Messagepar Quenelle » jeu. 07 juin 2012, 19:46
Idéologiquement, je serai plutôt pour. Mais on m'a exposé une argumentation qui, je l'avoue, m'a fait basculé du coté du contre. C'est assez compliqué je vais faire de mon mieux.
En effet, on admet que le taux de criminalité est indexé sur le taux de pauvreté, ce qui est un postulat admis par la plupart des sociologues, économistes et flics. Le trafic de cannabis serait aujourd'hui le principal trafic de drogue. Un produit peu dangereux, des consommateurs peu inquiétés par la justice.
Malgré des évènement violents exceptionnels bien que très médiatisés et la dégradation des conditions de vie dans certains quartiers, on peut quand même dire que le trafic de shit ne concerne, grosso modo, que les trafiquants et les consommateurs. D'ailleurs, les dealers se butent entre eux. Aussi, c'est une drogue très démocratisée et créant peu de dépendance. On peut imaginer que de nombreux vols sont réalisés dans le but de se procurer du cannabis, mais que, d'une part, la consommation n'étant pas "vitale", ces vols restent marginaux, et que d'autre part, vu le nombre élevé de consommateurs dans tous les milieux sociaux, l'immense majorité de l'argent qui est introduit dans le circuit est propre à la base, et ne proviens pas d'autres activités frauduleuses.
On peut alors imaginer que fixer la criminalité sur le trafic d'une drogue douce n'est pas une mauvaise chose. Il n'y a aucune idéologie la dedans, mais que feront ceux qui sont tombés dans l'illégalité (je parle de vendeurs, pas de consommateurs) non pas par gout du risque, mais par dépit, par rejet de leur personne de la société ? Ne risque-t-on pas de décaler d'un cran vers le haut la drogue qui sera trafiquée en masse, et d'aller sur la cocaine, ou pire, les meurtrières héroïnes et crack ?
En fait, la question c'est faut-il assècher une économie parallèle assez énorme qui existe sans doute pour des raisons sociologiques et économiques qui vont plus loin que le simple gout de la défonce ? et quel risque pour l'après ? risque-t-on une explosion des cambriolages et des agressions quand on aura appauvri tous les trafiquants ? En fait, que feront les anciens trafiquants, avec toujours 10% de chomage, un smic toujours à 1100 euros, toujours pas de travail et plus de revenu du trafic ?
Après, je vais parler d'une expérience personnelle. En face de chez moi, ça deal dans une allée. C'est connu, ça tourne toute la nuit. Les mecs veulent tellement pas attirer l'attention sur eux qu'ils virent en grande pompes tous les fauteurs de troubles, les mecs bourrés des bars avoisinants et autres casseurs de voiture. Sans cautionner leur trafic, finalement, moi qui fume pas, j'en ai rien à cirer de leur présence.
Je suis retournable comme une crèpe sur le sujet mais j'avoue que fixer hypocritement la criminalité sur un truc pas trop nuisible, c'est pas bête.