Le Parti Pirate, quelle ontologie ?
Publié : mar. 16 juil. 2013, 14:40
Bonjour à tous,
J'avais parlé de participer au PP en une espèce de coulisse, refusant de me mettre en avant tant le débat public et la confrontation ne m'intéressent pas. On aurait pu alors m'objecter que l'essentiel de l'action politique passe justement par l'action et que le temps de la réflexion appartenait à une sphère plus philosophique. J'en conviens parfaitement et, en vertu de cela, je m'illustre dans une attitude que j'aurai souvent : proposer des sujets à la réflexion commune, des sujets dont les questions m'animent profondément et me font beaucoup penser.
Comme tout un chacun, j'ai pu observer l'Histoire et contempler les systèmes qu'elle a produits ou qu'elle a éliminés. J'ai pu mesurer, d'expérience personnelle, comme l'hypocrisie d'un système idéaliste était dangereux. On postule l'honnêteté de l'homme, l'intégrité du politique et, au nom de cela, on limite la contrainte par la force publique des états du privé, et ça part en live. À la faveur de lois inadaptées, il se passe n'importe quoi.
Qu'on ne se trompe pas, je suis utopiquement libertaire, mais je n'imagine pas de le concevoir concrètement en politique. Même aux plus grandes acmés des plus aurifères des civilisations, on ne suppose pas que plus d'un tiers du corps électoral fût suffisamment cultivé pour une autogestion intelligente. Et c'est bien parce que je m'interroge sur la valeur d'une pensée politique utopiste que j'en viens à ce sujet.
Est-ce que le PP part sur le principe d'une idéalisation du citoyen ? Auquel cas il se fixe nécessairement hors du rôle de pédagogue, cherchant à tirer les hommes vers le haut sur le principe, laissant les extrémismes et toutes les conséquences sociales d'une liberté laissée à ceux qui n'ont pas d'éducation -- alors ils choisiront gaiement le pire --, lesquels ne ressentent les grands mouvements que par des petits aspects. Ce qui signifie qu'ils ne ressentent que les grands gestes, à la catégorie desquels appartient le barbarisme et l'horreur.
Ou bien est-ce qu'il part, en connaissance de cause, et cherche à produire un cadre civil et intellectuel qui prenne vraiment en charge l'individu ? Je crois que la question fait sens. Pour l'instant les cibles électorales du PP sont des gens relativement cultivés, intellectuellement aisés, généralement non mainstream, donc des gens pour lesquels la question que je pose ne se pose pas. Et si le mouvement tarde tant à décoller en France, contrairement à d'autres pays où il se forge une part politique sur mesure, c'est bien parce que le modèle politique français est particulier.
Souvenons-nous de l'échec de "Démocratie réelle, maintenant" (sur laquelle j'avais émis un genre d'essai critique qui m'avait valu un pugilat en bonne et due forme ceci-dit, ils voulaient des rêveurs pathétiques, et non des gens qui réfléchissent), dont la forme et les principes n'étaient pas français.
Je ne vire pas au nationalisme, il s'agit simplement de reconnaître comme chaque peuple a ses modes d'actions politiques. Si le PP veut percer en France, il lui faut étudier les particularismes français, lire et relire l'Histoire politique et institutionnelle de France et s'en rapprocher au maximum, sans s'aliéner. Vala. J'espère n'être pas trop paru verbeux.
Bien à vous tous (:
J'avais parlé de participer au PP en une espèce de coulisse, refusant de me mettre en avant tant le débat public et la confrontation ne m'intéressent pas. On aurait pu alors m'objecter que l'essentiel de l'action politique passe justement par l'action et que le temps de la réflexion appartenait à une sphère plus philosophique. J'en conviens parfaitement et, en vertu de cela, je m'illustre dans une attitude que j'aurai souvent : proposer des sujets à la réflexion commune, des sujets dont les questions m'animent profondément et me font beaucoup penser.
Comme tout un chacun, j'ai pu observer l'Histoire et contempler les systèmes qu'elle a produits ou qu'elle a éliminés. J'ai pu mesurer, d'expérience personnelle, comme l'hypocrisie d'un système idéaliste était dangereux. On postule l'honnêteté de l'homme, l'intégrité du politique et, au nom de cela, on limite la contrainte par la force publique des états du privé, et ça part en live. À la faveur de lois inadaptées, il se passe n'importe quoi.
Qu'on ne se trompe pas, je suis utopiquement libertaire, mais je n'imagine pas de le concevoir concrètement en politique. Même aux plus grandes acmés des plus aurifères des civilisations, on ne suppose pas que plus d'un tiers du corps électoral fût suffisamment cultivé pour une autogestion intelligente. Et c'est bien parce que je m'interroge sur la valeur d'une pensée politique utopiste que j'en viens à ce sujet.
Est-ce que le PP part sur le principe d'une idéalisation du citoyen ? Auquel cas il se fixe nécessairement hors du rôle de pédagogue, cherchant à tirer les hommes vers le haut sur le principe, laissant les extrémismes et toutes les conséquences sociales d'une liberté laissée à ceux qui n'ont pas d'éducation -- alors ils choisiront gaiement le pire --, lesquels ne ressentent les grands mouvements que par des petits aspects. Ce qui signifie qu'ils ne ressentent que les grands gestes, à la catégorie desquels appartient le barbarisme et l'horreur.
Ou bien est-ce qu'il part, en connaissance de cause, et cherche à produire un cadre civil et intellectuel qui prenne vraiment en charge l'individu ? Je crois que la question fait sens. Pour l'instant les cibles électorales du PP sont des gens relativement cultivés, intellectuellement aisés, généralement non mainstream, donc des gens pour lesquels la question que je pose ne se pose pas. Et si le mouvement tarde tant à décoller en France, contrairement à d'autres pays où il se forge une part politique sur mesure, c'est bien parce que le modèle politique français est particulier.
Souvenons-nous de l'échec de "Démocratie réelle, maintenant" (sur laquelle j'avais émis un genre d'essai critique qui m'avait valu un pugilat en bonne et due forme ceci-dit, ils voulaient des rêveurs pathétiques, et non des gens qui réfléchissent), dont la forme et les principes n'étaient pas français.
Je ne vire pas au nationalisme, il s'agit simplement de reconnaître comme chaque peuple a ses modes d'actions politiques. Si le PP veut percer en France, il lui faut étudier les particularismes français, lire et relire l'Histoire politique et institutionnelle de France et s'en rapprocher au maximum, sans s'aliéner. Vala. J'espère n'être pas trop paru verbeux.
Bien à vous tous (: