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Jeux d’argents en ligne: le filtrage décomplexé

Publié : ven. 22 janv. 2010, 01:01
par Raphaël Florès
Salut,

Voici un article que j'ai écris (disponible avec les jolis images et les paragraphes à http://www.logiciel.net/jeux-dargents-en-ligne-le-filtrage-decomplexe-4587.htm) sur ce dossier déjà abordé, je pense que le PP devrait prendre officiellement position sur la question: quelle meilleure preuve que nous avons un programme économique proche des réalités d'une société de services internationalisée ? Si vous voulez que je peaufine, complète, rectifie, ou tout simplement en débattre, n'hésitez pas ;) .

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Le gouvernement français a annoncé au cours de l’hiver 2009 que l’hexagone respectera enfin les directives de l’Union Européenne en matière de jeux d’argents sur Internet. En effet, le Parlement est actuellement en train de voter la législation à ce sujet, mais le texte débattu en ce moment au Sénat est toutefois bien éloigné de l’esprit d’une libéralisation du secteur: au développement de l’économie numérique, les parlementaires semblent privilégier le soutien aux entreprises déjà en place et qui périclitent face à l’arrivée d’entrepreneurs talentueux.

De fait, l’ouverture à la concurrence a été plus qu’attaquée, tout d’abord à l’Assemblée nationale en première lecture, et plus encore aujourd’hui au Sénat: non seulement les conditions d’activité garanties par l’Autorité de régulation des jeux en ligne (Arjel) paraissent totalement hallucinantes à n’importe quel investisseur, mais en plus les sanctions prévues contre les sites contrevenants sont prohibitives de toute tentative d’offrir malgré tout un service à son juste prix.

Voici les détails: d’une part, les sites proposant des jeux d’argent devront se munir d’un agrément, c’est-à-dire de l’autorisation publique, pour la modique somme de 2000 à 15000 euros, mais d’autre part une somme annuelle de 10000 à 40000 euros sera aussi due, sans compter les 1000 euros 10000 euros pour renouveler l’agrément valable pour seulement cinq ans. Autant dire qu’avec un capital initial d’au moins 52000 euros jusqu’à 215000 euros pour les seules autorisations administratives, rares seront les entrepreneurs enclins à investir le marché français.

De plus, quiconque ne se soumettra pas en tout point sera passible de sanctions extrêmement sévères: l’agrément sera immédiatement retiré si tant est qu’il y en ai un, et l’auteur du délit ne pourra plus en recouvrer un avant cinq ans. Bien entendu, cela s’accompagne de très fortes amendes: la peine prévue est trois ans d’emprisonnement et 90 000 euros d’amende. Et si cela n’était pas assez dissuasif, c’est même aux droits civiques que s’attaquera le juge saisi par l’Arjel: interdiction d’exercer une fonction publique, commerciale ou industrielle, en d’autres termes c’est tout simplement la mise au ban de toute activité quelle qu’elle soit.

Mais mettre à terre les sites français ne suffira pas s’ils sont hébergés à l’étranger et administrés par des personnes y résidant. Alors, l’agrément ne pourra être reçu qu’avec le serveur « frontal » (là où toutes les données cruciales sont stockées) localisé en France. Mais les parlementaires sont conscients que cela ne suffira pas et décident de passer à l’étape supérieure: le site contrevenant sera tout simplement effacé de l’Internet français, conformément aux propos du Président de la République N. Sarkozy et du député UMP J. Myard appelant à « dépolluer le réseau » pour parvenir à un « Internet à la chinoise ». Pour cela, le site sera retirer des moteurs de recherche comme Google et un filtrage par DPI est envisagé, comme nous vous l’avions détaillé dans un précédent article. De même, tout régie publicitaire prise en train de promouvoir ou de financer ces sites d’argents en ligne seront sévèrement punis.

De très graves menaces se précisent désormais sur Internet, mais le législateur oublie un principe majeur: il s’agit littéralement d’un réseau international, où la législation française ne s’applique pas. Gageons que l’ACTA constituera sans doute une situation en accord avec la LOPPSI: le traité international relatif à la contrefaçon sera examiné au Mexique du 20 janvier 2010 pendant une semaine, tandis que la loi française instituant le filtrage via des listes-noires arrive à l’Assemblée nationale à partir du 9 février 2010. Il ne reste plus qu’à espérer que, contrairement aux sénateurs aujourd’hui, nos députés affirment la nécessité de publier les procès-verbaux au Journal officiel: l’arbitraire dépasse là des limites constitutionnelles sur lesquelles le Conseil Constitutionnel aura sans nul doute à statuer.

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Ciao :) .

Re: Jeux d’argents en ligne: le filtrage décomplexé

Publié : ven. 22 janv. 2010, 20:37
par Sims
Un article de Numé pour complèter:
http://www.numerama.com/magazine/14893-sites-de-jeux-en-ligne-entre-13000-et-65000-euros-pour-eviter-blocage-et-dereferencement.html

C'est effarant les efforts qui sont déployés pour maintenir le monopole de la FDJ/PMU...
La volonté est claire de vouloir ficher au fisc les éventuels gagnants...

Re: Jeux d’argents en ligne: le filtrage décomplexé

Publié : ven. 22 janv. 2010, 20:56
par Mourioche
Et si le fournisseur du jeux en ligne fournis un client (à installer sur le PC) avec connexion à un VPN partenaire ?

Enfin j'dit ca, mais c'est tellement compliqué de bien filtrer...

Re: Jeux d’argents en ligne: le filtrage décomplexé

Publié : jeu. 28 janv. 2010, 20:34
par red0queen
doucement !! tu vien de leur pourrir une loi de plus !!!

Je pense qu'ils seraient bais. comme pour les autres lois. à quand l'interdiction de la cryptographie pour les particuliers ???

Re: Jeux d’argents en ligne: le filtrage décomplexé

Publié : lun. 12 juil. 2010, 12:53
par Raphaël Florès
Comme annoncé, une loi inefficace, idiote, et profondément nuisible à ceux qu'elle prétends défendre:

L´ouverture du marché français, régulée par l´Autorité de Régulation des Jeux En Ligne, ponctionne les joueurs de pokers Français de manière XXL.

L´Autorité de Régulation des Jeux En Ligne promettait plus de transparence et de sécurité pour les amateurs de jeux d'argent en ligne. Une manière, aussi et surtout, de prélever de nouveaux impôts. Depuis la promulgation de la lois en France sur les jeux en ligne, une mobilisation sans précédente à lieu. Manifestations en ligne, et physique, se mettent en place. Motif ? Alors qu'il était prévu par l'état une taxe de 2 % par mise, il semble que le pourcentage soit de 7% et jusque 25% en tournois. Bilan, les joueurs qui se rendaient, comme le préconise l'ARJEL, sur les .fr, repartent sur les .com. Le 4 juillet, une e.manifestation a bloqué un espace de jeu, sous forme de sitting, appartenant au site pokerstars.fr (Un site basé sur l’île de Man). Une nouvelle action est prévue le 11 juillet, toujours sur Pokerstars et aussi à l'encontre d'un autre géant du poker en ligne, Winamax. Pendant ce temps, l'Autorité de régulation des jeux en ligne a annoncé avoir adressé dix-neuf mises en demeure à des opérateurs illégaux pour cesser leur activité en France. Ça sent la coupure avant la fin du mois !


http://www.zataz.com/news/20418/La-revo ... ligne.html

Re: Jeux d’argents en ligne: le filtrage décomplexé

Publié : lun. 12 juil. 2010, 13:18
par Sims
Racket fiscal, quand tu nous tient... :?

Les FAI s’élèvent contre le blocage de sites de jeux en lign

Publié : mer. 28 juil. 2010, 13:44
par Raphaël Florès
Fin juin, l’Autorité de Régulation des jeux en ligne (ARJEL) a envoyé dix-neuf mises en demeure à des sites de jeux en ligne illégaux. Avant de saisir en référé le Tribunal de Grande Instance de Paris pour en faire bloquer certains d’entre eux (Betfred, Stan James et Stryyke) sur le territoire français. Hier, sept fournisseurs d’accès Internet (Orange, SFR, Telecom, Free, Auchan Télécom, Numericable, Bouygues et Darty) ont ainsi été invité à comparaître devant le TGI. Selon La Tribune (accès payant), ils se sont élevés « à l’unanimité » contre l’injonction.

Pour rendre un site inaccessible en France, l’ARJEL doit s’adresser directement aux responsables du site via une mise en demeure. Ces derniers ont alors huit jours pour présenter leurs observations. « À l’issue de ce délai, en cas d’inexécution par la personne intéressée de l’injonction de cesser son activité illicite d’offre de jeux d’argent et de hasard et lorsque les faits constituent un trouble manifestement illicite » dit la loi le président de l’ARJEL « peut saisir le juge des référés aux fins d’ordonner l’arrêt de l’accès à ce service aux personnes mentionnées au 1° ou au 2° du I de l’article 6 de la loi n° 2004-575 du 21 juin 2004 relative à la confiance dans l’économie numérique [la LCEN ndlr]« . Soit les hébergeurs et les FAI.

Selon la loi sur les jeux en ligne, adoptée en avril dernier, il est donc possible d’assigner directement les hébergeurs et/ou FAI, sans avoir d’abord assigné le site incriminé. Mais la LCEN introduit également le principe de subsidiarité. Pour qu’un juge impose aux fournisseurs d’accès Internet des mesures de filtrage concernant un site illicite, il doit d’abord avoir fait appel à l’éditeur du contenu, puis à défaut l’hébergeur. Ce n’est qu’en cas d’inaction de ce dernier, qu’il peut se retourner contre les fournisseurs d’ac. Ce qui n’a pas été appliqué ici, et que les FAI ont contesté rapporte La Tribune. On peut également souligner que l’assignation n’a pas concerné tous les FAI, mais seulement sept d’entre eux.

Enfin le quotidien souligne qu’« en bloc », ces derniers ont indiqué que le filtrage «n’est pas efficace» et comporte des «risques importants» (ralentissement du réseau, et blocage de sites licites).

La décision sera rendue le 6 août.


http://www.theinternets.fr/2010/07/28/e ... -en-ligne/

Re: Les FAI s’élèvent contre le blocage de sites de jeux en lign

Publié : mer. 28 juil. 2010, 16:25
par harpalos
Raphaël Florès a écrit :
Fin juin, l’Autorité de Régulation des jeux en ligne (ARJEL) a envoyé dix-neuf mises en demeure à des sites de jeux en ligne illégaux. Avant de saisir en référé le Tribunal de Grande Instance de Paris pour en faire bloquer certains d’entre eux (Betfred, Stan James et Stryyke) sur le territoire français. Hier, sept fournisseurs d’accès Internet (Orange, SFR, Telecom, Free, Auchan Télécom, Numericable, Bouygues et Darty) ont ainsi été invité à comparaître devant le TGI. Selon La Tribune (accès payant), ils se sont élevés « à l’unanimité » contre l’injonction.



http://www.theinternets.fr/2010/07/28/e ... -en-ligne/


J'espère que le débat va monter.
C'est bien qu'il se situe sur une histoire de gros sous plutôt que sur des sites de pédopo.

Re: Jeux d’argents en ligne: le filtrage décomplexé

Publié : mer. 28 juil. 2010, 17:13
par Rackham
Vu les intérêts en jeu (gag) n'y compte pas trop…

Re: Jeux d’argents en ligne: le filtrage décomplexé

Publié : sam. 14 août 2010, 20:46
par Raphaël Florès
Les retards auront été nombreux, mais le lancement de l'offre « légale » de poker en ligne en France a bel et bien eu lieu. Voulue par le gouvernement, cette ouverture porte assez mal son nom puisqu'elle comporte en première ligne l'interdiction aux sites étrangers (la plupart des sites qui existaient jusque là sont généralement dans des juridictions spécifiques limitant les éventuels recours de la part des joueurs : réserves Indiennes aux états unis, paradis fiscaux, etc) d'accepter des jeux d'argents de la part de joueurs français.


http://www.clubic.com/insolite/article- ... ligne.html

Re: Jeux d’argents en ligne: le filtrage décomplexé

Publié : sam. 14 août 2010, 21:08
par Conundrum
Ah, ça oui. Vu comme on est bombardé de pub avec Bruel (un peu moins que René la taupe, quand même), le lancement de l'offre a bien eu lieu...