Portrait de Philip Sion :
http://www.mediapart.fr/journal/france/ ... kileaks-13«Marchés bidon, emplois fictifs, pistons : les gens le savent mais c'est rarement écrit et appuyé par des documents», explique à Mediapart cet ingénieur en réseaux et télécommunication, passionné d'informatique.
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En ligne de mire du conseil général, la mise en ligne in extenso sur Wikileaks 13 de l'enregistrement sonore d'une commission administrative paritaire (CAP) en date du 14 décembre, chargée de décider de l'avancement des fonctionnaires.
Donc, il y a bien un document !
Philip Sion. Entré comme contractuel au conseil général en 2002, l'ingénieur territorial s'est retrouvé «au placard» il y a trois ans parce qu'il faisait «remonter trop de choses».
Philip Sion s'était déjà fait repérer en juillet 2010 comme un dangereux adepte des logiciels libres pour avoir eu l'impudence de recommander «le poste de travail libre» à l'élu de la Ville de Marseille en charge du numérique, Daniel Sperling. «Non-respect du devoir de réserve» et conflit «entre sa fonction au sein du conseil général et ses activités privées» notamment «au sein d'associations comme l'April (association de promotion du logiciel libre, ndlr)», avait alors alerté le directeur informatique de Marseille dans un courrier à son homologue du conseil général, supérieur hiérarchique de Philip Sion.
Quelques semaines plus tard, en septembre 2010, la ville décidait d'écarter GNU/Linux, un temps envisagé, au profit du système d'exploitation de Microsoft, Windows 7, qui sera installé d'ici 2014 sur ses 6.000 ordinateurs.
Donc un adepte des logiciels libres.
Sur son site il dénonce l'installation forcée de Vista, bien que ce système est réputé lent et buggué, à l'époque.
Il souligne la différence de traitement entre un fonctionnaire condamné par un tribunal, qui a juste été muté, et lui qu'on essaie de virer.
«Lors de l'inauguration d'un club seniors pour les retraités de Saint-Jérôme en 2009 (dans le nord de Marseille), j'avais suggéré un accès Internet, raconte-t-il. Le collaborateur d'un conseiller général socialiste m'a balancé: “Google, j'en ai rien à foutre ! Ici, c'est pour donner des goûters et des lotos à des vieux!”»
Le pire c'est qu'il a de bonnes idées :
«On a tous les outils technologiques pour faire travailler les citoyens ensemble, analyse cet adepte de la transparence. C'est plus simple pour un politique d'avoir deux ou trois têtes en face de lui qu'il peut espérer convaincre, de façon presque physique, en les touchant, en leur parlant. Mais face à 1.000 personnes, les politiques sont noyés. Pourquoi ne publie-t-on pas sur internet, par exemple, la liste d'attente pour les HLM, afin de mettre fin aux passe-droits ?»
Face à l'afflux de documents postés sur le site, ce dernier promet de nouvelles publications tous les mardis.