Voilà une vision ultra-libérale du monde, qui accable les Etats dans des stéréotypes éculés complétement détachés de la réalité institutionnelle.
Les états d'aujourd'hui sont surpuissants et ils n'ont jamais été aussi puissants qu'aujourd'hui. Les pouvoirs publics ont un pouvoir presque illimité ( limité uniquement par les lois de la nature ), jamais un pouvoir n'a osé intervenir aussi fort en légiférant par exemple sur le fonctionnement psychologique des couples ou des familles.
La puissance publique est limitée par les moyens, et donc les moyens économiques et financiers dont elle dispose, qui sont nécessaires à l'application des lois par la justice par exemple. Avec les dettes abyssales des états européens, on ne peut certainement pas dire que leur puissance soit grande, et on peut même affirmer que les moyens sont très limités, ce qui explique en partie la lenteur des administrations et leur manque d'efficacité.
Nos États démocratiques sont limités également dans leur puissance par les droits fondamentaux et constitutionnels qui ont été définis justement par réaction aux pouvoirs démesurés des souverains absolus. Ton analyse marque une profonde méconnaissance des processus historiques.
De même, le droit des familles a été initié par le Code Napoléon, en donnant un cadre nécessaire, là où l'anarchie laissait les plus faibles à la rue et dans le besoin.
Ce Code qui a évolué vers le Code Civil actuel a été pris en exemple dans le monde entier pour les valeurs libérales et le respect de l'intérêt des faibles et des nécessiteux qu'il véhiculait.
Aucune comparaison n'est possible avec les entreprises privées qui ont financé les études les plus poussées sur le cerveau humain de manière à rendre la manipulation des masses la plus efficace possible avec la télévision et les techniques de marketing.
Le problème n'est pas l'impuissance des pouvoirs publics mais plutôt leur fonctionnement incontrôlable car ils ne font qu'agir à leur guise dans des domaines que ce pouvoir a choisis.
Si le fonctionnement des pouvoirs publics va aujourd'hui en sens inverse de l'intérêt général, c'est justement à cause de l'ingérence des acteurs privés dans les affaires de l'Etat. par définition un état démocratique est soumis au contrôle des citoyens, et je pense que lorsque ce contrôle n'est plus possible, on ne peut plus parler de démocratie ni de République.
L'ensemble des flux financiers dans le monde est déterminé par des règles prudentielles fixées par les pouvoirs publics, les institutions financières ne sont que des agents des états occidentaux qui en contrôlent complètement le fonctionnement. Les crises financières mondiales ne sont que des conséquences des choix faits par les pouvoirs publics et tout avenir de l'économie mondiale ne dépend que des décisions que ces pouvoirs publics prennent. Une seule phrase du président de la Banque centrale européenne peut avoir plus d'importance que l'action de l'ensemble des banques et des investisseurs dans le monde entier.
vraiment n'importe quoi. Les flux financiers mondiaux transitent en grande partie dans le cadre de l'évasion fiscale, dans un cadre juridique quasi-inexistant, quand on sait que tous les juges du tribunal du commerce sont des banquiers. Je suis d'accord pour dire que les états portent une grande responsabilité dans les crises financières, seulement c'est uniquement à cause des politiques qui ont été dictées par des intérêts privés et ont détruit l'Etat dans sa dimension de service public et de poursuite de l'intérêt général. C'est vraiment un aveuglement de remettre en question la notion d'Etat, si c'est pour ne rien proposer en lieu et place que l'anarchie et le chaos. De plus celà à revient à nier l'histoire européenne et la longue construction des états sans laquelle aucun de nos acquis démocratiques n'aurait été possible.
A ce que je sache, ce n'est pas la BCE qui a encouragé les subprimes ou encouragé à spéculer sur la dette des états, même si la BCE n'a aucune indépendance et est à la botte des puissances banquières privées, en leur cédant par exemple le droit de créer et d'émettre de la monnaie.
Les pouvoirs publics n'ont effectivement pas besoin des marchés pour fonctionner, et c'est pour cette raison que les grands financiers ont pris le contrôle économique des états et y font la pluie et le beau temps.
Le problème n'est pas donc l'impuissance des états mais les mauvaises décisions que ces états prennent et qui provoquent des dégâts mondiaux.
L'impuissance des Etats est au centre du problème, ou plutôt leur manque de volonté. Les mauvaises décisions dont tu parle ne sont pas prises par les citoyens via leur participation ou leur représentation, mais bien par les lobbys d'influence qui versent des pots de vins pour corrompre les politiques et les soumettre à leurs intérêts privés.