Le propre du délinquant, c'est de franchir la limite qui sépare légalité et illégalité. Repoussez la limite et le délinquant ajoutera les pas nécessaires pour la franchir à nouveau. Il faut vraiment être c... comme un vert pour s'imaginer que les gentils délinquants vendeurs de hasch vont cesser leur trafic du jour au lendemain. Si on légalise le hasch, eh bien ils vendront de la coke, et c'est tout.
On suppose donc qu'un trafiquant dont le marché disparaît se recycle facilement dans un autre domaine illégal. Je ne dis pas qu'il n'a pas envie de le faire mais est-ce réaliste ? Appliquons ce raisonnement à l'ensemble de l'économie car il y a peu de différence entre le marché du cannabis et les marchés légaux. Quand une usine ferme parce qu'elle n'est plus rentable les ouvriers licenciés devraient trouver facilement une autre activité dans un domaine similaire. Car c'est le propre de l'ouvrier, travailler dans une usine comme dirait l'auteur de l'article. Or ce n'est pas ce que l'on observe dans la vie réelle, un ouvrier licencié ne trouve que difficilement un autre travail ...
Mais cet argumentaire est plus pervers qu'il n'y paraît à première vue. Il parle des limites, de l'envie de la transgression et de la nécessité de combattre ce mal existant au fond de l'âme humaine. C'est le propre de chaque pervers narcissique de justifier ses agissements par les problèmes et insuffisances psychologiques de sa victime. Car si l'on reconnaît l'autre comme égal et sain d'esprit ce type de répression devient impossible à justifier.