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Règle de platine

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flct
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Re: Règle de platine

Messagepar flct » ven. 15 juin 2012, 15:28

Bien que la réponse ait été faite à elK et dans la mesure où je partage une partie de ses prises de position, je me permet d'y répondre, en essayant d'être le moins idéologique possible.
Pour commencer, je pense qu'il faut tenter le plus possible de rester serein dans ce débat considérant le fait que l'économie n'est en rien une science. Il n'y a pas de loi universelle, ni de théorème, il n'y a que des tendances plus ou moins vérifiables du fait que l'acteur principal étant plus ou moins rationnel, on ne peut pas prévoir à coup sûr sa réaction en fonction d'un stimuli. Ainsi, divers écoles s'opposent en essayant le plus possible de trouver un consensus plutôt mou ou, à défaut, d'imposer une norme en force quitte faire quelques impasses de raisonnement. De plus, et considérant ce qui précède, il convient d'éviter des expressions radicales (CATASTROPHE, ENORME ) ou désobligeantes (STUPIDE, IGNORANCE ) qui, en plus de ne pas crédibiliser le propos de leurs auteurs, limite fortement le débat.

Précision, je ne suis pas partisan strict d'une idéologie, je ne suis pas un professionnel de l'économie mais dans l'économie. Je me borne à me faire une opinion en considérant les avantages/inconvénients confronté à la réalité, accessoirement au passé, sans présumer de l'avenir.

Sims a écrit :-Le premier exemple qui me vient à l'esprit: la fin des taux de change flottants.

Il n'est pas question d'abolir le système des taux de changes flottants pour un régime fixe et immuable, il est question d'adosser la monnaie à une valeur du monde réelle. Le système des taux de changes flottants présume en la capacité du marché à se réguler en fonction des fondamentaux économiques. Ce qui tends à revenir au même d'ailleurs sauf que dans le premier cas, le taux est apprécié par un nombre restreint d'individu (généralement l'état) et dans le second par l'ensemble des acteurs du marché. Le premier va donc à l'encontre de la pensée économique libérale. Là encore, un système comme un autre ne peut pas être parfait car il est aussi légitime de penser que l'état va agir dans des intérêts qui lui sont propres (à priori électoral) que de penser que le marché peut être soumis à un comportement irrationnel ou influençable. Le yuan chinois a un taux de change fixe, indexé sur un panier de monnaies dont le cours est fixé quotidiennement par l'état; ce qui peut s'apparenter à un change flottant mais sans aucune obligation.

Sims a écrit :C'est le problème que nous avons avec l'euro, des pays très différents d'un point de vue développement économique se retrouvent avec les mêmes taux d'intérêts pour leur prêts tout en pouvant avoir des politiques éco diamétralement opposées.

Non, les taux d'intérêts n'ont jamais été identique. Il y avait certes un faible écart mais le marché pouvait fixer un taux différent. Le principal gain de la monnaie unique pour ces économies ce sont les règles qui devait être respectés pour entrer dans la zone, contribuant ainsi à maintenir un certain cliamt de confiance. A ce titre, la faute vient du système lui-même, et le marché et l'eurozone, qui n'a pas su détecter, ou pas voulu reconnaitre soit à dessein, soit par optimisme, la faiblesse grecque, faiblesse du fait du politique pas qu'économique du reste.

Sims a écrit :leur entrée en zone euro a grandit énormément leur capacité d'endettement en alignant leur "solvabilité" virtuellement sur celle de pays comme l'Allemagne ou la France

C'est vrai en partie mais c'est aussi le but. Un pays plus faible économiquement a une meilleure marge de manoeuvre dans des échanges à base d'une monnaie stable. La solvabilité n'est qu'une appréciation des agents économiques et dans la mesure où elles ne peuvent pas émettre cette monnaie, elles ne peuvent pas en abuser. Par contre, cela peut être considéré comme un frein notamment pour leurs exportations dans des marchés fortement concurrentiels et quand leur capacité à générer de la richesse n'est pas au même niveau qu'un pays comme la France ou l'Allemagne.

Sims a écrit :On peut aussi parler de l'Espagne qui est à pas grand chose de tomber aussi

L'Espagne comme le Portugal ont fortement bénéficié de crédit européens du début des années 80 jusqu’au milieu des années 90. Je pense qu'il y a eu euphorie de penser qu'il était possible de doper une économie sans base solide. Lorsque l'union a eu tendance à se développer, et donc les aides à plus se répartir, l'Espagne a cru que l'immobilier pouvait les maintenir à flots. Même s'il y avait de fort besoin d’infrastructures pour être au même niveau que les pays n'ayant pas subit de période franquiste, saturer un marché n'était pas forcément le meilleur des choix

Sims a écrit : ce serais dire que toutes les monnaies se valent, ce qui est faux puisque toutes les zones monétaires n'ont pas la même croissance, inflation, taux d'intérêts.

Le taux de change fixe ne dit pas çà, il est certes moins flexible mais il admet que toutes les monnaies ne se valent pas. Ceci dit je suis d'accord qu'il est illusoire de penser que l'eurozone est à considéré comme un bloc unique alors que chaque pays conserve ses spécificités et sa politique économique. Toutefois, serions nous prêts à plus d'Europe en l'état actuel de ses institutions ?

Sims a écrit :imposer une cotation par jour et par valeur.

Je serai assez d'accord sur le mythe du dirigisme du marché toutefois, il faut admettre que cela limite les comportements irrationnels (explosion d'un cour vu comme une valeur refuge au détriment des réalités économiques) par contre "Qui te dis que demain, ton action n'auras pas perdu 12%", le système actuel ne le garantit pas non plus, loin de là. La seule crainte à avoir est une fuite des capitaux vers des marchés plus libres.

Sims a écrit :-supprimer la spéculation sur les produits dérivés

Si tu parles d'ignorance, il faudrait peut être expliquer ce qu'est un produit dérivé ... Un produit dérivé est un contrat financier à terme adossé à un actif sous-jacent., c'est-à-dire qu'on échange le produit et non l'actif, ce quipeut être vu comme plus commode. Par contre, tu cites un produit d'un OPCVM, c'est-à-dire un portefeuille de titre (action, obligation, monnaie) et pas un produit dérivé. Un tel portefeuille basé sur des valeurs CAC40 aura tendance à diluer le risque sur l'ensemble des valeurs considérées. Si une valeur chute et qu'une autre augmente, il y a compensation. Ce type de portefeuille permet à des investisseurs de participer au marché sans forcément y être présent en permanence (= suivre les cours, effectuer les opérations) en déléguant la gestion du portefeuille à l'organisme. On arrive au même résultat sans mais il est plus simple et moins risqué pour de petits épargnant de se placer sur le marché via ce type de produit. Toutefois, à la différence d'une portefeuille traditionnel, l'opcvm doit respecter un contrat sur les titres utilisés. Un portefeuille orienté CAC40 subira l'orientation générale du CAC40 même si, il est vrai, avec un amortissement et un décalage dans le temps mais ne pourra pas s'orienter ailleurs pour cherche une stabilité, ce qu'un gestionnaire de portefeuille ferait.

Le produit dérivé est un contrat à terme. L'acheteur et le vendeur s'entende sur un prix pour un actif à une date donnée. Si je suis producteur de blé et que je veux anticiper mon revenu quand ma production sera effectivement sur le marché dans 6 mois, je peux m'entendre avec ce type de contrat. L'acheteur s'engage à acheter à un prix fixé d'avance. Si à terme, le prix de marché est supérieur, j'ai un manque à gagner, s'il est inférieur, l'acheteur a perdu de l'argent. L'acheteur spécule sur la hausse. Si je suis producteur de biscuit, je peux passer le même type de contrat avec un vendeur. Si à terme, le prix de marché est supérieur, le vendeur a perdu de l'argent (il doit vendre moins cher), s'il est inférieur, j'ai un manque à gagner. Le vendeur spécule sur la baisse. Ca semble de bonne guerre sauf que l'acheteur de l'actif n'a pas besoin de le financer totalement au départ du contrat. Il donne une garantie (on va dire 10%) et la totalité sera perçu à terme. Ainsi, un spéculateur peut prendre différentes positions avec une mise de départ faible avec le risque de perdre ou de gagner beaucoup au final. A ce moment, le cours de l'actif peut subir des variations importantes sans relation avec la réalité économique. C'est ce type de pratique qui est à risque car je peux emprunter auprès d'une banque une somme avec laquelle je prends des positions et perdre mon pari tout en faisant peser le risque final sur la banque lorsque je suis devenu insolvable.

Sims a écrit :-Rendre la création monétaire aux états

J'ai déjà exprimé ma position sur le sujet et je comprends ta réticence. La création monétaire doit revenir à une instance qui ne soit ni l'état, ni le marché. Ainsi, la spéculation peut toujours se faire avec une base d'emprunt mais sur un emprunt fait au marché, donc avec une juste évaluation du risque pris au final. Le but est de limiter la dérive qui tends à faire peser indirectement le risque sur la société.

Sims a écrit :-Séparation des activités de dépôt des activités d'investissement
J'ai déjà expliqué plus haut pourquoi c'était une fausse bonne idée et en quoi ça allais encourager les banques à faire des crédits plus risqués pour les personnes habituellement considérées insolvables.

Le concept 100% monnaie préconise la séparation en 3 activités :
- dépôt, 100% sécurisé, concept de "havre". Pas de risque, pas de rendement mais avec paiement en contrepartie du service
- prêt, à risque contenu, rendement faible
- affaire, à risque fort et rendement fort

Ceci dit, ce cloisonnement, quel que soit le mode, est soutenu par des théoriciens comme Allais ou Friedman mais aussi par des banquiers ou par des politiques (Rocard) Soutenir que c'est une erreur implique de favoriser une théorie plutôt qu'une autre en mettant en avant une loi qui n'est pas prouvée et qui ne le sera jamais d'ailleurs. Par contre, la réalité existe : Sans séparation, il y a bien eu dérive sur les crédits immobiliers en prêtant justement des fonds à des ménages à risque(subprime) en considérant que, via un produit financier intermédiaire, on pouvait compenser ce risque en le liant à un autre prêt à un ménage sûr (prime). En résumé, prenons un produit liant trois types de prêts :
- 1/3 de prêt sans risque mais avec peu de rendement
- 1/3 de prêt avec risque moyen et rendement moyen
- 1/3 de prêt avec risque fort et rendement fort

On considère que le défaut du dernier 1/3 et compensé par la stabilité du premier. On le note AAA (placement sûr) et on spécule. Pour gaver la machine, on incite à plus de prêt ce qui tends à doper le marché immobilier.
Quand le dernier 1/3 fait défaut, on compense sur les deux autres, avec la revente de l'actif financé et l'augmentation du taux d'intérêt du prêt (variable pour l'occasion). Quand le second fait défaut, on s'inquiète et on commence à se débarrasser du produit car le 1/3 le plus solvable et la revente de l'actif ne maintient plus le rendement. Le marché financier se refile de plus en plus la patate chaude, le marché réel de l'immobilier se rectifie. Le 1/3 le plus solvable se rends alors compte que le bien qu'il finance ne vaut plus rien dans la réalité et se met en défaut. On se retrouve avec un marché saturé, des positions prises qui ne valent plus rien car complètement dé corrélées de la réalité et le système s'écroule. Sauf qu'au passage, des banques ont pris positions directement et/ou indirectement et ne sont plus en mesure d'honorer leurs engagements. Elles tentent de se financer ailleurs mais vu que la confiance n'y est plus, elles doivent passer le tout en perte et être en situation de faillite technique et attende l'intervention de l'état, pour le coup vraiment providentielle.

Certains diront que la spécialisation n'a pas protégé les banques en prenant pour exemple Northen Rock qui ne faisait que du détail, c'est vrai sauf que celle-ci était spécialisée dans le crédit immobilier ...

Sims a écrit :J'ai déjà dis à plusieurs reprises qu'il étais imprudent de prendre comme argent comptant les propositions d'un premier bouquin venu sans les avoir étudiées de près avec les diverses implications qu'elles pourraient entrainer. Particulièrement en économie.
C'est la même pour Roosevelt 2012, ou on a préféré insérer en vitesse un truc bancale juste parce que "ça a l'air cool".


Je suis d'accord, j'ai d'ailleurs pris position contre l'intégration en l'état des mesures du collectif. Toutefois, je pose juste une question : Si ces propositions ne sont pas recevables, où sont les solutions du secteur financier ? Ah si les crises c'est normale, il y en a toujours, etc. etc. etc. donc même si le système est faillible, on ne bouge pas d'un pouce et on attends la prochaine ... sauf que le citoyen lui qui a perdu son emploi depuis 2009, qui survit tant bien que mal et à qui on explique que la dette c'est surtout dû au fait qu'il en veut plus pour pas grand chose, n'a sûrement pas la même conception de la fatalité et des aléas de la vie.
Dernière édition par flct le ven. 15 juin 2012, 16:13, édité 1 fois.
N'avions-nous pas trop pris l'habitude de nous contenter de connaissances incomplètes et d'idées insuffisamment lucides ? Notre système de gouvernement se fondait sur la participation des masses. Or, ce peuple auquel on remettait ainsi ses propres destinées et qui n'était pas incapable de choisir les voies droites, qu'avons-nous fait pour lui fournir ce minimum de renseignements nets et sûrs, sans lesquels aucune conduite rationnelle n'est possible ? Rien en vérité. Telle fut la grande faiblesse de notre système, prétendument démocratique, tel fut le pire crime de nos prétendus démocrates.

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Re: Règle de platine

Messagepar Gautier » ven. 15 juin 2012, 16:00

Magnifique message !

Et je souligne au passage la notion capitale que la création monétaire ne doit revenir ni à l’État ni au Marché, mais à un organisme indépendant démocratiquement désigné.

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Re: Règle de platine

Messagepar daniel » ven. 15 juin 2012, 16:16

flecointre a écrit :Je suis d'accord, j'ai d'ailleurs pris position contre l'intégration en l'état des mesures du collectif. Toutefois, je pose juste une question : Si ces propositions ne sont pas recevables, où sont les solutions du secteur financier ? Ah si les crises c'est normale, il y en a toujours, etc. etc. etc. donc même si le système est faillible, on ne bouge pas d'un pouce et on attends la prochaine ... sauf que le citoyen lui qui a perdu son emploi depuis 2009, qui survit tant bien que mal et à qui on explique que la dette c'est surtout dû au fait qu'il en veut plus pour pas grand chose, n'a sûrement pas la même conception de la fatalité et des aléas de la vie.

Le marché de capitaux est une construction humaine artificielle qui a les propriétés d'un système fermé au niveau global et d'un système ouvert localement. Ce système est condamné à exploser quelque soit la qualité de la gestion du système tant que les propriétés d'un système fermé ne sont pas introduites aussi localement. L'impôt en est un des moyens possibles mais on n'est toujours pas arrivé à construire un système stable.

Je ne sais même pas si un tel système stable existe.

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Re: Règle de platine

Messagepar Sims » lun. 18 juin 2012, 04:56

Gautier a écrit :Le premier bouquin venu est tout de même le seul prix Nobel Français d'économie ;]


On donne un prix nobel en récompense de travaux inédits qui ont permis des avancées dans un domaine précis d'une science (molle ou dure). C'est pas parce que t'as un prix nobel que tu te transformes en super génie.
Ghandi a eu un prix nobel, Obama a eu un prix nobel, la dame de Rangoun (pas moyen de me rappeler l'orthographe exact) a eu un prix Nobel, ça ne fais pas d'eux des génies. Je ne cite que les prix Nobel de la paix pour souligner ce faite, mais c'est pareil en médecine, en chimie,...

Gautier a écrit :La création monétaire actuelle entraine un déplacement total de la masse monétaire de la poche du contribuable et de l’État vers les banques... sur lesquelles nous n'exerçons aucun contrôle. C'est mieux ?

Je n'ai jamais dit que c'était parfait. J'ai simplement dit que faire un chèque en blanc aux gouvernements c'était sans doute une bien pire solution.

Gautier a écrit :Pour le taux de change flottant, il permet aux pays ayant encore le contrôle de leur monnaie de jouer à leur guise avec pour nous la mettre bien profond, tu proposes quoi à la place ?

Image

Gautier a écrit :L'argument de l'incertitude avec une cotation par jour me semble fallacieux. Cette incertitude existe à l'heure actuelle et est fortement renforcée par les dispositifs automatisés d'achat et de vente. Je vois pas en quoi une cotation par jour rend ça pire, ça limite la spéculation et ça permet de voir venir plutôt. La Bourse est déjà fermée certains jours, il me semble pas que les entreprises fassent faillite et soient handicapées par l'incertitude pourtant.

Là, je dis sans détour: rien à voir. La bourse est fermée les jours où il n'y a de toute façon aucune publication de résultats d'entreprise (sauf à titre exceptionnel, mais rien ne me viens à l'esprit) et rien ne se passeras à moins d'une catastrophe naturelle. Je persiste dans l'idée que une cotation/jour est une très mauvaise idée.

Gautier a écrit :PS : C'est quoi " prendre ses cojones à deux mains " pour l'Espagne ? J'ai l'impression que tu parles comme si il existait une solution que j'ai hâte de lire.

[/quote]

Manudwarf a répondu.

Je tiens à m'excuser auprès de flecointre si mes propos sont un peu violents, mais devoir répéter les bases du fonctionnement de l'économie quand tous les 2 jours quelqu'un débarque en pensant avoir réinventé le fil à couper le beurre, c'est lassant...
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Re: Règle de platine

Messagepar Gautier » lun. 18 juin 2012, 09:45

...Ce qui serait bien serait plutôt de répondre ;)
Les " bases de l'économie " ( comme tu appelles le système en question mais pas son fonctionnement ? Bizarre ) ne sont pas les mêmes selon le système auquel on adhère, tu as signé pour une vision particulière du truc, je peux le comprendre mais c'est en aucun cas un argument.

Donc en fait c'est quoi " réduire les dépenses " sans pour autant toucher à la croissance exponentielle de la dette par la mécanique actuelle de création monétaire ?
Étant donné que je ne propose pas de donner la création monétaire aux États mais à un organe indépendant démocratiquement élu, je ne comprend pas la rhétorique sur le " chèque en blanc ". Si la question est qu'il vaut mieux signer à un chèque en blanc à un truc qu'on contrôle plutôt qu'à un organe privé qu'on ne contrôle pas du tout, oui la réponse est assez simple aussi.

Édition diplomatique par volonté de poursuivre le débat.
Dernière édition par Gautier le lun. 18 juin 2012, 10:47, édité 2 fois.

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Re: Règle de platine

Messagepar flct » lun. 18 juin 2012, 10:05

Flecointre a déjà démonté tes réponses actuelles avant que tu les publie, un post plus haut

Je ne démonte pas d'argument, ni ne tente d'imposer une vue. J'essaye d'être autant que possible pragmatique et objectif considérant qu'il y a forcément une solution à trouver tendant vers le mieux quitte à remettre à plat le système, et aller à l'encontre de ma croyance personnelle, en considérant que le centre des préoccupations doit être le plus faible.
N'avions-nous pas trop pris l'habitude de nous contenter de connaissances incomplètes et d'idées insuffisamment lucides ? Notre système de gouvernement se fondait sur la participation des masses. Or, ce peuple auquel on remettait ainsi ses propres destinées et qui n'était pas incapable de choisir les voies droites, qu'avons-nous fait pour lui fournir ce minimum de renseignements nets et sûrs, sans lesquels aucune conduite rationnelle n'est possible ? Rien en vérité. Telle fut la grande faiblesse de notre système, prétendument démocratique, tel fut le pire crime de nos prétendus démocrates.

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Re: Règle de platine

Messagepar Gautier » lun. 18 juin 2012, 10:21

D'accord, le terme " démonter " n'est pas le plus propice au débat.
Disons que ton argumentaire contrariait déjà la dernière réponse de Sims avant qu'elle ne soit publiée. C'est exactement ce type de dogmatisme que je reproche à ses réponses en fait, Sims : tu sembles t'inscrire dans une logique du " l'économie ça marche comme ça et pas autrement, on ne peut rien y faire " qui me semble être tout droit recrachée encore tiède d'un cours donné la veille.
Je ne pense pas une seconde changer le monde mais ce que j'aimerai lire dans tes réponses c'est des propositions, pas juste la volonté permanente de prétendre que les autres ont tort.

Par exemple pour le prix Nobel : personne n'a soutenu que c'était le gage d'être un génie, donc ta réponse à ce sujet est déplacée et inutile, elle n'apporte rien.
Pour l'Allemand et sa brouette de Marks, pareil : étant donné que la République de Weimar avait le contrôle de la création monétaire sans avoir celui de sa réserve fédérale d'or qu'elle n'avait pas le droit de toucher sans notre accord, et encore moins le contrôle de sa dette qui était libellée en monnaies étrangères, avec en plus l'échéancier impossible de Versailles... bref rien de comparable avec notre situation, surtout que leur modèle économique n'est plus celui qui régit notre monde, et ce depuis bientôt 50 ans !

Accepter des règles de jeu sans les remettre en question, alors qu'elles sont sciemment construites pour nous faire " perdre ", ça me semble absurde. Donc des propositions avant tout please !

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Re: Règle de platine

Messagepar daniel » lun. 18 juin 2012, 12:03

Gautier a écrit :Pour l'Allemand et sa brouette de Marks, pareil : étant donné que la République de Weimar avait le contrôle de la création monétaire sans avoir celui de sa réserve fédérale d'or qu'elle n'avait pas le droit de toucher sans notre accord, et encore moins le contrôle de sa dette qui était libellée en monnaies étrangères, avec en plus l'échéancier impossible de Versailles... bref rien de comparable avec notre situation, surtout que leur modèle économique n'est plus celui qui régit notre monde, et ce depuis bientôt 50 ans !

Il y a une autre différence fondamentale, il n'y avait pas d'énorme dette publique durant la République de Weimar, il n'y avait donc rien à monétiser. La République de Weimar a donc créé la monnaie ex nihilo et elle n'a pas juste remplacé la dette publique par la monnaie, une autre forme de dette publique ayant une vitesse de circulation supérieure. C'est une différence fondamentale.

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Re: Règle de platine

Messagepar Gautier » lun. 18 juin 2012, 15:24

Merde, je suis d'accord avec Daniel :D

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Re: Règle de platine

Messagepar manudwarf » mar. 19 juin 2012, 08:13

Gautier a écrit :...Ce qui serait bien serait plutôt de répondre ;)
Les " bases de l'économie " ( comme tu appelles le système en question mais pas son fonctionnement ? Bizarre ) ne sont pas les mêmes selon le système auquel on adhère, tu as signé pour une vision particulière du truc, je peux le comprendre mais c'est en aucun cas un argument.

C'est le fonctionnement de base du système actuel, qu'on ne peut pas changer à moins de s'appeler Marine Le Pen et de vouloir se couper complètement du monde extérieur.
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Re: Règle de platine

Messagepar Sims » mar. 19 juin 2012, 08:19

Gautier a écrit : Sims : tu sembles t'inscrire dans une logique du " l'économie ça marche comme ça et pas autrement, on ne peut rien y faire " qui me semble être tout droit recrachée encore tiède d'un cours donné la veille.


Pour poser le décors: je n'ai jamais eu le moindre cours d'économie ( d'économie générale en tout cas, si l'on exclus l'économie d'entreprise qui finalement ne couvre pas les échanges à l'échelle macro), je m'intéresse à ce sujet depuis maintenant 5 ans à grands coups d'analyses de provenance diverses et de recoupements tout aussi divers.

Je préviens d'entrée de jeux de ne pas voir d'agressivité dans ce post, même si j'emploie parfois des tournures de phrase assez ambivalentes.

Il n'est pas question de dogmatisme ici. On n'est pas dans un débat sur le mariage gay ou bien sur pour ou contre l'Europe ou encore sur l'intérêt des exploitation de pamplemousse dans le Morbihan. SI j'ai marqué dans un post antérieur "economy, serious business", c'était avec une bonne raison.
On peut très bien remettre en cause les règlements actuels, je n'y vois pas d'inconvénients, d'ailleurs les gouvernements successifs le font tous les 6 mois, histoire de bien créer l'insécurité juridique nécessaire à la bonne tenue des échanges. (Dommage qu'on ait pas de smiley sarcastique comme sur HFR) Et c'est pas près de changer avec Montebourg, ce cher Arnaud, qui n'a jamais mis de chaussures de sécu de sa vie et qui se permet d'aller expliquer à la plèbe comment doit fonctionner l'industrie.
L'économie, c'est avant tout ses acteurs, c'est à dire autant chacun de nous que de grands groupes. Il y a une dimension praxéologique dans ces échanges(micro-sociologiques si tu préfère). C'est cette dimension qui fais qu'un ne peut pas aborder l'économie de manière totalement scientifique.
Cette chose évoquée à de nombreuse reprise, sert comme argument pour faire des propositions assez exotiques.

On ne peut pas négliger les aspects sociaux qui en découlent: les mouvements de panique sur les marchés que l'on peut observer assez régulièrement même si assez peu font écho dans la presse généraliste.La dimension organique de l'économie ne fais de doute pour personne il me semble (à part pour les vieux de la vieille keynésiens dont nos dirigeants actuels font malheureusement partie).

Il n'est pas question de dogmatisme, il y a des aspects actuels qui existent sous une forme qui est la plus "utile" au fonctionnement. Dire que le système est "conçu pour nous faire perdre", c'est aller un peu vite en besogne. Quel système? Qui perd exactement?

Comme je disais plus haut au sujet des propositions fantaisistes, il ne suffit pas d'envoyer une phrase ou deux, accompagné de méthode Coué répétant à l'envie que "ça seras mieux comme ça" ou "ça seras plus juste comme ça", surtout si les propositions ne sont assorties d'aucune analyse des répercutions. On peut assez souvent observer que l'argument de "Justice sociale" a tendance un peu trop souvent à se suffire à lui-même, dispensant au passage d'argumentation détaillée.

Il ne faut pas juste changer le système juste "histoire de changer le système", en pariant sur le faite qu'on auras assez de levier pour imposer tout et n'importe quoi à l'ensemble des acteurs. Proposer pour proposer, je ne suis pas certain que en définitive ce soit les positions les plus utiles en pratique qui soient retenues, au bénéfice de celles qui semblent le plus "jolies". Les propositions, j'en ai faites: programme/debt-equity-t7776.html .Les réponses sont intéressantes, même si parfois assez peu précises. En tout cas, ça a eu le mérite d'intéresser quelques personnes.

On ne peut pas faire tout et n'importe quoi. Si je suis dogmatique de le rappeler, soit. Une personne m'a soutenu la semaine dernière que pour résoudre la crise, il suffit de ne pas rembourser, comme ça on a plus de dette, puis on emprunte 100 milliards pour les injecter dans l'économie. Dans le même intervalle de temps, c'était une personne qui m'affirmais que en forçant les citoyens à contracter des emprunts d'état, on pourrais s'en sortir. Serais-ce du dogmatisme de ma part de leur expliquer par A+B des mauvaises répercussions qu'auraient ces propositions? Tout ça pour dire qu'il ne suffit pas de dire que l'économie n'est pas une science pour espérer que tout marcheras pour peu qu'on se le répète suffisamment souvent.

Voila,

Bien à toi. :wink:

PS: puisque Manu a répondu avant que je poste, j'en profite pour le plussoyer.
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Re: Règle de platine

Messagepar Gautier » mar. 19 juin 2012, 16:17

Je ne suis pas d'accord sur le fait que tous les pays suivent les mêmes règles. Les membres de l'UE ont clairement un plus gros boulet au pied par l'obligation de la création monétaire par le crédit, c'est ça le sujet central du système dont je parle. Les modifications cosmétiques sur la situation juridique des entreprises n'ont rien à voir avec le système dans son ensemble !
Et c'est pour moi le cœur du sujet : c'est ce système là que je considère conçu pour retirer le pouvoir des particuliers et de leurs institutions pour le remettre entre les mains d'intérêts sur lesquels ils n'ont aucun contrôle actuellement, à savoir leurs créanciers. Le doublement de la dette Française en une décennie n'a rien à voir avec le fait qu'on dépense trop, ce qui ne m'empêche pas d'être absolument d'accord sur le fait qu'on dépense trop, et très mal. Par contre je prétends qu'il est hors de question de réduire les dépenses au détriment de la santé des gens et de leurs conditions de vie.

Donc pour être tout à fait clair, Manu et Sims : c'est quoi votre position sur la création monétaire par le crédit ?
Un pays comme la Chine, les USA ou la Russie ne vie pas exactement dans le même monde économique que nous, c'est mensonger de prétendre le contraire. J'en ai exprès choisi 3 qui le sont chacun pour au moins une raison différente.

PS : faut arrêter de s'excuser tout le temps, je suis un grand garçon et c'est pas un panzer débat sur un forum qui va me faire pleurer ! :]

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Re: Règle de platine

Messagepar manudwarf » mar. 19 juin 2012, 16:42

Gautier a écrit :Le doublement de la dette Française en une décennie n'a rien à voir avec le fait qu'on dépense trop, ce qui ne m'empêche pas d'être absolument d'accord sur le fait qu'on dépense trop, et très mal.

Désolé, j'ai tiqué sur cette phrase. La dette est la somme des déficits consécutifs, je ne vois pas comment tu arrives à débrancher les deux...

Sur la création monétaire par le crédit j'éviterai de trop m'avancer, n'ayant pas une grande connaissance du sujet. Je suis fermement opposé à l'idée de remettre les clés de la BCE aux états, ce qui reviendrait à poser un baril de rouge dans la cave d'un alcoolique et lui faire promettre qu'il n'y touchera pas. Que les banques puissent "créer" de l'argent ex-nihilo est qqch qui me choque sur le principe mais dont je ne connais pas toutes les imbrications. Finalement, la BCE indépendante et sourde aux appels des états semble (mais encore une fois, je n'ai aucun avis arrêté sur la question) être à mon sens un compromis acceptable, tant qu'elle maintient un euro stable.


Si j'ai lancé ce topic c'était avant tout pour lancer un signal fort : stoppons l'hémorragie ;) On s'est un peu écartés du sujet j'ai l'impression :D
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Re: Règle de platine

Messagepar Gautier » mar. 19 juin 2012, 17:43

En fait c'est exactement dans le sujet : c'est impossible de stopper l'hémorragie sans mettre fin à l'endettement exponentiel des États, qui est directement lié à ce processus de création monétaire par emprunts sur argent crée ex nihilo, et les taux d'intérêts associés.

Rappelons encore une fois que même les États présentés comme "sains" sont incroyablement endettés et que leur dette ne cesse de se creuser. Alors qu'ils ont fait toute l'austérité demandée et plus encore. Certains États ont même directement fait faillite pour avoir commis la bêtise de suivre les conseils du FMI jusqu'au bout, je pense par exemple à la crise Argentine d'il y a quelques années... ou juste le fait que les pays qui avaient drastiquement réduits leurs services publics étaient les plus endettés de l'espace Occidental avant 2008 ( Royaumes-Unis et USA par exemple )

Avoir un euro stable contre vents et marées n'est pas une garantie de bonne santé économique pour l'Union Européenne, surtout pas tel qu'elle fonctionne aujourd'hui. Et moi je ne veux pas donner les clefs de la BCE aux États, je veux les donner à un organe élu au suffrage universel par la population européenne.
Ceci étant dit, croire que les nations n'ont aucune influence sur la BCE c'est improbable, tout comme croire que les grosses entreprises n'ont pas d'influence sur les mêmes nations ;)
La BCE n'est pas indépendante, c'est juste que la première puissance du continent est très contente du marché captif que l'euro garde autour d'elle.

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Re: Règle de platine

Messagepar Vlad » mer. 20 juin 2012, 08:10

Je me permet d'ajouter un billet assez intéressant sur l'exemple de l'Argentine qui avait fait défaut sur la dette (oui on n'en est pas encore là :? ):
http://www.les-crises.fr/interview-roberto-lavagna/

Bien sur, on ne peut pas appliquer les mêmes recettes en Europe mais la façon d'aller virer les plans du FMI pour vraiment bosser sur un plan de relance me plait assez. Le reste du blog est passionnant sur le mécanisme de dette je vous le conseille !


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