Dante a écrit :Je suis d'accord avec toi mais les "vrais problèmes" qui sont colossaux tiennent en une liste très courte:
-disparités économiques internes
-disparités économiques internationales
-éducation
Un autre manière de le dire serait d'interroger les clés de répartition de la richesse et les clés de répartitions de la culture et de la connaissance dans le monde.En s'attaquant à ça, on s'attaque aussi au sexisme, à la délinquance, aux pénuries de médicaments et à la faim dans le monde. On passe par un tout un tas de problèmes intermédiaires comme la fiscalité (national, international), la régulation des marchés, la spéculation, le financement des services publiques, l'immigration etc.
Bon moi, je veux bien, mais on n'arrivera jamais à mettre tout les pirates français (et à l'international) d'accord sur ce genre de sujet. D'ailleurs rien qu'une telle perspective globalisante sera qualifié de "néo-marxiste" ou un truc du genre.
Oui bien sûr ... nous n'avons aboli l'esclavage, la monarchie absolue de droits divin, deux empires, donner le droit de vote aux femmes, légaliser le mariage de personnes de même sexe ou marché sur la lune car tout ceci était complétement impossible, colossal, inimaginable. Je sais c'est simpliste mais aussi simpliste que de dire "nous n'allons pas l'envisager car ce n'est pas possible" N'est-ce pas se mettre des barrières intellectuelles ... nous mêmes ? Nous arrivons parfaitement à identifier les problèmes colossaux mais y trouver des solutions est inimaginable ? Il y a une étape du raisonnement que j'ai loupé. Les idées du changement sont le fait des minorités, des visionnaires, des audacieux, des marginaux du système en place conservant une vision globale, plus haute et plus critique du système. Pourquoi ne serait-ce pas le rôle des pirates ? Le concept du hacking est une valeur forte dans notre discours mais pas dans nos actes. Le hacker ne se souci pas de ce qui est possible ou ne l'est pas. Il tente de comprendre le système, en trouve ses failles et tente de les corriger et/ou de l'exploiter pour créer un nouveau système. Trop de chose ont été déclaré impossible et se sont finalement réalisé. Le hacking, le libre devrait des concepts nous rappelant et nous rassurant que tout est possible, tout est faisable. Il suffit de s'y mettre, d'avoir le courage de s'y mettre. Revenons rapidement aux logiciels libres. Il faut un temps où beaucoup criant à l'hérésie, démontrait que dans le concept ce n'était pas pertinent, d'un point de vue économique, pas rentable etc. Toutes les bonnes raisons de ne pas poursuivre dans cette voie ... pourtant, le logiciel libre n'est pas un concept confidentiel de ns jours. C'est une solution de plus en plus pertinente. 19 des 20 calculateurs les plus puissant du monde utilise Linux.
Revenons donc au "hacker" et de ce qu'il pourrait nous enseigner.
1 - Qu’est-ce qu’un hacker ?
Il n’existe pas de définition exacte mais plutôt un consensus. Le hacker, c’est un bidouilleur, un bricoleur, celui qui étudie et décortique un système pour en comprendre son fonctionnement puis utilise cette connaissance pour produire un système plus performant ou pour détourner son mode de fonctionnement afin de lui faire faire quelque chose de plus ou moins éloigné de son utilisation originale. Cette bonne idée, ce coup de génie diront certain est appelé un hack.
Cette définition est volontairement généraliste car le hacker est trop souvent associé au secteur de l’informatique ou de électronique alors que, finalement, il peut désigner aussi des personnes évoluant dans d’autres secteurs : La mécanique, le droit, la couture, la cuisine, la musique … en fait, tous les secteurs, tout ce que nous connaissons du monde actuel a été réalisé par des hacks successifs de systèmes existants. Cela semble être très rapidement jeté sur la table pourtant prenons le temps de l’expliquer.
Pour pouvoir étudier un système, il faut que ce système soit :
- ouvert, c'est-à-dire qu’à priori aucun moyen n’est mis en œuvre dans le but de masquer son fonctionnement ;
- documenté, dans le sens où des informations sont à la disposition de celui qui souhaite l’étudier afin qu’il puisse se l’approprier plus rapidement.
Une fois le hack réalisé, il faut pouvoir le distribuer :
- soit en distribuant le nouveau système obtenu,
- soit en documentant la modification réalisée afin que d’autres puissent le reproduire et, éventuellement, l’améliorer.
Ainsi les conditions et les résultats sont les mêmes, nous nous retrouvons donc dans un processus récursif où le résultat permet d’amorcer une nouvelle modification. De plus, un hack dans un secteur peut apporter une nouvelle approche à un problème donné dans un autre secteur et donc produire un nouveau hack.
Personne n’est à la fois compétent en cuisine, en couture et en mécanique. Par contre, l’ensemble de la population développe et détient ces compétences.
Alors, sommes-nous tous des hackers potentiels ? Oui, évidemment. D’une part, parce que nous détenons ou pouvons développer une compétence dans un domaine particulier, et, d’autre part parce que nous pouvons contribuer à un hack soit en contribuant dans un groupe (critique, documentation, idée, …) soit, et tout simplement, en l’utilisant parce qu’il nous est utile.
Ainsi, nous obtenons un processus bâti sur des interactions entre individus, regroupés pour l’occasion autour d’un projet commun, permettant de résoudre différents problèmes à des besoins réels et qui globalement contribue au progrès de la population. L’effort individuel contribuant à la collectivité, les besoins de la collectivité encourageant l’effort individuel, nous obtenons une société globalement équilibrée où le besoin motive la recherche de solutions et la solution n’a de sens que parce qu’elle répond à un besoin exprimé.
Il nous faut garder à l’esprit la différence entre l’idée et le système.
- L’idée c’est le concept, le besoin, le pourquoi.
- Le système c’est la solution, sa mise en œuvre, le comment.
L’idée est par nature ouverte à tous.
Il ne présume de la possibilité, ni de l'idéologie. Il se base sur des constats et des expériences et donc, non sans nier la difficulté, je ne suis radicalement as d'accord sur l’infaisabilité prétendue. Bien au contraire, plus on nous dira que ce n'est pas possible, plus nous devrions nous convaincre que cela l'est car nous touchons immédiatement au petit pré carré d'un nombre insignifiant d'individus.
J'écrivais ceci dernièrement et je reste persuadé que ces le facteur de différenciation du parti pirate.
A mon sens, le Parti Pirate est un mouvement regroupant des citoyens de toutes origines, classes, couleurs, catégories ayant constatés que le fond politique actuel n'est définitivement plus en mesure d'assurer l'intérêt commun car un petit groupe de personnes à la main mise sur tous les leviers permettant de faire émerger de nouvelles idées et positions. Le citoyen "lambda", considéré à tord comme incapable de comprendre tous les "enjeux", à décider de se prendre en main afin de défendre le droit au "mieux vivre" par le plus petit dénominateur commun à toute personne : Vivre décemment à la hauteur des progrès technologique de l'époque considérée. A ce titre, il reste indépendant, visionnaire mais pragmatique et ne s'enferme pas dans une logique idéologique plus liée à son effet sur le capital électoral ("satisfaction" de la masse) concilié à aux intérêt de quelques uns. Il exploite, développe des idées nouvelles, de son temps ou d'un temps futur, qui peuvent remettre en question à divers degrés le concept de civilisation que nous vivons (subissons) tous les jours. Notamment, la décentralisation ou latéralisation (Suivant, par exemple, l'esprit de Rifkin), l'information, la formation et la coopération.
J'admets volontiers que je suis influencé par des personnes comme Fresco, Rifkin, Rahbi pour ne citer qu'eux mais non pas pour avoir découvert quelque chose avec eux mais surtout pour avoir réfléchit à ces problèmes, entrevu des conclusions et constaté qu'elles pouvait être renforcé avec leur vision.
Ainsi, je suis persuadé que le problème est cette croyance religieuse dans la monnaie et son accumulation comme objectif principal. Ce n'est pas du néo marxisme. C'est simplement un constat que Marx ne pouvait pas faire à son époque. Les ressources sont finies sur la planète et cette vérité se rappelle à nous tous les jours et il est à craindre que rien ne vienne changer cet état de fait. Ainsi, notre concept de civilisation basé sur le profit n'est plus possible et est à présent une source de problèmes plus que de solutions. Ce n'est pas une idéologie, une haine du riche ou que sais-je, c'est une incompatibilité fondamentale : La croissance ne peut être infinie dans un système dont les ressources sont finies. Même si nous considérons que les ressources peuvent être à 100% recyclées. Cela signifierait que le déchet a autant de valeur que le produit et que donc l'un peut être échangé contre l'autre. Il n'y aurait plus d'échanges marchands à réaliser et donc plus de profit. Même si l'optimisation ultime du profit était atteinte, c'est-à-dire uniquement l'achat des matières premières, il n'y aurait plus suffisamment de revenus distribués pour assurer la consommation ou alors a redistribution de revenus sans travail en tant que contre-partie serait-elle que la motivation de la perspective du profit deviendrait considération négligeable. Nous pourrions en parler des jours et nous trouverions nous même nos limites dans cette réflexion dans la mesure où nous ne pouvons disposer en nous même de toute la somme des connaissances de l'humanité, ni de son pouvoir de réflexions, ni de capacité d'analyse et de créativité.
Sans vouloir paraitre un scientiste naïf, un super calculateur tiens au nombre d'unité de calcul mise en commun dans le but de faire fonctionner un logiciel. Que dire d'un super calculateur composés de cerveaux humains mise en relation dans un système d’échanges d'informations à fort taux de transfert dont l'unique préoccupation serait de trouver des solutions à obtenir une meilleure condition de vie, non pas pour son prochain ni pour son voisin mais juste pour soi même. Si le fondement du capitalisme tiens à la somme des égoïsmes individuels contraint par l'interaction de chacun d'eux à s'harmoniser, ce que je viens d'exprimer n'est que dans la continuité ce que nous connaissons actuellement. C'est une suite logique là où Marx y voyait une perversité, j'y vois une forme devenu absolu qui tends à présent à se transformer en autre chose.
Ainsi la question n'est pas si un changement est possible étant admis que par la force des choses, et surtout de la nature, il se produira un changement à grande échelle. Tout tient dans la nature de changement et c'est là que nous devons œuvrer à entrevoir des solutions globales. Bientôt, il n'y aura pas besoin de convaincre dans la nécessité du changement, elle s'imposera à nous quoique nous en pensions.
Tu parles d'une liste très courte de problèmes
-disparités économiques internes
-disparités économiques internationales
-éducation
Ces trois éléments ont comme unique dénominateur commun l'argent et le besoin d'en avoir plus.
-disparités économiques internes => Il est question de répartition et que donc une fraction a significativement plus d'argent qu'une autre
-disparités économiques internationales => Il est question de répartition et que donc une fraction a significativement plus d'argent qu'une autre
-éducation => Il est question de se former non pas pour acquérir un savoir utile à nous même mais d'obtenir un emploi qui sera une source de revenu.
Au delà du patriarcat, le véritable système de soumission c'est l'argent et la nécessité prétendue d'en avoir plus. Adam Smith nous expliquer que la recherche du profit permettait à la société de se fixer inconsciemment et dynamiquement de nouveaux objectifs pour la société elle-même. Ce fut vrai mais cela ne l'est plus. Aujourd'hui, il y a un industrie de l'argent qui se fixe comme objectif d'avoir plus d'argent. Ainsi est la forme ultime du capitalisme et ce qui provoquera sa chute. Chute qui se déroule en ce moment même sous nos yeux ! Ce n'est pas du communisme, du socialisme, de l’antilibéralisme ou je ne sais quoi en isme, qui ne sont que des formes variées recherchant toute le même but : l'argent.
Aujourd'hui, nous n'allons pas lutter contre la mal nutrition parce que ce n'est pas rentable. Nous n'allons pas adopter des postures plus respectueuses pour l’environnement parce que ce n'est pas rentable, etc.
Finalement, je suis arrivé à une conclusion simple. Notre concept de civilisation est arrivé au bout de ses possibilités en tant que moteur de la civilisation elle-même. Nous avons maintenant les moyens technologiques pour franchir un cap significatif (Rifkin parle de révolution industrielle) dans notre développement qui reléguera ces notions en isme au rang d'étapes nécessaire mais non ultime.
Finalement, ta remarque sur le marxisme laisse à penser que le terme est péjoratif discréditant de fait l'idée elle même en l'associant au régime communiste tristement célèbre en nombre de morts. Que dire à propos du capitalisme roi depuis 1991 à propos du nombre de morts "juste" par malnutrition ? n'est-ce pas pire dans le domaine de l’abominable ? Même Hitler, Polpot et nombres de dictateur n'ont pas réussi à faire mieux, même en réalisant la somme des morts qu'ils ont provoqués directement ou indirectement.
Et tu sais quoi ? cette volonté de changement ne tiens à la propre considération de ma petite personne ni même de mon bien être. Même si la situation n'évolue pas dans le mieux, je pourrais dire à mes enfants qui m'interrogeront dans 20 ou 30 ans avec une simple question : Comment as-tu pu laisser faire cela ? J'aurai la maigre consolation de leur répondre que j'ai tenté tous les jours de toute ma vie. J'aurai réfléchit, argumenté, discuté, hurlé, écrit, transmis tout mon possible pour ce changement. Je les aurai élevé dans cette perspective de changement. J'aurai fait tout mon possible pour leur apprendre à agir, réfléchir, penser, réaliser par eux mêmes. Montrer que tout est possible. J'aurai fait au moins cela mais comme tout est toujours possible, c'est à présent à eux de partir de plus loin que je ne suis moi même parti pour aller plus loin que je ne suis moi même allé. Combien d'entre ceux qui m'ont dit que ce n'est pas possible pourront s'en vanter devant ceux qui auront toute légitimité à juger leurs actions ?
Alors pour casser la belle et courte parole que "cela est trop difficile", je terminerai par des quelques autres belles et courtes paroles indiquant le contraire.
John Keats a écrit :Que l'échec ne vous décourage pas. Ce peut être une expérience positive. L'échec est, d'une dertaine façon, l'autoroute vers la réussite, dans la mesure où chaque découverte de ce qui est faux nous mène à chercher sincèrement ce qui est vrai, et chaque nouvelle expérience révèle une certaine forme d'erreur que nous pourrons ensuite soigneusement éviter.
Victor Hugo a écrit :La pensée échappe toujours à qui tente de l'étouffer. Elle se fait insaisissable à la compression ; elle se réfugie d'une forme dans l'autre. Le flambeau rayonne ; si on l'éteint, si on l'engloutit dans les ténèbres, le flambeau devient une voix, et l'on ne fait pas la nuit sur la parole ; si l'on met un bâillon à la bouche qui parle, la parole se change en lumière et l'on ne bâillonne pas la lumière.
Jean Jaurès a écrit :Il y a dans notre France, sur les problèmes vitaux, une inertie de la pensée, une somnolence de l'esprit qui nous exposent à toutes les surprises jusqu'au jour où se produisent ces lumineux réveils qui viennent heureusement, quoique à de trop longs intervalles, sauver notre pays.
Margaret Mead a écrit :Ne doutez jamais qu'un petit groupe de personnes ne puisse changer le monde. En fait, c'est toujours ainsi que le monde a changé.
François Mitterrand a écrit :La pire erreur n’est pas dans l’échec mais dans l’incapacité de dominer l’échec.
Jacques Musset a écrit :C'est souvent le premier pas qui est décisif comme dans les longues randonnées qu'on entreprend....qui ne se décide pas à se mettre en route est un homme mort : aucun fruit n'est à attendre
Marcel Proust a écrit :Il est peu et de réussites faciles, et d'échecs définitifs.
Ignacio Ramonet a écrit :Résister, c'est rêver qu'un autre monde est possible. Et contribuer à le bâtir.
Sénèque a écrit :Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, mais parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles.
Christiane Singer a écrit :Nous sommes en permanence nécessaires à la création quotidienne du monde.
Nous ne sommes jamais les gardiens d’un accompli mais toujours les co-créateurs d’un devenir.
Friedrich Stowasser a écrit : Lorsqu'un seul homme rêve, Ce n'est qu'un rêve.
Mais si beaucoup d'hommes Rêvent ensemble, C'est le début d'une réalité.
Mark Twain a écrit :Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait.
William Arthur Ward a écrit :Le pessimiste se plaint du vent, l’optimiste espère qu’il va changer, le réaliste ajuste ses voiles.
Marc Bloch a écrit :N'avions-nous pas, en tant que nation, trop pris l'habitude de nous contenter de connaissances incomplètes et d'idées insuffisamment lucides ? Notre système de gouvernement se fondait sur la participation des masses. Or, ce peuple auquel on remettait ainsi ses propres destinées et qui n'était pas, je crois, incapable, en lui-même, de choisir les voies droites, qu'avons-nous fait pour lui fournir ce minimum de renseignements nets et sûrs, sans lesquels aucune conduite rationnelle n'est possible ? Rien en vérité. Telle fut, certainement, la grande faiblesse de notre système, prétendument démocratique, tel fut le pire crime de nos prétendus démocrates