daniel a écrit :Crevek a écrit :Je cite :
Le personnel étant associé à l'élaboration d'une nouvelle stratégie, nos plans s'appliquent mieux car les salariés les comprennent et y adhèrent.
Ce mécanisme suppose que le personnel est capable de prendre de bonnes décisions. C'est une utopie, la plupart des gens prennent des mauvaises décisions en permanence. Ou plutôt ils ne font que copier des décisions prises par quelqu'un d'autre. Une entreprise entièrement démocratique sera forcément suiviste et conformiste parce que la quasi totalité des gens sont suivistes et conformistes. Et elle sera dirigée par les personnes les plus capables d'être élues donc aussi les personnes les plus conformistes.
Il n'y a aucune raison qu'une entreprise fonctionne sur un modèle conformiste. Un état est obligé de fonctionner d'une manière conformiste car il faut une coexistence de tout le monde. Ce n'est pas le cas d'une entreprise. Un dirigeant d'une entreprise démocratique sera comme un homme politique, il va pratiquer la langue de bois et il va essayer de séduire les gens par les paroles. Il ne pourra pas mettre en place une stratégie car il sera un otage permanent de l'humeur des salariés. Le charisme et le charme personnel seront les qualités les plus importantes de ce dirigeant au détriment des compétences techniques ou autres.
Là tu parles d'élections, donc comparons avec les SA. Dans une SA, il y a des actionnaires, qui votent pour le conseil d'administration. Il peut arriver que le PDG soit aussi l'actionnaire majoritaire et donc son vote pour lui-même suffit à assurer sa place, mais ce n'est pas obligatoire. Ce que je veux dire, c'est que le système actuel des grosses entreprises est déjà basé sur le vote, même si c'est un vote ploutocratique et non pas démocratique. Les problèmes que tu soulèves s'ils existent me semblent devoir exister aussi dans la forme actuelle des SA, explique moi pourquoi il en serait autrement si je me trompe.
L'exemple que propose Crevek, à défaut de prouver que c'est le meilleur système prouve au moins que ça fonctionne. Il me paraît difficile de convertir une SA en entreprise autogérée, de virer les actionnaires et de faire en sorte que les salariés qoient actionnaires à leur place. Le système que j'imagine possible d'imposer aux actuelles SA est la cogestion, c'est à dire qu'au lieu que seuls les actionnaires siègent au conseil d'administration, il y aurait parité entre les actionnaires et les salariés. Cela ne me semble pas interférer dans le conformisme ou l'innovation, en tout cas pas plus que dans une SA classique.