un magasin à l'autre. Aux USA, c'est l'inverse ; l'entente sur les prix est interdit par la loi, alors qu'en France elle est imposée par la loi.

La protection des libraire indépendants se fait au détriment des consommateurs, et de l'écologie : combien de livres sont rapatriés et pilonnés parce que les libraires n'ont pas la place de stocké deux ans de "best-sellers" invendus ? L'intérêt des soldes est de vendre les invendus, et d'éventuellement faire découvrir des perles à bas prix. On reste dans les principes de la culture pour les riches, et d'un élitisme organisé.

Les "librairies indépendantes" sont surtout dépendantes des éditeurs, qui sont moins nombreux.
Pensez-vous réellement que ces "librairies indépendantes" ont eu le temps de lire tous les livres qu'ils vendent ? Pensez-vous qu'il peut être aussi pointu que chacun de ses clients dans le domaine de chaque client ? Les conseils des libraires indépendants ne peuvent que restait d'ordre général, et il va souvent faire comme vous, prendre un titre au pif et vous le conseiller comme une valeur sûre.

Le principal concurrent c'est Amazon : une infinité de titres à tout moment, frais de port gratuit. Plus les conseils "ceux qui ont acheté ce livre ont aussi acheté...".

Le métier de libraire est en survie artificielle, mais il est condamnée par la technologie.

Quand au débat livre physique contre électronique, le prix et la place physique aura forcement raison du livre physique. On a beau être habitué à tourner les pages, dites-vous que nos enfants n'auront pas ce problème d'adaptation, puisqu'ils n'auront jamais connu le livre physique. Il n'auront pas la même consommation, et ne donneront pas la même valeur à quelque chose que tout le monde peut produire, diffuser et consommer à sa guise.

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Re: 1 million de livres numériques vendus pour Patterson

Messagepar Raphaël Florès » lun. 12 juil. 2010, 12:26

Donc tu penses que la qualité n'est possible que grâce à la rareté ? Tu ne trouves pas que tu es très exactement dans le raisonnement des majors pOP, mais appliqué à un autre domaine tout bêtement ?
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Re: 1 million de livres numériques vendus pour Patterson

Messagepar harpalos » lun. 12 juil. 2010, 17:34

MPoppins a écrit :
Raphaël Florès a écrit :Donc tu penses que la qualité n'est possible que grâce à la rareté ? Tu ne trouves pas que tu es très exactement dans le raisonnement des majors pOP, mais appliqué à un autre domaine tout bêtement ?

Mais quelle rareté ?
Les disquaires n'organisaient pas la rareté, pas plus que les libraires.
On peut très bien avoir du livre dans les grandes surfaces, du livre sur internet et du livre dans les librairies, pourquoi vous voyez la survie des librairies indépendantes comme un péril en la demeure alors que si on compte ça fait 3 endroits pour acheter des bouquins.


Je pense que le livre numérique va supplanter le livre physique.
Pas à 100%, certes, pas pour les livres pour enfant, les livres à embarquer etc, il restera un marché du livre physique répondant à certain besoin. Mais pour le besoin initial de lire pour se distraire (romans) ou s'instruire (essai), je pense que le numérique va supplanter le papier.
Et lorsque ce moment là va arriver, les vendeurs de livre papier vont voir leur chiffre d'affaire diminuer, et certains vont devoir fermer.

Si on pouvait télécharger des médicaments, les pharmacies seraient en danger aussi.

Une des raisons pour lesquelles je pense que le numérique va supplanter le papier : ne serait-ce qu'en raison du coût de fabrication. Si le prix de vente du eBook reste le même que le prix papier : les éditeurs vont pousser au eBook (et abandonner les libraires). Si le prix du eBook répercute au prix de vente l'économie qu'il fait réaliser (voir mon précédent post où j'explique le rapport tiers), ce sont les lecteurs qui vont se précipiter sur des livres 3x moins cher. Le fameux "rien ne vaut le contact physique" vaut-il de payer un objet 3x plus cher que sa version numérique ? N'est-ce pas ce qu'on disait des poches lorsqu'ils sont sortis ?

Certes : aujourd'hui, lorsqu'un livre sort en poche et en pas-poche, avec une différence de prix notable, les deux se vendent, mais dans quelles proportions ? Je l'ai déjà dit : il restera un marché du livre physique.

Et notez que dans tout ça, je ne parle même pas du partage et du choix qu'à le lecteur d'aller chercher une copie gratuite du livre.

Je ne considère pas du tout que c'est être rétrograde que d'être attaché au livre physique, et j'aimerai avoir tort : que les librairies survivent.
Ce sont des notions importantes ; une fois acquises, ils s'en serviront toute leur vie: finir son travail ; respecter le travail des autres ; suivre une consigne ; régler les conflits sans se battre... Ce sont des apprentissages que nous enseignons à nos élèves, et lorsqu'ils les maîtrisent, je leur donne une gommette. -- Édith, directrice d'école maternelle.

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Re: 1 million de livres numériques vendus pour Patterson

Messagepar Vouze » mar. 13 juil. 2010, 03:12

MPoppins a écrit :Dans une librairie, avant les consommateurs il y a les lecteurs !


C'est vrai qu'à la fnac, on peut lire sans acheter :-)

MPoppins a écrit :
Vouze a écrit : combien de livres sont rapatriés et pilonnés parce que les libraires n'ont pas la place de stocké deux ans de "best-sellers" invendus ? L'intérêt des soldes est de vendre les invendus, et d'éventuellement faire découvrir des perles à bas prix. On reste dans les principes de la culture pour les riches, et d'un élitisme organisé.

Mais les perles dont tu parles, ce sont très souvent les libraires qui te les proposent car ils ont le temps de laisser justement un livre vivre sa vie de livre et qu'ils n'ont pas comme seul impératif la rentabilité !

Ce n'est pas l'élitisme qui est organisé c'est tout ce qui mène à la culture qui est complètement gangréné et le livre ou le prix unique du livre n'y sont pas pour grand chose.
Quand on a un salaire de rien du tout et donc une vie organisée autour de ce rien du tout, on n'a pas forcément envie de pousser la porte d'une librairie et si les livres y étaient offerts, ça ne changerait rien.
Tu évoques le roulement de stock mais là-aussi, c'est bien un problème de roulement et pas de prix unique !


Tiens, les librairies sont des œuvres de charité ?!Ben, non, pas vraiment. Je remarque surtout que d'un côté les éditeurs font du livre un objet luxueux, et se plaignent de l'autre de ne pas être rentable, et réclament la TVA à 5,5% et le prix unique, parce qu'il ne manquerait plus que les grandes surfaces cassent le marché. D'ailleurs, pourquoi les librairies ont-elles peur des grandes surfaces ? Parce que les grandes surfaces vont se concentrer sur les best-sellers : les livres où les libraires font le plus de bénéfice.

Prenons un exemple simple d'élitisme organisée du haut en bas : la bande dessinée franco-belge : en couleur, avec une couverture en carton dur, du papier glacé, et entre 30 et 50 pages. Grâce au prix unique du livre, même le premier volume de Largo Winch qui a 20 ans (1990), est vendu 10€90, tout comme le dernier volume (vol 16 2008). Pour que ce soit plus luxueux, il faudrait y mettre des dorures. Il y a eu des modèles de BD avec couverture souple, mais la marge par BD devait être plus faible.

Là dessus arrive le manga, 175 pages par volume, en noir et blanc, format poche, couverture souple, prix de 5 à 7€. Le manga a largement raflé le marché des adolescents. Du fait de son élitisme, la BD franco-belge visait essentiellement les adultes, ou les grand-parent qui cherchait une BD sage à offrir à leur petits enfants. Mais dès que les ados ont de l'argent de poche, ils choisissent des BD abordables avec des sujets qui les intéressent.

Là ou un scénariste et un dessinateur font 30 pages en un an, un mangaka (dessinateur et scénariste à la fois) te sortira la même quantité chaque semaine.

Oui, la couleur, le grand format, c'est sympa, mais avez-vous envie de dépensez votre argent dans une BD belge par an ou dans dix ? Car en prenant les extrêmes entre la BD franco-belge et le manga, on a quasiment un rapport de un à dix en quantité. Toutes les histoires méritent-elles un tel luxe ? Qu'on le veuille ou non, les livres les plus vendus ce sont ceux de la collection Arlequin.

Les librairies n'ont pas de stock, ce serait suicidaire : tout est dans les rayons ! La loi Lang dit que les livres ne peuvent pas être soldés s'ils ne sont pas en magasin depuis deux ans : dans la pratique ça empêche de solder, car aucun libraire ne prendra le risque de garder un livre deux ans, quand l'éditeur veut bien lui reprendre au prix qu'il lui a vendu. C'est tout simplement une organisation de la rareté pour que le consommateur ne soit pas détourné de l'achat d'un article au prix fort par un article soldé. Le prix unique résout donc le problème du stock, mais croyez-vous que les éditeurs ne font pas ça parce qu'ils s'y retrouvent ? Ça revient à dire qu'en achetant un livre, on paie le recyclage des invendus. Donc sans ce système de recyclage, peut-être que les livres serait moins chers de base !?

Mais nous vivons dans une société judéo-chrétienne où il est de bon ton de ne pas s'attacher à l'argent ; donc le consommateur de culture ne doit surtout pas penser à l'argent, car la culture est supérieure à la basse notion d'argent. D'ailleurs les éditeurs et les libraires ne veulent que notre bien en voulant absolument appliquer le prix unique du livre ; il ne pensent pas un seul instant que ça va leur permettre de nous vendre avec des marges beaucoup plus fortes, moins de livres : travaillons moins en gagnant plus, qui va s'en plaindre ?

le livre n'est pas justement un produit de consommation


Selon mon livre d'économie, c'en est un !

La technologie ne condamne à rien, elle peut accompagner et suppléer.


C'est vrai qu'il y a encore quelques maréchaux-ferrant, malgré l'énorme travail de Michelin.

C'est bien mal connaître la littérature jeunesse par exemple pour penser que des tout-petits vont se passer de leurs livres et que les gens y renonceront car c'est aussi du domaine du plaisir.


Je me dis juste qu'un cartable d'enfant avec juste une tablette du style iPad, ça résoudra bien des problèmes de dos, des oublis de livres le matin, de cahier, de règles, de compas, etc...

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Raphaël Florès
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Re: 1 million de livres numériques vendus pour Patterson

Messagepar Raphaël Florès » mar. 13 juil. 2010, 12:46

Ah, pour une fois je suis d'accord avec toi Zouze: mieux, tu résumes parfaitement ma pensée !
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Re: 1 million de livres numériques vendus pour Patterson

Messagepar Vouze » mar. 20 juil. 2010, 11:11

http://www.pcinpact.com/actu/news/58361 ... papier.htm

Amazon vend plus de livres électroniques que de livres en papier.

La partie sur le marché français est édifiante : la France fait tout pour reproduire ce qui s'est passé pour la musique.


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