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article du journal "le monde"

bernard
Moussaillon
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Messagepar bernard » mar. 03 mars 2009, 08:25

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Le piratage des ½uvres musicales est devenue la tarte à la crème des industriels du disque, lesquels nous accusent, vous et moi, de participer à leur inévitable déclin. Les majors tentent ainsi, devant les tribunaux ou dans les cabinets ministériels de faire entendre leur cause, de passer pour les victimes d'une sordide contrefaçon collective. Pourtant, ces industriels à qui tout souriait il y a quelques années encore, sont devenus les innocents aux mains pleines de la tragi-comédie nommée mp3, et des téléchargements illégaux qui s'y rapportent.
Pourtant, malgré les apparences, le piratage n'est pas la principale cause responsable du déclin de ce secteur d'activité :

La disparition des disquaires

Durant les années 80, l'industrie du disque a organisé sa perte par l'élimination progressive des disquaires indépendants, ces petites enseignes aux vendeurs eux-mêmes connaisseurs et amateurs de musique, qui savaient si bien vous orienter devant un choix pléthorique. Le conseil a disparu des rayons depuis que le volume est devenu la seule motivation des majors. Les grandes surfaces et les disquaires organisés comme la Fnac subsistent seuls aujourd'hui en France en tant que distributeurs. Ce faisant, le CD audio qu'autrefois on exhibait fièrement au retour des courses du samedi, supporte aujourd'hui le poids des yaourts au fond d'un triste caddie. D'objet culturel, le CD audio est devenu un objet de consommation courante. Les spécialistes du secteur, les yeux rivés sur les courbes de ventes, parlent sans rire de cette période comme l'âge d'or de l'industrie musicale.

La concurrence culturelle

1975, donnez 50 francs à un ado, et observez : il se précipite chez le disquaire pour acquérir l'album de ses rêves. 2009, donnez 15 euros à un ado, et observez : il se connecte sur Internet, télécharge des sonneries téléphoniques, ou achète un jeu pour sa console. Le disque ne fait plus partie des motivations pressantes. Le disque subit le téléphone portable, les consoles vidéos, les DVD, les abonnement divers et variés permettant le téléchargement de musique, de logiciels, de services... La consommation musicale a évolué au point qu'il devient insupportable de devoir acheter un CD entier alors que deux morceaux seulement m'intéressent sur le disque.

Le besoin de mobilité

La téléphonie mobile a donné des ailes à nos envies. Aujourd'hui, les ventes d'ordinateurs portables représentent également plus de la moitié des ventes. Même Internet se passe de plus en plus du fil à la patte qui nous immobilisait à la maison ou au bureau. Dans ces conditions, la galette audio qu'on nous présentait en 1980 comme une révolution, est devenue tout à fait indigeste. Lourd dans son emballage, et peu pratique, ce format musical appartient au passé depuis des années. Les majors tentent de le servir encore et de nous y asservir pour toujours. Les industriels de la musique n'ont pas su réagir à temps, n'ont pas investi dans de nouveaux media, et sont aujourd'hui pris de vitesse par les marchands de téléphones et d'ordinateurs comme Apple, lesquels deviennent de fait, les incontournables et très puissants distributeurs de musique.

La Star'ac

Les émissions de télé réalité où l'on prétend découvrir et former des stars de la chanson ont largement contribué à la suspicion générale sur la qualité des contenus musicaux, et donc sur leur valeur réelle. Dans ces émissions, on nous dit qu'une star va être formée, comprenez formatée, en quelques mois. En occultant les années de travail, de doutes, de maturité, parfois nécessaires à la formation d'un véritable artiste, ces émissions surfent sur une impression de facilité et de chance, plus que sur les valeurs essentielles de cette profession. Combien vaut une prestation s'il ne faut que trois mois de formation pour la délivrer, et un peu de chance ? Suivant ce principe, les artisans plombiers et les autres, devraient augmenter leurs prix.

Les effets bénéfiques du piratage

Et le piratage dans tout ça ? Il contribue lui aussi à sa façon... au maintien des ventes de disque, sans lequel elles s'effondreraient plus rapidement encore. En effet, le piratage des ½uvres musicales recèle le même effet que celui des radios libres des années 80. Le piratage, bien qu'illégal, participe au maintien de l'intérêt pour la musique et à sa diffusion. De nombreux artistes sont découverts via Internet. Le disque perd sa valeur au bénéfice des concerts qui enregistrent une forte augmentation des entrées. Les artistes sont ainsi mieux rémunérés et davantage reconnus pour leurs performances. L'avenir des artistes-qui-ont-le-droit-de-gagner-leur-vie-par-leur-travail, cela va sans dire, est davantage garanti par Internet et ses dérives illégales, que par les vaines procédures juridiques de leurs éditeurs.




02.03.09 Le Monde

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pers
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Messagepar pers » mer. 04 mars 2009, 18:27

bernard, peux-tu citer également le nom de l'auteur ?
La liberté, c'est l’esclavage.
La guerre, c'est la paix.
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La démocratie, c'est l'Amendement 13.

bernard
Moussaillon
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Messagepar bernard » ven. 06 mars 2009, 07:37

dsl j'avais oublié de citer l'auteur de l' article..: Nicolas Germain

l'article est la:
http://www.lemonde.fr/opinions/chroniqu ... _3232.html


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