1 – Questionnaire dans le cadre des Elections régionales
Le Collectif Hypertension constate la remise en cause du principe d’un accès aux
soins pour tous. Les pratiques abusives, le reniement des valeurs originelles de la
sécurité sociale ou encore une privatisation assumée de la santé publique y
contribuent amplement.
Les citoyens les plus fragiles sont malheureusement les plus exposés !
Un combat doit être mené face aux nouveaux défis sanitaires. Comme l’Etat ou la
Sécurité sociale, les collectivités locales investissent de nombreux moyens et
interviennent en multiples occasions dans ces secteurs.
Le Collectif Hypertension profite des Elections régionales pour questionner
les candidats et informer les citoyens.
1) Quelles actions projetez-vous de financer afin de favoriser l’installation des médecins
dans les « déserts médicaux » (zones rurales, banlieues, etc.) ?
2) Comment envisagez-vous de répondre à l’augmentation des cotisations des
assurances complémentaires santé prévues pour 2010 notamment du fait du
désengagement de la sécurité sociale ?
3) Quelle réponse sera apportée par votre collectivité face à la généralisation des
pratiques de dépassement d’honoraires (notamment pour les actes chirurgicaux),
et plus particulièrement dans les communes ne bénéficiant pas ou plus d’un
établissement public de santé assurant des prestations à tarif conventionné ?
4) Dans quelle mesure souhaitez-vous soutenir la recherche médicale ? Le cas
échéant, quels montants financiers seront apportés et quels secteurs seront
prioritaires ?
5) Quelle stratégie sera mise en place dans le cadre de l’installation des nouvelles ARS
(Agences Régionales de Santé) afin que la Région puisse peser en faveur d’une
politique de santé publique ambitieuse ?
2 – Pourquoi cette interpellation ?
763 millions d’euros de dépassements d’honoraires en France en 1990.
1,578 milliard d’euros de dépassements d’honoraires en France en 2005.
58% des médecins pratiquent les dépassements d’honoraires dans la capitale.
4,8 millions
La CMU concerne
de personnes en France.
Le Gouvernement veut réduire à 15 % le taux de remboursement des médicaments dont le service
médical rendu est jugé « faible » (Zovirax crème, Hexomédine, Nifluril crème). La plupart sont des
antidouleurs et antihistaminiques.
4 spécialistes sur 10 refusent un patient bénéficiaire de la CMU.
La "Sécu" se sera endetté d’environ 60 milliards d'euros en 2010. L’Etat avait une dette auprès
de la sécurité sociale de 3,5 milliards d’euros en 2008 soit 17% de plus qu’en 2007.
1/3 des dentistes et près d’1/5 des médecins généralistes.
Les refus de soins concernent
30,6 milliards d'euros
La Sécurité sociale devrait être déficitaire de
en 2010, il sera de
23,5 milliards en 2009.
110 médicaments sont déremboursés en 2010.
*sources disponibles sur
http://www.collectif-hypertension.net3- Qui sommes-nous ?
Alors que le projet de Loi de financement de la Sécurité Sociale 2010 (PLFSS 2010)
s’apprêtait à être voté à l’Assemblée Nationale, nous avons souhaité, en novembre
dernier, dénoncer les inégalités d’accès aux soins qui persistent dans notre pays et
les hypocrisies de certains de nos décideurs politiques sur notre système de santé
afin de rappeler son indéniable fonction.
Créée en 1945, la Sécurité sociale « est la garantie donnée à chacun qu'en toutes
circonstances il disposera des moyens nécessaires pour assurer sa subsistance et
celle de sa famille dans des conditions décentes »1. Elle repose sur le principe de
solidarité garantissant à chacun une protection financière contre les aléas de la
vie.
Pour y arriver, le Collectif Hypertension a l’ambition de fédérer tous ceux qui
veulent s’opposer aux discriminations dans la prise en charge médicale.
Aussi, ce collectif est composé de militants associatifs, syndicaux, politiques ainsi
que de salariés du domaine de la santé et de jeunes militants sensibles à ces
questions qui veulent s’engager pour un meilleur accès aux soins en faisant tomber
les obstacles financiers, structurels et privés auxquels nous sommes tous
confrontés.
Avec l’aide de plusieurs visuels spécialement créés à cette occasion, cette
campagne de mobilisation est relayée dans plusieurs villes autour d’un manifeste
qui présente nos ambitions, cible nos adversaires et explique notre combat.
Au-delà de la signature du Manifeste, qui a déjà recueilli plusieurs centaines de
signatures, et de la création d’un comité de soutien pour appuyer notre action,
plusieurs initiatives sont menées pour interpeller publiquement les responsables
politiques français sur cette question.
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4 – Le Manifeste du Collectif Hypertension
Alors que de l’autre côté de l’Atlantique, Barack Obama pose les bases d’un système de soins plus
équitable pour les citoyens américains, une révolution inverse et silencieuse est en cours dans notre
pays.
Le modèle français de santé, qui était devenu une référence sociale, est victime d’une entreprise
de déconstruction dramatique, sous l’effet de plusieurs logiques.
C’est le principe d’accès au soin au moindre coût qui a d’abord été remis en cause, sous l’effet
conjugué des déremboursements et de l’instauration des franchises médicales. Cette augmentation
de la part qui reste à la charge des patients oblige aujourd’hui des millions de citoyens à sacrifier
leur santé pour des raisons financières.
Combien sont-ils ceux qui, aujourd’hui, renoncent à faire des examens médicaux, à consulter ou à
se soigner parce qu’ils ne peuvent en assumer le coût?
Dans le même temps, d’autres obstacles ont été posés pour empêcher les citoyens les moins
privilégiés d’accéder à des soins de qualité. Le gouvernement a laissé filer les dépassements
d’honoraires, les inégalités entre les territoires se sont accentuées et les hôpitaux publics ont été
méthodiquement asphyxiés, au profit des structures privées. Cette logique de privatisation a
instauré un système de santé à double vitesse, qui tourne délibérément le dos aux principes
républicains.
Dans ce contexte, le refus de très nombreux spécialistes de soigner les bénéficiaires de la CMU
apparaît comme une ultime provocation.
Alors qu’un grand nombre de médecins se démènent pour assurer leur mission auprès du public,
d’autres, libérés de toute éthique, et motivés par leurs propres intérêts, sont passés directement du
serment d’Hippocrate au serment d’hypocrite.
Ces comportements ne constituent pas pour nous des actes isolés. Ils symbolisent la dégénérescence
d’un système de soins qui avait pourtant montré son efficacité. Il est urgent de réagir.
Nous savons que dans le domaine de la santé comme dans d’autres, notre génération a été bercée
par le refrain lancinant de la remise en cause nécessaire des acquis sociaux. C’est ainsi que les
avancées héritées du programme du Conseil National de la Résistance ont été, depuis, largement
écornées sous la pression d’intérêts privés déterminés à rompre le pacte social.
Ce mouvement de recul ne peut plus durer. L’accès à des soins pour tous doit être rétabli. Voilà
pourquoi nous appelons à la mobilisation de toutes les forces politiques, syndicales, associatives et
citoyennes pour mener collectivement cette contre-offensive.
Nos adversaires sont connus : certains décideurs politiques, certaines industries pharmaceutiques,
les lobbyistes décomplexés, ou encore une partie de ce corps médical qui sacrifie son éthique pour
augmenter ses profits.
Nos objectifs sont clairs : renouer avec les principes d’accès aux meilleurs soins en faisant tomber
les obstacles financiers, structurels et privés auxquels nous sommes tous confrontés aujourd’hui.
Le combat que nous engageons aujourd’hui est vital. Il vise à rétablir et à conquérir de nouveaux
droits en matière de santé, sur le plan national et européen. Mais il s’inscrit aussi dans le combat
mondial d’accès aux soins pour tous. Nous n’oublions pas qu’actuellement, les populations du sud
restent privées de traitement et de médicaments en raison de l’indifférence des pays développés et
de l’avidité des grands groupes pharmaceutiques.
Le combat que nous engageons aujourd’hui est total. Il oblige à une détermination absolue, à des
moyens exceptionnels, à une mobilisation de tous. Nous comptons sur vous.
Octobre 2009
5 – Ils nous soutiennent
Un comité de soutien s’est créé afin de soutenir l’action du Collectif Hypertension.
Il regroupe des spécialistes ou des acteurs du domaine de la santé mais aussi des
personnalités connues ou reconnues qui ont voulu apporter leur notoriété au
service de notre cause.
Sont déjà membres de ce comité de soutien :
- Eléonore de La Varde, Présidente de l’association RéSo – Réformistes & Solidaires
- Catherine Lemorton, Députée, Membre de la Commission des Affaires Sociales
- Bruno Pascal Chevalier, Président du Collectif Ensemble pour une santé solidaire
- Bastien François, Professeur des universités à Paris I
- Walter Bessan, Résistant, ancien salarié de la Sécurité sociale
- Jean Marie Le Guen, Député, Adjoint au Maire de Paris en charge de la santé
publique
- John Berger, Ecrivain
- Jean-Baptiste Prévost, Président de l’Union Nationale des Etudiants de France
(UNEF)
- Julien Boucher, MACAQ
- Lauriane Deniaud, Mouvement des Jeunes Socialistes (MJS)
- Sarah Degiovani, Orthophoniste
- Olivier Maillebuau, Président des Jeunes Radicaux de Gauche (JRG)
- Karima Delli, Députée européenne
- Caroline de Haas, Animatrice de l’association « Osez le féminisme !»
- José Bové, Député européen
- René Teulade, Sénateur, ancien Président de la Mutualité Française et ancien
Ministre des Affaires Sociales
- Sylvie Brunel, Ancienne Présidente d’Action contre la faim, Universitaire
- Dominique Orliac, Députée
- Sylvie Wieviorka, Médecin – Psychiatre, Chevalier de la Légion d’Honneur
- Adji Ahoudian, responsable associatif
- Julien Boucher, MACAQ
- Frédérique Calandra, Maire du 20ème arrondissement de Paris
- Julien Bayou, membre de Jeudi Noir
- Sandrine Mazetier, Députée
- Gabriel Szeftel, Président de La Mutuelle Des Etudiants (LMDE)
- Bernard Teper, Co-responsable du Secteur Santé protection sociale de l'Union des
Familles Laïques (UFAL)
- Jean Calvet, Conseiller Général et ancien secrétaire général de la mission
interministérielle de lutte contre la toxicomanie
- Jean-Luc Romero, Conseiller régional, Président d’ELCS (Elus Locaux Contre le
Sida) et de l’ADMD (Association pour le Droit à Mourir dans la Dignité)
- Rémi Guerbert, Secrétaire fédéral des Jeunes Verts
…
Le Comité de soutien fera l’objet d’un lancement officiel dans les prochains jours.