Au cœur de l’été, la nouvelle est passée relativement inaperçue. À l’occasion du programme de la Banque mondiale des savoirs traditionnels, dont la mise en place a tout juste commencé dans le cadre de l’UNESCO, un nouveau dispositif a en effet été annoncé. Un « Institut international des savoirs traditionnels » sera installé en Italie. Il devrait gérer la collecte des données relatives à ces savoirs, mais également assurer leur promotion.
Cette nouvelle est ainsi loin d’être anodine : elle s’inscrit dans le mouvement de reconnaissance de ceis savoirs. Ceux-ci recouvrent une réalité complexe, que même l’ONU a renoncé à définir. On peut, au mieux, tenter de les approcher en synthétisant différentes approches : ce sont des connaissances, savoirs-faire produits de l’activité intellectuelle d’individus ou de communautés et détenus par eux selon des règles coutumières. Ces savoirs traditionnels, longtemps préoccupation des seuls anthropologues, sont désormais l’objet d’attention des juristes en propriété intellectuelle.
Cela s’explique par l’urgence de s’adapter à de nouvelles discussions internationales, qui mettent en jeu les critères classiques de brevetabilité. Que cela soit dans le cadre de la CDB (Convention sur la diversité biologique), de l’OMPI (Organisation mondiale de la propriété intellectuelle) ou de l’OMC, de nouvelles revendications se font entendre. Des communautés et leurs États se refusent à rester en dehors de discussions auxquelles ils affirment avoir un intérêt moral à participer.
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