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Le nucléaire civil

protection de la nature, gestion des ressources, transition énergétique, développement durable...

Etes vous pour la fin du nucléaire civil ?

Le sondage a expiré le dim. 07 oct. 2012, 18:46

oui
19
58%
non
12
36%
sans opinion
2
6%
 
Nombre total de votes : 33

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J/B
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Re: Le nucléaire civil

Messagepar J/B » lun. 10 sept. 2012, 00:03

Konwhald a écrit :On peut donc très difficilement forcer les choses a avancer, quand l'economie est bloquée sur le meme mode de fonctionnement.


Donc la question qui tue (puisqu'il fallait la poser et que je n'ai pas résisté...) : l'écologie est t'elle compatible avec le capitalisme ou du moins le machin économique actuel ? :mrgreen:
La fierté et la bêtise sont faites du même bois.

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YannDutch
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Re: Le nucléaire civil

Messagepar YannDutch » lun. 10 sept. 2012, 00:16

Ne nous éloignons pas trop du sujet initial : Pour ou contre le nucléaire civil? :D

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Vincenzo
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Re: Le nucléaire civil

Messagepar Vincenzo » lun. 10 sept. 2012, 11:44

J/B a écrit :Donc la question qui tue [...] : l'écologie est t'elle compatible avec le capitalisme ou du moins le machin économique actuel ? :mrgreen:


Non (et c'est valable pour n'importe quel machin économique d'ailleur)

Mais on peut aussi retourner la question et là ça re-tue : Notre mode de vie peut-il se passer d'une production massive d’énergie ? Non

L'éolien ça marche pas, le photovoltaïque faut changer l'installation tout les 5 ans (ou moins), le géothermique ça sous-entend d'apprendre à la population que ça bouillonne là-dessous (panique).
Si un jour le nucléaire civil doit disparaître le principal objectif c'est l'information il faut informer les population (informer pas menacer ou faire culpabiliser).
Informer sur les économie d’énergies possibles. Réaprendre qu'en été il fait chaud et qu'en hiver il fait froid.
Informer sur le fait que de nouvelles sources comme le géothermique et l'hydrogène ça nécessite de grands plans de recherche et de construction.
Et informer sur le fait que en attendant le nucléaire et ben on peut pas faire sans et que c'est pas dangereux sauf intervention extérieure.
"Vincenzo don't text either"

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Thamior
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Re: Le nucléaire civil

Messagepar Thamior » lun. 10 sept. 2012, 14:28

Ma position sur le nucléaire est que l'on doit en sortir du moins de l'état actuel dans lequel nous sommes.
Il faut travailler sur plusieurs points :
- trouver une source énergétique qui soit plus simple, moins dangereuse et moins polluante ;
- travailler sur le traitement des déchets nucléaires : il me parait inconcevable que nous laissions cette partie la à nos enfants ou arrière petit enfants.
- limiter le gâchis énergétique par une mise en place d'une conscience collectif

Il y a déjà des pistes sur les nouvelles sources énergétiques :
- centrale nucléaire au thorium ou sodium : j'en entends parlé mais je n'ai pas encore trouvé de source fiable et explicative sur le fonctionnement et l'impact écologique ou sur les déchets nucléaire (bien que certains annoncent qu'ils sont bio dégradable...)
- éolienne : pratique mais très limite au vu de notre consommation actuelle et pas de retour sur l'impact au niveau de l’écho-système
- hydrolienne : pas encore de retour sur la capacité de production et aucune idée sur l'impact sur l'écho-système

Il est impératif que l'on investisse sur le traitement des déchets nucléaires que l'on a et que l'on produira pour en pas polluer d'avantage notre planète. Deux sociétés me semblent être en mesure de mener ses recherches : Areva et EDF avec l'aide du CEA.

Pour le gâchis énergétique, je n'ai pas d'idée précise sur le mode opératoire à mener pour qu'il y est une véritable prise de conscience.
Hugo alias Thamior
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Coordinateur & Animateur Rhône-Alpes.
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larose75
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Re: Le nucléaire civil

Messagepar larose75 » lun. 10 sept. 2012, 14:39

BRAVO !

BRAVO A TOUS ET A TOUTES POUR QUALITE DU DEBAT

Je pense qu'on avance bien. Notre objectif dorénavant sur ce sujet doit être de pouvoir trouver un consensus pirate !
Quelle est notre position sur le nucléaire civil...
Sur ce sujet, Sims, je crois que tu es notre lobby pro nucléaire (du moins plutot notre aile la plus "pour"). Et c'est très bien, il en faut. De plus ton point de vue est très argumenté. Je pense que la plupart des pirates aujourd'hui sont conscients de l'apport du nucléaire civil pour notre société comme tu le fais remarquer. Dans ta conclusion tu laisses une vraie porte ouverte à l'énergie solaire. As tu des éléments chiffrés sur ce sujet, pourrais tu devenir notre lobby pro solaire ?
Car j'ai vu et lu de la part de plusieurs autres contributeurs que l'éolien n'avait pas une rentabilité suffisante.
Pour vincenzo, sur le solaire, j'ai personnellement une installation solaire (photovoltaique), et je ne dois pas la changer tous les 5 ans (fort heureusement...). En fait ce qu'il ne faut pas faire en production photovoltaique c'est d'adjoindre un parc de batterie pour son utilisation personnell car là, tout le bénéfice écolo part en fumée et le bénéfice économique aussi car le parc de batterie doit effectivmement être régulièrement changé.

Mais revenons en à nos moutons, le nucléaire civil est une énergie actuelle.

Doit elle être encouragée pour l'avenir ou abandonnée ? en l'état actuel de nos connaissances (qu'il nous faut améliorer), avons nous (parti pirate) les éléments pour prendre position sur ce dossier ?
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larose75
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Re: Le nucléaire civil

Messagepar larose75 » lun. 10 sept. 2012, 14:48

Sur la séparation civil/militaire, post de aegir sur la ML discussions qui a sa place dans le débat :

ma première réponse :
">séparation civil/militaire :
>je crois que c'était un peu le voeu du premier débat de bien séparer les
>débats :
>d'ailleurs, et pour l'heure, l'architecture du forum "programme" ou j'ai
>hebergé le thème est dans "énergie", si j'avais mis bombe atomique dans
>énergie, ca aurait fait tâche... ^^

Ses éléments :

"Dans le nucléaire français, c'est juste un non-sens de séparer le civil du militaire, puisque la filière civile a été faite POUR le militaire.

Les premiers réacteurs français ( graphite-gaz, comme a chinon) ont été faits pour produire du plutonium pour les militaires.

La filière de "retraitement" (terme complètement inapproprié, puisque rien n'est retraité) n'a été mise en place que pour séparer le plutonium du combustible usagé pour les militaires (c'est pour ça que les pays qui ont du nucléaire civil mais pas militaire n'ont aucune filière de "retraitement").

Et ensuite, lorsque la filière graphite-gaz a été abandonnée, la filière REP a été lancée pour mettre au point des réacteurs nucléaires suffisamment petits pour les sous-marin.

À aucun moment, la filière du nucléaire civil française n'a pris en considération des besoins civils (comme par exemple, utiliser dans les centrales des réacteurs qui produisent le moins de déchets possibles ; non en France on n'a jamais fait ça)."
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aegir
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Re: Le nucléaire civil

Messagepar aegir » lun. 10 sept. 2012, 15:56

Bon, puisque mon message s'est retrouvé sur le forum ; j'en profite pour le sourcer un peu.

Ce que j'ai écrit est en fait le résultat de ma lecture de la transcription de l'audition de Raymond Sené lors de la commission d'enquête sur Superphénix, publié au Journal Officiel le 26 juin 1998.

Je vous mets ici in extenso la fin de ladite audition qui est extrêmement intéressante :

M. le Président : Nous accueillons M. Raymond Sené, physicien, qui participa, je le rappelle, aux travaux de la commission Castaing.

(...)

M. Raymond SENÉ : Je vais reprendre les questions à rebours.

Je ne formulerai pas comme vous la corrélation, la liaison qu’il peut y avoir ou qu’il y a entre Superphénix et le retraitement. Je ne prononcerai pas le mot Superphénix car ce n’est pas utile. La question est : quel lien y a-t-il entre retraitement et réacteur à neutrons rapides ?

Le réacteur à neutrons rapides fonctionne avec un combustible doté d’une charge plutonium. Il faudra extraire celle-ci, soit de son propre combustible lorsqu’on le décharge, soit des réacteurs à eau pressurisée, d’où la phase du retraitement.

Si l’on abandonne la voie industrielle des réacteurs à neutrons rapides, la voie destinée à la production de plutonium n’a plus d’intérêt.

Le retraitement a été mis en place au départ pour la production de plutonium, non pas pour faire des surgénérateurs, mais pour faire de l’armement. C’était le point de départ du retraitement. A l’ère du désarmement, on est arrivé maintenant à un stade où l’on se retrouve avec des stocks de plutonium d’origine militaire dont on ne sait que faire et dont on n’a pratiquement plus besoin à des fins stratégiques.

Mais ce problème du retraitement, du lien avec le retraitement, est extrêmement important. Si l’on se dit que l’on n’aura pas de réacteur à neutrons rapides avant – je parle du souhait des gens qui sont partisans de cette filière, ce n’est pas mon cas – une cinquantaine d’années, la question d’actualité est : à quoi sert-il de faire en ce moment du retraitement ?

Il ne faut pas oublier que l’usine de La Hague a deux parties : UP3 et UP2, toutes les deux à peu près de même capacité, 800 tonnes par an. L’une est entièrement saturée par les contrats passés avec l’étranger, l’autre n’est capable de retraiter que la moitié, ou un peu plus de la moitié, les trois cinquièmes, du combustible irradié produit par le parc nucléaire français. Déjà près de la moitié du combustible doit être stockée en l’état sans retraitement.

La voie du non retraitement est donc un passage obligé. Il ne faut pas se dissimuler le problème : nous sommes amenés inéluctablement à stocker en l’état des combustibles pour deux raisons. D’une part, on n’a pas la capacité de retraitement nécessaire ; d’autre part, tous les combustibles Mox, c’est-à-dire avec un combustible mixte oxyde d’uranium/oxyde de plutonium que l’on met dans les réacteurs à eau pressurisée produisent un plutonium qui n’est plus utilisable pour ces mêmes réacteurs à eau pressurisée. C’est donc aussi un combustible qu’il faut stocker en l’état.

Il n’y a donc pas de mystère : la voie du non-retraitement est inéluctable pour 50 ans ou un siècle. Ce n’est pas dramatique en soi, car il est relativement plus facile de gérer, de stocker, de surveiller, de reconditionner des choses qui sont en surface dans des casemates, que des choses sous 2000 mètres de terre dans des puits bétonnés auxquels on n’a plus accès.

On peut donc avoir un entretien et une surveillance de ces déchets. Au bout d’un certain nombre d’années, la radioactivité décroît naturellement. Les produits radioactifs ont au moins cet avantage par rapport aux produits chimiques et aux poisons chimiques, ils se dégradent dans le temps naturellement. Ils ont beaucoup d’inconvénients, mais ils ont cet avantage.

A l’échelle de quelques dizaines d’années seulement, l’activité et la puissance résiduelles dans ces combustibles vont avoir tellement diminué que l’on pourra à ce moment commencer à les travailler. Si l’on veut faire de la chimie plus complexe, de la radiochimie, cela sera plus facile si on laisse refroidir pendant vingt ans ou trente ans des combustibles que si on les prend au bout de trois ans.

La voie du non-retraitement n’est pas une catastrophe en elle-même. Elle est vécu comme telle, parce que la France était le fleuron de l’industrie du retraitement au niveau mondial : on exportait et pratiquement on avait interdit aux ingénieurs du nucléaire de travailler sur la voie du non-retraitement. Le stockage sans retraitement, il ne fallait surtout pas en parler ; en faire en France, quelle horreur ! C’était mauvais comme image de marque.

Le résultat est que si l’on veut en faire maintenant, on en est presque réduit à acheter les brevets à l’étranger. Quelle ironie !


Le lien entre réacteur à neutrons rapides et retraitement est simplement une question de besoin, d’utilisation du plutonium et de nécessité d’en avoir. Si ce besoin n’existe pas, le retraitement s’écroule de lui-même. Il va continuer car nous avons tous les contrats avec l’étranger et nous avons encore des déchets, mais on n’en est plus à se dire que l’on va dépenser 50 milliards de plus pour construire une troisième unité de retraitement.

N’oublions pas qu’en matière de retraitement existait un problème beaucoup plus compliqué : les techniques de retraitement du combustible n’étaient pas adaptées aux combustibles des réacteurs à neutrons rapides et obligeaient à étudier d’autres procédés de retraitement. Une usine était programmée, des travaux étaient engagés sur la voie sèche et la fluoration. Les études en restent au stade du laboratoire et ne sont pas au stade de la construction d’une unité apte à traiter cent tonnes par an.

Si on avait construit un parc d’une dizaine de surgénérateurs, on serait actuellement dans une impasse sur le retraitement de leur combustible.

• Réacteur dédié : c’est un projet actuellement mené par le CEA. Je ne sais pas où il veut le construire, si c’est à Cadarache, Marcoule ou Saclay. Il s’appelait Rex 2000 à l’origine, il s’appelle Jules Horowitz maintenant, mais cela ne change rien. C’est un réacteur dans une phase d’étude qui permet d’infléchir, d’appliquer à l’intérieur toute une série d’options qui permettront de faire du travail d’irradiation en canaux rapides et de faire tous les travaux d’approche nécessaires.

Les finances publiques, celles du CEA étant limitées, si l’on retire ne serait-ce qu’un milliard de francs par an de frais de fonctionnement sur Superphénix, cela permettra de construire ce nouveau réacteur, grâce à un phénomène de vases communicants.

• S’agissant des recherches sur les réacteurs produisant moins de déchets, il y a eu des auditions voici quelque temps sur le projet EPR franco-allemand qui n’est en fait rien d’autre qu’un polissage des systèmes actuels avec un renforcement de la sûreté. Mais rien n’a été fait dans l’optique de modifier les structures neutroniques intérieures, les spectres de neutrons, de faire en particulier des sauts sur ces résonances et de minimiser la production des transuraniens.

Vous savez aussi bien que moi que les deux premières familles de réacteurs ont été construites avec deux optiques :

– faire du plutonium militaire, c’était le cas de tous les graphite-gaz, les Magnox, les RBMK russes ;

– faire des moteurs de sous-marins les plus compacts possible, c’était le cas des réacteurs à eau pressurisée.


Mais personne n’a jamais eu à ce moment l’idée de se dire « on va faire un réacteur qui produit moins de déchets ». Ce n’était pas la préoccupation. On a construit des machines avec un objectif qui n’est pas l’objectif actuel. Il faut donc s’atteler à nouveau à la tâche. Cela ne sert à rien de peaufiner une machine qui n’est pas la bonne : on peut peaufiner la machine à vapeur, mais aujourd’hui on est passé à la traction électrique.

• J’ai entendu dire : « le démantèlement va coûter cher ». Mais il ne faut pas se leurrer : le démantèlement coûte cher aujourd’hui, il coûtera cher demain. Seulement, il coûtera plus cher demain parce qu’il sera plus difficile à faire, le matériau étant beaucoup plus activé et à l’intérieur, la dégradation de l’installation s’étant aggravée. Nous allons avoir des problèmes. Une centrale nucléaire est comme une voiture : plus elle est usagée et vieille, plus on se salit en mettant les mains dans le moteur. Nous sommes à un tournant, à un moment opportun pour le faire. Si l’on remet un nouveau cœur et que l’on continue, l’opération sera reportée de 10 ou 15 ans, et à cette échéance, je pense que le coût du démantèlement risque de doubler.

C’est une estimation personnelle, qui n’engage que moi. Mais jusqu’ici, nous n’avons pas été trop mauvais sur un certain nombre d’estimations.

• Vous m’avez parlé des sauts de réactivité de Phénix. Je vous rappelle aussi que M. Michel Lavérie, quand il était directeur de la DSIN, avait posé plusieurs conditions au redémarrage de Superphénix. Premièrement : la résolution des problèmes des feux de sodium ; deuxièmement : une parfaite compréhension des sauts de réactivité de Phénix. On a tout de même redémarré Superphénix sans avoir compris ce qui s’était passé sur Phénix.

Il considérait à cette époque que sur Superphénix, la situation était infiniment plus importante et plus grave que sur Phénix qui est une petite machine, bien instrumentée, que l’on peut contrôler plus facilement.

Ces problèmes de sauts de réactivité sont importants. J’ai discuté avec des gens qui travaillaient sur place. Ils m’ont expliqué que ce n’était pas arrivé une fois, deux fois, trois fois, mais peut-être une dizaine de fois, avec des enregistrements qui sont quasiment superposables. Ils ont la même forme, c’est le même électroencéphalogramme, et cela, c’est inquiétant. Cela veut dire qu’il y a un processus qui se développe, que l’on ne sait pas ce que c’est et que l’on ne sait pas ce qu’il faut faire pour l’empêcher.

M. le Président : On a tout de même fait des hypothèses !

M. Raymond SENÉ : Quant à l’incinération des actinides, rappelons que l’on travaille ici sur un cœur de grande dimension. Des expériences qui s’appelaient Superfact ont été faites sur Phénix. Elles ont consisté à faire des aiguilles d’une taille adaptée à Phénix, à faire des irradiations et à voir ce qui se passait.

Je suis membre du comité scientifique de l’IPSN et j’ai déjà demandé que l’on nous fasse un rapport sur l’état d’avancement de Superfact. On ne l’a toujours pas. Je crois que cela fait déjà plusieurs années que ces expériences sont terminées. Elles ne sont pas encore totalement exploitées, l’expérience analytique n’étant pas simple à dépouiller. On a quelque chose de tellement lourd, tellement complexe qu’à la fin, pratiquement, ce que l’on retrouve, ce sont les modèles que l’on a introduits pour essayer d’y comprendre quelque chose.

Les expériences consistent à travailler radio élément par radio élément, un peu ce que M. Rubbia fait au CERN sur faisceaux. Il prend un élément, il le met dans une capsule, il l’irradie, il le sort à toute vitesse avec un système automatique et fait une spectrogamma pour voir quels sont les produits finaux et les sections efficaces.

Pour toute une série d’éléments, on n’a même pas les bases de données correspondant à leur devenir, à leur comportement en flux de neutrons. Pour tous ces éléments, on est au stade de la recherche de laboratoire. Vous mettez un paquet, vous irradiez, et on conclut : « Oui, il s’est passé des choses, pour les comprendre je ne sais pas trop et cela n’apporte pas grand chose ». Et si vous le faites sur encore plus grand, cela apportera encore moins. On perd son temps et de l’argent, ce n’est pas une manière scientifique de travailler.

• Nos chiffres de plutonium sont identiques ; je parlais de 4 TWh en fonctionnant à 50 % de puissance nominale, et vous étiez sur 1 TWh.

• S’agissant de la commission Castaing : je me suis trouvé dans la situation où j’ai préféré démissionner de cette commission, le Professeur Castaing estimant que tous les membres de la commission signeraient le rapport une fois celui-ci terminé. Je lui ai dit que personnellement, je n’étais pas d’accord avec les conclusions et que je ne signerai pas ; cela me paraissait plus honnête de m’écarter à ce moment.

Si vous lisez ce rapport et si vous lisez mes travaux, vous allez avoir une surprise de taille, c’est que tout l’argumentaire, d’un bout à l’autre, est le même : nous disons la même chose, mais nous n’arrivons pas aux mêmes conclusions. Le programme n’est pas adapté, cela ne marche pas, cela ne sert à rien, ce n’est pas la bonne machine, etc., et lui arrive à la conclusion « on l’a, il ne faut pas gâcher, donc on l’utilise ». Et moi, j’arrive à la conclusion : « on fait des économies, on l’arrête et on fait ce qu’il faut pour travailler ».

• Les questions de surcapacités des stocks de plutonium :un REP produit en gros 200 kilos de plutonium par an, Superphénix avec un cœur de type numéro 3, sans couverture radiale et axiale, c’est-à-dire où l’on n’a pas encore fait des choses trop compliquées au point de vue neutronique, en brulerait environ 60 kilos par an. Il faudrait donc environ trois réacteurs à neutrons rapides pour brûler la production de plutonium d’un réacteur REP.

Vous en avez 56, vous voyez le parc qu’il faudrait construire !

En plus, il y a une situation paradoxale. Pour certains, c’est un rêve, pour d’autres c’est un cauchemar. Imaginons, aujourd’hui, que nous ayons les solutions pour brûler le plutonium, que nous ayons le bon cœur, etc. Mais imaginons aussi que nous ayons trouvé quelque chose de merveilleux, une source d’énergie qui fait qu’on n’a plus besoin du nucléaire à partir de demain. Etant des gens conscients et réalistes, on ne veut pas laisser aux générations futures le problème des déchets nucléaires et tous ces stocks de plutonium. Eh bien, les gens qui demain vont se trouver dans cette situation seront obligés de faire marcher un parc de surgénérateurs pendant près d’un siècle pour pouvoir brûler le plutonium qu’on leur a laissé. Je pense que c’est un cadeau empoisonné auquel il faut un peu réfléchir. Cette situation me déplaît sur un plan éthique.


Et pour info, ça commence. On relance la filière RNR avec le réacteur ASTRID ; parce que in fine on n'a pas le choix, faut bien écluse le plutonium produit dans les REP.

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Konwhald
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Re: Le nucléaire civil

Messagepar Konwhald » lun. 10 sept. 2012, 16:03

larose75 a écrit :Doit elle être encouragée pour l'avenir ou abandonnée ?


Pas encouragée, mais PAS immédiatement abandonnée.
On ne peux pas s'en passer, hélas...

larose75 a écrit :en l'état actuel de nos connaissances (qu'il nous faut améliorer), avons nous (parti pirate) les éléments pour prendre position sur ce dossier ?


...Totalement. (De toute manière, c'est impossible de tout savoir, ou d'attendre de tout savoir pour parler, on se tairait a jamais...)

Déjà (independamment de la position que l'on a) y'a trop de lobbys qui viennent troller. Et ca le PP aime pâs.
Quel que soit le choix que l'on fera, il devra se faire sans qu'il y ait d'interêts privés derrière a forcer la main.Il faut donc deja qu'on trouve un moyen de regler ce detail.

Puis trouver un juste milieu :
-D'un coté l'a les ecolos-idéalistes qui veulent qu'on ferme toutes les centrales en claquant du doigt.
-De l'autre y'a les savants fous qui veulent un spam de centrales et du tripotage d'atomes
-De l'autre encore, y'a ceux qui investissent dans le plus interessant. Et qui veulent gagner.

Personnellement, je miserais sur :
-Une securité accrue des centrales (plein de gens seront contents là-dessus)
-Une relance de la recherche (pour connaitre des chercheurs, je sais que le pays est franchement pas tip top du tout là-dessus)
-Il faudrait reflechir sur un "contrat", un arrangement qui permettrait a ceux qui ont un interet financier a ce que les centrales tournent a se concentrer sur la recherche plutot que lui faire des croches-pieds. Taper sur les lobbys, c'est bien, se les mettre dans la poche c'est mieux. Mais il faut y reflechir.
-Au fur et a mesure que la recherche progresse, mettre en place les nouveaux trucs qu'on a trouvés. Dès que l'on parvient a avoir quelque chose en place qui produit autant qu'une centrale, on ferme une centrale
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De toute façon, vous n'êtes tous que des libellules.
Voilà.

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Re: Le nucléaire civil

Messagepar MrIceberg » lun. 10 sept. 2012, 18:36

En ce qui concerne les déchets issus du nucléaire, quelles solutions ?

Actuellement ... On stocke. Par enfouissement, comme à la Hague. Demain (2025), c'est vers l'enfouissement à grande profondeur ... 500 mètres.

Et après demain (2050), " séparation-transmutation " . Si cela ne réglera pas le problème des déchets, il a le grand avantage de réduire sensiblement la "durée de vie" des dits déchets... Vivement que cela fonctionne.

Aller pour finir, un petit site sur les déchets nucléaires :

http://www.dechets-radioactifs.com/index.html

Pour les réacteurs au thorium (sels fondus) sans vouloir faire peur, le plus tristement célèbre était à Tchernobyl. Plus d'infos ici :
[url]http://fr.wikipedia.org/wiki/Réacteur_nucléaire_à_sels_fondus[/url]

Pour les réacteurs à neutrons rapide ( sodium ), type Phénix, c'est ici : [url]http://fr.wikipedia.org/wiki/Réacteur_à_neutrons_rapides[/url]

Un peu d'infos techniques ne peut pas nuire... (Par contre, cher modo, comprends pas pourquoi les URL apparaissent pas :( )
MrIceberg.
La Politique est une chose trop sérieuse pour la laisser aux mains des politiciens, (détournement d'une citation de G. Clémenceau sur la Guerre)

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Re: Le nucléaire civil

Messagepar aegir » mar. 11 sept. 2012, 07:23

MrIceberg a écrit :
Pour les réacteurs au thorium (sels fondus) sans vouloir faire peur, le plus tristement célèbre était à Tchernobyl.


Si, manifestement vous cherchez à faire peur.
Tchernobyl était un réacteur de type RBMK : U235 + Graphite comme modérateur + eau comme caloporteur.

Autrement, accessoirement, l'utilisation du cycle neutronique du thorium n'a rigoureusement rien à voir avec l'utilisation (ou pas) d'un réacteur à sels fondus.

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Re: Le nucléaire civil

Messagepar Konwhald » mar. 11 sept. 2012, 09:07

Actuellement on produit de l'electricité a la fission nucléaire.
La fusion serait bien mieux, aussi... quand ca sera au point...
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De toute façon, vous n'êtes tous que des libellules.
Voilà.

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Re: Le nucléaire civil

Messagepar larose75 » mar. 11 sept. 2012, 15:58

Julien HUE a écrit (ml discussions) :
> La façon dont la question est posée mérite réflexion : seulement
> pour et contre me parait un peu court.
>
> J'ai personnellement voté contre parce que les deux exemples
> récents d'abandon du nucléaire (un volontaire : l'Allemagne et
> un nonvolontaire : le Japon) conduise à des conséquences évidentes :
> hausse délirante du cout de l'électricité (100% en Allemagne) et à
> une importation d'électricité par les pays concernés (donc autant dire
> que ça n'a pas résolu le problème).
>
> Peut-être la question devrait-elle découpée en plusieurs morceaux :
> - Contre la fin du nucléaire civil;
> - Pour la fin progressive du nucléaire (non renouvellement des centrales
> arrivées à la limite d'âge);
> - Pour la fin immédiate du nucléaire;
>
> Je pense que ca serait ainsi moins ambigu ;) et j'aurais personnellement
> répondu la deuxième (ce que je crois en plus correspondre à l'avis général).
>
> Dertasz,
> Le nucléaire c'est mal. Le moyen-âge c'était pas mieux.
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Re: Le nucléaire civil

Messagepar larose75 » mar. 11 sept. 2012, 15:59

Un projet de synthèse de nos débats... : le wiki : http://wiki.partipirate.org/wiki/Nucl%C3%A9aire_civil
"Le nucléaire civil est une énergie du passé.

Le parti pirate, conscient des difficultés économiques et sociales en cas d'abandon immédiat de l'énergie nucléaire, exprime néanmoins sa volonté claire de sortir de ce mode de production énergétique.

La sortie du nucléaire civil devra se faire par - un démantèlement total des sites de production devenu obsolète ; - une absence d'investissement dans de nouveaux sites de ce type ; - un accroissement des règles de surveillance et de sécurité des sites encore en activité. "

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Sims
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Re: Le nucléaire civil

Messagepar Sims » mar. 11 sept. 2012, 16:07

@larose75: Je suis ravis de ton intérêt. :)

J'avais écris un document pour faire le point sur les sources d'énergie que nous avons à disposition de nos jours ainsi que quelques pistes pour l'avenir. Il est disponible sur le forum. Je suis entrain de corriger quelques imprécisions et de l'étoffer, la nouvelle version seras disponible dès demain.

En effet, le solaire m'intéresse beaucoup. Il est selon moi la meilleure voie vers une décentralisation de la production énergétique.
Pourquoi décentralisation? Pas forcément dans un critère social ou communautaire (même si c'en est un effet de bord positif), c'est surtout une question de pertes en ligne qui restent, malgré la modernisation des installations de distribution, très importantes. En répartissant la production, on réduit les risques liés à une coupure du réseau (comme pour la Bretagne qui subit quelques fois des pénuries dues au fait que cette région est en extrémité de réseau.) et on réduit les coûts d'infrastructure qui vont croissant avec un réseau qui se doit d'être à la fois capable de faire transiter des puissances importantes et capable de tenir dans la durée.
Les innovations sont presque toujours le fait d'explorateurs individuels ou de petits groupes, et presque jamais celui de bureaucraties importantes et hautement structurées
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Re: Le nucléaire civil

Messagepar larose75 » mar. 11 sept. 2012, 17:03

Dlareg sur la ML :
"> C'était un sujet sur lequel nous avons dû nous positionner pendant la
> campagne : L'utilisation du Nucléaire Civile.
>
> Il y a eu (encore) un incident (mineur) à la centrale nucléaire de
> Fessenheim, hier après midi. C'est le 29 ème en très peu de temps

encore ... pfuuu

>
> Je vous invite à lire l'article de Rue89Strasbourg sur le sujet
>
http://www.rue89strasbourg.com/index.ph ... questions/
>
> Que pensez qu'il faille faire de cette centrale, et, à fortiori dans un
> avenir plus ou moins proche, des autres?

On devrait commencer par fermer celle-ci, et à terme fermer les autres.

Je vous invite à regarder les nombreux documentaires sur le sujet pour
vous forger une idée, vous allez voir le nucléaire c'est super chouette,
les producteurs en mange pour vous prouver que c'est pas dangereux et en
plus c'est très épanouissant, y a qu'à voir la gueule de ceux qui sont
en charge d'enterrer les déchets dans Into Eternity, ils sont super fier
d'eux.

De nombreux arguments personnels (mon petit emploi à moi, les lobbies
vont me pourrir ma carrière politique, ..;) viennent contre la fermeture
mais lorsqu'on généralise la réflexion (déchet, coût, dangers, ...),
très franchement l'énergie nucléaire n'aurait jamais du voir le jour.
On a rien gagné, elle nous a donné l'indépendance énergétique mais
finalement on a jamais été si dépendant d'une énergie.

Pour ce qui est des emplois, il y a de la matière surtout s'il faut 50
ans pour les démonter, plus le stockage et le traitement des déchets
houlala du boulot il va y en avoir (par contre l'argent va manquer).

Une centrale sur une faille sismique c'est impensable, c'est pas une
question de confiance dans les ingénieurs, non c'est une question de
logique. Remarquez on en fait d'autres comme par exemple déféquer dans
de l'eau potable, mais bon c'est pas une raison.

À la lecture de l'article de Wikipédia :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Centrale_ ... Fessenheim
Peut être qu'il y a un biais mais on peut lire que la fermeture fait un
bon score lors du votes de certaines collectivités :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Centrale_ ... vit.C3.A9s

Ce qui est particulièrement fâcheux dans cette histoire c'est
l'incapacité à prendre des décisions.
Les lobbies sont d'autant plus fort (surtout dans le nucléaire), que les
politiciens sont faibles et d'après moi c'est là tout le problème."
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