je découvre à l'instant deux histoires édifiantes.
La première, c'est celle de la Free Software Foundation de Richard Stallman qui est parvenue l'année dernière à faire accepter à Paypal de ne pas imposer à ses utilisateurs Libres de devoir se servir de logiciel propriétaire lorsqu'ils envoient des dons : http://www.fsf.org/news/paypal
Parmi les nombreux projets Libres qui font appel à Paypal, se trouve la très célèbre fondation Xorg, sans laquelle (en gros) les systèmes d'exploitation libres ne pourraient pas avoir d'interface graphique (pas de bureau, pas de fenêtres, pas de souris, rien que du texte blanc sur fond noir).
Cette fondation est (hum) un édifice complexe ; disons qu'en gros le PPI et tous les partis pirates (y compris les 4 forks américains et les ex-3 forks français) passeraient pour un gentil club de bridge du dimanche après-midi en comparaison. Une empoignade/admonestation a récemment eu lieu pour savoir, au fait, *qui* payait pour tout ça et *où* étaient les fonds, et il s'est avéré que la réponse était difficile à reconstituer.
Ledit travail de reconstitution ayant été fait, il s'est avéré que... 5000 dollars manquaient à l'appel. Diantre, quelqu'un s'en est-il mis plein les poches ? Oui : Paypal. L'entreprise de paiement en ligne a en effet décrété, semble-t-il, que la fondation Xorg était un façade fantôme servant de couverture à une escroquerie... et, par mesure de rétorsion, a décidé de se servir elle-même.
http://doctormo.ubuntu-ma.us/2010/02/25 ... ng-police/
Ce billet de blog fait le rapprochement, tenez-vous bien, avec... la loi HADOPI.
Pour moi cela démontre une corruption fondamentale dans la façon dont nos gouvernements font respecter la loi sur Internet : au lieu d'améliorer la police et le système judiciaire pour leur donner les moyens de lutter efficacement contre les escroqueries en ligne, les violations de droit d'auteur et les effractions dans les ordinateurs, ils se contentent de pousser les fournisseurs de services [et d'accès, NdT] à se substituer à la police, au juge et au bourreau.
Tout comme les lois infâmes de riposte graduée qui sont actuellement discutées en Europe, cet abus de Paypal montre le même mépris envers une justice impartiale, juste et transparente où les droits de la défense sont respectés. En lieu et place, nous pouvons remplacer les tribunaux et la police par des entreprises dont le métier est de nous fournir des biens et des services payants, et ne peuvent donc être impartiales.