Propositions pour le programme socio-économique du PP
Publié : mer. 20 juin 2012, 23:19
La campagne législative qui vient de s'achever, a permis de faire ressortir certains points forts mais aussi certaines faiblesses de notre (jeune) parti.
Parmi ces faiblesses, figure en bonne place l'étendue limitée du « programme » du PP, dont les propositions étaient circonscrites pour l'essentiel aux champs économico-culturel et socio-politique. D'où l'adjonction libre de compléments, présentés sous la forme de « mesures compatibles », et laissés plus ou moins à l'appréciation des candidats du PP. Bien évidemment, cette adjonction a répondu à un manque, et donc à un besoin, aussi bien exprimé par des candidats qu'attendu par les électeurs potentiels (et les media).
Aussi, maintenant que nous avons un peu de temps de temps devant nous, et afin d'accroître notre crédibilité et audience générales, il nous faut contribuer à combler de façon cohérente ce manque.
Nous pourrions alors adopter la démarche suivante : 1/ cerner notre système de valeurs, puis 2/ reconnaître, parmi tout ce qui a pu ou peut être présenté (ou non) comme compatible, ce qui relève expressément de ce système de valeurs, enfin 3/ internaliser au programme ce qui correspond à ce système de valeurs.
Ainsi, loin de mener à l'uniformisation de la partie de « mesures compatibles » (ou à la remise en cause de la distinction entre « programme » et mesures additionnelles), cette démarche conduirait simplement à intégrer, dans le corps programmatique partagé, un certain nombre de réflexions et de pratiques, et donc des propositions, qui sont jusqu'à présent reléguées au statut d'accessoires. Notamment, cela permettrait d'étendre le programme partagé au champ socio-économique, champ pour l'instant maintenu dans ses à-côtés, voire même, dans le cas de certains de ses aspects, ignoré.
1/ Quelles sont les valeurs fondamentales du PP ? C'est-à-dire quel est le soubassement idéologique du PP ?
Les valeurs cardinales que j'identifie comme valorisées et promues par le PP semblent être principalement :
? les libertés individuelles, civiles et civiques (autrement dit, privées et publiques) ;
? le partage ;
? la coopération volontaire ;
? l'implication volontaire ;
? la démocratie ;
? l'auto-organisation ;
? l'accès aux biens et services « collectifs » (au sens économique, c'est-à-dire qui peuvent être utilisés par plusieurs personnes tout à la fois), dont la connaissance et la culture ;
? l'accès aux informations liées aux fonctions et utilités publiques (transparence)...
Ces valeurs forment système. La cohérence de l'ensemble est relativement forte, puisque son fondement ultime est la promotion de ce qui permet, voire plus, développe la capacité des individus et des collectifs d'individus à être autonomes dans leur vie publique et sociale.
2/ Quelles sont, dans le champ socio-économique, les idées et les pratiques actuelles qui sont les plus proches de ce système de valeurs ? C'est-à-dire quelles sont les idées et pratiques générales, s'inscrivant dans la ligne de notre système de valeurs, que nous pourrions intégrer au « programme » partagé, si nous le souhaitions ?
L'ensemble de ces idées et surtout pratiques correspond à ce que l'on pourrait désigner sous les termes d' « économie de l'intelligence collective », et qui renvoie à :
? l'économie de l'usage ;
? l'économie de la coopération.
Ces deux sous-parties du champ socio-économique se recoupent partiellement (mais que partiellement). Chacune d'elles a deux dimensions : l'une, marchande, l'autre, non-marchande.
L'économie de l'usage fait particulièrement écho à deux de nos valeurs : le partage et les biens et services collectifs.
Elle englobe la totalité des pratiques (plus ou moins institutionnalisées) qui mettent en avant l'usage, en dehors de tout lien de propriété, au lieu de la propriété elle-même (qui peut parfois être d'ailleurs laissée à l' « inutilisation »).
Ex. dans le domaine marchand : le louage de moyens de transport (voitures, fourgonnettes, camions...), plutôt que l'acquisition, le louage de petits ou gros matériels, le louage de matériel informatique et numérique, etc.
Ex. : dans le domaine non-marchand : le prêt temporaire et gracieux de matériel entre voisins ou, plus courant, au sein de la famille, le don de ce matériel, etc.
L'économie de la coopération fait elle écho aux valeurs telles que : la coopération et l'implication volontaires, la démocratie, l'auto-organisation.
Elle englobe l'ensemble des pratiques (plus ou moins institutionnalisées) qui impliquent l'association entre personnes visant à un but commun, et correspond grosso modo à « l'économie sociale et solidaire » (ESS).
Ex. dans la sphère de la production : les jardins et potagers collectifs, les coopératives de production, etc.
Ex. dans la sphère de la consommation : les coopératives de consommation, les associations de slow food, etc.
Ex. dans le champ de la distribution (interconnexion production-consommation) : les AMAP et assimilés, les SEL (systèmes d'échanges locaux), etc.
Ex. dans la sphère de la connaissance : l'échange de savoirs et savoir-faire (knowledge pooling), etc.
Ex. dans la sphère de la protection des risques : les institutions mutuelles, etc.
L'intersection de l'économie de l'usage et de l'économie de la coopération renvoie aux pratiques qui relèvent de l'une et de l'autre.
Ex. : les associations d'insertion promouvant le tri et la récupération (réutilisation) des produits, les coopératives d'usage de matériels agricoles, etc.
3/ Cette socio-économie qui prend le parti de « l'intelligence collective » est une économie de type « arc-en-ciel ». Par delà des pratiques les plus variées, et qui ne s'interdisent aucun territoire d'action, le fond de lumière, c'est-à-dire le système de valeurs, est le même, mais aussi le même que le nôtre. Certains aspects sont sans doute à relativiser, à critiquer même, et à corriger certainement. En effet, les applications réelles ne sont pas toujours l'incarnation parfaite des valeurs sous-jacentes.
Ex. : les mutuelles dont le fonctionnement démocratique tourne le plus souvent à la cooptation (liste unique de candidats pré-choisis).
Mais compte tenu de ce fond commun, il me semble que notre réflexion et notre programme socio-économiques devraient s'orienter vers la prise en compte forte de cette socio-économie. Qu'en pensez-vous ?
Parmi ces faiblesses, figure en bonne place l'étendue limitée du « programme » du PP, dont les propositions étaient circonscrites pour l'essentiel aux champs économico-culturel et socio-politique. D'où l'adjonction libre de compléments, présentés sous la forme de « mesures compatibles », et laissés plus ou moins à l'appréciation des candidats du PP. Bien évidemment, cette adjonction a répondu à un manque, et donc à un besoin, aussi bien exprimé par des candidats qu'attendu par les électeurs potentiels (et les media).
Aussi, maintenant que nous avons un peu de temps de temps devant nous, et afin d'accroître notre crédibilité et audience générales, il nous faut contribuer à combler de façon cohérente ce manque.
Nous pourrions alors adopter la démarche suivante : 1/ cerner notre système de valeurs, puis 2/ reconnaître, parmi tout ce qui a pu ou peut être présenté (ou non) comme compatible, ce qui relève expressément de ce système de valeurs, enfin 3/ internaliser au programme ce qui correspond à ce système de valeurs.
Ainsi, loin de mener à l'uniformisation de la partie de « mesures compatibles » (ou à la remise en cause de la distinction entre « programme » et mesures additionnelles), cette démarche conduirait simplement à intégrer, dans le corps programmatique partagé, un certain nombre de réflexions et de pratiques, et donc des propositions, qui sont jusqu'à présent reléguées au statut d'accessoires. Notamment, cela permettrait d'étendre le programme partagé au champ socio-économique, champ pour l'instant maintenu dans ses à-côtés, voire même, dans le cas de certains de ses aspects, ignoré.
1/ Quelles sont les valeurs fondamentales du PP ? C'est-à-dire quel est le soubassement idéologique du PP ?
Les valeurs cardinales que j'identifie comme valorisées et promues par le PP semblent être principalement :
? les libertés individuelles, civiles et civiques (autrement dit, privées et publiques) ;
? le partage ;
? la coopération volontaire ;
? l'implication volontaire ;
? la démocratie ;
? l'auto-organisation ;
? l'accès aux biens et services « collectifs » (au sens économique, c'est-à-dire qui peuvent être utilisés par plusieurs personnes tout à la fois), dont la connaissance et la culture ;
? l'accès aux informations liées aux fonctions et utilités publiques (transparence)...
Ces valeurs forment système. La cohérence de l'ensemble est relativement forte, puisque son fondement ultime est la promotion de ce qui permet, voire plus, développe la capacité des individus et des collectifs d'individus à être autonomes dans leur vie publique et sociale.
2/ Quelles sont, dans le champ socio-économique, les idées et les pratiques actuelles qui sont les plus proches de ce système de valeurs ? C'est-à-dire quelles sont les idées et pratiques générales, s'inscrivant dans la ligne de notre système de valeurs, que nous pourrions intégrer au « programme » partagé, si nous le souhaitions ?
L'ensemble de ces idées et surtout pratiques correspond à ce que l'on pourrait désigner sous les termes d' « économie de l'intelligence collective », et qui renvoie à :
? l'économie de l'usage ;
? l'économie de la coopération.
Ces deux sous-parties du champ socio-économique se recoupent partiellement (mais que partiellement). Chacune d'elles a deux dimensions : l'une, marchande, l'autre, non-marchande.
L'économie de l'usage fait particulièrement écho à deux de nos valeurs : le partage et les biens et services collectifs.
Elle englobe la totalité des pratiques (plus ou moins institutionnalisées) qui mettent en avant l'usage, en dehors de tout lien de propriété, au lieu de la propriété elle-même (qui peut parfois être d'ailleurs laissée à l' « inutilisation »).
Ex. dans le domaine marchand : le louage de moyens de transport (voitures, fourgonnettes, camions...), plutôt que l'acquisition, le louage de petits ou gros matériels, le louage de matériel informatique et numérique, etc.
Ex. : dans le domaine non-marchand : le prêt temporaire et gracieux de matériel entre voisins ou, plus courant, au sein de la famille, le don de ce matériel, etc.
L'économie de la coopération fait elle écho aux valeurs telles que : la coopération et l'implication volontaires, la démocratie, l'auto-organisation.
Elle englobe l'ensemble des pratiques (plus ou moins institutionnalisées) qui impliquent l'association entre personnes visant à un but commun, et correspond grosso modo à « l'économie sociale et solidaire » (ESS).
Ex. dans la sphère de la production : les jardins et potagers collectifs, les coopératives de production, etc.
Ex. dans la sphère de la consommation : les coopératives de consommation, les associations de slow food, etc.
Ex. dans le champ de la distribution (interconnexion production-consommation) : les AMAP et assimilés, les SEL (systèmes d'échanges locaux), etc.
Ex. dans la sphère de la connaissance : l'échange de savoirs et savoir-faire (knowledge pooling), etc.
Ex. dans la sphère de la protection des risques : les institutions mutuelles, etc.
L'intersection de l'économie de l'usage et de l'économie de la coopération renvoie aux pratiques qui relèvent de l'une et de l'autre.
Ex. : les associations d'insertion promouvant le tri et la récupération (réutilisation) des produits, les coopératives d'usage de matériels agricoles, etc.
3/ Cette socio-économie qui prend le parti de « l'intelligence collective » est une économie de type « arc-en-ciel ». Par delà des pratiques les plus variées, et qui ne s'interdisent aucun territoire d'action, le fond de lumière, c'est-à-dire le système de valeurs, est le même, mais aussi le même que le nôtre. Certains aspects sont sans doute à relativiser, à critiquer même, et à corriger certainement. En effet, les applications réelles ne sont pas toujours l'incarnation parfaite des valeurs sous-jacentes.
Ex. : les mutuelles dont le fonctionnement démocratique tourne le plus souvent à la cooptation (liste unique de candidats pré-choisis).
Mais compte tenu de ce fond commun, il me semble que notre réflexion et notre programme socio-économiques devraient s'orienter vers la prise en compte forte de cette socio-économie. Qu'en pensez-vous ?