Gautier a écrit :Un député est le représentant des citoyens de sa circonscription,…
Un point d'abord.
À proprement parler, le Député n'est pas un représentant territorial au sens où tu sembles l'entendre contrairement au Sénateur dont la fonction est plus spécifiquement celle-là. Le Sénat, représentant les collectivités territoriales est d'ailleurs directement "branché" sur les grands électeurs que sont les conseillers généraux,… dès sa constitution.
Le découpage en circonscription pour la députation est en revanche une manière de procéder à une réduction ab carta de l'ensemble du corps électoral de la nation de manière à ce que tous les citoyens s'expriment en évitant de recourir un scrutin de liste (cas des régionales). La circonscription a d'ailleurs été créée pendant la révolution pour éviter de reprendre les découpages administratifs précédents comme "la paroisse", "le baillage" ou "la sénéchaussée" dont les révolutionnaires redoutaient qu'ils soient tenus par les hommes des anciens pouvoirs (religieux ou féodaux).
La constitution de groupes revêt une importance particulière au sein de l'AN car en rassemblant des députés élus dans des circonscriptions différentes (au niveau territorial), la création d'un groupe permet de restituer l'importance d'un courant de pensée (PP par exemple) au niveau national, en lui affectant en prime des resources supplémentaires.
Le remaniement permanent du fameux découpage électoral qui donne leurs contours définitifs aux circos, est effectué avec minutie par les spécialistes de la tambouille électorale (un par parti, en général - Gaston Defferre pour le PS et Charles Pasqua, époque RPR grand cru, sont restés célèbres). Le découpage vise à recomposer au mieux de leurs intérêts partisans selon la composition sociologique connue de l'électorat le contour qu'ils pensent leur être le plus favorable (cas de Paris en 2012). Ceci entraîne qu'un député ne reçoit pas un mandat de ses électeurs dans une optique territoriale mais plutôt dans une optique politique générale, en vue notamment de la consitution d'un groupe, d'une coalition, voire d'une majorité.
Cette considération liminaire a une incidence sur ta proposition. Incidence qui serait, selon moi, la suivante : en cas d'élection serrée, disons 49,9-50,1% dans une circo et plus confortable dans une autre, par exemple 44-56%, ce sont en moyenne, calculée comme suit : (50,1+56%)/2 = 53,05% des électeurs du PP, en l'occurrence, auquel les deux députés devraient pouvoir s'adresser pour recueillir leur avis - avis qui ne soit pas torpillé par leurs adversaires (trollesques) qui pourraient à loisir s'emparer d'une majorité apparente dans le cas de la circonscription "serrée".
Evidemment j'ai raisonné sur la base d'élus nombreux, etc… mais je crois que nous pourrions l'appliquer à des scores de pourcentages différents.
Je trouve le principe de démocratie liquide très intéressant mais je croirais prudent d'en réserver l'usage au fonctionnement interne du PP car le mandat de député s'il n'est pas impératif (en l'état actuel), n'est pas non plus territorial et dans le cas d'une connexion à la territorialité des électeurs de tel ou tel député élu, ne risquerions-nous pas de diverger avec les souhaits d'une frange d'électeurs qui ont vraiment votés PP dans une autre circo , y compris dans l'une de celles qui n'ont pas obtenus d'élus ?
En revanche, l'outil de démocratie liquide me semble un outil précieux pour vérifier tout au long du mandat si les positions du PP demeurent alignées ne varietur et selon ses quorums internes.
Qu'en penses-tu ?