Messagepar Arkano » mer. 27 janv. 2010, 00:08
Au-delà même de l'aspect purement informatique de l'excès qui se présente, c'est vraiment la liberté de penser qui se trouve muselée. Car la soit-disant protection des droits d'auteur concernant les MP3 n'est qu'un double prétexte pour forcer les gens à acheter de la musique à un prix exorbitant et, plus grave encore, pour entrer en toute impunité dans la vie privée de qui ils veulent. Le mouchard d'Hadopi est rendu totalement inutile.
Quant à la riposte graduée version mondiale, on retrouve bien le schéma d'Hadopi, mais cette fois, sans même chercher à passer même par une espèce d'ordonance juridique. En gros, on soupçonne, dans le doute, on coupe le net, on pique le matériel et, éventuellement, pour l'exemple, on arrête la personne. Le tout sans preuves bien entendu.
Les douaniers : sur quoi se baseraient t'ils pour arrêter quelqu'un ? sur son âge ? Dans ce cas, on peut les accuser de cibler injustement une catégorie de la population. Toute personne se baladant avec un ordinateur portable ? Dans ce cas, à moins d'avoir une ordonance d'un juge, ils n'ont pas le droit de forcer les gens à donner leurs mots de passe pour accéder aux données.
En toute franchise, je trouve que notre bonne planète commence à ressembler à l'univers de Star Wars. Avec une confédération commerciale qui impose ses décisions à des parlements morts-vivants qui se contentent d'opiner bien poliment. J'attends de voir qui se proclamera empereur galactique d'ici peu.
Plus sérieusement, la menace n'est pas que sur le net. Bien sûr, le danger pour la neutralité du réseau est considérable. Le fait est que s'ils arrivent à neutraliser Internet, ils réussiront à revenir à un état de censure globale telle qu'elle était jusqu'à avant l'avènement du réseau. C'est à dire les médias contrôlés par l'état, le filtrage des informations dans la presse écrite, etc. Je ne suis pas sûr de vouloir de ce genre de monde. Ce qui les dérange, c'est le fait que tout le monde puisse communiquer et se connaitre. Combien de conflits auraient pu être évités si d'autres avaient eu notre chance de pouvoir entrer en contact autrement que par les armes ? La vision rétrograde que les acteurs d'ACTA veulent réimposer menace très largement le net et la démocracie dans les pays dits non-dictatoriaux. La situation est d'autant plus critique que les "négociateurs" envoyés pour mettre en place ce traité ne sont même pas des membres connus ni élus au suffrage universel direct. Etrangement, ils veulent garder l'anonymat (mis à part quelques uns éventuellement) et garder le secret sur leur projet. Ne leur en déplaise, mais il semble que l'on cache quelque chose à ce point, c'est qu'il y a quelque chose de très gros à se reprocher.
A suivre, très attentivement.