Ceci est tout à fait vrai. Mais je voudrais juste poser une question : pourquoi sauver les banques ?
A proprement parler, on ne sauve pas les banques, on sauve le système. On peut se permettre éventuellement de fermer une banque en acceptant ou en couvrant les conséquences. Dexia, Leman Brothers ... d'ailleurs, on place le début de la crise à la chute de Leman brothers alors que des signes très clairs étaient déjà émis depuis au moins 2 ans, notamment avec les subprimes. Si on observe le cours du CAC 40 sur 5 ans, il commence à chuter dès début 2007. D'ailleurs actuellement, il est à peu de chose près à son niveau le plus bas de 2009 sans avoir regagné la moitié de sa valeur de 2007 (au plus haut) entre 2009 et 2012.
La crise à redouter était plus une paralysie du système, avec des effets comme le montre Isabelle un peu plus haut, mais une banque ne fait plus vraiment faillite. Son activité est reprise et ses créances sont rachetées, souvent par un état. C'est juste un transfert de dette. Admettons que j'ai un compte courant (1500 euros) et un livret A (12000 euros) à la BNP, si elle fait faillite, en tant que client, je suis le dernier à récupérer quelque chose ... autant dire que je peux m'assoir sur mon capital, moi comme quelques centaines de milliers de personnes. Si un état s'engage à garantir une banque, cela veut dire qu'il s'engage à injecter des capitaux dans la banque afin de compenser ses pertes. Avec les différents accords Bâle, une banque a l'obligation de disposer en fond propre d'une certaine quantité de prêt qu'elle a émit. Actuellement 8 ou 9% (je ne sais plus). Cela signifie que à un instant T, une banque n'est capable de couvrir que 9% de tous les prêts qu'elle a accordé. Une banque peut créer de la monnaie (monnaie scripturale) tant qu'elle conserve en fond propre 9 % des prêts qu'elle accorde. Si elle veut continuer à prêter, elle doit donc avoir des dépôts, quels que soient le forme d'ailleurs, cela peut être un prêt fait par une autre banque, un état, une banque centrale. D'ailleurs, le dépôt que nous faisons, quand notre salaire est viré sur notre compte, est un prêt que nous octroyons à notre banque (d'où le concept de rémunération de compte courant) Comprenons bien que lorsqu'une banque accorde un prêt, elle risque de passer en perte le montant restant à payer si le débiteur est en cessation de paiement. La banque tente de se refaire sur le bien financé par le prêt (une maison par exemple) mais si au final, il y a perte, elle vient amputer directement les bénéfices et s'il n'y a plus de bénéfice, cela ampute ses fonds propres. S'il n'y a plus de fonds propres, tous les prêts consentis ne peuvent plus être garantis. La crise des subprimes c'est la conjonction d'une vague de défaut de paiement provoquant une forte augmentation de l'offre sur le marché de l'immobilier donc une baisse du marché, donc un manque pour couvrir les défauts de paiement, donc une perte pour la banque.
Cette vidéo explique bien le principe
http://www.youtube.com/watch?v=KaqvwOJx2eQAlors quelque part, je suis d'accord. Une banque ne risque à priori pas grand chose dans une crise systémique car un état viendra toujours la sauver pour éviter des pertes plus colossales et surtout une crise supérieure. La chute de Leman brothers ne serait finalement qu'une volonté de certains de ses concurrents, dont Goldman Sachs, de détruire spécifiquement cette banque. Ces banques ayant quelques hommes bien placés aux bons endroits pour pousser le gouvernement à cette décision. C'était d’ailleurs l'avis de plusieurs politiques américains de laisser les banque couler dans la mesure où c'était "la vie" du libéralisme. Cela se discute mais électoralement parlant, c'est un vrai suicide (N. S., sauveur des banques ...)
La FED a, par exemple, baissé énormément ses taux pour que les banques puissent accéder à de l'argent à prêter ensuite
pas tout à fait. La FED a soutenu les banques en leur accordant des prêts pour renflouer leurs fonds propres. La FED étant le préteur en dernier ressort, elle est couverte indirectement par l'état. Les banques se sont mis elle-même dans la panade, avec l''aide des agences de notation et des fonds d'investissements. La France a elle soutenu le marché immobilier depuis 2009 (loi TEPA) mais avec la réduction des aides, il commence à amorcer sa chute. A confirmer avec les chiffres du Trimestre2
Ceci dit ta remarque est intéressante, car elle sous entends qu'une banque ne peut prêt que dans une masse monétaire fixe. Ce n'est pas le cas. La banque centrale influence la création monétaire avec son taux directeur, les banques font comme elles le sentent avec les règles imposées.
N'avions-nous pas trop pris l'habitude de nous contenter de connaissances incomplètes et d'idées insuffisamment lucides ? Notre système de gouvernement se fondait sur la participation des masses. Or, ce peuple auquel on remettait ainsi ses propres destinées et qui n'était pas incapable de choisir les voies droites, qu'avons-nous fait pour lui fournir ce minimum de renseignements nets et sûrs, sans lesquels aucune conduite rationnelle n'est possible ? Rien en vérité. Telle fut la grande faiblesse de notre système, prétendument démocratique, tel fut le pire crime de nos prétendus démocrates.