Il y a certes beaucoup de détails à fixer. Quel serait le périmètre de la dette publique à transférer à la banque centrale ? L'équilibre primaire du budget de l'état est-il vraiment nécessaire durablement ?
Par contre on peut déjà prévoir les conséquences de ces mesures. Elles ne vont pas conduire à une fuite des capitaux. Pourquoi ? Le capital ne peut fuir que s'il peut circuler dans un autre endroit. Ce ne sont donc que des capitaux en monnaie étrangère qui peuvent s'en aller, les capitaux en monnaie locale sont "condamnés" à rester au pays de leur circulation. Les marchés vont-ils boycotter la dette publique ? C'est peu probable, les liquidités doivent être investies quelque part dans le pays de la circulation de la monnaie et il n'est pas facile de trouver un investissement alternatif. L'argent passera-t-il aux entreprises ? Cela serait une conséquence formidable. On peut donc s'attendre à des phénomènes similaires à ceux associés au quantitative easing aux États-Unis, juste une légère remontée des taux de la dette publique, l'amélioration de la croissance et la baisse du chômage.
En ce qui concerne l'inflation elle augmenterait mais pas à un niveau trop important. Il se peut que cette augmentation serait marginale. La dette publique se comporte déjà comme la monnaie fiduciaire et son intégration formelle dans la masse monétaire ne changera pas la masse monétaire globale mais elle ne conduira qu'à une augmentation de la vitesse de circulation de la monnaie. C'est un phénomène certes inflationniste mais son potentiel est nettement plus limité qu'une augmentation pure et simple de la masse monétaire. La vitesse de circulation monétaire est surtout liée directement à la croissance par une formule mathématique simple, ce type d'inflation serait donc associé à la croissance économique. C'est ce que l'on a déjà observé aux États-Unis.
Les seuls perdants seraient juste les épargnants et les créanciers en général.