txo a écrit :Il ne s'agit pas d'excuser qui que ce soit mais de dénoncer un procédé immonde quelle que soit la personne qu'il vise.
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#OSB Il existe une différence entre faire la recension des déclarations homophobes et appeler à la délation des personnes, fussent-elles élues, au motif qu'elles seraient ceci ou cela.
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Enfin - et c'est personnel - les chasses à l'homme me répugne et je crois que c'est l'honneur de la démocratie d'en passer par les voies de droit lorsque cela s'impose, d'autant plus dans le contexte qui est celui de faire progresser l'égalité devant la Loi (objet de la manifestation pour le "mariage pour tous"). C'est une simple question de cohérence.
Je suis navré d'avoir à le dire mais ce qui est sous-jacent à ce type d'appel est une "logique de guerre", prompte à s'exonérer de ses responsabilités au motif qu'on a été victime de faits comparables de la part de ses adversaires. C'est très exactement ce que condamne le droit international.
Je ne suis pas sur d'avoir un avis tranché sur la question même si je pencherais toutefois plutôt du coté d'OSB et d'Alda. Mais, il me semble qu'il y a une vraie question dépassant le cadre du sujet "Mariage pour tous":
Il ne s'agit pas d'excuser qui que ce soit mais de dénoncer un procédé immonde quelle que soit la personne qu'il vise.
Ce qui est à remettre en question ici c'est "procédé immonde quelque soit la personne qu'il vise". Il me semble au contraire qu'il y a une différence majeure entre le procédé utilisé à l'encontre d'une minorité dominée (juifs, homosexuels, tziganes, handicapés pour le parallèle historique évoqué) et le même procédé utilisé à l'encontre d'une majorité (non pas numérique mais symbolique) dominante qui, elle, du haut de sa position, ne se prive pas de stigmatiser. Je me demande (et je n'ai vraiment pas la réponse) si l'appel aux valeurs "humanistes", de "tolérance" (de pardon, de non délation, de pacifisme, de démocratie etc) ne serait pas pour le second cas de figure une manière d'entériner et de protéger les dominants.
Tout comme il est bien facile de condamner les "jeunes de cités" qui brûlent des voitures (voire pire) au motif du principe humaniste que "la violence n'est pas une réponse" sans s'apercevoir que la violence physique est la seule réponse possible qu'on leur laisse à disposition et en niant la violence symbolique qu'ils subissent tous les jours.
Pour les anglophones, je recommande cet article de blog (et le blog entier) qui rejoint ce type de questionnement de manière de plus ou moins directe:
The Revolution Will Not Be Polite: The Issue of Nice versus GoodSo if you – the oppressed – hurt someone’s feelings, you’re just like the oppressor, right? Wrong. Oppression is not about hurt feelings. It is about the rights and opportunities that are not afforded to you because you belong to a certain group of people. When you use a racist slur you imply that non-whiteness is a bad thing, and thus publicly reinforce a system that denies POC [Persons of Color] the rights and opportunities of white people. Calling a white person a racist fuckhead doesn’t do any of that. Yes, it’s not very nice. And how effective it is as a tactic is definitely up for debate (that’s a whole other blog post). But it’s not oppression.
PS: J'ajouterais après réflexions qu'il s'agit d'un véritable non-sujet de communiqué. Selon moi, le Parti Pirate n'a pas a se faire le chevalier blanc du Jeune Socialiste ou du Vieil(le) Homophobe. Après consultation de la carte, j'aurais même plutôt tendance à l'apprécier, pour le lulz. Certains propos valent leur pesant de cacahuète et mérite avec justesse de figurer dans une anthologie d'autant qu'ils tous publics, de la part de personnes publiques qui les assument.
Mon préféré (parce qu'on a l'impression que l'auteur, un député UMP, suit les débats du PP):
Après le mariage homosexuel, bientôt l’adoption, après l’autorisation du piratage et des vols de DVD, après la demande d’arrêt des contrôles de vitesse, après la dépénalisation de la prostitution, après la non-incarcération des délinquants mineurs, je dirais à la limite, à quand la dépénalisation du viol? Ou la légalisation du viol ? "