dworkin a écrit :Non, il y a plein de choses interdites qui ne sont pas contrôlés. Le fait que quelque chose soit interdit n'indique ni que l'état est tenu de proposer une sanction, ni qu'il doit mettre en place des mesures de contrôle. Par exemple, le suicide est interdit, mais il n'y a pas de sanctions.
Non.
Le fait d'envoyer des images pédo-pornographique par la poste est illégal, pourtant, personne n'a proposé d'ouvrir l'ensemble des courrier de la population pour vérifier.
Ce n'est pas l'envie qui leur manque (aux states, ils prennent en photo chaque courrier avec l'adresse de l'expéditeur et du destinataire), c'est juste que c'est infaisable. Sur Internet, un flicage à grande échelle est déjà plus jouable.
On peut très bien avoir un système avec sanction bête et méchante (genre une amende ) pour les gens qui diffuseraient le film avant qu'il arrive dans le droit commun.
Aïe aïe aïe ! C'est un peu de ça que j'avais peur. Tu essayes de concilier deux choses opposées (le partage et la prune), or il faudra choisir à un moment donné. On ne peut pas avoir les deux, surtout au PP. Vois plus bas un début de solution que j'ai essayé d'esquisser.
La première, c'est que de plus en plus de gens ont un vidéoprojecteur et du son 5.1 chez eux. Ils ont payé leur matos très cher pour ne plus avoir à payer de place de cinéma. Si le monde du cinéma doit se contenter de faire la course au gadget technologique (parlant quand le cinéma a connu sa première crise, puis on va multiplier les films en couleur pour ne pas être en concurence avec la télévision, puis on va s'intéresser à l'immersion sonore en 77, et plus récemment à la 3D qui avait pour but d'éviter le téléchargement.
Ben c'est normal et positif, c'est une pression concurrentielle qui pousse à la différentiation et au progrès (technologique à tout le moins). Heureusement qu'on n'en est pas encore au cinéma muet noir et blanc.
D'une manière général, quand je paye pour regarder un film, je ne paye pas pour la technologie, je paye parce que je veux soutenir le film.
Ça, c'est toi. C'est dommage mais la plupart des gens ne payent pas pour soutenir un film, ils payent pour « l'entertainment ». Ceci dit, quand tu ne peux pas concurrencer le blockbuster sur le budget et la technologie, une autre approche est justement de créer un lien avec le public : au lieu d'interdire de partager un film dont les mecs n'ont probablement même pas entendu parler, il faut encourager le partage qui peut servir de publicité gratuite. C'est un peu le but de VODO dont je parle plus bas.
Hors, les cinéma qui passaient ces films ont de plus en plus de mal. Dans les 2 villes dans lesquels j'ai vécut ces dernières années, je vois les petits cinéma qui ferment au profit de grandes salles orientés blockbuster.
Oui, ce n'est pas nouveau et ce n'est pas dû au téléchargement. Ils font face à la concurrence des multiplex qui alignent des blockbusters et une partie du public préfère se détendre. Je me souviens d'un réalisateur qui protestait contre le fait qu'Avatar occupe tous les écrans. À ce niveau le seul jeu du marché ne donne pas une solution satisfaisante donc des mécanismes comme le mécénat global peuvent être utiles.
La troisième est que n'importe qui pourrait monter un cinéma associatif qui passerait les films gratuitement pour ses membres.
Yep, on a d'ailleurs plus ou moins a l'équivalent sur Internet avec
VODO. Le modèle économique est similaire à Jamendo : dons plus droits de diffusion télévisées pour des œuvres dont le partage non commercial est
encouragé.
Une autre encore est que le streaming est un véritable poison à mon avis. Contrairement au Peer-to-peer, le streaming passe par des itnermediaires qui se font du fric, et qui sont complètement hors de l'idée que je me fait du partage non commercial. Pour moi, ce type de diffusion va totalement à l'encontre du programme du PP.
Je n'aime pas le streaming pour des raisons techniques : c'est une utilisation très stupide du réseau comparé au P2P. Mais si les sites de streaming arrivent à se faire de l'argent, c'est tout de même une bonne nouvelle, ça montre que c'est possible justement. Reste à trouver un moyen de faire remonter une partie des ressources aux auteurs, mais vu que c'est interdit, les sites de streaming gardent tout. Niveau résultat contre-productif, c'est assez réussi.
Mais il ne me semble pas malsain de réfléchir aussi un peu à "comment les artistes vont financer leur œuvres?" (je ne parle même pas de comment ils vont gagner leur vie, juste comment ils vont financer leurs œuvres).
On peut y réfléchir et le plus simple est de voir ce qui se fait déjà. Pour la musique, il n'y a pas de souci et pour les mêmes raisons que tu cites ci-dessous, on peut espérer que la même chose se produira pour les livres. Pour les blockbusters, pas de souci non plus. Reste le cinéma d'auteur... Et là, on pourrait avoir le mécénat global en échange du droit de partager
et de remixer les œuvres dès leur sortie (voire avant, s'il y a une fuite). Aucune amende, aucune interdiction qui de toute façon ne servent à rien si ce n'est à être contre-productif.
Quand à ton lien, il indique que les artistes faisant de la musiques se sont développés. Mais produire un album, ça coute tellement peu cher (surtout aujourd'hui) par rapport à produire un film que je ne pense pas que la comparaison soit bonne.
Ce n'était pas une comparaison, mon but était simplement de couvrir un autre domaine. Tu noteras que j'ai passé les ebook sous silence parce que je ne m'y connais pas assez (jamais eu de liseuse électronique donc aucune idée du confort de lecture avec). Tout ce que je peux dire là-dessus, c'est qu'
In Libro Veritas semble avoir trouvé un modèle économique qui concilie licences libres et partage.
Oui mais c'est illégal. Tu es peut être dans un milieu branché qui comprend vaguement ce qu'est internet, mais de mon coté, je connais des gens qui ont peur de la HADOPI lorsqu'ils vont sur Youtube. Si on rend tout légal, les comportements vont évoluer.
Euh, j'ai précisément donné l'exemple d'un jeune qui ne fait pas la différence entre un fichier tar et un fichier texte. Il double clique, c'est tout. Je suis bien d'accord sur le fait que les usages évoluerait dans le bon sens si tout était légal, mais je crois que c'est déjà très avancé. Le public le plus concerné est précisément celui qui partage le plus (en ligne et hors ligne) donc quand tout sera autorisé, il n'y aura pas de tsunami parce qu'on est déjà dedans ÀMHA.