Évacuons cet argument du coût de l'énergie : la facture va être à peu près la même quelque soit la voie choisie (soit on retape les vieilles centrales et ça coûte 400 milliards, soit on abandonne le nucléaire et ça coûte 400 milliards, quoi...). Jetons aussi aux clous celui de "l'indépendance énergétique", lui même très fortement contesté par les gens qui bossent dessus. On est indépendant si on a pas de matière première à importer. Le jour ou la Chine stockera son uranium et que le Niger sera trop instable pour en exporter, on va aussi rigoler sur le coût de l'énergie.
Une fois ceci dit, l'énergie nucléaire est-elle une énergie du passé ? C'est avant tout une énergie du présent. Reste à voir ou on va.
Il est très étonnant que le gouvernement UMP sortant ait autant lynché tout ce qui n'était pas nucléaire dans la campagne : c'est le gouvernement qui a le plus fortement fait augmenter le parc renouvelable en France (du moins les premières années, avant de faire un heel-turn anti écolo et de saper les filières locales de production d'énergie verte). La part du renouvelable va forcément augmenter, et ça va de toutes façons coûter cher. Après, le niveau d'investissement des pouvoirs publics là-dedans reste à déterminer (le PS a pas l'air spécialement motivé pour instaurer une révolution en la matière).
Ensuite, vassalius, tu parlais de notre mode de vie. Si tu parles de ce mode de vie qui nous fait gaspiller l'essentiel de notre chauffage et de notre électricité, merci bien. Si tu ne peux pas faire autrement que payer ton électricité plus cher, il faut réduire ta consommation d'énergie pour que ça reste soutenable. Or, on a accumulé un retard dantesque sur
1) L'isolation des logements (source de gaspis monumentale)
2) L'éclairage urbain (les néons toute la nuit quand tout est fermé, ça ne sert à rien)
3) Le traitement des déchets en énergie (la chaleur des égouts chauffe beaucoup de villes en Suède...)
4) L'investissement sur les énergies d'avenir (les recherches sur l'hydrogène maintenues la tête sous l'eau au profit de filières beaucoup moins prometteuses comme l'éolien*)
5) La gestion de l'urbanisme pour réduire les déplacements (la logique de l'éco-quartier, en gros, au lieu de faire 5 bornes pour aller au supermarché, tu fais 500 mètres, et même s'il est un peu plus cher, t'as économisé l'essence)
Atome ou pas, il va falloir changer certaines de nos habitudes et réduire le nombre de kw/h dépensé par habitant. La sobriété énergétique, ça ne veut pas dire le retour à la bougie, ça veut juste dire du double vitrage et ne pas oublier d'éteindre la lumière dans les toilettes quand on en sort (et installer des chasses d'eau à basse consommation d'eau, tiens)
* Un des pires rendement imaginables, l'éolien, mais comme ça "se voit" on en fait un fer de lance du renouvelable.