cmal a écrit :raukoras a écrit :Si on utilise volontairement la liberté d'expression (ou une autre liberté) pour causer du tort à autrui, on n'est plus dans l’exercice de la liberté, mais dans un abus de liberté.
Attention, l'abus de liberté est formellement impossible.
Correct.
Il fallait lire "abus d'une liberté"
Damien Clauzel a écrit :raukoras a écrit :Si on utilise volontairement la liberté d'expression (ou une autre liberté) pour causer du tort à autrui, on n'est plus dans l’exercice de la liberté, mais dans un abus de liberté.
Tout le détail est bien là : qui, et comment, décide qu'il y a eu un abus ? la notion de tord est très subjective et varie selon les sensibilités.
Si la liberté d'expression est utilisée pour critiquer la justice d'un pays, et que celle-ci décide que c'est un abus qu'il faut empêcher, n'est-ce pas alors un risque de censure arbitraire ?
La parole est utilisée - entre autre - par les qui s'opposent à un système qui les gouverne. Donner la possibilité juridique au système de juguler la parole signifie mettre en danger cette liberté d'expression.
C'est pour cela, qu'à mon sens, la liberté d'expression anonyme doit être absolue : autrement elle ne peut réellement exister.
Il y a déjà un moyen simple de résoudre le point que tu soulèves : les droits de l'Homme ne s'appliquent ..... qu'aux Hommes.
Critiquer la justice ou l'Etat ne pose donc pas de soucis, vu que ce ne sont pas des Hommes. En revanche, critiquer le juge
intuitu personnae ...
Pour savoir si un tort a été causé, la justice existe. Elle est certes imparfaite, mais fonctionne encore à peu près correctement (il suffit de voir les requêtes pour diffamation qui sont déboutées). Le critère de l'action volontaire est assez important, amha, pour déterminer si oui ou non un tort est causé. Un groupe de jeunes qui va gueuler
Zieg heil devant une synagogue vide, pas de soucis (personne d'autre n'était présent). Ca posera soucis, en revanche, s'ils le font un vendredi soir, ou postent le truc sur Internet, car il y a volonté de choquer des gens.
Personnellement, c'est là que je mettrais le curseur. Etre offensé par des paroles, çà dépend effectivement de chacun. Mais prononcer des paroles dont on sait pertinemment, à l'avance, qu'elles vont offenser l'auditoire (qui souvent n'a rien demandé), c'est un abus de la liberté d'expression.
Enfin, au plan théorique, la liberté d'expression n'est pas celle qui a la plus haute valeur. Le respect de l'intégrité physique prime (droit à la vie, interdiction de la torture). Pour le cas hypothétique où la parole pourrait tuer (Muad'dib), la liberté d'expression serait d'office limitée par l'interdiction des atteintes corporelles (rappel : c'est juste un cas hypothétique).