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Publié : lun. 13 oct. 2008, 22:12
par pers
Ceci est une traduction/résumé pirate d'un article du Wall Street Journal, lui même pompé d'un livre de L.Lessig :
http://online.wsj.com/article/SB122367645363324303.html

En février 2007, le fils de Stephanie Lenz, du haut de ses 13 mois, se mit un jour à danser. Traversant sa cuisine, agrippé à un déambulateur, Holden Lenz commença à bouger en rythme sur une chanson de Prince, "Let's Go Crazy." Cette chanson, il l'avait entendue auparavant ; la pulsation l'avait visiblement marqué. Aussi lorsqu'il l'entendit à nouveau, fit-il ce que n'importe quel être raisonnable de treize mois ferait -- il se joignit à l'invitation de Prince, et la joua "crazy". La maman d'Holden empoigna son camescope et, l'espace de 29 secondes, captura l'image inoubliable de son enfant Holden, avec en fond sonore, un CD de Prince à peine discernable au loin.

Mme Lenz tenait à ce que sa mère voie cette bande. Mais il est difficile d'envoyer une vidéo par email. Aussi fit-elle ce que n'importe quel citoyen du XXième siècle ferait : elle envoya le fichier sur YouTube, et envoya le lien à son entourage. La vidéo fit son petit effet : c'était un grand moment de YouTube, une communion dans l'amusement autour de cette vidéo faite maison, et aisément partageable avec quiconque souhaiterait la regarder.

Il advint cependant, dans les quatre mois qui suivirent, que quelqu'un du groupe Universal Music vit aussi la danse de Holden. Universal, qui gère les droits d'auteur de Prince, se fendit d'une lettre à YouTube, exigeant que cette "représentation" non-autorisée de la musique de Prince soit retirée. YouTube s'exécuta, pour éviter tout problème (une porte-parole de YouTube s'est refusée à tout commentaire).

Les histoires de ce genre, il en arrive tout le temps aujourd'hui. Les compagnies comme YouTube sont submergées de mises en demeures de retirer des éléments de leurs systèmes. Uns part significative de ces demandes est sans aucun doute justifiée. La demande d'Universal, cependant, ne l'était pas. La qualité de la prise de son était piteuse. Personne ne téléchargerait la vidéo de Mme Lenz afin d'éviter de donner de l'argent à Prince pour sa musique. En aucune façon plausible Prince ou Universal n'auraient eu à subir de préjudice de la part de Holden Lenz.

YouTube envoya à Mme Lenz un avertissement de la suppression de sa vidéo. Elle se demanda "pourquoi donc ?" Qu'avait-elle fait de mal ? Elle adressa cette question comme elle le put, jusqu'à ce que ladite question fasse son chemin jusqu'à l'Electronic Frontier Foundation, dont les avocats y virent un cas exemplaire de "fair use" (usage légal). Mme Lenz, en concertation avec l'EFF, envoya un contre-avertissement à YouTube, expliquant qu'aucun droit d'Universal n'avait été violé par son fils Holden.

Et pourtant, les avocats d'Universal persistent aujourd'hui à voir en cette vidéo maison une violation délibérée des lois du copyright. Selon aux, elle est passible d'une amende allant jusqu'à 150 millions de dollars pour avoir partagé 29 secondes montrant son fils en train de danser. Universal s'est refusé à tout commentaire.

Je fatigue, donc je vous ferai la suite plus tard.

Publié : jeu. 19 mars 2009, 22:43
par Antpirg
Eh bah on peut dire q'on est loin d'avoir tout vue.

Publié : lun. 09 nov. 2009, 15:35
par RafCorDel
Un slogan pour le parti:

Défense d'y voir!!!

;)

Re: Pour une défense de la piraterie

Publié : lun. 11 janv. 2010, 22:55
par Raphaël Florès
C'est pas une petite traduction là, donc est-ce qu'y a des lecteurs de vraiment intéressés ?

Re: Pour une défense de la piraterie

Publié : mar. 02 mars 2010, 12:23
par pers
L'affaire est close (jusqu'à la prochaine) : http://www.numerama.com/magazine/15165- ... utube.html

un tribunal a donné raison la semaine dernière à Stéphanie Lenz en rejetant tous les arguments présentés par la maison de disques. En particulier, le juge n'a pas admis l'idée présentée par Universal selon laquelle il serait déraisonnable d'exiger de la maison de disques qu'elle vérifie systématiquement avant toute demande de retrait d'une vidéo que l'utilisation d'une oeuvre n'est pas couverte par le fair use.

C'est sur le papier un coup de poignard pour Universal, puisque le label utilise les outils mis à sa disposition par YouTube pour détecter automatiquement les vidéos qui utilisent ses chansons, et exiger leur retrait dans la foulée. Avec ce jugement, les maisons de disques devront cesser d'agir comme des machines, et porter enfin un regard humain sur les vidéos pour vérifier s'il relève vraiment de leur intérêt commercial d'interdire la diffusion d'une vidéo amateur au seul motif qu'une chanson en fond sonore est protégée par le droit d'auteur.

Le juge n'a pas admis non plus que le fair use puisse ne pas s'appliquer pas aux vidéos diffusées sur YouTube, parce qu'elles auraient dépassé le cadre du cercle privé.

Re: Pour une défense de la piraterie

Publié : mar. 02 mars 2010, 14:29
par pers
Excellent ! (tu devrais t'ouvrir un compte identi.ca pour ce genre d'aphorismes :) )

Re: Pour une défense de la piraterie

Publié : mar. 02 mars 2010, 19:45
par floyd
MPoppins a écrit :
Universal Music ne peut pas empêcher un bébé de danser sur YouTube

Il y a 2 choses qu'on ne peut toujours pas expliquer:
-le suicide des baleines
-le suicide de l'industrie musicale

je tweet ça de suite.

Re: Pour une défense de la piraterie

Publié : mar. 02 mars 2010, 20:58
par Sims
On vas enfin arrêter de voir des vidéos amateur privées de l'intégralité de leur bande son pour la présence de quelques bribes de musiques copyrightées.

Re: Pour une défense de la piraterie

Publié : mer. 03 mars 2010, 17:21
par Rackham
Attention, si c'est Universal France qui fait la demande, Youtube devra s'exécuter, parce qu'il n'y a pas de "fair use" dans notre grand et beau pays.

Re: Pour une défense de la piraterie

Publié : mer. 03 mars 2010, 17:34
par Iv
Les exceptions sont différentes mais existent quand même :
http://www.legifrance.gouv.fr/affichCod ... e=20100303

Notamment la parodie et le pastiche sont protégés.