Et pour des raisons culturelles ? Probablement mais surtout indirectement à travers une démotivation des femmes
C'était vraiment nécessaire de dire une telle chose ?
Concernant les raisons culturelles, il faut bien voir que très souvent ce sont les femmes qui s'occupe des enfants. Du moins dans la gestion journalière. Si on prend en compte que les réunions politiques se tiennent généralement le soir entre 19 et 22h (que ce soit dans les sections politiques des différents partis ou au niveau des réunions d'élus), on peut se dire qu'à minima l'investissement politique mange sur la vie de famille une grande part. Au PP nous n'avons pas (encore) ce niveau d'exigence mais en général un candidat est en réunion de travail tous les soirs le mois qui précède l'élection. Et il n'y a qu'à voir comment son parfois balayées certaines femmes très engagées en politique lorsque le sujet se porte sur leur vie de famille (genre ce qui a pu être dit sur Ségolène Royale et d'autres).
S'ajoute qu'en politique les gens sont engagés au point qu'ils sont (nous sommes ?) persuadés d'être seuls à pouvoir bien défendre le sujet qui se présente (comme une élection). Aussi sans aller à accuser les gens d'arrivisme, il faut reconnaitre que la politique demande aux gens de croire à 200% dans ce qu'ils proposent individuellement. Aussi il est très rare qu'un politique cède volontiers sa place à une autre personne. Il y a généralement des enjeux d'argent et de pouvoir.
- D'argent car c'est plus facile d'investir quelqu'un qui a 5000€ pour sa campagne et qui prendra un congé sans solde que quelqu'un qui ne peut pas.
- De pouvoir car on va mettre en jeu le temps passé auprès de la section politique locale (participation à toutes les réunions, présence lorsqu'il y a eu des coups de chaud, etc). Le charisme et la capacité à s'imposer face aux autres politiques en face joue aussi beaucoup.
Face à ces deux points :
- L'argent est le critère le plus égalitaire lorsqu'on parle de parité mais faut voir tout de même qu'un congé sans solde n'est jamais bien pris par un employeur (et au passage : de même qu'un congé mater). Cependant le fait de pénaliser financièrement le parti qui ne présente pas une forme de parité dans ses rangs pousse très largement le parti à chercher la personne financièrement la plus avantageuse.
- Le pouvoir revient généralement plus facilement aux hommes à égalité de compétence (je vais pas vous dire pourquoi mais on le constate). Faire changer ça ce n'est pas par la loi qu'on le fera et c'est effectivement aux femmes de s'adapter à cette situation pour mieux s'imposer dans la prise de décision (certaines le font très bien donc c'est purement un problème culturel).
Enfin concernant les horaires de réunions c'est évidement capital. Je vais prendre ici un des fondements du clivage gauche/droite. La droite cherche à diriger par l'élite, cette élite devant inviter la masse à évoluer. La gauche, elle, cherche à diriger par "le plus grand nombre", le bien commun de ce "plus grand nombre" devant rendre acceptable des injustices minoritaires. Lorsqu'au Parti Pirate on ne cherche pas à se placer dans le clivage gauche-droite c'est cela qui est généralement pointé du doigts. Aussi réfléchissez à comment vous fonctionnez dans vos sections locales ? Est-ce que vous fixez les horaires de réunion pour "l'élite", "pour le plus grand nombre" ou bien pour la "mixité/parité" ?
Personnellement en tant que co-coordinateur de la section Bretagne, je cherche généralement à provoquer la mixité... mais ce n'est pas du tout évident. Et il m'arrive encore de laisser passer des choses aberrantes de ce point de vu. Preuve s'il en est besoin que culturellement il y a beaucoup de travail. Et si on peut proposer des lois ou au moins des mesures incitatives, on arrivera à faire bouger les choses mais si on attend que ça change tout seul, on va perdre beaucoup de temps.